Valdieu-Lutran

Valdieu-Lutran est une commune française, située dans l'aire d'attraction de Mulhouse et faisant partie de la collectivité européenne d'Alsace (circonscription administrative du Haut-Rhin), en région Grand Est.

Valdieu-Lutran

Mairie et Foyer communal.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Altkirch
Intercommunalité Communauté de communes Sud Alsace Largue
Maire
Mandat
Florent Lachaussée
2020-2026
Code postal 68210
Code commune 68192
Démographie
Population
municipale
427 hab. (2019 )
Densité 83 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 37′ 39″ nord, 7° 03′ 33″ est
Altitude Min. 321 m
Max. 386 m
Superficie 5,17 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Mulhouse
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Masevaux
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Valdieu-Lutran
Géolocalisation sur la carte : France
Valdieu-Lutran
Géolocalisation sur la carte : Haut-Rhin
Valdieu-Lutran
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Valdieu-Lutran

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    Géographie

    Échelle d'écluses sur le canal du Rhône au Rhin à Valdieu-Lutran.

    Le village de Valdieu-Lutran se situe dans le Sundgau, dans le sud de l’Alsace, à l’entrée de la trouée de Belfort, sur la ligne de partage des eaux entre les bassins du Rhin et de la Saône, et donc entre mer du Nord et Méditerranée. Le seuil de Valdieu est ainsi le point le plus bas de la trouée de Belfort, entre les massifs du Jura et des Vosges. Cette situation géographique en a longtemps fait un point de passage obligé entre le sud de l’Alsace et la Franche-Comté, ce qui explique la présence conjuguée de trois voies de communication : la route de Belfort à Bâle en Suisse, la voie ferrée reliant Belfort à Mulhouse et le canal du Rhône au Rhin.

    La localité se trouve au cœur de la frontière linguistique qui sépare les habitants qui s’exprimaient autrefois en patois roman (et plus tard en français) de ceux qui parlent encore assez fréquemment le dialecte alsacien.

    Le centre de l’ancien village de Lutran est implanté à un kilomètre au sud de Valdieu.

    Communes limitrophes de Valdieu-Lutran
    Chavannes-sur-l'Étang Elbach
    Montreux-Vieux Retzwiller
    Magny Romagny

    Urbanisme

    Typologie

    Valdieu-Lutran est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mulhouse, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 132 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (68,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (42 %), forêts (31,4 %), zones agricoles hétérogènes (15,9 %), zones urbanisées (10,7 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    • Valdieu : Zu Ponnern (1456), Zu Bronnern oder Grun bey Getzthal (1562), Gotstal (1576), Vallis Dei ordinis Sancti Benedicti (1320), Gruen (1394), Grůn (1421), Vauldieu (1580), Vauldey (1402), en allemand : Grun im Gottesthal[8].
    • Lutran : Ludra (1249), Luttram (XVe siècle), Lutran (1418), Lutter (1458), Lutter bei Gotzthal (1564), Luttrans (1793), en allemand : Lutteren[8].
    • En alsacien : Grüene-Lüttre ou Grien-Lüttre.

    Histoire

    La commune est créée le par fusion des anciennes communes de Valdieu et de Lutran.

    Les deux entités ont une histoire commune bien antérieure à la fusion administrative de 1973. Les deux paroisses sont réunies en une seule dès 1775. L'église commune est érigée à Lutran entre 1774 à 1775. Par ailleurs, l’actuelle mairie et ancienne école intercommunale, construite en 1910, a longtemps été isolée à mi-chemin entre les deux villages. Ces bâtiments, comme la salle des fêtes, étaient partagés et administrés par les deux communes bien avant la fusion.

    La Lutter, petit ruisseau qui traverse le village, a donné son nom à Lutran. Cette localité était mentionnée pour la première fois au XIIe siècle. Au XIIIe siècle fut fondée l’abbaye bénédictine Notre-Dame de Valdieu par Agnès de Commercy. La petite agglomération qui s’est développée autour de cette abbaye prit le nom de Valdieu. La construction de l’abbaye a été achevée vers 1258 et le site abandonné vers 1560. Vendu puis détruit lors de la révolution française, il n’en subsiste de nos jours aucun vestige visible.

    Le réel développement de la localité de Valdieu a été consécutif au creusement du canal du Rhône au Rhin au début du XIXe siècle. Un petit port, le bassin de Valdieu, achevé en 1829, permettait d’amarrer des péniches. La construction, entre 1855 et 1858, de la voie ferrée qui se trouvait à proximité immédiate apporta au village un certain essor.

    Après la guerre franco-prussienne de 1870, et malgré le fait qu’ils appartenaient à l’époque à l’arrondissement de Belfort, les villages de Lutran et de Valdieu deviennent allemands comme toute l’Alsace et une partie de la Lorraine. À la suite du traité de Francfort du , l’administration est confiée à l’empire allemand comme dans le reste du Haut-Rhin. La langue allemande est alors imposée progressivement.

    Lors du premier conflit mondial, en 1914, le village se situe à quelques kilomètres seulement d'un front assez calme où se déroulera néanmoins une bataille meurtrière au lieu-dit le Moulin de la Gaille à Magny.

    Après le traité de Versailles, le , les deux communes redeviennent françaises mais sont rattachées à l’arrondissement d'Altkirch dans le Haut-Rhin et non plus à celui de Belfort comme avant 1870.

    Dès le début de la Seconde Guerre mondiale en 1940, le village est à nouveau occupé puis annexé au Troisième Reich allemand. Au cours de sa retraite, l'armée française fait sauter le pont du canal à Valdieu. Commence alors la germanisation comme dans le reste de l'Alsace. Le village est regroupé en une seule commune sous le nom de Gottesthal. Les noms patronymiques à consonance française sont germanisés dans les actes d'état civil et même le port du béret basque est prohibé.

    La libération du village par la 1re armée française intervient le après une semaine de combats environ.

    Les activités liées à la présence du canal du Rhône au Rhin se maintiennent jusqu'au déclin du trafic dans les années soixante-dix. La fermeture puis la destruction de la gare ferroviaire interviennent en 1970.

    Le projet de construction d'un nouveau canal à grand gabarit, lancé en 1961 et déclaré d'utilité publique en 1978, fait naître une opposition importante dans la commune et les environs, sous l'impulsion des mouvements écologistes et des défenseurs de la nature. Le site de Valdieu était particulièrement concerné car sa situation géographique imposait la construction d'une nouvelle écluse en aval du village. En 1997, ce projet est définitivement abandonné sur décision du ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire.

    Le village vit désormais au rythme de la navigation de plaisance et des activités sportives et de loisirs développées aux abords du canal, avec notamment la piste cyclable aménagée sur l'ancien chemin de halage. Cette piste fait partie intégrante de la véloroute EuroVelo 6 reliant Saint-Nazaire à Constanţa. Elle permet de rejoindre de nombreux autres itinéraires cyclables en Alsace, Franche-Comté, Suisse et Allemagne. Elle est partiellement fermée depuis pour cause d'effondrement, mais une déviation a été mise en place sur quelques kilomètres.

    Les activités de la commune sont essentiellement agricoles (élevage, céréales).

    Héraldique

    Les armes de Valdieu-Lutran se blasonnent ainsi :
    « Parti, au 1er d'argent à la rose à quatre pétales de gueules barbée et boutonnée d'or, au 2d d'azur à la fleur de lys d'or, le bâton pastoral d'or de saint Robert posé sur la partition. »[9]


    Politique et administration

    Liste des maires successifs.

    Maires de l'ancienne commune de LUTRAN

    • 1800-1803 : Louis FAUDROT
    • 1803-1805 : Joseph VIRON
    • 1805-1820 : Louis GAUTHERAT
    • 1820-1830 : Jean-Pierre BEURET
    • 1830-1835 : François COUCHOT
    • 1835-1837 : Joseph VIRON
    • 1837-1856 : Denis GAUTHERAT
    • 1856-1857 : Louis BARNABE
    • 1857-1860 : François GAUTHERAT
    • 1860-1871 : Denis GAUTHERAT
    • 1871-1876 : Auguste VIRON
    • 1876-1884 : Pierre Célestin BEUGLET
    • 1884-1887 : Joseph BARNABE
    • 1887-1902 : François COUCHOT
    • 1902-1929 : Célestin GAUTHERAT
    • 1929-1941 : Camille BOUVIER
    • 1941-1945 : néant
    • 1945-1971 : Camille BOUVIER
    • 1971-1972 : Paul BARNABE

    Maires de l'ancienne commune de VALDIEU

    • 1800-1804 : Thiébaut LEMMELET
    • 1804-1816 : Joseph LEMMELET
    • 1816-1819 : Joseph FAIVRE
    • 1819-1844 : Jean Joseph FAIVRE
    • 1845-1848 : Louis LEMMELET
    • 1848-1851 : Jean-Pierre BOUVIER
    • 1851-1865 : Louis BARNABE
    • 1865-1871 : Jacques PACLEZ
    • 1871-1876 : Denis LEMMELET
    • 1876-1885 : Célestin FAIVRE
    • 1885-1896 : Louis BARNABE
    • 1896-1919 : Alfred FAIVRE
    • 1919-1945 : Louis CENTLIVRE
    • 1945-1964 : Justin GAUTHERAT
    • 1964-1971 : Joseph FAIVRE
    • 1971-1972 : Julien THIEBAUD

    Maires de la commune de VALDIEU-LUTRAN

    • 1973-2001 : Julien THIEBAUD
    • 2001-2014 : Daniel BARNABE
    • 2014 : Florent LACHAUSSEE (réélu pour le mandat 2020-2026 [10])

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[12].

    En 2019, la commune comptait 427 habitants[Note 3], en augmentation de 6,48 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +1,1 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    241265270262291269239243259
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    223214206186178148146141128
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    136120118122122131137131133
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
    143132245259274305358349391
    2015 2019 - - - - - - -
    395427-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    L'église Saint-Joseph à Lutran.

    Lieux et monuments

    Principale curiosité du village, l'échelle d'écluses du canal du Rhône au Rhin. Constituée de 12 écluses entre Valdieu et Wolfersdorf, elle permet aux péniches de franchir un dénivelé de 30 mètres sur trois kilomètres.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Mulhouse », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin - Georges Stoffel (1868)
    9. Archives Départementales du Haut-Rhin
    10. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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