Lionel Cardon
Lionel Cardon, né le à Honfleur, dans le Calvados, est un criminel français.
Pour les articles homonymes, voir Cardon (homonymie).
Lionel Cardon | ||
Meurtrier | ||
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Information | ||
Naissance | à Honfleur dans le Calvados |
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Surnom | « le tueur au foulard blanc » | |
Condamnation | ||
Sentence | réclusion à perpétuité | |
Victimes | 3 : François-Xavier Aran, Aline Aran et Claude Hochard |
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Période | - | |
Pays | France | |
Régions | Aquitaine, Île-de-France | |
Ville | Pessac, Paris | |
Arrestation | ||
Cardon est connu pour avoir été l'ennemi public numéro un en France en .
Biographie
Jeunesse et délits
Lionel Cardon est né le à Honfleur, dans le département du Calvados. Son père est garde-pêche et sa mère standardiste[1]. Son grand-père avait été déporté dans un camp de concentration pendant la Seconde Guerre mondiale[2].
En 1970, Lionel est âgé de 12 ans quand ses parents divorcent. Son père tombe dans une grande dépression[1].
En 1974, le père de Lionel, toujours dépressif, finit par se suicider. Lionel, âgé de 16 ans, commet alors plusieurs vols et tentatives de vol, lui faisant cumuler six condamnations[1].
Premiers crimes
En 1976, Lionel Cardon semble planifier des braquages en compagnie d'un certain Mohamed Boubaka, 20 ans, qui s’avérera s'appeler Omar Kadri. Le "scénario" des deux jeunes hommes s'avère minutieusement préparé, afin de récolter de l' "argent facile"[3].
Entre janvier et , Lionel Cardon, 19 ans, et Omar Kadri, 20 ans, commettent plusieurs vols à main armée. Il dérobe par la suite une carabine en compagnie d'un nouveau complice, Pascal Debré, rencontré en prison à Fleury-Mérogis[1].
Le , Cardon et Debré tentent de braquer une station-service à Clamart. Ils s'attaquent au pompiste de la station, mais l'homme se défend et blesse Pascal Debré, après que ce dernier a tenté de lui tirer dessus avec une carabine. Lionel Cardon emmène Pascal Débré à l'Hôpital de Créteil, avant qu'ils ne soient repérés après être arrivés sur les lieux. Débré est arrêté tandis que Cardon réussit à prendre la fuite. Une fois Debré en prison, Cardon est recherché par la police, avant d'être arrêté à la fin , après avoir tenté de se suicider en sautant du troisième étage d'une résidence. Egalement emprisonné, Cardon rejoint Debré. Les deux jeunes hommes sont renvoyés devant une Cour d'Assises pour braquages et tentative d'assassinat[1].
En 1981, Lionel Cardon, 23 ans, est jugé et condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour ces faits[1],[3].
Affaire Cardon
Le , Lionel Cardon est libéré de prison, après avoir bénéficié d'une libération conditionnelle[4].
Le , il est soupçonné d'avoir tué un couple de médecins de Pessac, en Gironde. François-Xavier Aran, chirurgien, est retrouvé dans sa maison ligoté et bâillonné dans la baignoire : il a été étranglé avec un câble électrique. Son épouse Aline, anesthésiste, est retrouvée le dans un bois, tuée par une balle de 7,65 à bout touchant[5],[4].
Dans la nuit du 21 au , alors qu'il est en cavale, à moto, et se sait recherché, Cardon est arrêté par deux motards de la police pour défaut d’éclairage place de la Concorde. Il est sans aucune pièce d’identité, et les policiers lui ordonnent de les suivre jusqu’à la fourrière. Il est encadré par un policier devant lui et un autre derrière. Il prend soudainement la fuite et est pris en chasse par le motard Claude Hochard, qui finit par le rattraper dans le bois de Boulogne. Les deux hommes chutent, Cardon lui tire alors deux balles dans le cœur et le tue[6]. Il s’enfuit dans le Bois de Boulogne.
Arrestation
En fuite, Cardon contacte l'Agence France-Presse : il revendique la légitime défense en ce qui concerne le meurtre du policier, et se dit étranger à la mort des Aran[7].
Le , il se réfugie au 59 rue Nicolo, dans le 16e arrondissement de Paris, dans le cabinet de l'avocate Nicole Dreyfus, qui avait été partie civile contre lui lors de son procès. Il la prend en otage et l'oblige, sous la menace, à téléphoner à la journaliste Annette Kahn, qui avait écrit un article sur lui, qui lui avait déplu, pour la faire venir dans le cabinet sous un faux prétexte[8]. Des voisins qui avaient trouvé Cardon suspect préviennent la police. Assiégé et ne voyant aucune issue, l'intéressé songe à se suicider. Après des négociations de plus de sept heures, Nicole Dreyfus finit par le convaincre de se rendre. Il est arrêté et incarcéré à la prison de Gradignan.
Procès et condamnations
Cardon est condamné pour l'assassinat du brigadier Hochard à la réclusion à perpétuité le [9].
Le , il comparaît devant la cour d'assises de Bordeaux pour le meurtre des époux Aran. Ce même jour il fait une tentative de suicide[10] qui fait interrompre le procès jusqu'au 10. Le , il est condamné, pour la deuxième fois, à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 18 ans.
Durant l'instruction, il déclare ne pas avoir tué les époux Aran, rejetant la responsabilité sur un couple (« Patrick et Isabelle ») qui n'a jamais pu être identifié. Cardon a été reconnu coupable du meurtre d'Aline Aran, mais seulement de complicité pour le meurtre de son époux[11] bien qu’aucun complice présumé n’ait été identifié.
Parcours carcéral
Le , Cardon tente de s'évader de la maison d'arrêt de Fresnes avec un codétenu[12].
Le , en compagnie de Thierry Étienne, Cardon prend en otage un gardien avec un couteau de cantine à la maison centrale de Saint-Maur[13].
Le , en compagnie d'un codétenu, Didier Cané, il tente une nouvelle fois de s'évader de la prison d'Arles avec de la dynamite. La charge ne sera pas assez puissante pour faire céder le mur d'enceinte[14].
Semi-liberté et récidive
En , il bénéficie d'un régime de semi-liberté lui permettant de sortir de la maison d'arrêt en journée. Il a le projet d'ouvrir une salle de boxe dans la région toulousaine et souhaite se réinsérer en tant qu'entraîneur, mais son casier judiciaire l'empêche d'obtenir le diplôme d'entraîneur et, faute de financement, son projet échoue[15].
En , ne respectant pas le régime de semi-liberté, il est recherché et finalement arrêté le près de Nice. Immédiatement incarcéré, il reconnaît être l’auteur, en , de deux braquages avec séquestration, l'agression au domicile de bijoutiers à Muret et à la poste de Seysses, afin de se procurer l'argent nécessaire à l'ouverture d'une salle de boxe[16],[17].
En 2017, incarcéré en quartier d'isolement à la maison centrale de Lannemezan, dans l'attente de son procès, Cardon a entamé grève de la faim depuis le mois de , afin de protester contre la révocation qu’il pense démesurée de sa conditionnelle, ainsi que contre l'incapacité de l'État à réinsérer les détenus condamnés à de longues peines.
Nouveaux procès
Le , Lionel Cardon comparaît pour ses deux braquages. Le , la cour d'assises le condamne à 20 ans de réclusion criminelle. Lionel Cardon a été jugé en son absence : il était hospitalisé après une grève de la faim de 80 jours. Selon le rapport d'un médecin expert cité à l'audience, il ne pesait plus que 49,4 kg pour 1,78 m[18].
Sa peine est réduite à 18 ans de réclusion criminelle, le , lors de son procès en appel[19]. Sa liberté conditionnelle étant inférieure à la peine, il regagne sa condamnation à perpétuité[20].
Toujours incarcéré à cette date, Lionel Cardon pourra demander une libération conditionnelle à partir d'.
Soutiens
Une page Facebook a été créée en octobre 2017 pour le Comité de soutien à Lionel Cardon. Il existe par ailleurs une association destinée à le soutenir dans sa démarche et ses actions en justice.
Notes et références
- « Une expertise est en cours pour déterminer le rôle de Lionel Cardon dans le meurtre des époux Aran Le voyou public numéro un », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Par Pascale Égré Le 10 juin 2018 à 22h36, « L’impossible rédemption de Lionel Cardon, de retour devant la justice », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Julie Brafman, « Braquages : l'ex-ennemi public n°1 Lionel Cardon de retour devant les juges », sur Libération (consulté le )
- Émission Faites Entrer l'accusé : Lionel Cardon a seulement été condamné pour "complicité" dans la mort de François Xavier Aran.
- « Un multirécidiviste condamné pour tentative d'évasion », publié le 16 janvier 1997 dans Libération.
- Page dédiée sur la base nominative et circonstanciée des policiers français victimes du devoir.
- « "Faites entrer l'accusé" : retour sur les crimes de Lionel Cardon » Article publié dans Sud Ouest.
- Serge Garde, Valérie Mauro, Lucas et Rémi Gardebled, Guide du Paris des faits divers du Moyen Âge à nos jours, Paris, Le Cherche Midi, , p. 89.
- Procès de Lionel Cardon : verdict, sur le site de l'INA.
- Tentative de suicide de Lionel Cardon, sur le site de l'INA.
- Émission Faites entrer l'accusé : Lionel Cardon a seulement été condamné pour "complicité' dans la mort de François Xavier Aran.
- Tentation d'évasion de Lionel Cardon, sur le site de l'INA.
- Prise d'otage par Lionel Cardon, sur le site de l'INA.
- Évasions à l'explosif - Les précédents
- « Sauvé par le gong », article de Mustapha Kessous publié le 6 décembre 2012 dans Le Monde.
- « L'ex-ennemi public n° 1 réapparaît dans deux braquages en Haute-Garonne », article d'Hélène Menal publié le 10 novembre 2015 dans 20 minutes.
- « Après 33 ans de prison, l'ex-tueur est soupçonné de deux braquages », article de Frédéric Abéla publié le 10 novembre 2015 dans La Dépêche du Midi.
- Le Parisien du 14 juin 2018.
- « Albi : Lionel Cardon condamné en appel à 18 ans de prison pour 2 braquages avec violences, enlèvements et séquestration », sur France 3 Occitanie (consulté le )
- Élise Costa, « Procès de Lionel Cardon: un verdict qui donne à voir une justice implacable », sur Slate.fr, (consulté le )
Voir aussi
Article
- Mustapha Kessous, « Sauvé par le gong », Le Monde, (lire en ligne)
Documentaire télévisé
- « La folle cavale de Lionel Cardon » le et dans Faites entrer l'accusé présenté par Christophe Hondelatte sur France 2
Émissions radiophoniques
- L'heure du crime, présenté par Jacques Pradel : « L'affaire Lionel Cardon » (RTL, )
- Là-bas si j'y suis, présenté par Daniel Mermet : « La belle à coups de poing » (France Inter, 17 et )
Article connexe
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