Louise-Anne de Bourbon-Condé
Louise Anne de Bourbon, dite Mlle de Sens ou plus souvent Mlle de Charolais, est née à Versailles le et morte à l'Hôtel de Rothelin-Charolais à Paris le .
Comtesse |
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Naissance | |
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Décès |
(à 62 ans) Hôtel de Rothelin-Charolais |
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Activités |
Écrivaine, membre de la famille royale |
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Biographie
Fille de Louis III de Bourbon-Condé et de Louise Françoise de Bourbon (1673-1743), dite Mlle de Nantes, Louise-Anne de Bourbon-Condé fut d'abord titrée Mademoiselle de Charolais, mais en l'absence de fille du duc d'Orléans, elle porta le titre de « Mademoiselle » jusqu'en 1726, puis le perdit et le reprit en 1728 à la mort de Louise Madeleine d'Orléans.
Un temps pressentie pour épouser son cousin le prince des Dombes, fils du duc du Maine, elle refusa, de même qu'un éventuel mariage avec le duc d'Orléans, quoique la duchesse d'Orléans jugeait cette alliance trop peu prestigieuse. Mademoiselle préféra rester célibataire et mener une vie libre, voire passablement dissolue, son château de La Muette devenant un lieu de fêtes galantes et de débauche.
Parmi ses nombreux amants, elle fut la maîtresse du duc de Richelieu[1] dans la période suivant la conspiration de Cellamare, dans laquelle le duc avait été impliqué, tout comme sa tante la duchesse du Maine. Elle aimait à recevoir ses amants nue, sous un vêtement de moine cordelier, habit qu'elle pouvait ôter plus rapidement qu'une robe de cour. Elle inspira à Voltaire, ami du duc de Richelieu, ces vers :
Frère ange de Charolois
Dis nous par quelle aventure
Le cordon de Saint François
Sert à Vénus de ceinture
Peu soucieuse du scandale[2], mais désireuse de jouer un rôle politique, elle détourna son cousin Louis XV - de quinze ans son cadet - de ses devoirs conjugaux et chercha à le pourvoir en maîtresses[3], si bien que le comte d'Argenson l'appela « la maquerelle royale ». C'est notamment, selon toute vraisemblance, par son entremise que la comtesse de Mailly, femme effacée, devient la première maîtresse puis première favorite de Louis XV.
En 1740, elle vendit la terre de Vallery où tous les Condé avaient été inhumés.
Elle possédait le château d'Athis à Athis-Mons (actuel département de l'Essonne) qu'elle acheta le à Suzanne-Andrée de La Brousse, sœur de Thibaud-Étienne de La Brousse et, depuis 1735, l'hôtel de Rothelin-Charolais, rue de Grenelle à Paris.
Elle mourut en 1758. Elle fut inhumée au couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques.
Titulature
- — : Son Altesse Sérénissime mademoiselle de Sens, princesse du sang de France
- — : Son Altesse Sérénissime mademoiselle de Charolais, princesse du sang de France
Ascendance
Iconographie
- Portrait par Charles-Joseph Natoire, en habit de moine, 1731, Château de Versailles.
- Portraits par Alexandre-François Caminade, XIXe siècle, Mairie de Nozières[Laquelle ?] et Château de Versailles.
- Portrait miniature par Ernst Dietrich Andre, 1er quart du XVIIIe siècle, Musée du Louvre.
- Portrait anonyme, en habit de Cordelière, 1er quart du XVIIIe siècle, Château de Versailles.
- Miniature anonyme, en habit de moine, 1re moitié du XVIIIe siècle, Chantilly, Musée Condé.
Portrait musical
- François Couperin, la Charoloise (I, 2e ordre) et la Princesse de Sens (II, 9e ordre, tendrement)
Portrait littéraire
- Alexandre Dumas en brosse un portrait dans Chroniques de la Régence, Paris, éd. C. Schopp, éd. Vuibert, 2013, p. 134-135.
Bibliographie
- Gaston Duchesne, Mademoiselle de Charolais, Procureuse du Roi. D'après des notes d'archives et les Mémoires de l'époque, Paris, H. Daragon, 1909.
- Jacques Levron et Élisabeth Talandier, Mademoiselle de Charolais : la scandaleuse petite-fille de Louis XIV, Paris, Perrin, 2003.
- Paul Rival, Fantaisies amoureuses du Duc de Richelieu, (Paris, Hachette, 1959, p. 192-207)
Notes
- Le duc de Richelieu avait dû se battre deux fois en duel pour attirer son regard. Les deux amants se rencontraient à la porte des Cordeliers. La princesse Palatine rapporte « le duc de Richelieu a fait peindre toutes ses maîtresses revêtues des costumes de divers ordres religieux. Mlle de Charolais est peinte en récolette et on la dit parfaitement ressemblante » (cité par Jeffares, 2004, p. 15)
- Mathieu Marin, Saint-Simon, Barbier, le duc de Luynes nous décrivent ses aventures
- « afin de l'empêcher [disait-elle] de vivre plus longtemps en bourgeois »
Liens externes
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