Louis Émile Train
Louis Émile Train, communément appelé Émile Train, né le à Saint-Étienne (Loire) et mort le à Villemomble (Seine-Saint-Denis), est un pionnier de l'aviation.
Biographie
Origine et formation
Louis Émile Train est né le , 6, petite rue Neuve[Note 1] à Saint-Étienne (Loire) du mariage de Jean Baptiste Train, mécanicien, et de Juliette Émilie Claire Hélie, sans profession[2].
Après des études à l’École pratique d'industrie de Saint-Étienne[3], Émile Train travaille durant quatre ans auprès de son père en qualité de mécanicien et se consacre très tôt à la moto ainsi qu'à l'automobile où il travaille chez De Dion-Bouton. Installé en 1902 à Courbevoie, il conçoit son premier moteur de moto[4]. Il entreprend plusieurs voyages en France et en Europe durant lesquels il perfectionne ses compétences en mécanique. Il construit des distributeurs automatiques qu'il brevète. Le succès est là et il fait fortune[5].
Pilote et constructeur d'avions
Dès 1909, il s'oriente vers l'aviation. Il s'installe au camp de Châlons où il crée un atelier[3]. Il construit rapidement son avion « 1 », entièrement métallique. Il adopte la formule monoplan, avec un centre de gravité bas, qu'il conservera sur ces modèles suivants. Il progresse rapidement. Moins de quinze jours après avoir construit son avion, il obtient son brevet de pilote le sous le numéro 167[4],[5].
Il peut alors prétendre participer aux manifestations les plus importantes de l'époque ainsi le dimanche , à 5 h du matin, plusieurs centaines de milliers de Parisiens se pressent sur le terrain d'aviation d'Issy-les-Moulineaux. Pour assister au départ de la course aérienne Paris-Madrid 1911 organisée par le Petit Parisien et que remportera resté seul en lice Jules Védrines sur un avion Morane. Au moment des envols, survient toutefois un drame qui va endeuiller la France[6]. Émile Train en difficulté avec le moteur du monoplan de sa fabrication décide de revenir se poser sur la piste à l'instant précis où un peloton de cuirassiers la traverse. Pour éviter les cavaliers, il essaye de virer mais comme il l'expliquera après le drame le moteur faiblissait de plus en plus et ne me permettait plus d'effectuer de virage : « je redressais l'appareil et tentais d'aller atterrir au-delà du peloton. Je fis l'impossible pour prolonger mon vol ; j'allais y arriver lorsque l'appareil, complètement cabré, s'abattit lourdement sur un groupe d'officiels ». Maurice Berteaux, ministre de la Guerre meurt sur le coup, un bras sectionné par l'hélice, tandis qu'Ernest Monis, président du conseil et Henri Deutsch de la Meurthe souffrent de blessures diverses. Louis Barthou, ancien président de la commission sportive aéronautique, met en cause l'aérodrome d'Issy-les-Moulineaux, terrain malencontreusement implanté dans une cuvette, exposée aux remous et bordé d'habitations. Une enquête dégage bientôt la responsabilité d’Émile Train, reconnaissant son adresse et les qualités de son monoplan, lequel entièrement conçu avec des tubes d'acier, à l'exception de l'hélice, des patins et des nervures d'aile, avait fait des essais remarqués au printemps 1910. Les observateurs, surtout des militaires, apprécièrent la stabilité et l'excellente tenue au vent de cet appareil capable de voler à 95 km/h et qui, par ailleurs, offrait à son pilote une bonne visibilité tous azimuts. En outre, les ailes pouvaient être démontées et remontées en l'espace de dix minutes. Séduite par le monoplan, qu'elle avait testé en mars et , l'armée en commanda quinze exemplaires, dont plusieurs destinés aux colonies. Malgré ces encouragements, Émile Train perd le goût du pilotage, même si, en , il participe brillamment au meeting organisé sur le terrain de Champirol situé sur les territoires des communes de Villars (Loire) et Saint-Priest-en-Jarez près de sa ville natale et à Bouthéon dans la Loire. Ainsi le , il remporte le prix offert à l'aviateur qui, le premier, survolerait l'hôtel de ville de Saint-Étienne. Parti de Bouthéon à 18 h 17, il y est de retour à 18 h 45[4].
Après avoir perdu le goût du pilotage, il réalise encore un appareil l'avion « 3 » à l'habitacle fermé. Il s'associe ensuite à la société Astra, il crée un hydravion en 1912, mais, l'année suivante, cède son entreprise à Astra, occupe ensuite un poste d'ingénieur chez Nieuport-Astra, mais arrête de travailler dans le domaine de l'aviation[4].
Constructeur de motos
Il revient à la moto en 1914. Il achète la firme Lurquin Coudert, fondée en 1899[1]. D'abord spécialisée dans la production de moteurs de faible puissance, il passe à la gamme supérieure en 1924 et propose des moteurs de 98 à 995 cm3, mono ou bicylindre en « V », refroidi par air ou par eau et destinés aux motos, aux canots automobiles ou à l'industrie. À partir de 1927, il produit ses premières motos complètes, dont la gamme s'étend de 125 à 345 cm3. Il construit aussi des moteurs pour l'agriculture et l'aéronautique[4],[1].
Il y travaille jusqu'à sa mort le à Villemomble (Seine-Saint-Denis). Il est inhumé au cimetière du Centre d'Argenteuil (Val-d'Oise)[4],[3].
Pour approfondir
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, , p. 1034-1035 (ISBN 978-2-84734-060-0).
- René Dumas et André Pauze, « Un Stéphanois pionnier de l'aviation : Louis- Émile Train », 1985, in revue Saint-Étienne - Histoire et mémoire, no 137, p. 16-18
Liens externes
- Louis-Émile Train Biographie accompagnée de nombreuses illustrations
- Louis Émile Train Biographie contenant un récit détaillé de l'accident du dimanche
Notes et références
Notes
- La petite rue Neuve correspond en 2017 à la rue Louis Merley[1].
Références
- « Dictionnaire des rues de Saint-Etienne », sur le dictionnaire des rues de Saint-Etienne (consulté le ).
- Archives départementales de la Loire, registre no 3NUMEC1/2E 89 des actes de naissance, p. 299 sur 366, acte no 3165, [lire en ligne].
- Les aviateurs de Rhône-Alpes [lire en ligne].
- Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, , p. 1034-1035 (ISBN 978-2-84734-060-0).
- L. Lagrange, « Emile Train », l'Aérophile, vol. 19, no 16, , p. 377 (lire en ligne, consulté le );
- « Paris-Madrid aéroplanes : les premiers départs pour Angoulême furent assombris par un deuil cruel », Le Petit Parisien, no 12623, , p. 1 (lire en ligne).
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