Lucinges

Lucinges (ou Lucinge) est une commune du département de la Haute-Savoie, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, en France.

Lucinges

Place de l'Église de Lucinges.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Arrondissement Saint-Julien-en-Genevois
Intercommunalité Annemasse - Les Voirons Agglomération
Maire
Mandat
Jean-Luc Soulat
2020-2026
Code postal 74380
Code commune 74153
Démographie
Gentilé Lucingeois
Population
municipale
1 607 hab. (2019 )
Densité 209 hab./km2
Population
agglomération
190 486 hab. (2019)
Géographie
Coordonnées 46° 11′ 26″ nord, 6° 19′ 08″ est
Altitude Min. 525 m
Max. 1 400 m
Superficie 7,69 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Genève (SUI)-Annemasse (partie française)
(banlieue)
Aire d'attraction Genève (SUI)-Annemasse (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Gaillard
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Lucinges
Géolocalisation sur la carte : France
Lucinges
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
Lucinges
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Lucinges
Liens
Site web lucinges.fr

    Géographie

    Lucinges est située à km d'Annemasse, sur la face sud des Voirons.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Carte de l'unité urbaine Genève (SUI)-Annemasse (partie française), avec localisation des communes de Lucinges et d'Annemasse (ville-centre).

    Lucinges est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Genève (SUI)-Annemasse (partie française), une agglomération internationale dont la partie française regroupe 35 communes[4] et 190 486 habitants en 2019, dont elle est une commune de la banlieue[5],[6].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève (SUI)-Annemasse (partie française) dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[7],[8].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (52,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (48,9 %), zones agricoles hétérogènes (24,7 %), zones urbanisées (13,5 %), terres arables (12 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,8 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Lucinges se trouve dans les documents médiévaux sous les formes in Luciniango (991-1025), de Lusingo (1078-1120), Lucinju et Lucingio (1225) et Lucinge au début du XIVe siècle[10].

    Le toponyme Lucinges dériverait, comme Loisin, Loisinges, Lucens, d'un nom d'origine burgonde[10],[11]. Il proviendrait du primitif *Lausingos, « chez les Lausingi », lui-même dérivant d'un patronyme Lauso associé au radical laus, voulant dire « libre »[10], selon l'auteur Théodore Perrenot[12]. Théodore Perrenot note toutefois une origine différente pour Lucinges [12]. Paul Guichonnet a pensé « que le toponyme en -inge remontaient à des noms gallo-romains en -anus, puis -icus »[11]. Pour Lucinges, il y aurait eu un Lucianicus[11], ou une Villa Lucianicum comme a pu le penser Charles Marteaux (1861-1956) de l'Académie florimontane (Revue savoisienne, 1897)[10]. Le médiéviste suisse Paul Aebischer (1897-1977) considère que ces noms seraient des toponymes mixtes, dans la mesure où les Burgondes auraient été rapidement latinisés[11].

    Il existe une autre hypothèse. La forme la plus ancienne attestée est Luciniango. Il s'agit d'un nom composé de la racine luc / lucini et du suffixe de localisation -ango / -ingo [13]. La racine luco / lucini est très fréquente dans l'ère celtique pour désigner des noms propres[14] et semble liée à un nom d'animal. Le candidat le plus probable est le lynx (luco[14] en langue celte continentale, luchs en allemand, luks[15] en indo européen, lusanunkh[16] en arménien). Luciniango / Lucingio serait ainsi un nom gaulois signifiant : Le domaine des Lynx. Le massif des Voirons est considéré comme un habitat majeur pour le lynx.

    En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Lefinzho, selon la graphie de Conflans[17].

    Histoire

    Entre 1780 et 1837, Lucinges fait partie de la province de Carouge, division administrative des États de Savoie.

    Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 3], dont 8 pour la commune[20],[21]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[22].

    Politique et administration

    Mairie de Lucinges.

    Administration municipale

    Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 1 500 et 2 499, le nombre de membres du conseil municipal est de 19[23].

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1971 mars 1989 Edouard Meynet ... ...
    mars 1989 mars 1995 Jean Charrière ... .agriculteur..
    mars 1995 mars 2001 Michel Gorguet ... ...
    mars 2001 4 avril 2014 Jean-Pierre Bordet ... ...
    4 avril 2014 En cours
    (au 21 mars 2015[24])
    Jean-Luc Soulat DVG ...

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[26].

    En 2019, la commune comptait 1 607 habitants[Note 4], en diminution de 1,41 % par rapport à 2013 (Haute-Savoie : +7,33 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
    466385395570697763673600658
    1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
    595589608568575553577559522
    1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
    419422421400466477368400561
    1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018 2019 -
    6608841 2111 4331 4971 6301 6171 607-
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[27] puis Insee à partir de 2006[28].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    On voit l’apogée de la population rurale autour de 1850, le lent exode rural, le baby-boom après la Seconde Guerre mondiale, puis le fort accroissement dû à l’attractivité de Genève à partir des années 1980.

    Économie

    La commune dispose d'un réseau de chaleur alimenté au bois-énergie, qui dessert des logements et des bâtiments municipaux. L'ensemble du dispositif ForestEner, inauguré en 2018, est géré par la collectivité avec une part du financement fourni par des citoyens et une autre par Énergie Partagée[29],[30].

    Culture et patrimoine

    Lieux et monuments

    Bloc erratique de la commune de Lucinges qui porte le nom de son propriétaire, Henri de Saussure.
    • Maison forte de Lucinge (maison forte, XIIe siècle)[31].
    • Église Saint-Étienne, nouvelle église édifiée au XIXe siècle, dans un style néo-gothique[31]. Restauration en 2013.
    • Bloc erratique ou bloc de la Follieuse, du nom du nant voisin. Ce bloc a été acheté à la fin du XIXe siècle par Henri de Saussure, naturaliste genevois, petit-fils d'Horace-Bénédict de Saussure (ethnographe et premier explorateur du massif du Mont Blanc). Ces blocs erratiques jalonnaient abondamment la vallée et servaient de carrière pour toute la région genevoise. Sciés en morceaux les uns après les autres, ils sont devenus rares et c'est pour en conserver un spécimen que celui-ci a été donné au club alpin genevois.

    Personnalités liées à la commune

    Héraldique

    Blason
    Écartelé : au premier de gueules à la croix d'argent, au deuxième palé d'or et de gueules, au troisième d'or au lion contourné de gueules, au quatrième bandé d'argent et de gueules
    de gueules à la croix d'argent représente la Savoie ; palé d'or et de gueules le Faucigny, bandé d'argent et de gueules la famille de Faucigny-Lucinge
    Détails
    adopté par délibération du conseil municipal du 24 octobre 2002

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes : Le Faucigny, Roanne, Éditions Horvath, , 619 p. (ISBN 2-7171-0159-4), p. 124 « Lucinge ».

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Cette pétition réunit plus de 13 651 signatures dans des villages de la partie nord (aujourd'hui la Haute-Savoie) : 60 communes du Faucigny, 23 du Chablais savoyard et 13 aux environs de Saint-Julien-en-Genevois, soutenue par l’Angleterre[18],[19].
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 de Genève (SUI)-Annemasse (partie française) », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    7. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française) », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
    9. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    10. Henry Suter, « Loisin, Loisinges, Lucens, Lucinge, Lucinges », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
    11. Guy Gavard (préf. Paul Guichonnet), Histoire d'Annemasse et des communes voisines : les relations avec Genève de l'époque romaine à l'an 2000, Montmélian, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 439 p. (ISBN 978-2-84206-342-9, lire en ligne), p. 43-44.
    12. Théophile Perrenot, Albert Dauzat, La Toponymie burgonde, 1942, p. 95.
    13. Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne (-500 - +500) : dictionnaire, (ISBN 978-2-87772-969-7 et 2-87772-969-9, OCLC 1242105602, lire en ligne), p 26-27.
    14. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental, Éditions Errance, (ISBN 978-2-87772-631-3 et 2-87772-631-2, OCLC 1055598056, lire en ligne), p 210.
    15. Xavier Delamarre, Le vocabulaire indo-européen : lexique étymologique thématique, Libr. d'Amérique et d'Orient, (ISBN 2-7200-1028-6 et 978-2-7200-1028-6, OCLC 13524750, lire en ligne), p 135.
    16. Xavier Delamarre, Le vocabulaire indo-européen : lexique étymologique thématique, Libr. d'Amérique et d'Orient, (ISBN 2-7200-1028-6 et 978-2-7200-1028-6, OCLC 13524750, lire en ligne), p 135.
    17. Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 16
      Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
      .
    18. Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98.
    19. Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 163.
    20. Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152 p. (lire en ligne), p. 145.
    21. Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 167.
    22. Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (lire en ligne), p. 18.
    23. art L. 2121-2 du code général des collectivités territoriales.
    24. « Les élus », sur le site de la mairie, (consulté le ).
    25. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    26. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    27. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    28. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
    29. « Financement partagé pour chaleur mutualisée à Lucinges », Environnement Magazine, no 1771, , p. 28-29.
    30. « ForestEner Lucinges », sur energie-partagee.org (consulté le )
    31. Faucigny 1980, p. 124.
    32. C.C, « La maison de Michel Butor à Lucinges, en Haute-Savoie, accueillera des résidences d'artistes », france3-regions.francetvinfo.fr, (lire en ligne).
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