Luiz de Orleans e Bragança
Luiz de Orleans e Bragança, né le à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes, France) et mort le à São Paulo (Brésil), est le chef de la maison impériale du Brésil de 1981 jusqu'à sa mort en 2022.
Titres
–
(41 ans et 10 jours)
Nom revendiqué | « Luiz Ier » |
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Prédécesseur | Pedro Henrique de Orleans e Bragança |
Successeur | Bertrand de Orleans e Bragança |
Prince impérial du Brésil
–
(43 ans et 29 jours)
Prédécesseur | Pia Maria de Orleans e Bragança |
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Successeur | Bertrand d'Orléans-Bragance |
Titulature |
Prince du Brésil Prince d'Orléans-Bragance |
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Dynastie |
maison d'Orléans-Bragance (branche de Vassouras) |
Nom de naissance | Luiz Gastão Maria José Pio Miguel Gabriel Rafael Gonzaga de Orléans e Bragança e Wittelsbach |
Naissance |
Mandelieu-la-Napoule (France) |
Décès |
São Paulo (Brésil) |
Sépulture | , Cemitério da Consolação (Brésil) |
Père | Pedro Henrique de Orleans e Bragança |
Mère | Maria Elisabeth von Wittelsbach |
Conjoint | Non marié |
Enfants | Sans postérité |
Résidence | Quartier d'Higienópolis, São Paulo |
Signature
Il succède à son père, dom Pedro Henrique (1909-1981), il est l'arrière-petit-fils de la princesse Isabelle du Brésil et l'arrière-arrière-petit-fils de l'empereur Pedro II.
La branche de Vassouras, à laquelle Luiz appartient, revendique le trône en opposition à la branche de Petrópolis des Orléans-Bragance, dirigée par Pedro Carlos de Orleans e Bragança. Bien que Luiz et Pedro Carlos soient des arrière-petits-enfants de la princesse Isabel (fille de Pierre II), de la maison de Bragance, ils se sont disputés le leadership sur la famille impériale brésilienne en raison d'un différend dynastique concernant leurs pères, qui étaient cousins.
Famille
Luiz de Orleans e Bragança voit le jour le , à Mandelieu-la-Napoule, dans les Alpes-Maritimes, en France, pays où sa famille est installée depuis la fin du XIXe siècle. Il est le fils aîné et le premier des douze enfants de Pedro Henrique de Orleans e Bragança (1909-1981), qui porte le titre de courtoisie de prince impérial du Brésil, et de son épouse Marie-Élisabeth de Bavière (1914-2011)[1].
Luiz est baptisé à la chapelle de Mas Saint-Louis, à Mandelieu, et reçoit comme marraine sa grand-mère paternelle Marie-Pie de Bourbon-Siciles (1878-1973) et comme parrain son oncle maternel, le prince Louis de Bavière (1913-2008). Lors de sa confirmation, son parrain est le juriste Alcebíades Delamare (1888-1951). Par son père, il est l'arrière-petit-fils d'Isabelle de Bragance, princesse impériale et plusieurs fois régente du Brésil, tandis que, par sa mère, il est l’arrière-petit-fils du roi Louis III de Bavière (1845-1921).[2],[3].
Luiz de Orleans e Bragança est célibataire et sans enfant. Son héritier est son deuxième frère, le prince impérial Bertand (né en 1941), car le premier, Eudes (1939-2020), a renoncé jadis à ses droits au trône pour épouser une roturière, selon la logique propre à la branche de Vassouras[2].
Biographie
Formation
La famille d'Orléans-Bragance demeure en France et traverse finalement la Seconde Guerre mondiale indemne. Luiz découvre le Brésil en 1945. Il suit d'abord ses études dans des institutions catholiques, comme le collège jésuite Saint-Ignace (Santo Inácio) de Rio de Janeiro[4].
En 1957, il retourne en Europe et s'établit d'abord à Paris, pour y étudier les sciences politiques et sociales[4] et afin d'améliorer sa connaissance du français et d'autres langues étrangères (l'allemand, qu'il parle couramment, l'espagnol, l'italien et l'anglais, qu'il comprend)[5]. À partir de 1962, il suit des cours de chimie à l'Université de Munich, dont il est diplômé comme ingénieur chimiste en 1967[5],[6],[4].
De retour au Brésil en 1967, il prend la direction du secrétariat de son père, situé à cette époque à Vassouras[4].
Prétendant au trône
À la mort de son père, en 1981, Luiz de Orleans e Bragança lui succède en qualité de prétendant à l'ancien trône du Brésil. Il visite régulièrement les principales villes de son pays et participe à de nombreuses manifestations culturelles et sociales avec ses frères, Bertrand et Antônio.
Luiz et son frère Bertrand conduisent ainsi la campagne de la branche de Vassouras en faveur de la restauration monarchique, lors du référendum du . Le résultat de la consultation populaire est un échec pour les monarchistes puisque 86 % des 67 010 409 électeurs se sont déclarés en faveur du régime républicain[7].
Les monarchistes brésiliens étaient et restent divisés entre partisans de la branche cadette, dite de Vassouras, et partisans de la branche aînée, dite de Petrópolis. Le conflit entre les deux branches n'est pas seulement dynastique mais aussi politique : João d'Orléans-Bragance, de la branche de Petrópolis, souligne dans une interview en 2017 que Luiz de Orleans e Bragança et son frère puîné et héritier Bertrand « sont liés à une institution de droite » et « sont hors de toute posture acceptée pour une famille royale »[8]. On leur reproche, écrit le journaliste Stéphane Bern, « d'appartenir à l'organisation d'extrême droite TFP — Tradition, famille, propriété »[9]. João Henrique lui, se veut au-dessus des partis et a déjà refusé d'entrer au gouvernement[8].
Loisirs et centres d'intérêt
Outre la lecture, essentiellement d'ouvrages historiques et de sociologie, le prince pratique, dans sa jeunesse, l'équitation et la chasse[4]. Durant ses dernières années, il nourrit une passion pour la photographie, le révélant sous un jour artistique, à l'instar de sa famille. Amateur de musique classique, ses goûts le portent vers la musique baroque, particulièrement lorsqu'elle est composée par des musiciens brésiliens[4].
Mort, hommage et funérailles
Luiz de Orleans e Bragança, qui souffrait de la poliomyélite contractée durant son enfance était sujet à des difficultés de mobilité[10]. Il connaît une série de problèmes de santé dans les années 2010. Sa famille annonce le qu'il avait été admis à l'hôpital Santa Catarina de São Paulo. Le suivant, après avoir été hospitalisé pendant plusieurs jours, y compris aux soins intensifs, l'état de santé du prince est sans espoir.
Le prince Luiz de Orleans e Bragança meurt à São Paulo, le , à l'âge de 84 ans[11],[12]. Par décret, dans lequel le prince est mentionné comme « chef de la maison impériale du Brésil », le président Jair Bolsonaro et le ministre des relations extérieures, Carlos Alberto França, annoncent une journée de deuil national au Brésil[13],[12].
Ses funérailles ont lieu à l'Instituto Plinio Corrêa de Oliveira, dans le quartier d'Higienópolis à São Paulo, où le corps du défunt est exposé les et . Le , après une messe dite en la paroisse de Santa Terezinha, le prince est inhumé au cimetière Consolação[14].
Le deuil est conduit par les trois princes Bertrand, Antônio et Raphaël. Parmi l'assistance aux obsèques, figurent d'autres membres de la famille du défunt, ainsi que des membres du Gotha, tels le prince Gundakar de Liechtenstein, le prince Casimir de Bourbon-Siciles, son épouse Marie-Christine de Savoie-Aoste et trois de leurs enfants[10].
Titulature et décorations
Titulature
Les titres portés par les membres de la maison d'Orléans-Bragance n'ont aucune existence juridique au Brésil et sont considérés comme des titres de courtoisie accordés par le prétendant au trône :
Honneurs
Luiz de Orleans e Bragança est le grand-maître des ordres de sa maison[6] :
Grand-maître de l'ordre de la Croix du Sud ()[15] | |
Grand-maître de l'ordre de Pierre Ier ()[15],[16],[17] | |
Grand-maître de l'ordre de la Rose ()[15],[16] | |
Grand-maître de l'ordre du Christ ()[15],[17] | |
Grand-maître de l'ordre impérial de Sant'Iago de l'Épée ()[15],[17] | |
Grand-maître de l'ordre de Saint-Benoît d'Aviz ()[15],[17] | |
Grand-maître et fondateur de la médaille impériale du Brésil pour le Mérite civique et culturel ()[15] |
Bailli Grand-croix de justice de l'ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges[15],[17] |
Bailli Grand-croix d'honneur et de dévotion de l'ordre souverain de Malte ()[15],[17] |
Grand-croix de l'ordre de l'Immaculée Conception de Vila Viçosa (16 février 2000)[18],[15] |
Chevalier de l'ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem |
Chevalier de l'ordre de Saint-Hubert[6] |
Ascendance
8. Gaston d'Orléans | |||||||||||||
4. Louis d'Orléans-Bragance | |||||||||||||
9. Isabelle du Brésil | |||||||||||||
2. Pedro Henrique d'Orléans-Bragance | |||||||||||||
10. Alphonse de Bourbon-Siciles | |||||||||||||
5. Marie-Pie de Bourbon-Siciles | |||||||||||||
11. Marie-Antoinette de Bourbon-Siciles | |||||||||||||
1. Luiz d'Orléans-Bragance | |||||||||||||
12. Louis III de Bavière | |||||||||||||
6. François de Bavière | |||||||||||||
13. Marie-Thérèse de Modène | |||||||||||||
3. Marie-Élisabeth de Bavière | |||||||||||||
14. Charles-Alfred 12e duc de Croÿ | |||||||||||||
7. Isabelle-Antoinette de Croÿ | |||||||||||||
15. Ludmilla d'Arenberg | |||||||||||||
Notes et références
- Enache 1999, p. 74.
- Tourtchine 1987, p. 93.
- Enache 1999, p. 184.
- (en) Seth B. Leonard, « Death of Prince Luiz (1938-2022), Head of Brazilian Imperial Family », sur eurohistoryjournalblogspot.com, (consulté le ).
- (pt) Dilva Frazão, « Biografia de Príncipe Dom Luiz de Orleans e Bragança », sur ebiografia.com, (consulté le ).
- da Rocha Carneiro 2000, p. 205.
- Voir l’article du Quid sur l’« Histoire du Brésil »
- Gazeta do Povo, 8 août 2017, lire en ligne.
- Stéphane Bern, La monarchie dans tous ses états, FeniXX, 328 p. (ISBN 9782402097598), lire en ligne.
- Nicolas Fontaine, « Funérailles du prince Luiz d’Orléans-Bragance à São Paulo », sur histoiresroyales.fr, (consulté le ).
- François Guyard, « Luíz Gastão de Orléans e Bragança (1938-2022) », sur gothanjou.blog, (consulté le ).
- (pt) Jair Bolsonaro et Carlos Alberto França, « Decreto 11.134 », sur planalto.gov.br, (consulté le ).
- (pt) Jair Bolsonaro, « Décret no 11.134 », sur in.gov.br, (consulté le ).
- (pt) « Bolsonaro decreta luto oficial pela morte de d. Luiz de Orleans e Bragança », sur correiodopovo.com, (consulté le ).
- « Brazil5 », sur www.royalark.net (consulté le )
- « Le prince Luiz portant les insignes de l'ordre de Pierre Ier et de l'ordre de la Rose »
- « Le prince Luiz portant diverses décorations »
- « COMUNICADO: A PROPÓSITO DAS ORDENS IMPERIAIS BRASILEIRAS » Monarquia », sur monarquia.org.br (consulté le )
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : Le royaume de Portugal - l'Empire du Brésil, vol. III, t. 3, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 190 p..
- Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
- Chantal de Badts de Cugnac et Guy Coutant de Saisseval, Le Petit Gotha, Paris, Éditions Le Petit Gotha, coll. « Petit Gotha », (1re éd. 1993), 989 p. (ISBN 2-9507974-3-1).
- Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène duc de Wurtemberg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 511 p. (ISBN 978-2-908003-17-8)
- Monseigneur Delair, Un jeune prince chrétien : Louis-Gaston d'Orléans-Bragance, 1911-1931 : récits et souvenirs, Saint-Paul, Paris, 1933.
- (pt) Armando Alexandre dos Santos, A Legitimidade Monárquica no Brasil, Artpress, 1988.
- (pt) Armando Alexandre dos Santos, Dom Pedro Henrique 1909-1981, o Condestável das Saudades e da Esperança, Artpress, São Paulo, 2006.
Liens externes
Presse en ligne
- (pt) Regiane Soares, « Príncipe imperial vive "sem luxo nem esplendor" em casa alugada em SP » dans Folha Online du 04/03/2008.
Organisations monarchistes
Vidéos
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