Louis-Joseph des Escotais
Louis-Joseph des Escotais, comte de Chantilly, est né le et mort le . Connu sous le nom de bailli des Escotais, il est lieutenant général des armées du roi et grand hospitalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Louis-Joseph des Escotais | ||
Biographie | ||
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Naissance | château de la Roche des Escotais à Saint-Paterne-Racan |
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Décès | ||
Ordre religieux | Ordre de Saint-Jean de Jérusalem |
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Reçu de minorité | ||
Langue | Langue de France | |
Grand hospitalier | ||
1784 –1796 | ||
Prieur d'Aquitaine | ||
1784 –1796 | ||
Commandeur de Ballan | ||
1766 –1784 | ||
Chevalier de l'Ordre | ||
Autres fonctions | ||
Fonction laïque | ||
Lieutenant-général (1780-1791) Gouverneur de l'île de Ré (1775-1791) |
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Biographie
Louis-Joseph des Escotais, comte de Chantilly, est né le au château de la Roche des Escotais (commune de Saint-Paterne-Racan au nord de Tours)[1],[2]. Il est le deuxième fils de Michel-Séraphin des Escotais (1665-1736)[3],[4],[5] chevalier seigneur de Chantilly, d'Armilly, Sarigny et capitaine des vaisseaux du roi. Sa mère, Louise-Élisabeth de Laval-Montmorency, est la sœur de Guy-Claude-Roland de Laval-Montmorency, maréchal de France[6].
Le bref pontifical du accordé par le pape Clément XI permet à Louis-Joseph d'être présenté de minorité dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem à l'age de 4 ans[7]. Sa présentation ne sera effective que le [8],[9].
Carrière militaire
Louis-Joseph consacre les premiers années de vie à sa carrière militaire, homme de guerre, il entre dans l'armée en 1729 à l'âge de 16 ans[2],[10] en tant que cadet à Metz (mineure, il ne peut donc être encore chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem). Il gravit les échelons de l'armée du roi, son talent de commandement est à plusieurs reprises reconnu, ce qui le mène jusqu'au grade de lieutenant général de Louis XVI (grade le plus élevé de l'armée d'ancien régime)[3],[11], qu'il acquiert en 1780[2],[4].
Guerre de succession de Pologne (1733-1738)
Louis-Joseph gravit rapidement les échelons et, le 5 mai 1731, est promu Lieutenant au régiment d'infanterie de Richelieu puis capitaine du même régiment le 10 novembre 1733[12]. Il participe à toute la guerre de succession de Pologne (1733-1738) qui oppose les Bourbons aux Habsbourg notamment en Pologne et en Italie.
Parmi ses fait d'armes les plus notables, il sert au siège de Kell en 1733. Il commande à l'attaque des lignes d'Etlinguen et au siège de Philippsbourg en 1734. En 1735, Il commande à la bataille de Clausen[10],[12] qui sera un des derniers engagements majeur du conflit. Les combats diminuent en intensité à la suite de la négociation secrète du traité de paix de Vienne cette même année (même s'il ne sera ratifié qu'en 1738).
Guerre de succession d'Autriche (1740-1748)
Louis-Joseph a un rôle majeur durant toute la période de la guerre de succession d'Autriche. Il est un acteur décisif lors des victoires françaises.
Il est touché par une balle de fusil en 1743 à la bataille de Dettingen et malgré la gravité de sa blessure , il continue à combattre[13].
Au cours d'un affrontement avec les troupes de l'achiduché d'Autriche, il est capturé et fait prisonnier à Linz[14].
À la tête de son régiment de grenadiers royaux, il prend une part active aux victoires de Fontenoy (1745), de Rocourt (1746), à la prise de la forteresse de Berg-op-Zoom (1747) et à la prise de Maastricht (1747)[10],[15]. En son honneur, le régiment de grenadiers qu'il commandait prend son nom pour s'appeler « régiment de Chantilly » [16].
Les campagnes allemandes (1761-1762)
Ses succès sur le champ de bataille lui valent une promotion au grade de brigadier en 1758, puis de maréchal de camp en 1761[2].
Il participe à toutes les campagnes que Louis XV mène contre l'Allemagne sous le commandement du prince de Condé.
La bravoure de ses troupes est particulièrement remarquée lors de la bataille de Friedberg (28-). Il est rapporté au roi que la brigade du commandeur de Chantilly « a combattu avec la plus grande distinction »[17] et « culbuté avec la plus grande valeur et la plus grande vivacité l'ennemi »[18].
Gouverneur militaire de l'île de Ré (1775-1791)
Louis-Joseph est nommé gouverneur miliaire de l'île de Ré de 1775 à 1791[5],[19],[20].
Il est aussi promu au plus haut grade de l'armée (Lieutenant-général) en 1780[3],[11] et exerce ses fonctions jusqu'en 1791[1], date de sa mise en retraite[15].
Fort apprécié de la population[21], il est maintenu dans ses fonctions au début de la Révolution. Il est le dernier gouverneur militaire de l'île[5].
En son hommage, une cour porte son nom dans le village de Saint-Martin-de-Ré (île de Ré).
Il prend sa retraite en 1791, à l'âge de 78 ans[10]. Sa carrière aura duré 62 ans et compté 17 campagnes[1].
Carrière dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
C'est entre 1762/63 qu'il deviendra réellement chevalier de Malte. Il a le temps de faire ses caravanes à Malte.
Commandeur de Ballan (1766-1784)
En 1766, à l'âge de 53 ans, il est nommé commandeur de Ballan (une des commanderies du grand prieuré d'Aquitaine située au sud de Tours)[22]. Il est alors maréchal de camp dans les armées du roi. Il exerce sa fonction de commandeur jusqu'en 1784, date à laquelle il est promu prieur d’Aquitaine.
Prieur d'Aquitaine (1784-1796)
En 1784, à l'âge de 71 ans, il est nommé prieur d'Aquitaine[23]. Il s'agit d'une des trois sous-divisions de la langue de France et elle couvrait l'ouest du territoire français[24],[25].
En raison de sa position, il reçoit le dossier de preuves de François-René de Chateaubriand lors de sa présentation dans l'Ordre en 1789[26], et y donne une suite favorable.
« Mon frère envoya mes preuves à Malte, et bientôt après il présenta requête en mon nom, au chapitre du grand−prieuré d'Aquitaine, tenu à Poitiers […] Le président du chapitre était Louis−Joseph des Escotais, bailli, grand−prieur d'Aquitaine […] La requête fut admise le »[26].
Il restait à Chateaubriand à confirmer son admission, ce qu'il ne fit jamais. Il n'aura donc pas l'« espoir des bénéfices » escomptés dans ses Mémoires d'outre-tombe.
En 1791, à la fin de son temps de commandement militaire, il s'installe à Poitiers, au siège de son grand prieuré. Il n'a alors de cesse de combattre les gouvernements révolutionnaires pour assurer une liberté de culte aux habitants de la ville. Il permet notamment la réouverture de l'église Saint-Saturnin en 1791[27].
Grand hospitalier (1784-1796)
Peu après sa nomination en tant que prieur d'Aquitaine, il accède le au poste de grand hospitalier de l'Ordre[28],[29]. Il s'agit de la troisième fonction la plus élevée de l'Ordre après le grand maître et le grand maréchal[30]. Cette fonction était remplie par des gentilhommes des plus illustres du royaume et souvent des princes de sang royal (par exemple François de Lorraine, Jean Philippe d'Orléans, Louis Antoine d'Artois)[31].
Il meurt de vieillesse le au château du Luart, à l'âge de 83 ans[3],[32].
Références
- Loi relative aux pensions données à Paris, (lire en ligne), p. 8
- Léon Hennet, Les milices et les troupes provinciales, (lire en ligne), p. 111-112
- Raoul de Linière, Armorial de la Sarthe (2ème série), p. 216-217
- Nicolas de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France, tome 4 (lire en ligne), p. 145
- Commission des arts et monuments de Charente-Maritime, Recueil des actes de la Commission des arts et monuments de la Charente-Inférieure, Hus (Saintes), (lire en ligne), p. 243
- La Chesnaye-Desbois et Bardier, Dictionnaire généalogique, Paris, , p. 22
- Notices généalogiques et documents sur les familles de Périgord (lire en ligne)
- Jean-Baptiste de Fontette, La Chalotais et le duc d'Aiguillon : correspondance du chevalier de Fontette, Paris, (lire en ligne), p. 240
- Nicolas de Saint-Allais, L'Ordre de Malte, ses grands maîtres et ses chevaliers, Paris, (lire en ligne), p. 275
- M. Pinard, Chronologie historique militaire, Paris, (lire en ligne), p. 472-273
- Code militaire, contenant tous les décrets de l'Assemblée nationale, t. 5, Paris, 1791-19792 (lire en ligne), p. 135
- Archives du ministère de la Défense, 3 YD 1110
- Jean-François d'Hozier, L'impôt du sang, ou La noblesse de France sur les champs de bataille, tome 1, partie 2, Paris, 1874-1881 (lire en ligne), p. 287
- Récapitulatif des faits de guerre de Louis-Joseph des Escotais, 11 juin 1752, archives du ministère de la défense, 3 YD 1110 (ancienne côte : 1110 LG /1)
- Louis-Charles Waroquier de Méricourt, Tableau historique de la noblesse, Paris, (lire en ligne), p. 105
- La Gazette, , 604 p. (lire en ligne)
- La Gazette de France, Paris, (lire en ligne), p. 333
- Gazette de France, (lire en ligne), p. 328
- M. de Roussel, Etat militaire de France pour l'année 1781, Onfroy, (lire en ligne), p. 56
- Liste des titulaires, en 1783, des principaux emplois dans l'Eglise, les conseils, la diplomatie, l'armée, la magistrature, Paris, Champion, (lire en ligne), p. 46
- M.D. Masssiou, Histoire potitique, civile et religieuse de la Saintonge et de l'Aunis, Paris, (lire en ligne), p. 529
- Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, t. 3, Tours, 1878-1884 (lire en ligne), p. 22
- M. Bonneserre de St Denis, Revue nobiliaire, tome 8, Angers, (lire en ligne), p. 258
- Beauchet-Filleau et Chergé, , p. 791
- M.L. Sandret, Revue nobiliaire historique et biographique, tome 8, Paris, (lire en ligne), p. 258
- François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe (lire en ligne), p. 87
- Marie de Roux, La Révolution à Poitiers et dans la Vienne, Paris, (lire en ligne), p. 408-410
- Nicolas de Saint Allais, Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, tome. 20, Paris, 1872-1878 (lire en ligne), p. 234
- Nicolas de Saint-Allais, L'Ordre de Malte, ses grands maîtres et ses chevaliers, Paris, (lire en ligne), p. 234
- Bailli F. Guy Sommi Picenardi, Itinéraire d'un chevalier de Saint-Jean de Jérusalem dans l'île de Rhodes, Lille, (lire en ligne), p. 62
- Saint-Allais, Nobiliaire universel de France, tome 20, (lire en ligne)
- Registres paroissiaux de la commune du Luart, archives de la Sarthe, Luart (lire en ligne)
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