Lothaire Ier
Lothaire Ier, né en 795 et mort le à Prüm[1], est le fils de Louis Ier dit le Pieux et d'Ermengarde de Hesbaye. Il est roi d'Italie, de Lotharingie et co-empereur d'Occident à partir de juillet 817, puis seul empereur de 840 à 855.
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Lothaire Ier | |
Médaillon d'argent du Psautier de Lothaire à son effigie (IXe siècle). British Library, Add MS 37768. | |
Titre | |
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Roi d'Italie | |
– | |
Prédécesseur | Bernard d'Italie |
Successeur | Louis II d'Italie |
Empereur d'Occident | |
– | |
Couronnement | à Aix la Chapelle à Rome |
Prédécesseur | Louis le Pieux |
Successeur | Louis II d'Italie |
Roi de Francie médiane | |
– | |
Prédécesseur | Louis le Pieux |
Successeur | Louis II d'Italie, Lothaire II de Lotharingie et Charles de Provence |
Biographie | |
Dynastie | Carolingiens |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Lieu de décès | Prüm, (Rhénanie-Palatinat) |
Père | Louis Ier dit le Pieux |
Mère | Ermengarde de Hesbaye |
Fratrie | Pépin Ier Rotrude Hildegarde Louis II Gisèle Charles II Arnulf de Sens |
Conjoint | Ermengarde de Tours |
Enfants | Voir section |
Religion | Christianisme |
Biographie
En 814, son père lui confie d'abord le gouvernement de la Bavière, puis en juillet 817, promulgue l’Ordinatio Imperii qui l'associe à l’Empire, et le déclare seul héritier[2]. Il assigne cependant à ses fils puînés, Pépin et Louis, une part du territoire avec un rôle subordonné[3]. Également reconnu comme roi des Francs, Lothaire Ier est envoyé en Italie, où il prend en 820 ou 822 le titre de roi des Lombards, et s’installe à Pavie. Le à Rome, il est couronné coempereur par le pape Pascal Ier, celui-ci se soumettant à son autorité.
En 829, Louis le Pieux jette les bases d'un partage nouveau, favorable à son plus jeune fils Charles, né en 823 de sa seconde épouse Judith de Bavière. Lothaire Ier se révolte alors contre son père Louis le Pieux. Lothaire entraîne ses deux frères Louis le Germanique et Pépin Ier d'Aquitaine contre leur père, et le détrône une première fois en 830. Mais le fils rebelle est battu et ne conserve que l'Italie. Le Royaume franc proprement dit est attribué à ses trois frères. Toutefois, la rivalité qui ne cesse d'exister entre Judith et ses beaux-enfants amène la crise de 833 qui voit la déposition de Louis le Pieux par ses fils. Lothaire s'empare du pouvoir souverain ; une nouvelle répartition du territoire écarte les prétentions de Charles. Au cours de l'année suivante la situation se modifie profondément : Louis et Pépin se rapprochent de leur père ; Lothaire est contraint de prendre la fuite ; le vieil empereur est restauré le . En 838, réconcilié avec Lothaire, Louis le Pieux opère un nouveau partage à Worms, . Lothaire reçoit, outre l'Italie, la portion orientale du Royaume franc[4]. Quelques mois plus tard, il conclut un traité avec le doge vénitien Pietro Tradonico appelé Pactum Lotharii.
Après la mort de son père en 840, ses deux frères, Louis le Germanique et Charles, refusent de le reconnaître comme suzerain. Lothaire Ier tente alors d'envahir leurs États, mais ceux-ci se liguent contre lui et, en juin 841, obtiennent la victoire à la bataille de Fontenoy-en-Puisaye dans l’Auxerrois. Le , les deux vainqueurs renforcent même leur alliance par les serments de Strasbourg. L'année suivante, ils lui imposent le traité de Verdun qui lui permet de conserver le titre impérial, et lui octroie la Francie médiane, un domaine long et étroit allant de la mer du Nord jusqu'au sud de Rome et incluant la capitale de l'Empire carolingien, Aix-la-Chapelle.
Peu de temps avant de mourir en 855, Lothaire Ier abdique pour aller s’enfermer dans l’abbaye de Prüm. Avant d'y mourir, il a soin (traité de Prüm) de partager son empire entre ses trois fils : Louis reçoit le royaume d’Italie avec le titre d’empereur, Charles la Provence jusqu’à Lyon, et Lothaire II le reste, toute la partie nord de l'empire, de la Frise jusqu'au sud de l'actuel département de la Haute-Marne. Ce dernier domaine va s'appeler la Lotharingie, nom issu du latin Lotharii Regnum, le royaume de Lothaire. À la fin de sa vie, il comble les abbayes de Murbach, de Lièpvre, d'Erstein, de Saint-Étienne à Strasbourg et de Munster.
Mariage et descendance
En octobre 821 à Thionville, Lothaire épouse Ermengarde, fille du comte de Tours, Hugues d'Alsace, qui lui donne huit enfants :
- Louis II le Jeune (° v. 825 - † 875), empereur d'Occident (855-875), épouse Engelberge ;
- Ermengarde (° v. 825/830 - † apr. 865/866), épouse Gislebert de Maasgau (820-875) (cf. famille des Régniers) ;
- Lothaire II de Lotharingie (° v. 835 - † 869), roi de Lotharingie (855-869), épouse en premières noces Theutberge (cf. Bosonides), puis épouse en secondes noces Waldrade ;
- Hiltrude ou Helletrude (° v. 826 - † apr. 865/866), épouse d'un comte nommé Bérenger[5] ;
- Rotrude (° v. 835/840 - † ?), née à Pavie, mariée en 850-51 à Lambert II de Nantes, margrave de Bretagne, comte de Nantes qui meurt le . Première abbesse de l'abbaye d'Erstein ;
- Charles de Provence (° v. 845 - † 863), roi de Provence (855-863) ;
- Gisèle (° v. 830 - † 860), abbesse de Saint-Sauveur de Brescia ;
- Berthe (° v. 830 - † apr. le ou après 877), abbesse d'Avenay-Val-d'Or, mariée au comte Béranger, elle n'aurait pris le voile que du consentement ou après la mort de celui-ci[6].
D'une maîtresse nommée Doda il eut : Carloman (° v. 853 - † ?)
Dans la fiction
L'auteur dramatique et librettiste Hippolyte Bis commença sa carrière littéraire en écrivant, en collaboration avec François Hay, une tragédie en trois actes et en vers, Lothaire, qui met en scène la tentative de prise de pouvoir de Lothaire au détriment de son père Louis le Pieux. La tragédie fut publiée en 1817[7] mais ne fut jamais jouée.
Ascendance
16. Charles Martel | ||||||||||||||||
8. Pépin le Bref | ||||||||||||||||
17. Rotrude | ||||||||||||||||
4. Charlemagne | ||||||||||||||||
18. Caribert de Laon | ||||||||||||||||
9. Bertrade de Laon | ||||||||||||||||
19. Bertrade de Prüm | ||||||||||||||||
2. Louis Ier dit le Pieux | ||||||||||||||||
20. | ||||||||||||||||
10. Gérold Ier de Vintzgau | ||||||||||||||||
21. | ||||||||||||||||
5. Hildegarde de Vintzgau | ||||||||||||||||
22. | ||||||||||||||||
11. Emma d'Alémanie | ||||||||||||||||
23. | ||||||||||||||||
1. Lothaire Ier | ||||||||||||||||
24. | ||||||||||||||||
12. Robert de Hesbaye | ||||||||||||||||
25. | ||||||||||||||||
6. Ingerman de Hesbaye | ||||||||||||||||
26. | ||||||||||||||||
13. | ||||||||||||||||
27. | ||||||||||||||||
3. Ermengarde de Hesbaye | ||||||||||||||||
28. | ||||||||||||||||
14. | ||||||||||||||||
29. | ||||||||||||||||
7. Edwige de Bavière | ||||||||||||||||
30. | ||||||||||||||||
15. | ||||||||||||||||
31. | ||||||||||||||||
Notes et références
- Généalogie de Lothaire Ier sur le site de la Fondation pour la généalogie médiévale.
- Société de l'histoire de France, Annuaire-Bulletin, 1988, p. 29.
- Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. I, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981) (lire en ligne), p. 3.
- Léon Vanderkindere, op. cit., p. 3-5.
- Le Gendre, Histoire de France, tome 8, p. 41.
- Louis Paris, « Histoire de l'abbaye d'Avenay », Travaux de l'Académie nationale de Reims, vol. 61, nos 1-2, 1876-1877, p. 176 (lire en ligne, consulté le ).
- Hippolyte Bis et François Hay, Lothaire : tragédie, Paris, Pillet, 1817, [lire en ligne].
Voir aussi
Articles connexes
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