Luigi Durand de la Penne

Luigi Durand de la Penne, né le à Gênes (Italie) et mort le dans la même ville, était un nageur de combat dans la Regia Marina servant dans la Decima MAS pendant la Seconde Guerre mondiale. C'était aussi un homme politique.

Pour les articles homonymes, voir Luigi Durand de la Penne (homme politique), Durand et Penne.

Luigi Durand de la Penne

Naissance 11 février 1914
Gênes
Décès 17 janvier 1992 77 ans)
Gênes
Arme Marine
Grade Vice-amiral d’escadre
Conflits Deuxième Guerre mondiale
Faits d'armes Raid de Gibraltar (1940)
Raid de la rade d'Alexandrie (1941)
Autres fonctions Parlementaire

En hommage, un destroyer de la Marina Militare construit après la guerre porte son nom.

Biographie

Le marquis italien Luigi Durand de la Penne est diplômé de l'Istituto Nautico San Giorgio dans sa ville natale de Gênes, puis effectue un stage de formation pour les aspirants officiers à l'Académie navale de Livourne. En 1935, il sert dans la 6e flottille MAS à La Spezia.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il est affecté à la flottille Xe MAS, une unité d'élite de nageurs de combat spécialisée dans la guerre sous-marine et utilisant des torpilles sous-marines pilotées maiali et des charges explosives. En 1941, il participe à des attaques à la torpille maiale à Alexandrie et à Gibraltar[1]. Les sous-marins de poche Iride et Gondar sont perdus, mais la mission est un succès et Durand de la Penne est promu tenente di vascello (lieutenant de vaisseau).

Raid de la rade d'Alexandrie

Les maiali en action.

Le , Durand de la Penne et les nageurs de combat italiens de la Decima Flottiglia MAS pénètrent dans le port d'Alexandrie et placent des explosifs sous les coques des cuirassés Valiant et Queen Elizabeth ainsi que sous le pétrolier Sagona[2]. Le maiale de Durand de la Penne tombe en panne et celui-ci, après l'avoir laissé sous la coque du Valiant, remonte à la surface avec son compagnon Emilio Bianchi. Capturés et interrogés par Charles Morgan, le commandant du Valiant, les deux hommes restent muets. Pourtant, pour éviter un carnage, ils préviennent du danger au dernier moment, permettant ainsi l'évacuation des bâtiments britanniques[2]. Durand de la Penne et Bianchi sont blessés par l'explosion, mais survivent. Les vieux cuirassés HMS Valiant et HMS Queen Elisabeth sont gravement avariés. Ils seront renfloués et de nouveau opérationnels après six mois de réparations[2]. Pendant la même attaque, le pétrolier Sagona est aussi coulé, l'explosion endommageant le destroyer britannique HMS Jervis amarré à couple[2].

Pour cette action, Luigi Durand de la Penne a reçu la médaille de la valeur militaire, la plus haute décoration militaire italienne attribuée pour la vaillance « face à l'ennemi ». En , à la fin de la guerre, l'amiral Charles Morgan, qui commandait le Valiant au moment de l'attaque d'Alexandrie, a voulu lui-même lui remettre la médaille, lors d'une cérémonie à Tarente[3].

Le raid de la rade d'Alexandrie a inspiré deux films :

Au service des alliés

Après l'armistice de Cassibile du , liberé de prison, Luigi Durand de la Penne rejoint le camp allié comme nageur de combat.

Le , il participe à une opération italo-britannique contre les Allemands. Un groupe de nageurs de combat britanniques et italiens est transporté par le destroyer italien Grecale pour une attaque dans le port de La Spezia, à l'époque aux mains des forces allemandes. Les nageurs de combat coulent les croiseurs Gorizia et Bolzano et bloquent ainsi l'entrée du port auquel les bateaux ne peuvent plus accéder.

Après la guerre

Durand de la Penne continue sa carrière dans la Marina Militare. Il est promu capitano di fregata (capitaine de frégate) en 1950 et capitano di vascello (capitaine de vaisseau) en 1954. En 1956, il est nommé attaché naval au Brésil.

Sur le plan politique, il est élu député du Parlement italien, de la deuxième à la sixième législatures, comme candidat indépendant.

Il prend sa retraite avec le grade de ammiraglio di squadra (vice-amiral d’escadre).

En 1993, la Marina Militare nomme en son honneur une nouvelle classe de deux bâtiments : classe Durand de la Penne. Il s'agit des destroyers Luigi Durand de la Penne (D560) et Francesco Mimbelli (D561).

Luigi Durand de la Penne repose au cimetière de Portofino[4].

Distinctions

  • Un destroyer de la marine italienne porte son nom.

Articles connexes

Bibliographie

  • (it) Giorgio Giorgerini, Uomini sul fondo, Milan, Mondadori, , 709 p. (ISBN 88-04-50537-0)
  • (it) Luigi Romersa, All'ultimo quarto di luna. Le imprese dei mezzi d'assalto, Mursia, (ISBN 978-88-425-3439-6)
  • (it) Andrea Borella, Annuario della nobiltà italiana, vol. part II, Teglio, S.A.G.I., , p. 758

Source de la traduction

Notes et références

  1. Jacques Sapir, 1941-1942. Et si la France avait continué la guerre…, Paris, Taillendier, (lire en ligne).
  2. « Tour de cochon pour homme grenouille », Pierre Grunberg, Guerres & Histoire n° 7, juin 2012.
  3. https://www.marina.difesa.it/noi-siamo-la-marina/storia/la-nostra-storia/medaglie/Pagine/duranddelapenne.aspx
  4. « notice », sur clubpanerai.com.

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