Louis Léopold Robert

Louis Léopold Robert, né le aux Éplatures et mort le à Venise, est un graveur et un peintre neuchâtelois.

Pour les articles homonymes, voir Léopold Robert et Robert.

Léopold Robert
Portrait de Léopold Robert par son frère Aurèle.
Naissance
Décès
(à 40 ans)
Venise
Sépulture
Nom de naissance
Louis Léopold Robert
Nationalité
Activité
Maîtres
Lieu de travail
Mouvement
A influencé
Cornelis Kruseman (1804-1862)
Fratrie
Parentèle
Distinctions
Second Prix de Rome 1814
Archives conservées par

Biographie

Né dans une famille d'artisans francophones protestants[1], sept jours après l'incendie qui détruisit presque entièrement le village, Louis Léopold Robert mène une enfance heureuse auprès d'un père horloger-monteur de boîtes qui le destine au commerce[2].

Après quelques rudiments d’instruction dans un pensionnat de Porrentruy, il entre en apprentissage à Yverdon-les-Bains chez un négociant ami de son père, mais sa répugnance pour le commerce se manifesta si ouvertement, que ses parents le rappelèrent près d’eux, avant de le laisser maître de suivre ses goûts de l’envoyer, en 1810, à Paris étudier la gravure dans l’atelier de son compatriote, le Loclois Charles Girardet[2]. En , il suit les cours de l’École des beaux-arts, en même temps qu’il fréquente l’atelier de Jacques-Louis David, où il commence à peindre et apprendre la gravure[2]. En , il obtient le second grand prix de Rome de gravure en taille-douce[2].

À la chute de l’Empire français, la principauté de Neuchâtel redevient prussienne et Léopold Robert perd sa nationalité française. Exclu de l’École des beaux-arts comme étranger, il est mis hors-concours au grand prix de Rome où il postulait le premier prix[2]. Après avoir suivi quelques-uns de ses condisciples dans l'atelier de Gros, il se décida à rentrer dans son pays[2]. De retour à La Chaux-de-Fonds, il abandonne le burin pour se consacrer à la peinture et il peint de nombreux portraits qui contribuent à sa renommée dans la bourgeoisie neuchâteloise.

François Roullet-Mézerac[3] vient tirer Léopold Robert de l'ennui et la morosité. Son mécène lui propose de lui avancer la somme nécessaire à un séjour de plusieurs années à Rome, que le jeune artiste accepta avec joie[2]. Je partis pour l’Italie en 1818, écrivait-il à un de ses amis, avec l’idée d’y vaincre ou d’y mourir[2]. » Il y demeurera treize ans, jusqu'en .

Incertain d’abord s’il se livrerait à la peinture ou à la sculpture, il ne trouva sa voie qu’après trois années de tâtonnements et d’études[2]. La chance lui sourit, il obtint du gouverneur la permission de travailler dans une prison où étaient rassemblés plus de deux cents montagnards, hommes, femmes et enfants, tous parents de brigands que l’on poursuivait à outrance dans les gorges de Terracine et qui offraient à son crayon les figures accentuées, les costumes pittoresques qu’il cherchait[2]. Les nombreuses familles de brigands vont lui servir de modèles et ses compositions de scènes italiennes en costumes lui attirent l'admiration et la clientèle d'une élite. Il peut enfin rembourser ses dettes et accepte d'innombrables commandes.

En , il fréquente le salon de Juliette Récamier, voyage à Naples et dans différentes régions italiennes. Attiré par les compositions monumentales, il travaille à l'une de celles-ci, la représentation des quatre saisons et des quatre grands pays de l'Italie en quatre tableaux, pour le Salon de Paris. Le retour du pèlerinage de la Madone de l'Arc est la première composition et représente Naples et le printemps[4]:80, le tableau remporte un grand succès au Salon de et est acheté par le roi Louis-Philippe.

En , il retourne en Italie, dans les Marais Pontins notamment, et rencontre le Prince Napoléon et sa femme Charlotte Bonaparte dont il tombe amoureux.

En son triomphe au Salon de Paris, avec L'Arrivée des moissonneurs dans les marais Pontins, lui vaut la croix de la Légion d'honneur que lui remet le roi des Français en personne[4]:152.

À la suite des troubles de dans les États pontificaux, il quitte Rome. Après une halte à Florence où ses espoirs concernant Charlotte Bonaparte sont déçus, il s'établit à Venise.

Il entreprend sa dernière composition monumentale, celle de la saison d'hiver, Le Départ des pêcheurs de l'Adriatique. L'œuvre devait inspirer Victor Hugo et Lamartine[5]. Par ailleurs, Alexandre Dumas le cite dans Le Comte de Monte-Cristo (1845), entre autres la toile Arrivée des moissonneurs dans les marais pontins[6] ; il est également cité dans l'un de ses récits de voyage en Italie, Le Corricolo (1843) par Dumas, qui parle de « délicieux tableaux ».

Son tableau à peine achevé, il sombre dans un profond état dépressif et il se tranche la gorge en dans une chambre du palais Pisani à Santo Stefano (it)[7]. Léopold Robert est inhumé au cimetière de San Michele[8].

Si ses œuvres sont peu à peu tombées dans l'oubli, sa ville natale baptisera son artère principale de son nom[9]. Il a un frère nommé Aurèle, qui s'est illustré dans la gravure. Aurèle aura un fils peintre: Léo-Paul Robert. Celui-ci aura plusieurs enfants dont trois deviennent peintres: Théophile, Philippe Robert et Paul-André Robert. La dynastie des peintres de cette famille atteint 8 membres.

Œuvres

Notes et références

  1. Frédéric Elsig, Laurent Darbellay, Imola Kiss (éds), Les Genres picturaux : genèse, métamorphoses et transpositions, Genève, MētisPresses, coll. « Voltiges », , 265 p. (ISBN 978-2-940406-22-7, lire en ligne), p. 149.
  2. Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique, t. 13 POUR-R, Paris, Administration du grand Dictionnaire universel, 1866-1877, 1563 p., 17 vol. (lire en ligne), p. 1253
  3. « Fonds Léopold Robert (1794-1835) et Aurèle Robert (1805-1871) », sur bpun.unine.ch
  4. Félix Feuillet de Conches, Léopold Robert : sa vie, ses œuvres et sa correspondance, Paris, M. Lévy Frères, , 418 p., 2e éd. (lire en ligne), p. 152.
  5. L'art des origines à nos jours, t. II, (Larousse)
  6. t. II, p. 248, édition de 1889 — sur Wikisource.
  7. « Le Palais Pisani à Santo Stefano », sur www.e-venise.com
  8. (en) « Louis Leopold Robert », sur www.findagrave.com
  9. Sa petite-fille, Cécile Léopold Robert, est la mère de la biologiste pionnière Fanny Hesse et du peintre Louis Eilshemius.[réf. nécessaire]
  10. Notice no 000PE023384, base Joconde, ministère français de la Culture
  11. Notice no M0289002514, base Joconde, ministère français de la Culture
  12. Notice no 07480014246, base Joconde, ministère français de la Culture
  13. Notice no 50350015777, base Joconde, ministère français de la Culture
  14. Notice no 07430004071, base Joconde, ministère français de la Culture
  15. Les genres picturaux. Genèse, métamorphoses et transpositions (p. 161), par Frédéric Elsig, Laurent Darbellay, Imola Kiss (éds), MētisPresses, Genève, 2010, collection voltiges (ISBN 978-2-940406-22-7)
  16. (fr) Notice no 000PE002431, base Joconde, ministère français de la Culture
  17. Notice no 01610000185, base Joconde, ministère français de la Culture
  18. Notice no 07430004073, base Joconde, ministère français de la Culture
  19. Notice no 000PE002430, base Joconde, ministère français de la Culture
  20. Notice no 000PE019794, base Joconde, ministère français de la Culture
  21. Notice no 07430004072, base Joconde, ministère français de la Culture
  22. Notice no 07430004074, base Joconde, ministère français de la Culture
  23. Notice no 00000076473, base Joconde, ministère français de la Culture
  24. Notice no 000PE002429, base Joconde, ministère français de la Culture
  25. Notice no 00000076472, base Joconde, ministère français de la Culture
  26. « Léopold Robert: sa vie, ses œuvres et sa correspondance Par Félix Feuillet de Conches (p. 234) », sur books.google.fr
  27. Notice no 01610000187, base Joconde, ministère français de la Culture

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