Loulle

Loulle est une commune française située dans le département du Jura en région Bourgogne-Franche-Comté.

Loulle

Église de Loulle.
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Jura
Arrondissement Lons-le-Saunier
Intercommunalité Communauté de communes Champagnole Nozeroy Jura
Maire
Mandat
Xavier Racle
2020-2026
Code postal 39300
Code commune 39301
Démographie
Gentilé Loullois, Loulloises
Population
municipale
171 hab. (2019 )
Densité 16 hab./km2
Géographie
Coordonnées 46° 42′ 32″ nord, 5° 52′ 56″ est
Altitude Min. 610 m
Max. 776 m
Superficie 10,9 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Champagnole
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Champagnole
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Loulle
Géolocalisation sur la carte : France
Loulle

    Géographie

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique
    Avec les communes environnantes
    1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes

    Communes limitrophes

    Cadre géologique

    La commune de Loulle s'inscrit dans la grande région naturelle du Jura externe, sur le plateau de Champagnole, unité paysagère composée de forêts qui occupent les coteaux et le sommet du plateau (notamment les forêts mixtes de pente et de ravin), entrecoupées de clairières dédiées à l'élevage, à la polyculture et à l'habitat. Les pâtures et les prés de fauche tapissent les vallées. Ce plateau, principalement constitué de calcaires graveleux et marno-calcaires du jurassique supérieur, est séparé du plateau de Lons-le-Saunier, à l'ouest, par une vaste dépression, la combe d'Ain[1].

    Urbanisme

    Typologie

    Loulle est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Champagnole, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 43 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (49,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (49,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (48,2 %), terres arables (18,1 %), prairies (16,9 %), zones agricoles hétérogènes (14,1 %), zones urbanisées (2,6 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Le toponyme relèverait du terme oule, « cavité, dépression », avec agglutination de l'article défini l', en lien avec le plateau de Loulle pour ses lapiaz[9].

    Histoire

    Le frère Ogérien décrit en 1865 le marbre de Pillemoine, que l’on trouve aussi dans la commune de Loulle. Il distingue trois nuances, de haut en bas : un marbre " fond gris pâle, fouetté d'un grand nombre de coquilles d'un bleu tendre, faisant un très-bel effet " à la surface du sol ; un autre " fond gris bleu vif, pétri de coquilles d'un bleu de ciel bien prononcé " ; finalement un " marbre lumachelle pur, composé exclusivement d'une multitude de coquilles bivalves et univalves qui s'enchevêtrent, et dont le poli fait ressortir l'enchevêtrement ; le pourtour des coquilles est bleu, le test est blanchâtre ou blanc parsemé de points bleus. C'est un marbre de naturaliste et de peintre. " En 1880, Charpy signale que son exploitation est arrêtée et qu’il a cédé la place à la Lumachelle de Chomérac, en Ardèche.

    Politique et administration

    Mairie de Loulle.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2001 2014 Yves Rolet    
    2014 En cours Xavier Racle    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[11].

    En 2019, la commune comptait 171 habitants[Note 3], en diminution de 1,72 % par rapport à 2013 (Jura : −0,5 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    351385405380418355345342330
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    305300272240240216210209207
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    204219211203214201184178154
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
    148114105160169177172170174
    2018 2019 - - - - - - -
    172171-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[12] puis Insee à partir de 2006[13].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Un important site d'empreintes de dinosaures est repéré en 2004, par un promeneur averti Jean-François Richard (conseiller d'éducation), dans une ancienne carrière abandonnée après-guerre[14]. Situées sur une dalle calcaire dans une ancienne carrière à proximité du village, 1 500 empreintes (réparties en 23 pistes de Sauropodes[15] et 5 pistes de Théropodes[16]) étaient à l'air libre depuis plusieurs dizaines d'années. Formés sur des plates-formes littorales constituées de sédiments (sables et boues calcaires, comme dans une lagune de très faible profondeur, émergeant au gré des oscillations du niveau marin[17], d'où la présence de figures sédimentaires à la surface des bancs : rides de plages, fentes de dessiccation, biofilms algaires de type stromatolithe, chenaux de marée et, à la base de la séquence, des récifs coralliens), trois à cinq niveau stratigraphiques présentent des pistes d'empreintes. Elles ont été préservées par ce tapis microbien puis lithifiées (processus de dolomitisation). Le site des « pistes à dinosaures de Loulle », de 3800 m2, est révélé au public en automne 2006 et fait l'objet de relevés ichnologiques pendant un mois en juillet en 2007, 2008 et 2009 (en 2008, c'est « le plus grand chantier de fouilles paléontologiques de France »)[14]. Depuis 2014, le site est à la fois partiellement protégé et aménagé (passerelle, panneaux didactiques) pour le public[18],[19].
    • Le lapiaz de Loulle, géotope[22] et ZNIEFF situés à proximité du village, correspond à un affleurement de calcaire séquanien (calcaire fin à oncolithes) de 170 mètres de long sur 60 mètres de large, entouré par des sédiments morainiques formant des drumlins. Ce lapiaz sous-glaciaire est le témoin de l'érosion karstique d'une immense dalle de calcaire (légèrement inclinée vers le Nord-Ouest) par l'action conjuguée du gel, de l'eau de fonte glaciaire (peu chargée en CO2 mais dont l'abondance assure une certaine agressivité) puis par les eaux acidifiées au cours de leur traversée d'un sol forestier[23]. Ces dalles de calcaire sont creusées de vasques (probablement liées à l'érosion différentielle de zones où la cimentation des grains qui constituent le calcaire

    est moins résistante à l’érosion) et de rigoles de dissolution dans lesquelles s'accumulent des argiles de décarbonatation favorables à l'installation d'une végétation rase d'espèces pionnières et saxicoles[24] (communautés des AlyssoSedetalia sur dalles, graminées telles que le pâturin de Baden ou la fétuque de Patzke, buissons tel que le Nerprun des rochers, conifères arbustifs)[25]. On y découvre également de nombreuses crevasses (appelées également laizines, ce sont des fissures plus encaissées qui proviennent de l'approfondissement de ces rigoles se recoupant) et arches. La forte amplitude thermique du climat jurassien et la capacité du calcaire à restituer la chaleur accumulée pendant la journée expliquent que sur les rochers, les températures peuvent varier de 50 °C en 24 heures[26].

    • La commune abrite également une autre ZNIEFF, Balerne.
    • Église : l'édifice se trouve dans le Diocèse de Saint-Claude, au sein de la Paroisse n°66. Le curé est M. l'abbé Laurent Bongain.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. Vincent Bichet et Michel Campy, Montagnes du Jura : Géologie et paysages, Néo Éditions, , p. 264.
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Hubert Bessat, Claudette Germi, Les noms du paysage alpin. Atlas toponymique : Savoie, Vallée d'Aoste, Dauphiné, Provence, ELLUG, , p. 101.
    10. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    11. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    12. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    14. « Loulle. Sur les traces des dinosaures », sur meta-jura.org (consulté le ).
    15. Relevés de pistes de Sauropodes, animaux d'une taille de 3.8 m à 51.5 m de long.
    16. Pistes protégées en 2014, recouvertes par un géotextile surmonté de terre végétalisée. Les empreintes sont rattachées à l'ichnogenre Carmelopodus (en) et peut-être à Megalosauripus (en).
    17. Émersion sur une durée estimée à plusieurs milliers d'années.
    18. (en) E. Cariou, N. Olivier, B. Pittet, J.-M. Mazin, P. Hantzpergue, « Dinosaur track record on a shallow carbonate-dominated ramp (Loulle section, Late Jurassic, French Jura) », Facies - International Journal of Palaeontology and Carbonate Sedimentology, vol. 60, no 1, , p. 229-253 (DOI 10.1007/s10347-013-0368-y).
    19. (en) Jean-Michel Mazin, Pierre Hantzpergue et Joane Pouech, « The dinosaur tracksite of Loulle (early Kimmeridgian; Jura, France) », Geobios, vol. 49, no 3, , p. 211-228 (DOI 10.1016/j.geobios.2016.01.018).
    20. Ces polygones sont les témoins de l'assèchement de la boue calcaire. Les pelures représentent des lamines qui correspondent à des niveaux successifs de développement du tapis microbien.
    21. Pour les photos aériennes et pour les visiteurs. Cf « Loulle. Sur les traces des dinosaures », op. cit..
    22. Vincent Bichet (coordination), Inventaire Régional Patrimoine Géologique de Franche-Comté, septembre 2014, p. 6-7
    23. Annie Blanc, Guide de la géologie en France, Belin, , p. 282.
    24. « Le lapiaz de Loulle forme un complexe de dalles rocheuses, de pelouses, de fruticées et de boisements xérophiles étroitement imbriqués en mosaïque. Outre un intérêt géologique et esthétique évidents, il présente une forte originalité biologique : des espèces inféodées au froid des milieux sub-alpins ou aux chaudes stations méditerranéennes cohabitent ici de façon intime et contrastée ». Cf « ZNIEFF 430002183 - LAPIAZ DE LOULLE », sur inpn.mnhn.fr (consulté le ).
    25. Ces rigoles apparaissent soit à partir des diaclases initialement présentes dans la roche, soit le long de la ligne de plus grande pente par simple dissolution. Le gaz carbonique dissous dans ces eaux de ruissellement « provient un peu du CO2 atmosphérique. Mais comme souvent les fractures sont tapissées de voiles bactériens, de concentrations de cyanobactéries et même remplies d'humus abritant végétaux et champignons, c'est surtout la respiration de ces êtres vivants (bactéries, champignons, racines des végétaux…) qui produit le CO2, CO2 que ces organismes ont eux-mêmes directement ou indirectement extrait de l'atmosphère par la photosynthèse ». Cf Matthias Schultz, Pierre Thomas, « Un exemple de petit lapiaz : le lapiaz de Loulle (Jura) », sur planet-terre.ens-lyon.fr, .
    26. J. Martin, M. Mathis, « Étude morphologique des plateaux du Jura central : la surface de Loulle Lons-le-Saunier », Ann. sci. univ. Besançon, vol. 3, fasc. 22, , p. 59-63.
    27. Avec en arrière-plan une chênaie sèche sur calcaire à chêne pubescent et hybride.
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