Louis de Potter

Louis de Potter, né le à Bruges et mort le dans la même ville, est un journaliste, historien, homme d'État et révolutionnaire belge[1]:221.

Pour les articles homonymes, voir Potter.

Louis de Potter
Portrait de Louis de Potter par Matilde Malenchini.
Fonction
Chef de gouvernement
Gouvernement provisoire de Belgique
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Louis Joseph Antoine de Potter de Droogenwalle
Nationalité
Activités
Famille
de Potter de Droogenwalle
Conjoint
Sophie Van Weydeveldt
Enfant
Blason

Entré en politique à l’occasion de la révolution belge de 1830, sa renommée s’est accrue par le sacrifice de ses possessions matérielles à la défense de la cause des plus opprimés. Après le jugement, la prison et l’exil, il devient l’homme le plus populaire de Belgique, pour avoir défendu la liberté de la presse, la responsabilité ministérielle et l’indépendance du pouvoir judiciaire[1]:223. C’est lui qui prononce, depuis le balcon de l’hôtel de ville de Bruxelles, le discours de l’indépendance de la Belgique, le , ainsi que le discours d’inauguration de la première assemblée parlementaire belge au Palais de la Nation, le . Il est, de surcroît, l’auteur de plus d'une dizaine d’ouvrages, dont le principal est « l’Union entre Catholiques et Libéraux » extrait de sa fameuse Lettre à mes concitoyens belges.

Biographie

Jeunesse

Louis de Potter appartenait à une riche famille[N 1] anoblie en 1726[N 2]. La famille de Louis de Potter était solidement implantée en Flandre Occidentale, ses grands-parents et ses parents ayant transmis les quatre châteaux de Ooigem, Kerkhove, Tourhout et Lophem, ainsi que le domaine d'Aertrycke, les fiefs de Dixmude et la grande demeure familiale de Bruges, devenue le Collège d'Europe.

Né en 1786 à Lophem, Louis de Potter eut une enfance et adolescence assez mouvementée. Les changements de régimes belges à cette époque ont conduit sa famille à un double exil[3] : ses parents durent fuir, une première fois, la Belgique vers la France, à la suite de l’insurrection brabançonne de à . Le général Jean-André van der Mersch chassa les Impériaux de la Belgique, contraignant à fuir vers Lille les de Potter, restés fidèles à l'empereur. Un an plus tard, après que les confrontations entre vonckistes et statistes eurent cessé, les institutions du Saint-Empire furent remises sur pied et la famille revint s’installer à Lophem.

En , l’invasion française les obligea à fuir à nouveau vers l’Allemagne auprès de leurs cousins[N 3].

Son retour en Belgique lui permit enfin de suivre une scolarité régulière dans les meilleurs établissements de l’époque où, déjà considéré comme un élève brillant, il fit preuve d’une grande activité d’esprit. Nourrissant une prédilection pour l’étude de l’histoire et de la politique, il s’est familiarisé avec les Encyclopédistes[5]:48.

Les positions occupées dans la société par les membres de sa famille auraient pu ouvrir la voie d’un emploi sans encombre pour Louis de Potter. En effet, son oncle, Pierre Joseph Clément, était procureur au Conseil de Flandre et chef de district à l’époque « autrichienne ». Le fief de Droogenwalle fut acquis par son grand-père auprès de la famille princière de Merode.

Italie

Autoportrait de Matilde Malenchini réalisant celui de Louis de Potter.

Suivant le conseil que lui donnent ses parents d’approfondir les langues et pour améliorer sa santé, Louis de Potter décide de s’établir à l’étranger. Il découvre alors les nouvelles tendances du « suffrage universel », les fondements des réformes pratiquées dans les « républiques aristocratiques d’Italie » et celles de la révolution pour la République française.

Louis de Potter passe d’abord un an en France, à Paris, en . Il part ensuite pour l’Italie et s’installe à Rome jusqu’en , d’où il gagne Florence où il demeure jusqu’en . À Florence, de Potter a accès à la bibliothèque de la demeure de Scipione de' Ricci, jadis conseiller de Léopold de Habsbourg et prince de Toscane. Ce séjour lui permet de rencontrer d'éminents savants et artistes qui enrichissent sa formation classique. Il y étudie l’histoire de l’Église catholique romaine dans l’esprit de la philosophie des Lumières. Déjà, en , il avait fait paraître son premier ouvrage historique : Considérations sur l’histoire des principaux conciles depuis les apôtres jusqu’au Grand Schisme d’Occident. La préface de cet ouvrage permet déjà de discerner la position qu’il occupera plus tard sur la scène politique en dévoilant les aspects de l’actualité belge et française[5]:50.

En , il complète ce premier travail par un autre ouvrage, en six volumes : L’Esprit de l’Église ou Considérations sur l’histoire des conciles et des papes, depuis Charlemagne jusqu’à nos jours. Pendant son séjour à Florence, il avait eu accès aux archives et à la bibliothèque de Scipione de' Ricci. C’est là qu’il réunit les matériaux d’un troisième ouvrage qui paraît en et qui est immédiatement traduit en allemand et en anglais ; c’est la Vie de Scipion de Ricci, évêque de Pistoie et de Prato. L'objectif de l’auteur était la glorification du joséphisme, la justification des réformes accomplies en Toscane sous les auspices du grand-duc Léopold, frère de Joseph II[6].

Historien dans son premier ouvrage, De Potter devient pamphlétaire lors de la parution son second. La Vie de Scipion de Ricci fait sensation sur la scène des lettrés, mais aussi auprès des politiciens. Son « scepticisme voltairien », ainsi que ses propos violents dénonçant les abus de l’Église, démontrant sa position anticléricale, firent scandale [5]:53-54.

À Rome, de Potter rencontre également la peintre Matilde Malenchini, avec qui il a eu une longue et intense relation, partageant avec elle, de 1817 à 1819, une maison chez son compatriote, le peintre Navez[7]. Celle-ci réalise son portrait, aujourd’hui dans la Collection d’Art flamande.

Retour à Bruxelles

Buste de Louis de Potter par Joseph Jaquet (1830), salle de lecture du Sénat du Royaume de Belgique.

En , Louis de Potter était revenu en Belgique, très satisfait de voir le nord et le midi des Pays-Bas réunis sous le sceptre de Guillaume de Nassau. « Je remercie le sort, écrivait-il, de ce qu’il m’a destiné à vivre sous des institutions libérales, qui, par des principes de modération et d’équité, ne mettent aucune barrière à la pensée... »

Il s’occupe de son père malade, Pierre-Clément de Potter de Droogenwalle. Après la mort de ce dernier, en 1824, il quitte Bruges pour aller se fixer, avec sa mère, à Bruxelles où, ayant invité Matilde Malenchini à le rejoindre, leur maison devient un lieu de rencontre pour les expatriés italiens et les réfugiés politiques. Avec Navez, il organise des cours de peinture. Après avoir tenté, en vain, d’obtenir une annulation de son mariage auprès de la Curie[8], Matilde s’impatiente et voyage sans interruption, avant de retourner à Florence. Frustré de ne pouvoir se marier, de Potter décide de mettre fin à leur relation en 1826.

L’année suivante, il épouse Sophie van Weydeveldt (1808-1896), avec qui il a quatre enfants. Il renonce au titre de noblesse qui lui était attribué, démontrant de la sorte son caractère non pas modeste, mais tourné vers le mérite personnel[5]:49-50. Réalisant que son mariage susciterait de sérieuses difficultés financières en défaveur de Matilde, il accepte de lui verser une pension annuelle de 1 200 francs[7].

Louis de Potter commence sa carrière politique en tant que rédacteur au Courrier des Pays-Bas, journal libéral d’opposition, où il déploie sa verve de polémiste contre le clergé catholique, l’aristocratie et le gouvernement de Guillaume Ier des Pays-Bas. Un jour, en , étant présent au ministère de l’Intérieur, on lui fait part du fameux Concordat, compromis entre le roi et les catholiques. Il manifeste son désaccord et reçoit « par accident » en mains propres le texte de la circulaire ministérielle qui dit comment interpréter ce Concordat. Ceci constitue selon de Potter une fourberie de la part du roi, ce qui le mit en colère. Dans un article, il rend public ce qu’il appelle une « rouerie gouvernementale » et dénonce le comportement instable du gouvernement. L’article étant signé, il se fait connaitre auprès du grand public. Plusieurs manifestations de mécontentement de l’opinion publique en résultent et manifestent un manque de confiance envers le gouvernement. Le , de Potter publie un article encore plus violent envers les ministres, dans le but de provoquer la méfiance et la discorde au sein du pays[5]:59-60.

Condamnation, prison et exil

Louis de Potter en prison aux Petits Carmes.

Son incrimination et sa citation à comparaître devant le juge d’instruction, le , lui donnent l'opportunité de porter devant les juridictions la cause nationale jusqu'ici restreinte à son expression dans la presse. Ce procès constitue la parfaite occasion de réunir magistrats et grand public pour susciter un mouvement populaire par les discours qu’il comptait tenir lors de son jugement. Comparaissant devant la Cour d’Assises, le , il réclame, avant de commencer, la présence d’un jury, que l’audience ait lieu en français et qu’elle soit rendue publique. À l’issue d’un procès transformé en véritable discours politique, fortement applaudi par la foule amassée tout autour du palais de justice, le ministre de la Justice Cornelis Van Maanen le condamne le à dix-huit mois de détention et à une amende de 1 000 florins[5]:61-66. Il est détenu à la prison des Petits Carmes afin de demeurer proche de sa famille.

Le , le roi Guillaume prive de leur emploi ou de leur pension des députés belges des États généraux qui s’étaient opposés à sa politique. De sa prison, de Potter lance l’idée d’une souscription nationale pour indemniser les députés ou fonctionnaires victimes de tels abus. Van Maanen l’ayant poursuivi pour complot contre l’État et excitation à la révolte, il est à nouveau condamné, le , par la cour d’assises de Bruxelles à un exil de huit ans, tandis que ses amis et associés Jean-François Tielemans et Adolphe Bartels[N 4] sont condamnés à sept ans de bannissement[4]:50-51.

Il pense s’exiler en France, mais ce pays refuse de l’accueillir et il finit par être expulsé en Prusse. Après la révolution de Juillet, il gagne la France.

Accession au pouvoir

Le gouvernement provisoire de la Belgique en 1830 par Charles Picqué (1831).

Les nouveaux rebelles « belges » lui firent libérer le pays du joug hollandais par ses fameuses « pétitions d’éditeurs » qui passaient sous la porte de sa prison des Petits-Carmes et se répandaient dans les chaumières. Sous sa bannière de « l’Union fait la Force », slogan conçu par le front commun des catholiques et libéraux engendré par Louis, tout un peuple se soulève derrière ces quelques écrivains et orateurs courageux gravitant autour de lui et restant en phase avec les combattants des villes et campagnes.

Épisode des journées de septembre 1830 où l'on reconnaît Louis de Potter embrassant le drapeau belge par Gustave Wappers (1834), musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

Devenu un tribun, porte-drapeau des opprimés dans les médias, il est libéré du bannissement et acclamé par cette foule de nouveaux Belges déferlant depuis Lille jusqu’à Bruxelles et enfin porté sur leurs épaules jusqu’à la Grand’Place de Bruxelles. Le , vers 18 heures, du balcon de l’Hôtel de Ville, acclamé par 20 000 citoyens, Louis de Potter prononce un vibrant « discours de l’indépendance de la Belgique », en compagnie de Félix de Merode, Alexandre Gendebien, Charles Rogier, Sylvain Van de Weyer, Emmanuel d'Hooghvorst, Feuillen de Coppin, André Jolly et Alexandre Rodenbach, tous à peine âgés de 25 à 35 ans.

Louis de Potter est intégré au sein du gouvernement provisoire au sein duquel s’instaurent rapidement deux camps radicalement divisés sur la question du régime belge : doit-il devenir une monarchie ou une république ? de Potter défend clairement la position républicaine à laquelle il ne renoncera jamais. Une Commission de Constitution est mise en place pour déterminer quel régime adopter et prononce, le , l’instauration de la monarchie. Voté par huit voix pour et une voix contre, Louis de Potter s’abstient de voter. C’est à 44 ans, en tant que « doyen d’âge », qu’il prononce, le , le discours d’inauguration de la première « Assemblée Constituante belge », composée d’une centaine de personnalités censitaires, discours qui est également celui de sa démission[4]:82-87. Il quitte le pouvoir car il désirait, à la tête de la nouvelle mais fragile démocratie belge, un chef élu au suffrage universel, issu de ce Gouvernement Provisoire « à la mode » des républiques aristocratiques vénitiennes ou florentines, qui connaissaient un réel succès à Paris, et même à Londres avec O’Connell.

Second exil

Louis de Potter quitte la Belgique pour s’installer à Paris de à . Il n'y est pas réellement exilé, mais a posé ce choix en raison d'une pression politique devenue aussi invivable qu’une condamnation légale.

Dernières années

De retour en Belgique, toujours actif en littérature, Louis de Potter rédige de nombreux ouvrages pour défendre la liberté d’opinion, les valeurs humaines et autres pensées d’avant-garde, inscrites en filigrane sur la nouvelle carte de l’Europe. Il vit tantôt dans sa résidence brugeoise au Dyver, tantôt à la place des Martyrs. Il habite enfin rue de l’Épingle, une ruelle qui descend depuis la colonne du Congrès, à travers ce qui fut « l’hospice de bienfaisance » [4]. Le général Henri Brialmont, membre de l’État-major du roi Léopold Ier, épouse en 1859 sa fille Justa. Louis de Potter meurt à Bruges le . Il est inhumé au Cimetière de Bruxelles à Evere.

Études ultérieures

L’intérêt pour la cause belge et pour de Potter s’accroît grâce à la découverte de 1 407 lettres conservées dans le fonds Terlinden et analysées par le professeur de Laveleye à la Bibliothèque Royale. On dénombre, entre autres, des missives échangées entre de Potter et des personnalités telles que : de Merode, Gendebien, Rogier, de Stassart, de Brouckère, Vilain XIIII, Lesbroussart, le savant Quetelet, Théodore Verhaeghen de l’ULB, Guido Gezelle, son illustre collègue journaliste Stendhal, l’arrière-petit-neveu de Michel-Ange Buonarroti, le secrétaire de Napoléon le marquis d’Ideville, le médecin de Napoléon O’Meara, l’évêque constitutionnel Grégoire, le général de la Fayette, le baron Benjamin de Rebecque, le baron Colins de Ham, le cardinal Ricci, conseiller des Habsbourg en Italie, Louis Blanc, Raspail, le duc de Montalembert, l’abbé rebelle de la Mennais, Geoffroy de Saint-Hislaire, le duc de l’Estrye, David d’Angers, de Reiffenberg, son gendre le général Brialmont, un des aides de camp du roi Léopold 1er, etc.

Publications

  • Considérations sur l’histoire des principaux conciles depuis les apôtres jusqu’au Grand Schisme d’Occident, Bruxelles (P.J. De Mat), 2 vol., 1816.
  • L’Esprit de l’Église ou Considérations sur l’histoire des conciles et des papes, depuis Charlemagne jusqu’à nos jours, Paris (Émile Babeuf), 6 vol., 1821.
  • Vie de Scipion de Ricci, évêque de Pistoie et de Prato, Bruxelles (H. Tarlier), 1825.
  • Saint-Napoléon, en paradis et en exil, Bruxelles (Tarlier Librairie), 1825.
  • Lettres de saint Pie V sur les affaires religieuses en France, Bruxelles (H. Tarlier libarire-éditeur), 1826.
  • L’Union des catholiques et des libéraux dans les Pays-Bas, 1re édition juillet 1829, 2e édition, Paris (Debeausseaux Libaraires), 1830, 3e édition, Bruxelles (Coché-Mommens), 1831.
  • Lettre de Démophile à M. Van Gobbelschroy sur la garantie de la liberté des Belges à l’époque de l’ouverture de la session des États généraux, Bruxelles (Librairie romantique), 1829-1830.
  • Lettre de Démophile au roi sur le nouveau projet de loi contre la presse et le message royal qui l’accompagne, Bruxelles (Imprimerie-Librairie romantique), 1829.
  • Correspondance de De Potter avec Thielemans, depuis la prison des Petits Carmes, Bruxelles, 2 vol., 1829.
  • Lettre à mes concitoyens, 1re édition, Bruxelles (Imprimerie de Ode et Wodon, 1830, 2e édition, Bruxelles (Imprimerie de Ode et Wodon), 1832.
  • De la Révolution à faire d’après l’expérience des révolutions avortées, Paris (Librairie Ladvocat), 1831.
  • Éléments de tolérance à l’usage des catholiques belges, Paris, 1834.
  • Questions aux catholiques belges sur l’encyclique de M. de Lamennais, 1835.
  • Histoire du christianisme, Paris (Librairie historique), 8 vol., 1836.
  • La Révolution belge de 1828 à 1839, souvenirs personnels, Bruxelles, 1838-39.
  • Études sociales, Bruxelles, 1843.
  • La Justice et la Sanction religieuse, questions d'ordre social, Bruxelles (chez Périchon), 1846.
  • La Réalité déterminée par le raisonnement ou questions sociales, Bruxelles, 1848.
  • A B C de la science sociale, Bruxelles 1848.
  • Coup d’œil sur la question des ouvriers évoquée à son tribunal par la Révolution française de 1848, Bruxelles (Mayer et Flateau), 1848.
  • Catéchisme social, Bruxelles (Mayer et Flateau), 1850.
  • Catéchisme rationnel, 1854.
  • Résumé de l’histoire du christianisme, Bruxelles (A.Labroue et compagnie imprimeurs), 2 vol., 1856.
  • Dictionnaire rationnel des mots les plus usités en sciences, en philosophie, en politique, en morale et en religion, Bruxelles et Leipzig (Auguste Schnée), 1859.

Descendance

Louis de Potter et Sophie van Weydeveldt ont quatre enfants :

  • Agathon-Louis de Potter (1827-1906), médecin, philosophe « socialiste » et compositeur. Il fait don d’une importante somme pour créer la Fondation Agathon de Potter au sein de l’Académie des sciences, afin de stimuler la recherche dans les sciences exactes et appliquées, et également la lutte contre les maladies professionnelles dans les professions dangereuses. Cette fondation attribue encore actuellement plusieurs prix chaque année. Il épouse Leonie Bourlard, fille de l’avocat Jules Bourlard de Mons, mariage demeuré sans descendance.
  • Éleuthère de Potter (1830-1854), artiste peintre et mort jeune à Pise.
  • Juste-Louis de Potter, né en 1832 et mort jeune.
  • Justa-Sophie de Potter (1834-1875) épouse le lieutenant général Henri Alexis Brialmont (1821-1903), au service de Léopold II, constructeur de forts sur la Meuse et autour d’Anvers, fils de Mathieu Brialmont, lieutenant général et ministre de la Guerre sous Léopold Ier.

La lignée de Potter de Droogenwalle s’éteint donc à la première génération.

Héraldique

Armoiries de la famille de Potter de Droogenwalle
Blasonnement:

"Tiercé en fasce au 1 d'azur au lion léopardé d'or armé et lampassé de gueules au 2 de gueules plain au 3 d'or à une marmite de sable "

Les de Potter de Gand

Blason d'une autre famille de Potter, de Gand.

Une famille de Potter a été anoblie en 1764 en la personne de Joseph de Potter, marchand et assesseur du Mont de Piété de Gand[N 5].

Les descendants de cette famille de Potter ont formé plusieurs rameaux portant les noms « de Potter » tout court, « de Potter de Zinzerling » et « de Potter d’Indoye » qui portent des armoiries différentes de celles des « de Potter de Droogenwalle »[9]. La parenté entre ces de Potter et les de Potter de Droogenwalle est peu probable.

Notes et références

Notes

  1. Armoiries de Potter (Bruges) : Tiercé en fasce au 1 d'azur au lion léopardé d'or armé et lampassé de gueules, au 2 de gueules plain, au 3 d'or à une marmite de sable (Rietstap).
  2. « Bruxelles, 19 juin 1726. L'archiduchesse Marie-Élisabeth, gouvernante des Pays-Bas autrichiens. Nomination de Guillaume de Potter, conseiller pensionnaire et greffier de la ville de Nieuport, comme conseiller et maître des requêtes au Grand Conseil de Malines. Cette charge conférait au besoin la noblesse héréditaire »[2].
  3. La biographie de René Dalemans et Nicolas de Potter relate l’aventure de l’un des pères fondateurs de la Belgique en . Cette vieille famille brugeoise « de Potter » provient des régions frontalières de Picardie, Flandre Occidentale et Flandre française. Après tant d’invasions, pourquoi clamait-on encore aux Pays-Bas : « Peuple bien-aimé, indignez-vous des abus dont vous êtes victimes ! » et pourquoi Louis avait-il dilapidé ses châteaux et possessions au profit de la Révolution Belge ? Les « de Potter » étaient issus de l’apogée des corporations et métiers de Renaix et Bruges mais connurent aussi la décapitation d’un des leurs par le duc d’Albe. Ils furent donc victimes des exodes des puissants métayers, fuyant Lille et Courtrai, et accumulèrent ces frustrations qui alimentèrent la croisade du révolté Louis de Potter à Bruxelles. L’engouement national de résonnait alors comme un appel fraternel de ces anciens frontaliers pour plus de paix et de démocratie, au moment où la Hollande taxait abondamment les Belges. Les forces vives des jeunes rebelles campagnards, descendus sur Bruxelles, transformèrent l’essai du vieux héros, banni de l’histoire, en un vibrant « appel à l’union pour la fraternité et la liberté » de la Belgique[4].
  4. Rédacteur du Catholique, il seconda, pendant son exil, l’abbé de Lamennais dans la rédaction de l’Avenir. À son retour en Belgique, il collabora à plusieurs journaux et ses articles lui valurent des procès de presse en et . Il a laissé des ouvrages historiques : Les Flandres et la Révolution Belge et Documents historiques sur la Révolution Belge (1802-1862).
  5. Cette famille de Potter est « issue de Jacques de Pottere, marchand à Renaix, marié dans cette ville le avec Jeanne S’Wolfs. Son petit-fils Hermès de Potter s’établit à Gand comme négociant en toiles et soiries, commerce que ses descendants développeront jusqu’à la fin de l’Ancien Régime avec des exportations dans le monde entier… Cette famille a été anoblie en 1764[9]. »

Références

  1. Thierry Denoël (dir.), Le Nouveau Dictionnaire des Belges, Bruxelles, Le Cri, , 802 p. (ISBN 978-2-87106-063-5, OCLC 889660072, lire en ligne).
  2. Paul Janssens et Luc Duerloo, Armorial de la noblesse belge du XVe au XX e siècle, Bruxelles : Crédit Communal, 1993, vol. N-Z, p. 235.
  3. Joseph Bodson, « Louis de Potter Révolutionnaire belge en 1830 », sur ecrivainsbelges.be, (consulté le ).
  4. René Dalemans et Nicolas de Potter (postface Francis Balace), Louis de Potter : révolutionnaire belge en 1830, Charleroi, Couleurs livres, , 185 p. (ISBN 978-2-87003-580-1, lire en ligne), p. 13-14.
  5. E. Van Turenhoudt, Louis de Potter : Un philosophe au pouvoir. 1786-1859, Bruxelles, Dessart, , 276 p. (lire en ligne).
  6. Théodore Juste, « Potter (Louis de) », Biographie nationale de Belgique, t. V, , col. 620-629 (lire en ligne).
  7. (nl) Marijcke Schillings, « Matilde Malenchini », Nationaal Biografisch Woordenboek, Brussels, Paleis der Academiën, no 21, , col. 697-709 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Ersilio Michel (dir.) et Mario Battistini, « Livornesi amici di Luigi de Potter : la pittrice Malenchini, Antonio Benci e Pompeo Anichini », Bollettino Storico Livornese, Deputazione Toscana di Storia Patria-sezione di Livorno, , p. 62.
  9. Jean-François Houtart, Anciennes familles de Belgique, Bruxelles, Office généalogique et héraldique de Belgique, , 600 p. (OCLC 901752564, lire en ligne), p. 257.

Annexes

Bibliographie

  • Louis Antoine de Potter et Édouard Ducpétiaux, Mémoires à consulter à l’appui des pétitions présentés le , Paris.
  • Procès porté devant la cour d’assises du Brabant Méridional, contre L. de Potter, F. Tielemans, etc., Bruxelles, , 2 vol. (lire en ligne).
  • Lucien Jottrand, Louis de Potter, Bruxelles, .
  • Théodore Juste, « Potter (Louis de) », Biographie nationale de Belgique, t. V, , col. 620-629 (lire en ligne).
  • Maurice Bologne, Louis de Potter, histoire d’un homme banni de l’histoire, Liège, .
  • E. Van Turenhoudt, Louis de Potter : Un philosophe au pouvoir. 1786-1859, Bruxelles, Dessart, , 276 p. (lire en ligne).
  • E. Van Turenhoudt, Un Philosophe au Pouvoir, Louis de Potter, Bruxelles, 1946.
  • René Dalemans et Nicolas de Potter (postface Francis Balace), Louis de Potter : révolutionnaire belge en 1830, Charleroi ; Bruxelles, Couleur Livres, , 168 p., ill. coul. (ISBN 978-2-87003-580-1, OCLC 901303853, lire en ligne).

Article connexe

Liens externes

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