Métro d'Abidjan
Le métro d'Abidjan est un projet de réseau ferroviaire de transport urbain, dont les travaux préparatoires ont débuté en 2018 et les travaux principaux devraient débuter en 2022[Quand ?], qui desservira l'agglomération d'Abidjan.
Métro d'Abidjan | ||
Situation | Abidjan, Côte d'Ivoire | |
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Type | Métro aérien | |
Entrée en service | 2026[1] | |
Longueur du réseau | 37 km pour la ligne 1 | |
Lignes | Ligne 1, Ligne 2 | |
Stations | 18 | |
Rames | 20 (Alstom Métropolis) | |
Fréquentation | 540 000 à 1 million de passagers/jour | |
Écartement des rails | 1 435 mm | |
Propriétaire | STAR (Société de Transport Abidjanais sur Rail), consortium réunissant Bouygues Travaux Publics, Alstom, Colas Rail et Keolis | |
Exploitant | Keolis | |
Site internet | http://www.lemetrodabidjan.ci/ | |
Vitesse moyenne | 80 km/h | |
Vitesse maximale | 90 km/h | |
Lignes du réseau | 2 (Ligne 1 en construction et Ligne 2 projetée) | |
Réseaux connexes | Sotra (BRT + BATEAUX-BUS), STL, Citrans Aqualines | |
Carte du réseau | ||
Il s’agit d’un métro aérien conçu aujourd’hui autour de deux lignes :
- une première ligne de la commune d'Anyama jusqu'à celle de Port-Bouët, en passant par le quartier central d'affaires du Plateau[2].
- une deuxième ligne entre Yopougon et Bingerville.
Avec 37 kilomètres de voies, la première ligne représente un projet de grande ampleur, comparable aux lignes de métros de grandes villes.
Le métro d’Abidjan sera le quatrième métro à voir le jour en Afrique[3].
Historique du projet
Contexte
Le projet de métro d’Abidjan naît dans les années 2010, dans un contexte d’insuffisance de l’offre de transports en commun et de congestion de l’agglomération[2],[4].
Abidjan compte en effet plus de 20% de la population ivoirienne, soit presque 6 millions d’habitants et est en pleine expansion. La densité de population y est de 14 500 habitants au km2.
Les services de transport disponibles (autobus de la SOTRA, taxis compteurs et communaux, les wôrô-wôrô, gbakas, pinasses et bateaux-bus qui parcourent la lagune Ébrié[5]) ne parviennent pas à répondre à l’ensemble de la demande de mobilité[6].
Le métro a donc pour objectif de décongestionner l’agglomération et de fluidifier les déplacements, permettant notamment de réduire les émissions carbone de la ville et de faciliter son développement économique[7].
2013-2014 : appel d'offres initial
Un appel d’offres international est lancé par le ministère des transports ivoirien en 2013.
Initialement, deux équipes se constituent pour y répondre : l’une associe Dongsang Engineering (bureau d’études coréen spécialisé dans l’électricité) et Hyundai Rotem (fabricant coréen de matériel roulant), l’autre Bouygues Travaux Publics (filiale du groupe Bouygues spécialisée en travaux publics) et Alstom (fabricant français de matériel roulant). Mais Alstom se désiste et les trois entreprises restantes se regroupent. Elles remettent une offre le .
Le projet prévoyait alors dans un premier temps d'utiliser les 37 km de voies ferrées existantes de la Sitarail, appartenant à l'État Ivoirien. Larges d'un mètre (voie métrique), elles devaient cependant être réhabilitées.
L’État de la Côte d’Ivoire déclare l’appel d’offres infructueux mais, en application du code des marchés publics, entre en négociations exclusives avec le consortium constitué de Bouygues Travaux Publics, Dongsang Engineering et Hyundai Rotem[8].
2015-2016 : signature du contrat de concession et exclusion des entreprises coréennes
L’État ivoirien demande qu’un exploitant se joigne au consortium. Il s’agit du groupe Keolis[9].
Les négociations aboutissent à la signature, en , d’un contrat de concession entre l’État ivoirien et la STAR, société constituée par les membres du consortium.
La première étape de l’exécution du contrat est la réalisation d’un avant-projet et d’une offre financière, qui sont remis le . Cependant, l’État ivoirien rejette l’offre technique de Hyundai Rotem, qui ne dispose pas d’un système de signalisation de type CBTC.
2016-2017 : nouveau groupement autour d'entreprises françaises
L’État ivoirien demande et obtient alors un financement français[10], ce qui amène le groupement à se recomposer autour d’entreprises éligibles à ces financements[11] : Bouygues Travaux Publics (mandataire, chargé des infrastructures), Alstom (trains et signalisation), Colas Rail (voies et systèmes) et Keolis (exploitation et maintenance)[4],[12].
Le , Alassane Ouattara et Emmanuel Macron lancent les travaux du chantier à la gare de Treichville[13],[2],[14].
2018-2019 : avant-projet et négociations avec l'État ivoirien
Le , l’État ivoirien passe commande à Bouygues Travaux Publics de travaux préparatoires à la réalisation des emprises et des déviations des réseaux la traversant.
La , le groupement français remet un nouvel avant-projet, tenant compte des caractéristiques du matériel proposé par Alstom, ainsi qu’une offre financière.
Le , un protocole est établi entre l'État et le groupement d'entreprises arrêtant les principales caractéristiques techniques du projet et son prix.
Le , un contrat est signé entre l'État et le groupement en présence des présidents des deux pays[15]. Il aura fallu un an jour pour jour pour le négocier.
Il est désormais nécessaire de lever les conditions suspensives à l'exécution du contrat qui concernent essentiellement la mise en place effective des financements d'une part, la libération des emprises (qui nécessite l'indemnisation des personnes qui y sont implantées) d'autre part.
2020-2021 : périodes électorales et relance du projet
Les campagnes électorales des présidentielles de 2020, puis des législatives de 2021, la crise sanitaire concomitante, l’interruption des fonctions du premier ministre Amadou Gon Coulibaly en pour cause de maladie, son décès en juillet de la même année, puis le décès de son successeur Ahmed Bakayoko début 2021 affectent la capacité du gouvernement ivoirien à faire avancer significativement le projet.
La nomination d’un nouveau gouvernement en marque une nouvelle étape et la relance du projet.
Caractéristiques du projet actuel
Construction
Le tracé de la ligne 1[16] est « en site propre », avec des ponts ou passerelles construites à chaque intersection, les réseaux métropolitain et ferroviaire devant circuler sur deux plateformes en parallèle, dans deux espaces séparés et délimités[17].
Le tronçon de Port-Bouët à l'aéroport international Félix-Houphouët-Boigny doit quant à lui être construit pour achever la première ligne d'Anyama à Port-Bouët.
La mise en service de la ligne 1 est prévue pour la mi-2023[18].
Sur le long terme, un second tronçon est-ouest est envisagé, de Yopougon à Bingerville[19].
Tracé
Selon le parcours des voies ferrées existantes, le métro d'Abidjan est prévu pour traverser les communes et les quartiers suivants (liste non exhaustive) :
- Anyama ;
- PK 18 Agoueto (Abobo) ;
- Avocatier / Sagbé Nord (Abobo) ;
- Abobo gare (Abobo) ;
- Humici (Adjamé) ;
- Agban village (Attécoubé) ;
- Le Plateau, boulevard de la Paix ;
- Treichville, boulevard de Marseille ;
- Biétry / Zone 4 (Marcory) ;
- Port-Bouët nord ;
Stations | Coordonnées géographiques | Communes | Correspondances | ||
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■ | Anyama – Centre | 5° 29′ 34″ N, 4° 03′ 11″ O | Anyama | ||
• | Anyama – Sud | 5° 28′ 55″ N, 4° 03′ 08″ O | Anyama | ||
• | Abobo – Nord | 5° 26′ 05″ N, 4° 02′ 25″ O | Abobo | ||
• | Abobo – Intermédiaire | 5° 25′ 35″ N, 4° 01′ 56″ O | Abobo | ||
• | Abobo – Centre | 5° 25′ 10″ N, 4° 01′ 45″ O | Abobo | ||
• | Abobo – Banco | 5° 24′ 45″ N, 4° 01′ 20″ O | Abobo | ||
• | Abobo – Université | 5° 23′ 31″ N, 4° 01′ 33″ O | Abobo, Adjamé | ||
• | Gare Internationale | 5° 22′ 23″ N, 4° 01′ 55″ O | Adjamé | ||
• | Adjamé – Agban | 5° 21′ 21″ N, 4° 01′ 51″ O | Adjamé, Attécoubé | ||
• | Adjamé – Délégation | 5° 20′ 30″ N, 4° 01′ 50″ O | Adjamé | ||
• | Plateau – Centre | 5° 19′ 51″ N, 4° 01′ 21″ O | Le Plateau | ||
■ | Plateau – Lagune | 5° 18′ 59″ N, 4° 01′ 14″ O | Le Plateau | ||
• | Treichville | 5° 18′ 11″ N, 4° 00′ 54″ O | Treichville | ||
• | Treichville – Hôpital | 5° 17′ 48″ N, 4° 00′ 22″ O | Treichville | ||
• | Marcory – Canal | 5° 17′ 22″ N, 3° 59′ 33″ O | Marcory, Treichville | ||
• | Marcory – Centre | 5° 17′ 01″ N, 3° 58′ 51″ O | Marcory | ||
• | Boulevard VGE | 5° 16′ 41″ N, 3° 58′ 09″ O | Marcory, Koumassi | ||
• | Akwaba | 5° 16′ 05″ N, 3° 57′ 51″ O | Port-Bouët | ||
• | Port-Bouët | 5° 15′ 22″ N, 3° 57′ 30″ O | Port-Bouët | ||
■ | Aérocité | 5° 14′ 50″ N, 3° 56′ 16″ O | Port-Bouët |
Capacités
Dans son projet actuel, la ligne 1 du métro d’Abidjan permettra de transporter environ 60 000 passagers par heure, dans des trains à conduite automatique[20] avec conducteur et sans conducteur, pouvant rouler jusqu’à 90 km/h[21].
La capacité estimée est de 540 000 passagers par jour[20],[10],[2] et jusqu’à 1 million de voyageurs en 2040.
La technologie de contrôle et de pilotage prévue est la CBTC[18], qui permet notamment de conserver la distance minimale de sécurité entre deux trains.
Coût
L’enveloppe maximale allouée à la construction de la ligne 1 du métro est de 918,34 milliards de francs CFA[3].
Notes et références
- « Côte d’Ivoire : lancés par Ouattara et Macron, les travaux du métro d’Abidjan seront achevés en 2022 – Jeune Afrique », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
- Le Point magazine, « Macron pose la première pierre du métro d'Abidjan », sur Le Point, (consulté le )
- Assé Alaphé, « Côte d’Ivoire, Métro d’Abidjan : ce qu’il faut savoir sur le coût | L'Intelligent d'Abidjan » (consulté le )
- « Lancement des travaux du métro d'Abidjan par Ouattara et Macron », sur VOA (consulté le )
- Xinhua, « Côte d'Ivoire : un consortium franco-coréen pour réaliser le train urbain d'Abidjan », sur http://french.peopledaily.com.cn/, (consulté le )
- « Fini le cauchemar des transports : enfin un métro pour Abidjan ! », sur Dixit Productions, (consulté le )
- « Pourquoi un métro à Abidjan ? », sur News.abidjan.net, (consulté le )
- « Enquête : pourquoi le métro d’Abidjan n’est toujours pas sur les rails », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « Keolis exploitera le futur « train urbain » d'Abidjan », sur Les Echos, (consulté le )
- « Rencontres acheteurs Transport s urbains et ferroviaires autour du métro d'Abidjan », sur www.businessfrance.fr (consulté le )
- « Alstom et Thales raflent le méga-contrat du métro d'Abidjan au détriment des Coréens », sur Challenges (consulté le )
- « Métro d’Abidjan : les sud-coréens Hyundai et Dongsan écartés, un renvoi d’ascenseur à la France ? », sur La Tribune (consulté le )
- « Macron pose la première pierre du métro d'Abidjan, financé par Paris », sur FIGARO, (consulté le )
- « Côte d’Ivoire/ Les travaux du métro d’Abidjan seront lancés jeudi », sur aip.ci (consulté le ).
- « Métro d'Abidjan : la ligne 1 sur de bons rails », La Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « LE METRO D'ABIDJAN », sur www.lemetrodabidjan.ci (consulté le )
- Irene Bath, « Infrastructures économiques : Tout savoir sur le métro d'Abidjan », Linfodrome, (lire en ligne, consulté le )
- Christian Binaté, « Métro d’Abidjan ligne 1 - Mise en service prévue pour 2024: voici la fiche technique », sur Ivoiresoir.net, (consulté le )
- « Métro d'Abidjan: Encore en chantier, la 2è ligne Yopougon-Bingerville envisagée », sur www.fratmat.info, (consulté le )
- « LE METRO D'ABIDJAN », sur www.lemetrodabidjan.ci (consulté le )
- « Le projet de "Métro" d'Abidjan à découvrir en 10 chiffres », sur rti.ci (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Le métro d'Abidjan
- (fr) Présentation vidéo du projet de train urbain abidjanais par le consortium.
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