Louis Chevrolet
Louis Chevrolet, né le à La Chaux-de-Fonds, Suisse, et mort le à Détroit, États-Unis, est un mécanicien, pilote de course et entrepreneur automobile helvético-américain. Il fonde avec William Crapo Durant (fondateur de General Motors) la marque d'automobile Chevrolet en 1911.
Pour les articles homonymes, voir Chevrolet (homonymie).
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Biographie
Né à La Chaux-de-Fonds, en Suisse, il ne passera cependant que ses six premières semaines dans la ville horlogère. Sa famille déménage dans l'actuel canton du Jura, d'où elle est originaire, à Bonfol et à Beurnevésin, en Ajoie, où Louis accomplit une partie de son cursus scolaire. La famille de Louis Chevrolet déménage ensuite à Beaune en France en 1887.
Engagé en tant que mécanicien chez le marchand de cycles Roblin à Beaune dans le département Côte-d'Or, il y pratique la course cycliste. En 1896, Il figure sur le registre de recensement de la ville de Chagny (Saône-et-Loire) au 27 rue de la Boutière, chez Louis Chamagne, carrossier, en tant que peintre en voitures. Il part ensuite à Paris en 1899 où il sera coureur cycliste sur piste et où il travaille comme contremaître pour la firme automobile Darracq à son usine bordant les quais de Suresnes[1], avant de traverser l'Atlantique Nord et de s'installer à New York en 1900 après un bref passage par Montréal.
À New York, il est engagé comme mécanicien chez De Dion-Bouton puis chez Buick. Louis entame dans le même temps une carrière de pilote de course : en 1905 il se fait remarquer le en remportant la première compétition à laquelle il participe, en battant au passage le record mondial du mille en 52" 4⁄5. Louis Chevrolet ne tarde pas à acquérir une solide réputation. Il est même surnommé « le coureur le plus casse-cou du monde ».
En , alors qu'il est lui-même détenteur du record de vitesse des voitures à pétrole avec 189,2 km/h, il aidera en logistique depuis New York Louis Wagner rencontré lors de la victoire de ce dernier dans la Coupe Vanderbilt trois mois auparavant, et Victor Hémery, dans leur quête de records sur Darracq outre Atlantique, lors de la quatrième édition du Florida Speed Carnival.
Entre 1905 et 1920, à la suite de graves accidents, il passera trois années sur un lit d'hôpital (une fois sauvé par un morceau du châssis dépassant au-dessus de sa tête). Durant cette période, quatre de ses mécaniciens seront tués (à l'époque, la présence des mécaniciens dans la voiture pendant la course était obligatoire), notamment Massapegna lors de la Coupe Vanderbilt 1910.
Chez Buick, marque dont il est devenu l'un des pilotes officiels, il rencontre l'entrepreneur William Crapo Durant (propriétaire de Buick, et cofondateur de General Motors[2] en 1908), avec lequel il s'associe en 1911 pour monter une nouvelle marque automobile : nommée Chevrolet, afin de profiter de la notoriété du célèbre pilote. Louis ne conçoit qu'une voiture de course pour la marque : la Classic Six[2]. Mais les deux hommes ne tardent pas à se brouiller. À la suite d'incessants désaccords sur la direction à donner à la marque, Louis revend en 1913 à Durant, pour 10 000 dollars américains les cent actions de l'entreprise Chevrolet[3] qu'il avait reçues en échange de l'usage du nom Chevrolet, que Durant a désormais le droit d'utiliser en exclusivité.
Louis Chevrolet décide alors de reprendre sa carrière de pilote automobile (vice-champion de l'AAA National Championship car racing en 1917 et 1918[4]) : avec ses jeunes frères Arthur et Gaston (également pilotes et mécaniciens), il crée la marque Frontenac, qu'il destine à la compétition et notamment aux 500 miles d'Indianapolis (Indy 500), l'épreuve reine du sport automobile américain. En quatre participations à l'Indy 500, Louis obtient son meilleur résultat avec une 7e place en 1919. En 1920, qualifié en première ligne, il est rapidement contraint à l'abandon mais se console largement avec la victoire de son frère Gaston, qui fait triompher la Frontenac familiale. Mais en fin d'année, Gaston se tue dans une épreuve en Californie, ce qui incite Louis à mettre un terme à sa carrière. Sa nouvelle marque, Frontenac, gagnera deux fois les 500 miles d'Indianapolis dans les années 1920. Lui-même aura au total disputé 54 épreuves du championnat national AAA entre 1905 et 1920,
Dans les années 1920, il lance avec Arthur une entreprise de construction de moteurs d'avion, mais une dispute avec son frère, puis la crise de 1929 le ruine. De retour chez Chevrolet en tant que simple mécanicien dans les usines de Détroit, il est affaibli par plusieurs attaques cérébrales et décède dans la misère en 1941.
Son buste a été mis en place à l'entrée du musée de l'Indianapolis Motor Speedway.
Depuis 2006, une marque horlogère Suisse fabrique et commercialise des montres sous le nom "Louis Chevrolet Swiss Watches".
En , une sculpture en acier inoxydable poli miroir de huit tonnes et plus de cinq mètres réalisée par Christian Gonzenbach est inaugurée à La Chaux-de-Fonds[5]. Le musée des beaux-arts de la ville en conserve une version réduite.
Victoires en AAA National Championship
(pour près de 25 podiums)
- 1905 : Morris Park course 1, Empire City et Brunots Island (sur Fiat, terminant ainsi deuxième du Championnat américain de course automobile 1905) ;
- 1909 : Crown Point course 2, Lowell course 2 et Riverhead course 4 (sur Buick) ;
- 1916 : Uniontown (sur Frontenac) ;
- 1917 : Cincinnati, Chicago course 3, Sheepshead Bay/Harkness Trophy Race (en) et Ascot course 2 (sur Frontenac) ;
- 1918 : Uniontown course 4 et 6, ainsi que Chicago (sur Frontenac) ;
- 1919 : Tacoma courses 2 et 3 (sur Frontenac).
Galerie
- Louis Chevrolet dans une Buick de course à Crown Point, pendant la course de Cobe Cup en 1909 (4e victoire en championnat AAA).
- Louis Chevrolet à la Coupe Vanderbilt 1910.
- Tommy Milton et sa Frontenac avant le départ -puis la victoire- lors de l'Indy 500 1921. À sa droite Barney Oldfield, à sa gauche Louis Chevrolet (en sombre avec moustache).
Hommage
- Allée Louis-Chevrolet à Suresnes (Hauts-de-Seine).
Notes et références
- Jean Fondin, Hauts-de-Seine berceau de l’automobile, ETAI, Colline de l’automobile, 1992, p. 173.
- L'Équipe du 18 octobre 2011, p. 18
- (en) William Pelfrey, Billy, Alfred, and General Motors: The Story of Two Unique Men, a Legendary Company, and a Remarkable Time in American History, Amacom, 2006 (ISBN 978-0-8144-2961-7) [lire en ligne]
- Sur décision des secrétaires de l'AAA Val Haresnape et Arthur Means en 1927.
- « Un buste géant pour honorer Louis Chevrolet », RTN,
Annexes
Bibliographie
- 1991 : Pierre Barras, préface de Juan Manuel Fangio, L'Aventure Louis Chevrolet, Porrentruy, éditions de l'Olifant
- 2011 : dossier Michel Vaillant tome 11, Louis Chevrolet, par Philippe Graton et Studio Graton, éd. Dupuis, collection Grand Public, (fait suite à une première édition de Louis Chevrolet : Never give up de Pierre Van Vliet, préface Alain Menu - ) (ISBN 978-2-8709-8118-4 et 978-2-8001-5021-5)
Liens externes
- Ressource relative au sport :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Louis Chevrolet - ChamCarStats.com
- Ce Suisse qui a donné son nom à une voiture - Robert Brookes, Swissinfo,
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