Lou Castel

Lou Castel, de son vrai nom Ulv Quarzell[1], est un acteur suédois, né le à Bogota (Colombie). Il débute dans le cinéma italien, puis joue dans des films de nationalités très variées, notamment en Allemagne et en France.

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Lou Castel
Nom de naissance Ulv Quarzéll
Naissance
Bogota (Colombie)
Nationalité Suédoise
Profession Acteur

Biographie

Lou Castel naît à Bogota, d'un père suédois diplomate alors en poste en Colombie, et d'une mère irlandaise. Il grandit avec son frère jumeau à Carthagène des Indes. Il connaît une éducation cosmopolite et dira plus tard n'avoir « pas de langue propre » et s'exprimer dans toutes les langues avec un accent, sauf en suédois qu'il n'a plus l'occasion de parler. Alors qu'il est âgé de six ans, ses parents se séparent. Il suit alors sa mère en Europe, et vit successivement à Londres, puis à Stockholm où il poursuit sa scolarité. Il s'installe ensuite à Rome, où il rejoint sa mère qui travaille à l'époque dans l'industrie du cinéma italien. Militante communiste, sa mère l'amène à fréquenter non seulement les professionnels du cinéma mais également des milieux politisés[2].

C'est Luchino Visconti qui le fait débuter dans l'Italie des années 1960 mais c'est Marco Bellocchio qui en fait une vedette, aussitôt après, avec Les Poings dans les poches ; son rôle de bourgeois névrosé qui massacre sa famille marque durablement ses rôles au cinéma, puisqu'on en trouve des traces jusque dans ses interprétations des années 1990, dans La Naissance de l'amour de Philippe Garrel et Irma Vep d'Olivier Assayas notamment. Par la suite, il choisit souvent des rôles sombres et torturés, parfois très négatifs. S'il incarne François d'Assise de Liliana Cavani, dès son deuxième grand rôle, dans les années 1970, on le voit interpréter d'inquiétants terroristes d'extrême gauche, dans plusieurs films tels que Nada ou Le Pont de Cassandra. Il retrouve d'ailleurs cet emploi, en 1991, dans Year of the Gun.

Dans les années 1960, Lou Castel, employé de manière éclectique, alterne dans le cinéma italien films d'art et d'essai et films populaires. On le voit ainsi dans plusieurs westerns spaghettis : El Chuncho de Damiano Damiani et Tue et fais ta prière de Carlo Lizzani, sur lesquels il croise Klaus Kinski et Pier Paolo Pasolini. Il prête ensuite son physique au terrible César Borgia, a pour partenaires féminines Sylva Koscina et Carroll Baker, pour rivaux à l'écran Jean Sorel et Claude Rich, alors jeunes premiers. Il accepte tous les rôles pour reverser la plus grande part de ses cachets à une organisation maoïste dont il fait alors partie[2] , l'Union des communistes italiens (marxistes-léninistes)[3].

Ses activités de militant d'extrême-gauche le font expulser d'Italie, en 1972 : il est alors renvoyé à Stockholm, où il ne connaît plus personne. Wim Wenders lui permet de se relancer en lui confiant le rôle du pasteur protestant coupable d’adultère, pour La Lettre écarlate. Il revient clandestinement en Italie plusieurs fois. Il se lie à l'actrice Marcella Michelangeli dont il a un fils, Rocco.

Au cours des années 1970 et 1980, il collabore à des films réalisés par des cinéastes de renom, comme Pasquale Festa Campanile et Mario Monicelli, Rainer Werner Fassbinder (Prenez garde à la sainte putain), Claude Chabrol (Nada), Benoît Jacquot (Les Enfants du placard) et Jean-Charles Tacchella, Wim Wenders (L'Ami américain, ), Raoul Ruiz (L'Île au trésor), Michael Haneke, Daniel Schmid (Violanta), Mario Monicelli (Caro Michele).

Il retrouve Marco Bellocchio en 1982, pour Les Yeux, la bouche (Gli occhi, la bocca), avant d'entamer sa collaboration avec Philippe Garrel dans Elle a passé tant d'heures sous les sunlights.

En 1984, Fabienne Pascaud dans un entretien avec Castel pour Télérama[4] commence son article avec cette citation de Les Yeux, la bouche : « Les metteurs en scène ne m'appellent plus parce que je suis devenu trop gros. » La journaliste décrit le « comédien-poète, à la présence animale et mystérieuse » avec sa « mine renfrognée d'adolescent à problème sur laquelle le temps trop vite était passé, en "longue veste blanche (...) couverte de taches, comme exprès » et la longue galerie de personnages tardifs : « l'enfant du placard » de Benoît Jacquot, le « rôdeur bizarre » de l' L'Ami américain, « l'amoureux fou et secret » de Violanta. Castel confie dans cet article que ses « activités politiques d'extrême gauche ont dérangé sa carrière ». Il s'affirme comme une conscience nécessaire dans ce milieu, entre « illusions perdues » et « violence souterraine ».

Après avoir vécu en Jamaïque et à New York, il s'installe en France dans les années 1990. Il oriente ensuite essentiellement sa carrière vers le cinéma d'auteur français. Il travaille à nouveau avec Philippe Garrel pour le film La Naissance de l'amour, dans lequel il donne la réplique à Jean-Pierre Léaud. Puis on le retrouve chez Olivier Assayas dans Irma Vep, Siegfried dans Louise (take 2), Emmanuelle Bercot dans Clément ou Bertrand Bonello dans Tiresia.

En 2005, Lou Castel interprète Jean-Jacques Rousseau dans Étoile violette. Puis il tourne aux côtés de Luis Rego dans le premier film du cinéaste expérimental Joseph Morder, El cantor.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Notes et références

  1. Lou Castel - Biographie
  2. Lou Castel, le comédien banni par l'Italie, Télérama, 13 juillet 2016
  3. NOI, CINESI D' ITALIA, La Repubblica, 11 novembre 1993
  4. "Les errances de Castel", Fabienne Pascaud, Télérama, numéro 1816, 31 octobre

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