Louie Louie
Louie Louie est une chanson de rhythm and blues composée par Richard Berry en 1956, devenue l'un des plus grands classiques de l'histoire du rock, en particulier grâce à sa reprise par The Kingsmen en 1963.
Pour les articles homonymes, voir Louie.
Face A | You Are My Sunshine |
---|---|
Sortie | |
Enregistré |
|
Durée | 2:20 |
Genre | R&B, rock |
Format | Disque 45 tours |
Auteur-compositeur | Richard Berry |
Label | Flip |
Singles de Richard Berry
Histoire
Version originale
Richard Berry enregistre Louie Louie début 1957 avec son groupe baptisé The Pharaohs. La chanson est publiée par label Flip le en face B du single You Are My Sunshine. La chanson raconte l'histoire d'un marin qui explique à un barman nommé Louie qu'il doit retrouver sa fiancée partie en Jamaïque. Elle est enregistrée sur un rythme calypso[1].
La figure rythmique de base de la chanson, une clave cubaine classique, est empruntée à El Loco Cha Cha Cha, une chanson cubaine enregistrée par René Touzet l'année précédente. C'est l'introduction du disque de Touzet qui est utilisée pour le riff central de Louie Louie ; le reste de la chanson part dans une direction différente[2]. Pour les paroles comme pour la mélodie, Richard Berry s'inspire de Havana Moon de Chuck Berry, avec la même histoire de marin nostalgique, mais transposée de Cuba à la Jamaïque, et l'accent des Caraïbes[2].
Face B | Haunted Castle |
---|---|
Sortie | |
Enregistré |
Portland, Oregon |
Durée | 2:42 |
Genre | Rock 'n' roll, garage rock |
Format | Disque 45 tours |
Auteur-compositeur | Richard Berry |
Producteur | Ken Chase, Jerry Dennon |
Label | Jerden, Wand |
Singles de The Kingsmen
Reprises et premier succès
Passé pourtant plutôt inaperçu, le morceau commence à être repris au début des années 1960 par des groupes locaux des États du Nord-Ouest Pacifique, comme Rockin' Robin Roberts & The Fabulous Wailers, dans une version rock 'n' roll en 1961[2]. Les groupes Paul Revere & The Raiders et The Kingsmen, de Portland, Oregon, le reprennent simultanément au début de 1963, avec un arrangement primaire inspiré de l'interprétation de Rockin' Robin Roberts. Le titre des Kingsmen, sorti chez Jerden en mai, puis réédité chez Wand, obtient la 2e place au Billboard Hot 100 américain quelques mois plus tard, grâce à sa diffusion en radio par un disc-jokey de Boston[2]. Mais il est bloqué vers le sommet par Sœur Sourire, qui s'y est installée pendant quatre semaines, avec sa chanson Dominique. Certains voient, dans la version des Kingsmen, l'acte fondateur du style garage rock.
Jack Ely, le chanteur des Kingsmen, qui n'a pas bien compris les paroles, marmonne sur certains passages, ce qui fait croire aux autorités qu'il s'agit d'obscénités, et plusieurs radios censurent le disque. La chanson fait même fait l'objet d'une enquête du FBI en 1964 pour déterminer si les paroles ne sont pas secrètement obscènes[3],[4],[5].
Postérité
Cette chanson est devenue un classique et une sorte de passage obligé pour tous les guitaristes de rock. Elle a été tellement reprise qu'en 1993, on en recensait 1 200 versions différentes. Des livres et des disques entiers lui sont consacrés, et un concert a été organisé pour fêter ses quarante ans, quelques jours seulement après le décès de Richard Berry, le .
Cette chanson a aussi servi de base pour Psyché Rock, de Pierre Henry et Michel Colombier, qui devint par la suite la base du remix pour générique de la série américaine Futurama de Matt Groening, qui est un fan de Louie Louie. La chanson apparaît également dans le film Coupe de Ville, une comédie dramatique de 1990 réalisée par Joe Roth, dans laquelle elle constitue un élément récurrent.
Elle est redevenue culte mais aussi synonyme de Toge-Parties estudiantines avec le film American College (1978) et apparait dans plusieurs autres film ayant repris ce genre (Old School...).
En 1957, Richard Berry, ayant besoin d'argent pour financer son mariage, cède les droits d'auteurs de 7 chansons, dont Louie Louie, pour seulement 750 dollars. Il mène une action en justice en 1985 pour récupérer les royalties générées par ce titre, et parvient à obtenir à peu près 2 millions de dollars sur les 10 millions rapportés par la chanson[6].
Quelques artistes ayant repris Louie Louie
On recense plus de 1 000 enregistrements de la chanson, effectués pas différents artistes[7]. Parmi les plus célèbres, on compte notamment[8] :
|
|
- Il a été repris en français en 1964 par Les Players sous le titre de Si c'était elle ainsi que par le groupe québécois Les Zéniths.
Chansons inspirées de Louie Louie
De nombreux titres ont repris le riff de Louie Louie. Les exemples les plus célèbres incluent[10] :
- Bragg Jack de Mano Negra (1988)
- Cheree de Suicide
- Citadel des Rolling Stones (1965)
- Get Off of My Cloud des Rolling Stones[11]
- Hang On Sloopy des McCoys[11]
- Parties in the U.S.A de Jonathan Richman
- Psyché Rock de Pierre Henry et Michel Colombier a été librement inspiré de Louie Louie. Ce même Psyché Rock a lui-même inspiré la musique du générique de la série Futurama.
- Sideways des Men Without Hats
- Smells Like Teen Spirit de Nirvana
- Summer Nights de la comédie musicale Grease
- The Air Near My Fingers des White Stripes
- Vicious de Lou Reed
- Wild Thing des Troggs[11]
- You've Lost That Lovin' Feelin' des Righteous Brothers
Frank Zappa s'est souvent inspiré de Louie Louie, notamment dans les morceaux The Return of the Son of Monster Magnet (1966), Absolutely Free (1967), Lumpy Gravy, Part 1 (1968), Florentine Pogen et Sam With the Showing Scalp Flat Top (1975), Greggery Peccary (1978) et Welcome to the United States (1993)[10].
Toutefois, le riff a l'originalité, étant donné le nombre incalculable de chansons utilisant cette progression d'accords, de jouer le mi en mineur, alors qu'il est beaucoup plus fréquent, dans une chanson en La-Ré-Mi (A-D-E), d'exécuter le mi en majeur, ce qui donne à la suite d'accords un ton plus joyeux.
Notes et références
- (en) Larry Birnbaum, Before Elvis : The Prehistory of Rock 'n' Roll, Scarecrow Press Inc., (ISBN 978-0810886285, lire en ligne), p. 374
- (en) Steve Sullivan, Encyclopedia of Great Popular Song Recordings, vol. 1-2, The Scarecrow Press, (ISBN 978-0-8108-8296-6, lire en ligne), p. 695-696
- (en) Daniel Nasaw, « The FBI files of the rich and famous », BBC News, 10 février 2012.
- (en) Nicholas Redfern, Celebrity Secrets : Government Files on the Rich and Famous, New York, Paraview Pocket Books, , 272 p. (ISBN 978-1-4165-2866-1 et 1-4165-2866-0), « The Kingsmen », p. 87–94.
- (en) « Louie Louie (The Song) », FBI Records: The Vault.
- (en) Nick Talevski, Rock Obituaries : Knocking On Heaven's Door, Omnibus Press, (ISBN 978-0-85712-117-2, lire en ligne), p. 31
- (en) « Jack Ely Obituary (1943 - 2015) », sur obits.nola.com, (consulté le )
- (en) « Cover versions of Louie Louie by Richard Berry », sur SecondHandSongs
- « Coco Schell / Listen and Stream Free Music, Albums, New Releases, Photos, Videos », sur Myspace (consulté le ).
- (en) « Samples of Louie Louie by Richard Berry and The Pharaohs », sur WhoSampled (consulté le )
- (en) Ed Ward, The History of Rock & Roll : Volume 2: 1964–1977: The Beatles, the Stones, and the Rise of Classic Rock, New York, Flatiron Books, (ISBN 978-1-25016-997-6, lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Dave Marsh, Louie Louie : The History and Mythology of the World's Most Famous Rock 'n' Roll Song, University of Michigan Press,
- (en) Dick Peterson. Louie Louie Me Gotta Go Now. AuthorHouse, 2005, puis Thalian Press, 2006. (ISBN 1-4208-5610-3)
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- (en) "The Louie Louie Pages"
- Portail de la musique • section Chanson
- Portail du rock