Louis Friant

Louis Friant, né le à Morlancourt dans la Somme et mort le à Seraincourt, dans le Val-d'Oise, est un général français de la Révolution et de l'Empire, comte de l'Empire et pair de France.

Pour les articles homonymes, voir Friant.

Louis Friant

Naissance
Morlancourt, Somme
Décès  70 ans)
Seraincourt, Val-d'Oise
Origine France
Allégeance Royaume de France
 Royaume de France
 République française
Empire français
 Royaume de France
 Empire français (Cent-Jours)
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 17811815
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Comte d'Empire
Grand-croix de la Légion d'honneur
Commandeur de l'ordre de la Couronne de fer
Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 8e colonne)
Classe Friant (marine française)
Rue Friant à Paris
Caserne Friant à Amiens
Autres fonctions Pair de France
Chambellan de l'Empereur
Commandant militaire de la province de Luxembourg
Famille Famille Friant

Biographie

Famille

Louis Friant est issu d'une famille originaire de Morlancourt dans le département de la Somme, où il nait le . Il est le fils de Louis Friant, épicier et fabricant de cires dans ce village, et de Marguerite Quequet[1],[2].

Son père modeste cirier, le destine à la même profession et le met en apprentissage à Amiens, mais la vue des exercices militaires révèle sa vraie vocation, et en 1781 il part s'engager à Paris dans les gardes françaises[1].

Carrière militaire

Du simple soldat au général de division

Engagé dans les gardes françaises en 1781, Friant les quitte en 1787 puis reprend du service en 1789 dans la garde nationale parisienne. Il part à l'armée de la Moselle et son « bataillon de l'Arsenal » l'élit lieutenant-colonel en chef[3]. Il participe à la bataille d'Arlon, au siège de Charleroi et à la bataille de Fleurus. Remarqué par le général Schérer, il devient son chef d'état-major en avant d'être nommé général de brigade le suivant à l'armée de Sambre-et-Meuse. La même année, il sert sous Kléber qui lui confie 12 000 hommes pour le siège de Maastricht. Il coopère à la prise de Luxembourg et le général en chef Jourdan lui donne le commandement de la province homonyme en . À Luxembourg, il commit des « actes arbitraires et despotiques » envers les citoyens luxembourgeois, en prenant le maire Jean-Georges Pfortzheim et d'autres citadins en otage, en emprisonnant sans jugement des habitants et en déportant d'autres secrètement vers une prison à Metz[4]. Après plusieurs actions d'éclat sur le Rhin, il est transféré en Italie sous les ordres du général Bernadotte en 1796. Il se bat avec intrépidité notamment au passage du Tagliamento et à la prise de Gradisca d'Isonzo, le [5].

Friant participe par la suite, à la campagne d'Égypte où il commande une brigade de la division Desaix en compagnie des généraux Morand et Davout[6]. Il s'illustre lors de la bataille des Pyramides ainsi qu'aux combats de Sédiman et de Samanhoud. Nommé général de division le , il est vainqueur à Aboumanali en et participe aux dernières opérations dans le delta, puis rentre en France à la fin de l'année 1801[5].

Général de l'Empire

À partir de 1803, le général Friant commande une des trois divisions de fer du maréchal Davout. Grand aigle de la Légion d'honneur en 1805, il se signale à Austerlitz, où trois chevaux sont tués sous lui, en arrivant sur les lieux après une marche forcée et en supportant le choc de l'attaque autrichienne, contribuant pour beaucoup à la victoire française. Il participe également aux batailles d'Auerstaedt et de Golymin en 1806 et se trouve l'année suivante à la bataille d'Eylau où il est blessé. Comte de l'Empire en 1808, il se bat à Eckmühl le , puis à Ratisbonne, Essling et Wagram où il est touché par un éclat d'obus à l'épaule en prenant d'assaut la tour de Neusiedl.

L’artillerie du général Friant canonnant les « flèches de Bagration ». Détail du Panorama de Borodino par Franz Roubaud (1912).

Lors de la campagne de Russie en 1812, il commande une division du 1er corps qui contribue à la prise de Smolensk au cours de laquelle il est de nouveau blessé le . Sa division s'empare du village de Semionovskoïe le jour de la bataille de la Moskova le , et détruit une colonne russe. Friant reçoit la même année le titre très envié de colonel commandant les grenadiers à pied de la Vieille Garde. Ses blessures le forcent cependant à l'inaction jusqu'au mois d'. Chambellan de l'Empereur à cette date, il est des grandes batailles de la campagne d'Allemagne et commande la 4e division de la Jeune Garde à Dresde et Hanau. Il se fait encore remarquer en 1814, lors de la bataille de Champaubert.

Restauration et Cent-Jours

Il est maintenu dans la Garde royale sous la Première Restauration et Louis XVIII le fait chevalier de l'ordre de Saint-Louis le . Friant est toutefois l'un des premiers à se rallier à Napoléon lors de son retour. Le , Napoléon le fait pair de France. En 1815, il prend part à la bataille de Waterloo à la tête de la 1re division d'infanterie de la Vieille Garde (1er et 2e grenadiers à pied) où il se bat jusqu'au bout avec la Garde impériale. Évacué blessé du champ de bataille, il est ramené dans la voiture même de l'Empereur.

Louis XVIII le met finalement à la retraite après vingt-trois ans de service. Il meurt le au château de Gaillonnet à Seraincourt, dans le Val-d'Oise.

Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris.

Mariage et descendance

Le général Friant.

Il épouse en 1788, Joséphine-Emmanuelle-Rose Martin (décédée en 1793), dont il eut un enfant[7],[2] :

Il se remarie le , à Paris avec Louise-Charlotte Leclerc, sœur du général Charles Victoire Emmanuel Leclerc, époux de Pauline Bonaparte. De ce second mariage il a une fille unique [2] :

Décorations

Notes et références

Bibliographie

  • « Louis Friant », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
  • comte Jean-François Friant, Vie militaire du lieutenant-général comte Friant, E. Dentu, Paris, (lire en ligne).
  • Maurice Leroy, Histoire de Morlancourt, Impr. Yvert, (lire en ligne), p. 420-435.
  • André Pons de l'Hérault, Napoléon, empereur de l'île d'Elbe: souvenirs & anecdotes de Pons de l'Hérault, Les éditeurs libres, (lire en ligne), p. 423.
  • Jean-Antoine Farges, Récits des temps cruels, Books on Demand France, (lire en ligne), p. 244.
  • Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, J. Corréard, (lire en ligne), p. 133.
  • Pierre Miquel, Austerlitz, Albin Michel, (lire en ligne).
  • Vulfranc Warme, Opuscules: dernier hommage de Vulfranc Warme à ses compratriotes, (lire en ligne), p. 512-525.
  • Alain Chappet, Roger Martin, Alain Pigeard, Le Guide Napoléon: 4 000 lieux de mémoire pour revivre l'épopée, Editions Tallandier, (lire en ligne).
  • Publications de la Section historique de l'Institut royal grand-ducal de Luxembourg, Impr.-Librairie de V. Buck, (lire en ligne), p. 70.
  • Max Kircheisen, Bibliographie du temps de Napoléon: comprenant l'histoire des États-Unis (lire en ligne), p. 17, 51, 285,375 et 329..
  • Emmanuel-Auguste-Dieudonné de Las Cases, Le mémorial de Sainte-Hélène, volume 2, Flammarion, 1951, (lire en ligne), p. 158.
  • Émile Vandewoude, André Vanrie, Guide des sources de l'histoire d'Afrique du Nord, d'Asie et d'Océanie conservées en Belgique, Archives Générales du Royaume, (lire en ligne), p. 92.
  • Alain Chappet, Guide napoléonien : descriptifs des musées, monuments, stèles, curiosités sur l'histoire de 1795 à 1815 en France et à l'étranger (lire en ligne), p. 171, 172 et 249.
  • E. E. Théodule, LE Général Friant, Lejeune fils, éditeur-libraire, (lire en ligne).
  • Pierre-Dominique Martin, Histoire de l'expédition française en Egypte, J. M. Eberhart, (lire en ligne).
  • Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Paulin, (lire en ligne), p. 321, 173, 319, 322, 169, 324, 315, 323, 170, 171, 167, 320, 325 et 298.
  • Mémoires du comte Reynier, général de division : campagne d'Égypte, Baudouin frères, (lire en ligne).
  • Louise Adélaïde d'Eckmühl Blocqueville, Le maréchal Davout, prince d'Eckmühl: La Russie et Hambourg, Didier et cie, (lire en ligne).
  • Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay, Étienne de Jouy, Jacques Marquet de Norvins, Biographie nouvelle des contemporains, Librairie historique, (lire en ligne), p. 362,369.
  • Abel Hugo, France militaire: histoire des armées françaises de terre et de mer de 1792 à 1833, Delloye, (lire en ligne), p. 278-283.
  • Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1822, Tome 6, l’Auteur, , 500 p. (lire en ligne), p. 195-201.
  • Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 471-472

Liens externes

  • Portail de la Révolution française
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail du Premier Empire
  • Portail de la Grande Armée
  • Portail de la politique française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.