Lucien Sampaix

Lucien Sampaix est un journaliste communiste français, né à Sedan le [1] et otage fusillé par les nazis durant l'Occupation, à Caen, le [2].

Lucien Sampaix
Portrait paru dans L'Humanité du .
Biographie
Naissance
Décès
(à 42 ans)
Caen
Sépulture
Division 97 du cimetière du Père Lachaise (d)
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Distinction

Issu de la classe ouvrière, il est mobilisé à la fin de la Première Guerre mondiale. Il adhère à la CGTU et au Parti communiste français au début des années 1920 ; permanent à partir de 1929, il poursuit une activité syndicale tout en étant rédacteur puis directeur du journal L'Exploité. Après une période d'emprisonnement, il est journaliste puis directeur du journal L'Humanité. Emprisonné pour ses activités clandestines fin 1939, il s'évade le , est repris puis fusillé par les Allemands. Sa fille Simone Sampaix est une des rescapées du convoi de déportation à Auschwitz dit convoi des 31000.

1899-1923 : jeunes années

Lucien Sampaix est né à Sedan en 1899, dans une famille ouvrière. À douze ans, Lucien entre à l'usine, comme apprenti mécanicien-ajusteur[2]. Durant la Première Guerre mondiale, âgé de quinze ans, il fuit Sedan et l'avancée allemande avec sa famille vers la Marne, où il travaille comme ouvrier agricole[2]. En , il est incorporé à Metz, dans les services infirmiers[3].

Démobilisé en 1921, il devient mécanicien-ajusteur dans une usine textile, puis aux aciéries de Longwy[2].

1923-1932 : les années de formation militante

Membre du syndicat unitaire des métaux (affilié à la Confédération générale du travail unitaire, CGTU), il est élu secrétaire du syndicat des métaux en 1923. Au mois de juin de la même année, il adhère au Parti communiste français[2].

Lucien Sampaix participe alors aux campagnes du jeune parti communiste : combats sociaux, mais aussi combat contre l'occupation de la Ruhr en 1923, contre la guerre du Rif en 1925. Il fait ses premières armes de journaliste dans la presse militante locale en participant activement à l'Exploité de Reims, hebdomadaire communiste de la région du Nord-Est (Marne, Ardennes, Aisne). Il est fréquemment licencié à cause de ses activités syndicales[2].

En 1929, il devient à 30 ans secrétaire de la région Nord-Est du Parti communiste. Désormais permanent du parti, il s'installe à Reims. Il dirige de nombreuses grèves dans la région. Le , à la suite d'une série d'articles en faveur des « mutins de Calvi »[réf. nécessaire] et appelant à la fraternisation entre ouvriers et soldats, Lucien Sampaix est arrêté et condamné à six, puis dix mois de prison. Il entre en clandestinité quelque temps, puis est arrêté et purge sa peine de prison à Reims, à la Santé, puis à Clairvaux durant neuf mois jusqu'à une amnistie présidentielle[2].

1932-1939 : le journaliste de L'Humanité

Peu après sa libération, en 1932, Lucien Sampaix entre à la rédaction de L'Humanité. Il y côtoie comme rédacteur de l'information politique, Marcel Cachin à la direction du journal, Paul Vaillant-Couturier à la rédaction en chef, et Louis Aragon, chargé quelque temps de l'information générale[2]. Frappé par les évènements du 6 février 1934, il dénonce l'activité des ligues et les complicités dont bénéficient l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste dans certains milieux en France.

Deux ans plus tard, en 1936, il est nommé au poste de secrétaire général de L'Humanité. En , il dénonce dans une série d'articles l'influence d'Otto Abetz dans la presse française (ce qui lui vaut un procès le , conclu par un acquittement)[2].

Il mène parallèlement une activité de militantisme politique et se porte candidat à plusieurs élections dans le 10e arrondissement de Paris, sans toutefois obtenir de mandat.

1939-1941 : le journaliste de L'Humanité clandestine

Plaque apposée sur la façade de l'immeuble sis 24 rue des Bois (angle rue des Bois et Émile-Devaux à Paris dans le 19e arrondissement). Les rues Émile Devaux et Paul-de-Koch délimitent le hameau habité par Lucien Sampaix et 2 autres résistants, Georges Vallet et André Biver.

Il est mobilisé comme ouvrier spécialisé dans une usine à Levallois, mais le directeur le refuse. Après l'interdiction de L'Humanité le , Lucien Sampaix participe à la reparution clandestine du quotidien communiste, à la suite de quoi il est arrêté le par la police française. Après avoir subi de multiples transferts de camp d'internement en camp d'internement, il parvient à s'évader le et reprend contact avec les éditeurs clandestins de L'Humanité[2]. Mais il est repris le . Le , Pierre Georges, plus connu sous le surnom de colonel Fabien, résistant communiste et ancien des Brigades Internationales, abat l'aspirant allemand Mozer, à la station de métro Barbès-Rochechouart. Les Allemands exigent du gouvernement de Vichy des représailles à cet acte. Le régime pétainiste crée alors, le , des tribunaux spéciaux contre les menées communistes et anarchistes qui condamnent à mort trois communistes. Ils sont exécutés le , et Lucien Sampaix est condamné, avec cinq autres camarades, aux travaux forcés à vie. Il est fusillé le par les forces allemandes[4].

Dès la Libération, il est élevé au panthéon du PCF, avec Gabriel Péri et Guy Môquet[5],[2].

Lucien Sampaix a eu trois enfants. La plus jeune, Simone Sampaix, née le , entrée dans la Résistance, sera arrêtée en et déportée à Auschwitz par le convoi du dont elle reviendra en 1945[6].

Hommages

La 7101e compagnie FTP, première compagnie formée en Ardèche, comporte les détachements Salomon, Gabriel Péri et Sampaix (en hommage à Lucien Sampaix[7]. Un petit groupe de FTP en Corrèze sera baptisé Lucien Sampaix Sous la responsabilité de Roger Ranoux[8].

Il existe de nombreux lieux publics portant son nom dont la rue Lucien-Sampaix à Paris, ou encore la RD 392 à Bezons.

Son nom figure sur la plaque commémorative du Panthéon en l'honneur des écrivains morts pour la France[9].

Dans le film Section spéciale, le rôle de Lucien Sampaix est interprété par Bruno Cremer.

Références

  1. Acte de naissance n°144 registre de Sedan, Archives départementales des Ardennes
  2. Nathalie Viet-Depaule, « SAMPAIX Lucien », Le Maitron. Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, Éditions de l'Atelier, consulté le 10 octobre 2014.
  3. Matricule n°441, Registres matricules, Archives départementales des Ardennes
  4. André Kaspi, La Deuxième Guerre mondiale, chronologie commentée, Editions Complexe, 1995, p. 240 et 241.
  5. Jean-Pierre A. Bernard, « La liturgie funèbre des communistes (1924-1983) », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no 9, janvier-mars 1986. p. 39.
  6. Charlotte Delbo, Le Convoi du 24 janvier, Éditions de Minuit, 1965 (réédité en 2002), 304 p. (ISBN 978-2-7073-1638-7 et 2-7073-1638-5), p. 262-263.
  7. « Carte de la nomadisation du groupe Samapaix », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  8. « Une plaque pour le groupe Lucien Sampaix », sur cdm24.fr (Centre Départemental de la Mémoire Résistance et Déportation de la Dordogne) (consulté le )
  9. Panthéon : plaque commémorative - description et photo

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