Héliport de Paris - Issy-les-Moulineaux - Valérie André
L'héliport de Paris - Issy-les-Moulineaux - Valérie André (Code AITA : JDP) est un héliport situé à Paris, au sud de la porte de Sèvres et du boulevard périphérique, dans une zone constituant une extension du 15e arrondissement, limitrophe de la commune d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Ce lieu est célèbre pour avoir contribué à l'histoire de l'aéronautique au début du XXe siècle. Il est actuellement exploité par Paris Aéroport.
Pour les articles homonymes, voir JDP.
Paris - Issy-les-Moulineaux - Valérie André | ||||||||||
SA365 Dauphin sur l'héliport d'Issy avec la tour Eiffel et le Front de Seine en arrière-plan. | ||||||||||
Localisation | ||||||||||
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Pays | France | |||||||||
Ville | Paris | |||||||||
Date d'ouverture | 1905 | |||||||||
Coordonnées | 48° 49′ 59″ nord, 2° 16′ 23″ est | |||||||||
Superficie | 7 ha | |||||||||
Informations aéronautiques | ||||||||||
Code IATA | JDP | |||||||||
Code OACI | LFPI | |||||||||
Type d'aéroport | Héliport | |||||||||
Gestionnaire | Paris Aéroport | |||||||||
Site web gestionnaire | Consulter | |||||||||
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Géolocalisation sur la carte : Paris
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Situation
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Ce site est desservi par la station Suzanne Lenglen de la ligne 2 du tramway, par la station Balard de la ligne 8 du métro et par la station du même nom de la ligne 3a du tramway.
La piste n'est utilisée que pour les hélicoptères, aucun avion ne pouvant s'y poser.
Elle est bordée de plusieurs bâtiments dont :
- la tour Sequana, ancien siège de Bouygues Telecom, occupé depuis 2015 par le groupe hôtelier Accor[1] ;
- la direction générale de l'Aviation civile ;
- les immeubles des frères Voisin ;
- le siège de Securitas France ;
- l'Aquaboulevard ;
- l'Hexagone Balard.
Histoire
Du champ de manœuvres militaire au terrain d'aviation
Lors de l'érection de la tour Eiffel sur le Champ-de-Mars en 1889, les militaires sont provisoirement délogés de leur terrain d'entraînement le temps de l'exposition universelle. Ils se voient proposer en compensation un vaste terrain alors en pleine campagne à Issy-les-Moulineaux, d'une surface de 120 hectares. La tour Eiffel n'étant finalement pas démontée à l'issue de l'exposition, le , ils obtiennent la concession d'une partie seulement du champ de manœuvres, d'une surface de 63 hectares, délimité au nord par l'enceinte de Thiers. Le déménagement devient alors définitif.
L'ancien champ de manœuvres militaires devient un terrain d'aviation. En 1905, le mécène Ernest Archdeacon obtient des autorités, pour la première fois, l'autorisation de faire voler un planeur biplan Voisin en ce lieu. L'expérience menée le consiste au remorquage d'un aéroplane, du type Wright, lesté de 60 kg de sable et reposant sur une glissière, par une automobile d'une puissance de soixante chevaux, à la façon d'un cerf-volant. La manœuvre s'achève par la chute de l'appareil qui est toutefois parvenu à s'élever à une trentaine de mètres de hauteur[2].
Le , Louis Blériot franchit la distance de 184 mètres à 80 km/h sur son monoplan tandem Aéroplane VI Libellule. En octobre, Henri Farman atteint la distance de 771 mètres ; Alberto Santos-Dumont, lui, effectue des sauts-de-puce, après ses essais restés célèbres au parc de Bagatelle.
Le , Henri Farman boucle le premier kilomètre en circuit fermé sur un appareil Voisin à moteur Antoinette, en 1 min 28 s. Il emporte le prix Deutsch-Archdeacon. Pour commémorer cet exploit, en 1929, un monument sculpté par Paul Landowski et offert par la mécène Suzanne Deutsch de La Meurthe est mis en place à l'entrée du terrain, à l'intersection entre les rues Henry-Farman et Louis-Armand[Note 1].
En 1908, le gouverneur militaire de Paris interdit l'usage du terrain aux aéroplanes, faisant écho aux craintes des riverains. Mais cette interdiction est rapidement levée. En 1910, la première course internationale Paris-Bruxelles en aéroplane prend le départ à Issy. C'est aussi l'aérodrome de départ et d'arrivée du Circuit de l'Est d'.
Le , l'aviateur français Pierre Prier, directeur de l'école de pilotage Blériot à Londres, atterrit à Issy-les-Moulineaux en provenance de l'aérodrome londonien de Hendon. Il vient d'effectuer, sur monoplan Blériot, le premier vol entre les deux capitales, en 3 h 56.
Le se déroule la première course Paris-Madrid. Elle est remportée par Jules Védrines. Mais la fête est aussi endeuillée par le décès accidentel de Maurice Berteaux, ministre de la Guerre, frappé de face par l'hélice du monoplan de Louis Émile Train, qui tente un atterrissage d'urgence.
Les expositions internationales aéronautiques de Paris sont organisées sur ce terrain.
À partir de 1922, Raoul Pateras Pescara réalise des essais d'hélicoptères sur les prototypes de sa construction. Il met au point la commande de pas cyclique et réalise un bond de 736 mètres.
Après le déclassement de l'enceinte de Thiers en 1919, le champ de manœuvre est rattaché officiellement à Paris par un décret du [3].
En 1940, le terrain subit les bombardements de la Luftwaffe ; il est rapidement placé sous contrôle des Allemands qui y installent leurs avions.
La transformation en héliport après la Seconde Guerre mondiale
Après guerre, les constructions deviennent de plus en plus présentes autour de l'aérodrome, ce qui impose de nombreuses restrictions. Si les pistes sont dorénavant trop courtes pour les avions modernes, plusieurs sociétés de giraviation viennent en revanche s'y installer, poussées par le développement des hélicoptères. En 1952, se déroule la première coupe internationale d'hélicoptères, où Jean Moine et Gérard Henry se partagent la victoire. En 1953, les avions disparaissent définitivement de l'aérodrome.
En 1956, l'aérodrome, placé sous l'autorité d'Aéroports de Paris, devient l'héliport de Paris. En mars 1957, la Sabena ouvre, à l'occasion de l'Exposition universelle en Belgique, une ligne de transport de passagers par hélicoptère entre Paris et Bruxelles, en 1 h 15. Mais cette liaison cesse en 1962, faute de rentabilité.
Le terrain se réduit progressivement, amputé par diverses réalisations : dix hectares à partir de 1958 pour construire le boulevard périphérique de Paris, puis la Ville de Paris prélève dix hectares pour des terrains de sports. La tour EDF s'installe à son tour, puis la tour de l'hôtel Sofitel, et enfin l'Aquaboulevard. L'héliport voit sa fréquentation diminuer d'année en année, en raison de la concurrence d'autres terrains comme l'aéroport du Bourget, et de problèmes croissants de nuisances dans un environnement devenu particulièrement dense.
En 2010, un nouveau bâtiment en forme de cube de béton blanc, œuvre des architectes Richard et Schoeller, est érigé sur le site afin d'y installer les bureaux et la salle de commandement des hélicoptères de la Sécurité Civile[4].
En mars 2022, la dénomination de l'héliport est complétée, par décret, en y ajoutant le nom de Valérie André, médecin militaire et pilote d'hélicoptère[5].
Caractéristiques
Pistes
L'hélistation dispose d'une piste [6]:
Numéro | QFU | Dimensions | Nature | Balisage |
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06 24 | 062°-242° | 350 m × 50 m | Non revêtue | Oui |
L'héliport dispose des infrastructures suivantes :
- aire de stationnement : 2 000 m2 ;
- hangars pour aéronefs : 7 hangars[7].
Usage
Cet héliport sert à de multiples usages :
- rapatriements sanitaires ;
- vols d'appareils d'État (sécurité civile, gendarmerie, police, armée, douanes) ;
- vols de transport à la demande de passagers ou vols de fret ;
- vols de travail aérien (pour des photos, héliportages, etc.) ;
- vols touristiques ;
- vols privés.
Il existe de fortes restrictions d'usage limitant l'utilisation de l'héliport[6].
- Les commandants de bord doivent avoir pratiqué l'héliport au cours des 24 derniers mois et avoir reçu une formation spécifique pour connaître ses conditions particulières d’exploitation.
- Au départ ou à destination de l'héliport, les vols d'école et d'entraînement sont interdits.
- Au départ de l'héliport, les vols circulaires avec passagers sont interdits sauf si une escale de plus d'une heure est prévue au cours du vol.
- Les samedis, dimanches et jours féries, le trafic journalier est limité à 70 mouvements.
- Le nombre de mouvements sur l'héliport est plafonné à 12 000 par an[7].
Les activités commerciales de transport de passagers sont fortement limitées par ces restrictions d'utilisation.
L'héliport sert de base hélicoptères pour la Sécurité Civile de Paris. Deux Eurocopter EC145 opèrent sur toute l'Île-de-France, sous l'indicatif Dragon 75[8].
- L'héliport vu depuis Paris.
- Un hélicoptère au décollage.
- Eurocopter EC145 de la sécurité civile.
- L'hélicoptère F-HUGO (SA365). En arrière-plan, un bâtiment du groupe AccorHotels et le siège de la DGAC.
Projets
La viabilité de l'héliport, en raison des nuisances qu'il provoque, est régulièrement remise en cause[9],[10].
Il était prévu qu'en 2014, à la suite d'une décision des pouvoirs publics, le trafic de l'héliport soit réduit à 3 000 mouvements par an[11]. Cette décision avait été prise après de longues négociations entre la mairie de Paris et le ministère des Transports. Seules les missions d'urgence et celles dites de « service public » devaient être conservées. De plus, la décision de l'État était liée à l'implantation, à proximité de l'héliport, du futur siège du ministère de la Défense en 2015[12].
Cependant en 2015, l'État a refusé la fermeture de l'héliport, considéré comme « indispensable à la région parisienne » par la direction générale de l'Aviation civile[13].
En 2021, les vols commerciaux ou privés représentent 67 % du trafic (hors transit) de l'héliport, contre seulement 33 % de vols de services publics[14].
Compte tenu des importantes nuisances sonores et de l'impact négatif de la plateforme sur l'environnement, l'État et la Mairie de Paris réduiront la surface de l'héliport et limiteront les vols aux seules activités de services publics d'ici 2024[15].
Notes et références
Notes
- Inscription gravée sur le monument : « Sous le contrôle de l’Aéro-Club de France / sur ce terrain, le 13 janvier 1908 pour / la première fois au monde un kilomètre / en circuit fermé a été parcouru par / Henri Farman sur Biplan conçu et construit / par les frères Gabriel et Charles Voisin / moteur Antoinette crée par Levavasseur / gagnant ainsi le Grand Prix d'Aviation (de)) / Deutsch – Archdeacon et portant les / records mondiaux d’Aviation à / distance : 1000 m. Durée : 1m 28s ».
Références
- « AccorHotels s’installe dans les anciens locaux de Bouygues Telecom », sur immobilier.lefigaro.fr, article du 17 juillet 2015 (consulté le ).
- La Vie au grand air, no 342 du 30 mars 1905.
- Journal officiel de la République française, 5 avril 1925, p. 3447 [lire en ligne]
- « Helicopter station and offices – the concrete cube (Paris) », sur www.richardschoeller.eu via web.archive.org (consulté le ) ; ce document est une archive.
- Décret n° 2022-314 du 3 mars 2022 portant changement de dénomination de l'héliport de Paris - Issy-les-Moulineaux. Lire en ligne.
- « Paris Issy Les Moulineaux (Hélistation) » [PDF], sur sia.aviation-civile.gouv.fr, document du (consulté le ).
- « L'héliport d'Issy les Moulineaux », sur entrevoisins.org (site des aéroports franciliens pour leurs riverains) (consulté le ).
- « Amicale de la base hélicoptères de la sécurité civile de Paris - Nos machines », sur http://www.dragon75.fr (consulté le ).
- « L'héliport de Paris dans le viseur du ministère de la Défense », Le Parisien, 10 septembre 2015.
- « L'héliport d'Issy dans le collimateur des élus de Paris », Le Parisien, 19 aout 2013.
- « Les hommes d'affaires bientôt privés de l'héliport », Le Parisien, 11 juin 2009.
- « Bientôt quatre fois moins d'hélicoptères à Issy », Le Parisien, 10 novembre 2010.
- « L’État refuse la fermeture de l'héliport », Le Parisien, 28 janvier 2015.
- Aéroport de paris, Commission consultative de l'environnement, Aéroport d'Issy-les-Moulineaux, .
- Marjorie Lenhardt, « Trajectoires modifiées, nombre de vols en baisse : pourquoi les nuisances de l’héliport de Paris-Issy devraient diminuer », sur leparisien.fr, (consulté le ).
Voir aussi
Liens externes
- Dominique Denis, L'hélicoptère, une offre complémentaire de mobilité pour renforcer l'attractivité du Grand Paris, rapport de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris,
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