Médée (mythologie)
Personnage de la mythologie grecque, Médée (Medea, en grec ancien Μήδεια / Mếdeia, en latin Medea) est la fille d'Éétès (roi de Colchide) et d'Idyie (la plus jeune des Océanides).
Pour les articles homonymes, voir Médée (homonymie).
Médée | |
Jason et Médée, sarcophage romain de la fin du Ier siècle, Palazzo Altemps (Rome) | |
Sexe | Féminin |
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Activité | Héroïne grecque |
Œuvres | Argonautiques (Apollonios de Rhodes) Argonautiques (Valerius Flaccus) Argonautiques orphiques |
Famille | Éétès (père) Idyie (mère) |
Affiliation | Argonautes |
Elle joue un rôle déterminant dans le mythe des Argonautes et est responsable du parricide de Pélias.
Étymologie
Le nom de Médée a été rapproché du verbe grec μήδομαι / mêdomai « méditer »[1].
Il se rattache à la racine indo-européenne *med-, *mēd- qui s'applique à la médecine en latin, en avestique et en celtique dans le nom du dieu médecin irlandais Airmed[2].
Le mythe
La version commune du mythe (Euripide, Apollonios)
Dans sa version classique, issue notamment de la tragédie d'Euripide et d' Apollonios de Rhodes, la légende de Médée, particulièrement sombre, est constituée d'une succession de meurtres ponctuée d'une série de fuites à travers la Grèce[3].
Arrivée des Argonautes en Colchide
L'histoire de Médée débute avec l'arrivée des Argonautes en Colchide, menés par Jason, venus chercher la Toison d'or afin de récupérer son trône usurpé par son oncle Pélias, Roi d'Iolcos. La Toison est détenue par le roi de Colchide, Éétès, père de Médée et frère de Circé, qui accepte de la lui remettre à condition que Jason accomplisse trois tâches : dompter deux énormes taureaux aux sabots et aux cornes d'airain, crachant du feu par les naseaux ; forcer les deux bêtes à labourer un champ à l'aide d'une charrue ; enfin, semer un sac de dents de dragons dans les sillons qui ainsi germeront et donneront naissance à une armée de guerriers d'une puissance phénoménale. Éétès n'a en réalité pas la moindre intention de céder son trésor et pense envoyer Jason à une mort certaine en lui fixant ces épreuves insurmontables.
Mais Médée, sa fille, est tombée follement amoureuse de Jason. Elle le retrouve en cachette et lui propose de mettre ses pouvoirs de magicienne à son service pour l'aider. Face aux soupçons de Jason, Médée lui avoue qu'elle l'aime et fixe comme condition qu'il l'emmène avec lui et l'épouse. Séduit, le héros accepte et parvient ainsi à accomplir les tâches qui lui ont été fixées. Il dompte ainsi les taureaux après avoir été rendu invincible grâce à une pommade fournie par Médée. Après avoir labouré le champ et fait jaillir de terre l'armée de guerriers, il jette une pierre au milieu de ces derniers, sur les conseils de Médée, pour qu'ils croient être attaqué par leurs propres compagnons et s'entretuent jusqu'au dernier.
Jason réclame maintenant son dû à Éétès. Mais celui-ci, furieux, non seulement refuse de donner la Toison d'or à Jason mais le menace de mort. Jason, Médée et les Argonautes s'emparent de la Toison d'or et fuient donc la Colchide. Médée a emmené avec elle en otage Absyrtos, son frère cadet (ou demi-frère suivant les versions). Éétès se lance à leur poursuite avec sa flotte. Médée favorise alors la fuite des Argonautes en tuant et dépeçant Absyrtos, son propre frère. Possédée par une passion meurtrière, elle le découpe en morceaux qu'elle sème derrière elle, retardant ainsi les poursuivants qui s'arrêtent à chaque fois pour récupérer les bouts de sa dépouille et offrir à l'héritier du trône une sépulture digne[4]. Jason, Médée et les Argonautes sèment ainsi leurs poursuivants et regagnent Iolcos.
Retour à Iolcos
De retour à Iolcos, Jason constate que Pélias a profité de son absence pour tuer son père et se débarrasser de sa famille. Fou de rage, il demande à Médée de l'aider à se venger. Celle-ci va alors trouver les quatre filles de Pélias et se fait passer pour une envoyée d'Artémis (la déesse de la chasse, mais aussi de la nature sauvage, de la lune et de l’accouchement), chargée d'offrir une nouvelle jeunesse à leur vieux père. Face à l'incrédulité des jeunes filles, la magicienne prépare un chaudron d'eau bouillante, y jette des herbes magiques, et se fait apporter un vieux bélier qu'elle égorge et découpe en morceaux jetés ensuite dans la marmite. Quelques instants plus tard surgit de l'eau bouillonnante un tout jeune agneau. Médée remet ensuite aux filles émerveillées de Pélias les herbes magiques en leur disant de faire la même chose avec leur père. Celles-ci se rendent dans les appartements de leur père, à qui elles soumettent l'idée de Médée. Pélias, horrifié par la proposition et furieux que ses filles soient aussi naïves, les chasse sans ménagement, malgré leur insistance. Aveuglées par leur désir de faire rajeunir leur père, elles le ceinturent, l'immobilisent puis l'égorgent. Elles démembrent ensuite son corps avant de jeter les morceaux dans l'eau bouillante mêlée d'herbes magiques. Pélias ne ressort bien sûr jamais de ce bouillon et ses filles sont maudites par les Érinyes, déesses de la vengeance, pour ce parricide.
Séjour à Corinthe
Médée est dénoncée par les filles de Pélias, Jason et elle sont bannis d'Iolcos par Acaste, le fils de Pélias. Ils se réfugient alors à Corinthe, où ils sont accueillis par le roi Créon. Jason et Médée vivent paisiblement quelques années, protégés par le roi. Ils ont ensemble deux garçons : Merméros et Phérès.
Hélas, un jour Jason tombe amoureux de la fille de Créon, Créuse. Le roi, n'ayant pas d'héritier, accepte volontiers cette union, se réjouissant que le beau et fort Jason devienne son successeur. Jason répudie alors Médée et épouse Créuse en secondes noces.
Médée est anéantie : l'homme pour l'amour duquel elle a tué son frère, trahi son père, son pays, son peuple, celui qu'elle a toujours suivi par passion, a fini par se débarrasser d'elle. De plus, rejetée depuis toujours par les Corinthiens parce qu'elle était étrangère, elle est chassée sans ménagement de la ville avec ses deux enfants. Folle de rage et de douleur, Médée se venge en tuant sa rivale : elle offre à Créuse une tunique magique qui, à peine enfilée, s'enflamme, brûlant sa porteuse ainsi que son père, puis incendie le palais royal. Possédée par une folie meurtrière ou furor en latin et malgré les tentatives de sa nourrice, Médée atteint une folie meurtrière si grande qu'elle dépasse l'humanité. Elle se livre au pire crime, l'infanticide, en poignardant Merméros et Phérès, les enfants qu'elle avait eus avec Jason, se vengeant de sa trahison, juste après s'être éloignée du palais en flammes.
Fuite vers Athènes puis retour en Colchide
Menacée de mort par les Corinthiens, Médée trouve refuge auprès d'Égée, roi d'Athènes. Ce dernier désire ardemment un fils et accepte de l'épouser après que Médée lui a promis de lui donner un héritier. Un enfant, Médos, naîtra effectivement peu après, pour qui Médée espère un destin royal.
Cependant, l'arrivée de Thésée, fils d'Égée, à Athènes bouleverse ses plans. Après plusieurs tentatives infructueuses pour l'écarter, Médée réussit à convaincre son époux que Thésée est un imposteur et qu'il faut l'empoisonner. Toutefois, le drame est évité de justesse : Égée reconnait au dernier moment son fils à son épée et aux sandales qu'il lui avait léguées. Déjouée, Médée s'empare alors du trésor d'Athènes, dérobant une grande quantité de diamants. Dans sa fuite sur son char de feu tiré par des cobras, elle laisse échapper la moitié de ce trésor royal.
Médée et son fils Médos se dirigent alors vers la Colchide dont le trône est alors occupé par Persès, qui avait détrôné son père Éétès après la fuite des Argonautes. Elle le tue et restitue le pouvoir à son père Éétès[5]. La fin de la vie de Médée est peu connue, car la version d'Euripide ne précise rien pour sa mort ni pour la fin de sa vie.
Mort de Médée et fin de ses aventures
- Chez Hésiode, les quatre grands-parents de Médée sont des divinités. Médée est donc elle aussi une immortelle[6]. Euripide semble la traiter comme une femme humaine et donc mortelle, malgré une scène finale s'apparentant à une apothéose maléfique. Chez Apollonius, Médée est aussi humaine et mortelle malgré une ascendance partiellement divine.
- Les dernières étapes de la vie de Médée sont également sujettes à de nombreuses variantes. Hérodote lui connaît ainsi une autre fin : après avoir fui Athènes sur son char volant en compagnie de son fils Médos, Médée s'installe sur le plateau iranien parmi un peuple appelé les Aryens, qui prend alors le nom de Mèdes en référence à Médée[7]. Chez Diodore de Sicile[8], Médée n'a pas d'enfant à Athènes et, après la découverte de son complot contre Thésée, Égée la fait raccompagner par une armée jusque dans un pays de son choix. Elle choisit la Phénicie, d'où elle s'éloigne ensuite en Asie où elle épouse un roi illustre qui lui donne un fils, Médos, qui hérite du trône de son père et donne à son peuple le nom de Mèdes.
Rapports avec Jason et les Argonautes
- Couple formé avec Jason. La paternité de Médos est sujette à débats selon les auteurs. Le premier à le mentionner est en effet Hésiode [9] et pour lui Médos est le fils de Médée et Jason. Les sources imputant la paternité de Médos à Égée ou à un roi arien sont toutes ultérieures à Euripide. Plus généralement, ni Hésiode ni Pindare ni aucun auteur antérieur à Euripide ne signale que le couple formé par Médée et Jason se serait séparé, ou que Médée aurait eu des enfants avec d'autres hommes (cf. point ci-dessous sur l'absence d'infanticide dans les plus anciennes versions du mythe). Chez Hésiode, l'histoire de Médée et Jason s'achève d'ailleurs à Iolcos, où ils parviennent à chasser Pélias et à reconquérir le trône.
- Rôle dans l'expédition des Argonautes. Hésiode ne donne pas d'importance particulière à Médée dans la quête de la Toison d'Or. Son rôle dans l'expédition des Argonautes devient toutefois majeur dès les Pythiques de Pindare (quatrième Pythique, datant de -462)[10]. Il ne semble pas qu'il soit question du meurtre d'Apsyrtos chez les premiers auteurs à avoir évoqué l'expédition des Argonautes.
Absence d'infanticide dans les premières versions du mythe
Il semble que les premières variantes du mythe n'aient pas toutes été aussi négatives pour le personnage de Médée.
La plus ancienne mention d'un séjour de Médée à Corinthe se trouve dans les fragments des Corinthiaques d'Eumelos de Corinthe. Dès cette occurrence, l'épisode corinthien connaît une fin funeste, avec la mort des enfants de Médée et Jason, sans que Médée soit une meurtrière pour autant. Chez Eumélos, Hélios a offert le trône de Corinthe à son fils Éétès. Médée, alors reine de Iolcos avec Jason, est appelée par les Corinthiens pour gouverner directement la ville à la place des légats de Colchide, avec l'accord d'Éétès. Il ne semble pas y avoir de différend entre celui-ci et Jason, qui est couronné roi de Corinthe avec sa femme. C'est dans le temple d'Héra à Corinthe que les deux enfants de Jason et Médée trouvent la mort, au cours d'un sortilège lancé par leur mère pour leur faire partager l'immortalité qu'elle tient de son ascendance divine. La mort accidentelle de leurs enfants entraîne la séparation de Médée et Jason, qui retourne à Iolcos[11].
Créophylos de Samos, contemporain d'Homère et d'Eumélos, attribue à Médée le meurtre de Créon, mais d'après lui l'assassinat des enfants du couple est le fait de partisans du roi de Corinthe[12].
Une version similaire mentionnant l'assassinat des enfants de Médée par des Corinthiens est également signalée par le philologue grec tardif Parménisque. Selon lui, les Corinthiens se seraient soulevés contre Médée par refus de subir la domination d'une femme magicienne étrangère et auraient systématiquement massacré les quatorze enfants de la reine, qui avaient trouvé refuge au temple d'Héra. La déesse, en conséquence, aurait puni la Cité par une épidémie de peste. Depuis cette époque, chaque année, sept filles et sept garçons de l'aristocratie corinthienne devaient servir dans ce temple pour y mener des cérémonies expiatoires[13]. Le rite aurait perduré jusqu'en -146, avec la défaite de la Ligue achéenne et la prise de Corinthe par Rome[14]. Il semble en effet que le culte d'Héra dans L'Héraion de Perachora ait compris des cérémonies expiatoires pour les enfants de Médée, sans que celle-ci soit accusée du meurtre pour autant[15].
Deux autres poètes eux aussi antérieurs à Euripide, Ibycos et Simonide de Céos, présentent également Médée sous un jour beaucoup plus favorable. Selon eux, après sa mort, la magicienne est même accueillie aux Champs Élysées ou aux Îles des Bienheureux, où elle devient l'épouse d'Achille[16].
Sur un cratère à volutes apulien du Peintre de Darius (ca. 340 av. J.-C. - 320 av. J.-C.), on relève une variante du mythe selon laquelle Médée se serait rendue à Éleusis. Sur ce cratère aujourd'hui au musée de l'Université de Princeton, Médée se trouve dans le temple d'Éleusis, comme l'atteste l'inscription ΕΛΕΥΣΙΣ ΤΟ ΙΕΡΟΝ. L'interprétation du vase par Arthur Dale Trendall laisse penser qu'il se rattache à la tradition mythologique dans laquelle Médée n'aurait pas tué ses enfants.
Pour Jean Haudry, le meurtre des enfants par leur mère reflète une légende antérieure transmise par Pausanias, qui la tenait d'Eumélos : initialement, Médée aurait tenté d'immortaliser ses enfants à leur naissance en les déposant dans le temple d'Héra à Corinthe. Mais, cette tentative aurait échoué, peut-être, du fait de Zeus auquel Médée s'était refusée, et Jason se serait séparée d'elle en raison de cet échec. C'est probablement à Eumélos que nous devons la fin de l’histoire, localisée à Corinthe[2].
Interprétations
Alain Moreau avance que Médée est probablement un double d'Héra : au cours du récit, elle apparaît comme son instrument, voire son double humain[17] Il note qu'elle a également des traits communs avec Déméter : comme cette dernière, elle tente en vain d'immortaliser, elle utilise un char attelé de dragons ailés. L'une et l'autre s'unissent à des mortels dont les noms sont proches. Il en conclut que Médée est une hypostase de Déméter, « la Mère de la Terre »[18].
En psychanalyse, la vengeance meurtrière de Médée a donné naissance au complexe de Médée.
Pour le médecin et alchimiste allemand Michael Maier, Médée représente « la raison au conseil excellent »[19] ou « l'intellect agent »[20]. Il attribue à Médée, magicienne, l'art des médicaments ou poisons[21].
Christa Wolf
La romancière et essayiste allemande Christa Wolf se réfère à des sources antérieures aux textes classiques, et décharge le personnage de tout meurtre. Médée est une femme libre et étrangère, qu'on accuse d'être une magicienne dès que sa présence dérange.
La reine muette Mérope révèle à Médée le meurtre fondateur de la cité. Le caveau mortuaire caché contient un squelette d'enfant, celui d'Iphinoé, la première fille de Créon et Mérope, tuée sur l'ordre de Créon, qui redoutait son arrivée à la tête de la cité.
Cette révélation brise le silence, le faux oubli, la peur. La peste s'empare de la ville. Le peuple cherche un coupable et le trouve dans l'étrangère, vite bannie par Créon, et qui doit laisser ses enfants. Elle les confie, furieusement, à la déesse Héra, dans son temple. Le peuple les lapide, et accuse Médée de les avoir tués[22].
Évocations artistiques
Infanticide, fratricide et régicide, le personnage de Médée a inspiré de très nombreux artistes, dans tous les domaines et à toutes les époques.
Littérature
- The Legend of Good Women, récit de Geoffrey Chaucer, écrit vers 1385.
- La Mère Médée, nouvelle de Jean-Pierre Camus, dans son recueil « Les Spectacles d'horreur » (1630).
- Medea, nouvelle de Paul Heyse, écrite en 1890.
- Médée, de Léon Daudet (1935).
- Médée, de Jean Anouilh (1947).
- Medea de Robinson Jeffers (1948).
- La Lionne, de Yukio Mishima (1948).
- Médée : voix, roman de Christa Wolf, écrit en 1996.
- Die Frau vom Meer, de Doris Gercke (2000).
- Médée, la Colchidienne de Marie Goudot (2002).
- Mein und dein Herz : Medeia, de Nino Haratischwili (2007).
- Médée et ses enfants, de Lioudmila Oulitskaïa.
- Medea, de Pascal Quignard.
- Les Héros De L'Olympe: Le Héros Perdu de Rick Riordan (2010) (Médée y apparaît pour la première fois au chapitre 26).
- « Percy Jackson et les héros grecs » de Rick Riordan
- L’Obscure Clarté de l’air, de David Vann (2017).
Théâtre
- Médée, tragédie grecque d'Euripide (431 av. J.-C.).
- Médée, tragédie grecque de Carcinos le Jeune (380/360 av. J.-C.), version inhabituelle où Médée n'a pas tué ses enfants.
- Médée, tragédie romaine de Sénèque (Ier siècle).
- Médée, tragédie d'Hosidius Geta, sous forme de centon virgilien.
- Médée, tragédie baroque française de La Péruse, créée en 1556.
- Médée, tragédie française de Corneille, créée en 1635.
- Médée, tragédie française d'Hilaire de Longepierre, créée en 1694 et parodiée au Théâtre-Italien sous le titre La Méchante Femme, malgré un demi-succès.
- Médée, tragédie française de Jean-Marie-Bernard Clément, créée en 1779, tombée à la création.
- Medea, troisième partie de la trilogie théâtrale Das goldene Vlies (« La Toison d'or ») de Franz Grillparzer, créée en 1821.
- Médée, tragédie en trois actes de Catulle Mendès, créée en 1898 au théâtre de la Renaissance par Sarah Bernhardt.
- Medea, pièce de Hans Henny Jahnn, créée en 1926.
- Médée, pièce de Jean Anouilh, créée en 1953.
- Medea, adaptation de la tragédie de Sénèque par Jean Vauthier, jouée en 1967 avec Maria Casarès.
- Medeamaterial, œuvre théâtrale de Heiner Müller, créée en 1974.
- Medea, pièce de Franca Rame et Dario Fo, créée en 1979.
- Médée, pièce de Max Rouquette créée en 1989, traduite de l'occitan par l'auteur en 1992.
- Medea Stimmen (Médée Voix), texte de Christa Wolf, (1997).
- Manhattan Medea de Dea Loher (1999).
- Matériau-Médée, d'après Heiner Müller, mise en scène Isabelle Pousseur, 2001, Bruxelles.
- Médée Kali, Laurent Gaudé, 2003.
- Médée-concert, mise en scène de Mathieu Boisset, 2007.
- Médée endeuillée, Sylvain Grandhay, 2010.
- Mamma Medea, Tom Lanoye, 2011, Bruxelles.
- Medealand, Sara Stridsberg, 2011.
Beaux-arts
- Vision de Médée est une huile sur toile de William Turner, datant de 1828 conservée à la Tate Britain à Londres[23]
- Médée furieuse est un tableau de Delacroix de 1862 conservé au Musée du Louvre à Paris[24], une esquisse de 1838 se trouve au Palais des Beaux-Arts de Lille[25].
- Medea, tableau de Anselm Feuerbach (1879).
- Médée, affiche d'Alfons Mucha pour la pièce de Catulle Mendès (1898).
- Médée, sculpture de Paul Gasq marbre (1893-1896) Paris- Jardin des Tuileries.
Jason et Médée. La preuve de l'agneau.
Les Carracci, fresque, vers 1584,
Bologne, Palazzo Fava.Vision de Médée
William Turner, 1828
Tate Britain, LondresMédée furieuse
Eugène Delacroix, 1862
Musée du Louvre, ParisMedea (1879)
Anselm Feuerbach
Neue Pinakothek, Munich
Musique classique
- Médée, tragédie lyrique de Marc-Antoine Charpentier, livret de Thomas Corneille, créée en 1693 ; elle n'a pas été reprise au XVIIIe siècle, car ce fut un échec ; elle a en revanche été enregistrée deux fois par William Christie (chez Harmonia Mundi avec Jill Feldman, chez Erato avec Lorraine Hunt-Lieberson) et une fois par Hervé Niquet (DVD chez Armide, version de concert, avec Stéphanie d'Oustrac).
- Médée et Jason, tragédie lyrique de François-Joseph Salomon, livret de l'abbé Pellegrin, créée en 1713. À l'inverse de la tragédie lyrique de Marc-Antoine Charpentier, l'œuvre eut un certain succès et fut reprise quatre fois au XVIIIe. Elle a également été parodiée au Théâtre-Italien par Biancolelli, Riccoboni et Romagnesi en 1727, par Carolet en 1737 et par Valois d'Orville en 1749 (sous le titre La Femme jalouse).
- Médée, cinquième cantate du premier livre de Louis-Nicolas Clérambault, publiée en 1710, pour voix seule et instruments (dessus et continuo).
- Médée, cantate à voix seule et symphonie de Nicolas Bernier, date de publication inconnue.
- Jason et Médée, cantate pour soprano, basse et basse continue de Philippe Courbois (1710)
- Médée, pièce du Troisième livre de pièces de clavecin de Jacques Duphly publié en 1756.
- Médée, ballet tragi-pantomime de Jean-Joseph Rodolphe, chorégraphie de Jean-Georges Noverre, créé en 1762 ; repris par le même chorégraphe avec une musique de Louis Garnier en 1776 ; un ballet parodique a aussi été écrit par Jean-Étienne Despréaux et représenté en 1780 à la cour.
- Medea, mélodrame de Georg Benda, créé en 1784.
- Medea, opéra de Felice Alessandri, créé à Paris en 1791
- Medea in Corinta, opéra de Giovanni Simone Mayr, livret de Felice Romani, créé en 1813 ; cet opéra a été enregistré sur le vif avec Leyla Gencer dans le rôle-titre, mais le disque édité chez Myto est désormais introuvable.
- Médée, opéra de Luigi Cherubini, livret de François-Benoît Hoffmann, créé dans sa version française le 13 mars 1797. Il existe également une version italienne de cet opéra, sous le titre de Medea, reprise avec grand succès par Maria Callas.
- Medea, opéra de Saverio Mercadante, créé en 1851.
- Médée, opéra de Zdeněk Fibich, inachevé en 1865.
- Médée, suite d’orchestre Op.47 de Vincent d’Indy en 1898
- Médée, opéra de Darius Milhaud, créé en 1939.
- Medea, ballet op. 23, de Samuel Barber, créé en 1946 (Medea Suite for Orchestra créée en 1947 et Medea's Dance of Vengeance, op. 23a, créée en 1955).
- Medea (1967), musique de scène de Iannis Xenakis sur des textes de Sénèque, pour un chœur d'hommes et cymbales, et cinq musiciens.
- Freispruch für Medea, opéra de Rolf Liebermann.
- Médée, opéra de Gavin Bryars (1984).
- Medea, opéra de Gordon Kerry, créé en 1990-1992.
- Medea, opéra de Mikis Theodorakis, créé en 1991.
- Medeamaterial, opéra de Pascal Dusapin sur un texte de Heiner Müller, créé en 1992.
- Midea (2), opéra d'Oscar Strasnoy sur un livret d'Irina Possamai, créé en 2000 au Teatro Caio Melisso de Spolète.
- Médée, opéra de Michèle Reverdy sur un livret de Bernard Banoun et Kaï Stephan Fritsch, d'après la Médée de Christa Wolf composé de 1999 à 2001 et créé à l'Opéra de Lyon sous la direction de Pascal Rophé le 23 janvier 2003.
- Medea in Korinth, oratorio de Georg Katzer, créé en 2002.
Musique moderne
- Medea, collectif Soundwalk, composition audio, livre, photographies et textes (2012).
- Medea, chœur en langue corse du groupe A Filetta, créé en 1997 pour une pièce de théâtre de Jean-Yves Lazennec. L'album Medea d'A Filetta est paru en 2006 chez Naïve.
- Medea, chanson du groupe allemand Vland Stut.
- My Medea, chanson de Vienna Teng.
- Medea, chanson du groupe Khoma.
- Medea, Album du groupe Ex Libris sorti en 2014 racontant l'histoire de Médée à travers une musique metal progressif.
Chorégraphies
- Cave of The Heart par Martha Graham, 1946.
- Medea de José Granero pour le Ballet Nacional de España, musique de Manolo Sanlucar, 1984 au Teatro de la Zarzuela de Madrid
- Le Songe de Médée, ballet d'Angelin Preljocaj, musique de Mauro Lanza, 2005 à l'Opéra de Paris.
Cinéma
- Jason et les argonautes, film anglo-américain réalisé par Don Chaffey, sorti en 1963 avec Todd Armstrong et Nancy Kovack.
- Médée, film italien de Pasolini, avec Maria Callas (1969).
- Medea, téléfilm danois de Lars von Trier, 1988.
- Médée Miracle, film français de Tonino De Bernardi, avec Isabelle Huppert (2007).
Bande dessinée
- Médée, série de Renot et Ersel (2009-).
- Médée, série de Nancy Peña et Blandine Le Callet (2013-).
- Jason et la toison d’or, 3/3 Les maléfices de Médée, scénario de Clothilde Bruneau, dessins d’Alexandre Jubran, (Glénat 2019) collection « la sagesse des mythes » conçue et écrite par Luc Ferry.
Jeux vidéo
- Dans l'extension Titan Quest: Immortal Throne du jeu Titan Quest, le joueur doit parler à la sorcière Médée pour poursuivre sa quête. (2007)
Notes et références
- étymologie du nom Médée.
- Jean Haudry, Les origines de la légende argonautique, etudesindoeuropeennes.fr, 2015
- Arnaud Fabre, « La magie de Médée : (1) Les origines mythiques de la magie chez les Anciens », Profondeur de champs, (lire en ligne, consulté le )
- Cet épisode est considéré par les folkloristes comme l'origine probable du motif de la fuite magique, dans la version où la magicienne sème des obstacles derrière elle pour protéger sa fuite et celle de son compagnon (conte-type AT 313, motif D672 selon Stith Thompson). Voir (de) Die magische Flucht - 313.
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne], IV, 56, 2.
- Théogonie, 956-962.
- Hérodote, Enquête, VII, 62.
- Bibliothèque historique, IV, 55, 6-7.
- Théogonie 992–1002.
- Pindare, Pythiques 4, 211–250. Voir le commentaire de Bruce Karl Braswell, A Commentary on the Fourth Pythian Ode of Pindar, Berlin, 1988, S. 293–345.
- Pausanias 2,3,11. Voir Christine Harrauer: Der korinthische Kindermord. Eumelos und die Folgen. In: Wiener Studien 112, 1999, p. 5–28, not.: 8–15 ; Édouard Will, Korinthiaka, Paris, 1955, p. 85 et suiv., 88–90.
- Scholie 264 à la Médée d'Euripide. Voir Louis Séchan, « La Légende de Médée », dans Revue des études grecques, 40, 1927 .
- Christine Harrauer: Der korinthische Kindermord. Eumelos und die Folgen. In: Wiener Studien 112, 1999, p. 5–28, ici : 15–17 ; Édouard Will, Korinthiaka, Paris, 1955, p. 87, 95 f.
- Pausanias 2,3,7.
- Édouard Will: Korinthiaka. Paris 1955, p. 97–103 ; Sarah I. Johnston, Corinthian Medea and the Cult of Hera Akraia. In: James J. Clauss, Sarah I. Johnston (éds.): Medea. Essays on Medea in Myth, Literature, Philosophy, and Art, Princeton, 1997, p. 44–70.
- Alain Moreau: Le mythe de Jason et Médée. Paris 1994, p. 60.
- Alain Moreau, Le mythe de Jason et Médée, Les Belles Lettres, Paris, 1994, p. 107.
- Alain Moreau, Le mythe de Jason et Médée, Les Belles Lettres, Paris, 1994, p. 108-109.
- (la) Michael Maier, Arcana arcanissima, , 285 p., p. 71.
- (la) Michael Maier, Septimana philosophica, (lire en ligne), Aenigma 287.
- (la) Michael Maier, Arcana arcanissima, , 285 p., p. 267.
- Annie Defourmantelle, La femme et le sacrifice, Denoël, 2007 (ISBN 978-2-207-254-127).
- Turner, Tate Britain
- Delacroix, Musée du Louvre
- Delacroix, Lille
Voir aussi
Sources antiques
- Apollodore, Bibliothèque [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 9, 23-28), Épitome [détail des éditions] [lire en ligne] (I, 4 ; V, 5).
- Apollonios de Rhodes, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 248).
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne] (IV, 45, 3 ; IV, 53, 2 ; IV, 55, 7).
- Euripide, Médée [détail des éditions] [lire en ligne] (passim).
- Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne] (v. 962).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (XXV).
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (VII, 1-424).
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 3, 8-9).
- Pindare, Odes [détail des éditions] (lire en ligne) (Pythiques, IV, 9).
- (Ovide, Les Héroïdes)
Bibliographie
- (en) Emma Griffiths, Medea, Routledge, New York, 2005 (ISBN 0-415-30070-3).
- Alain Moreau, Le Mythe de Jason et Médée. Le Va-nu-pied et la Sorcière, Les Belles Lettres, coll. « Vérité des mythes », Paris, 1994 (ISBN 2-251-32420-8).
- Louis Séchan, La légende de Médée, Revue des Études Grecques, 40, 1927, p.234-310
Articles connexes
Liens externes
- Orphée et Médée. Approche comparative de deux gestes mythiques, par Marie-Adélaïde Debray.
- The Medea of the modern times
- Médée, de Nancy Peña et Blandine Le Callet (2013-)
- Étymologie du nom Médée
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- (de + en + la) Sandrart.net
- Ressource relative à la bande dessinée :
- (en) Comic Vine
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
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