M16 (fusil)

Le M16 est le fusil d'assaut standard de l'armée américaine. Actuellement l'U.S. Army utilise la version A4.

Pour les articles homonymes, voir M16.

M16

De haut en bas : fusils M16A1, M16A2,
M4A1 et M16A4.
Présentation
Pays États-Unis
Type Semi-automatique et
Automatiqueet rafales de 3 coups
Munitions M16/M16A1 : .223 Remington (US M1193 Ball)
M16A2/A3/A4 : 5,56 mm OTAN (US M855 Ball)
Fabricant Armalite
Colt's Manufacturing Company
Période d'utilisation depuis 1958
Production Colt's Manufacturing Company
Poids et dimensions
Masse (non chargé) M16 : 3,1 kg
M16A1 : 3,18 kg
M16A2/A3/A4 : 3,77 kg
Masse (chargé) M16 : 3,42/3,55 kg (selon chargeur)
M16A1 : 3,5/3,63 kg (selon chargeur)
M16A2/A3/A4 : 4,47 kg
Longueur(s) 986 mm
M16A2/A3/A4 : 1 006 mm
Longueur du canon 599 mm
Caractéristiques techniques
Mode d'action Emprunt de gaz
culasse rotative
Portée pratique 800 m
Cadence de tir 750 à 900 coups/min
Vitesse initiale 975 m/s
Capacité 20,30,45 et 60 coups
Variantes M16A1, M16A2,
M16A3 et M16A4

Historique

Débuts

Mire métallique du M16 et de ses dérivés.

Issu d'un développement difficile, le M16 est la version militaire de l'AR-15, un fusil achevé par Armalite en 1958.

La fiabilité et la précision de la première version étaient insuffisantes et Armalite revendit les brevets de l'arme à la firme Colt qui reçut une commande de 8 000 armes à livrer aux forces du Strategic Air Command en 1960. Les services de recherche de l'armée américaine en achetèrent 1 000 de plus en 1962 et les distribuèrent à des fins de test aux forces sud vietnamiennes. L'expérience se solda par quelques rapports enthousiastes qui débouchèrent en 1963 sur la commande de 85 000 unités pour équiper l'armée de terre sous la désignation « XM16E1 » et de 19 000 armes supplémentaires pour l'armée de l'air sous la désignation « M16 ». Le M16 fut officiellement adopté par l'US Air Force en 1964 et l'United States Army en 1967. En 1966, Colt reçut une commande de 850 000 unités.

L'innovation de Colt est l'utilisation d'une munition de petit calibre sur une idée des services de recherche de l'armée américaine. Armalite développa une munition puissante de calibre .22, soit 5,6 mm environ. Dérivée des cartouches de chasse .222 Remington et .222 Remington Magnum, elle fut nommée .222 Remington Special puis .223 Remington ou 5,56 × 45 mm en désignation métrique. L'armée américaine adopta finalement cette munition, constituée de plomb chemisé, sous le nom de « M193 ».

Jusqu'alors, la munition utilisée pour ses fusils était la 7,62 OTAN, une munition puissante, à la fois encombrante et produisant un recul trop important pour permettre un tir automatique confortable depuis une arme d'épaule. Le bloc soviétique était alors équipé de l'AK-47, arme d'une plus grande puissance et qui correspondait mieux aux exigences réelles du combat. La nouvelle munition développée pour le M16 permettait aux soldats d'emporter plus de cartouches en opérations et de bénéficier d'une arme polyvalente présentant une portée, une précision et une puissance aussi adéquates que celles de l'AK-47. Cette munition devint rapidement le standard de l'OTAN sous la désignation « 5,56 mm OTAN » à partir de 1980.

Évolution

Si la munition a constitué un indéniable succès, la première version du M16 (M16A1) présentait de nombreux défauts, sa relative complexité constituant sans doute son principal handicap. Les premiers exemplaires envoyés au Viêt Nam possédaient un cache-flammes qui dispersait une partie des gaz directement vers le sol, ce qui pouvait soulever un nuage de poussière en tir couché. Celui-ci incommodait le tireur et le rendait plus facilement repérable par l'ennemi.

Un soldat américain de la 101e division aéroportée lors de la guerre du Vietnam en 1966 nettoyant son XM16E1.

Un autre souci rencontré sur le terrain fut lié à la poudre utilisée dans les cartouches. Lors de la mise au point du fusil, les cartouches utilisées comprenaient une poudre de haute qualité laissant très peu de résidus. Les besoins importants en temps de guerre amenèrent les fabricants à employer une poudre de moindre qualité, laissant un résidu qui lubrifiait l'arme quand elle était chaude ; celle-ci avait alors tendance à s'emballer et à chauffer jusqu'à rupture d'une pièce. Lors du refroidissement, le résidu durcissait, bloquant complètement le mécanisme. Cette poudre présentait également une courbe de pression plus aiguë que celle de la version initiale, ce qui diminuait la précision et mettait le mécanisme à rude épreuve. Le phénomène fut d'autant plus sensible que Colt présentait le M16 comme une arme ne nécessitant que peu d'entretien et la livrait sans kit de nettoyage.

Un autre défaut est le fait que les chargeurs en aluminium étaient à l'origine prévus pour n'être utilisés qu'une fois et être ensuite jetés. Ces chargeurs, légers mais fragiles, finissaient par se déformer au bout de quelques utilisations causant des enrayages. L'armée américaine n'a que récemment commencé à remplacer l'aluminium par de l'acier, plus solide.

Entre 1967 et 1970, le M16A1 fut doté d'un canon et d'une culasse chromés pour faciliter l'entretien. Des kits de nettoyages furent distribués, l'arme fut même modifiée pour permettre de ranger le kit dans sa crosse. Le M16 fut également doté de chargeurs de 30 coups, comme l'AK-47.

M16A2 manipulé par un G.I. de la 25e division d'infanterie lors d'un entraînement à balles réelles à Hawaii.

À la fin des années 1970, FN Herstal proposa, pour la mitrailleuse légère FN Minimi, une version améliorée de la munition 5,56 OTAN, nommé SS109 (adoptée sous le nom de M855 dans l'armée américaine), qui est aujourd'hui le standard de l'OTAN. En 1981, Colt présenta un fusil adapté au SS109 et doté d'un canon plus lourd que la première version du M16. La M16A1 était effectivement un fusil d'assaut très léger, comparativement aux autres modèles existants. Avec ses 3,6 kg chargé, il était de 300 grammes plus léger que l'AKM adverse, de 400 grammes plus léger que le Steyr AUG de l'armée autrichienne, et 700 grammes plus léger que le FAMAS français. Le M16A2, qui affiche une masse de 4,47 kg chargé, soit un embonpoint de plus de 800 grammes, montre que cette nouvelle version correspond à un changement doctrinal plus profond que la seule adaptation à un nouveau calibre, favorisant la précision et la portée pratique à la légèreté de l'arme.

L'arme fut adoptée par les Marines en 1983 sous la désignation de « M16A2 », dont le chargeur est devenu le standard STANAG de l'OTAN. L'armée de terre américaine l'adopta à son tour en 1985. FN Herstal obtint le contrat de production des M16 en 1988.

L'US Navy n'étant pas interessée par le système de rafale de trois coups du M16A2, elle commanda une production particulière, conservant le système de rafale libre du M16A1. Ce modèle fut désigné M16A3 et produit exclusivement par l'usine US de la FNMI. Ces fusils connurent une mise à niveau au début des années 2000 en étant mises au standards du M16A4. En 1997, le M16A4 fut également adopté. Le M16A4 est identique au M16A2, à l'exception des organes de visée, dont le profil est réduit et qui sont fixés sur un rail standard permettant de le remplacer par diverses lunettes de visée, comme un viseur ACOG. Le M16A4 perd aussi le garde-main rond du M16A2 au profit d'un garde-main à quatre rail Picatinny fabriqué par Knight Armament Company, afin de permettre l'installation des accessoires populaires de l'infanterie US.

Le M16A2 est désormais une arme dépourvue de ses défauts de jeunesse. Elle reste d'une conception classique et a connu de nombreuses adaptations ; des versions légères et compactes, à canon court et crosse télescopique, dénommée M4 sont notamment employées par les forces spéciales. Il existe également plusieurs versions de précision, munie d'une lunette pour le tir de précision à moyenne portée, les DMR MK12 Mod 0/1/H, et une version dotée d'un lance-grenade M203 ou M230 (fusil standard équipé du lance-grenade).

Plus de huit millions d'exemplaires des diverses versions du M16 ont été produits à ce jour.

Galerie

Utilisateurs (M16A1/A2)

Un groupe de soldats américains du Corps des Marines équipés de M16A2 avec des bouchons de tir à blanc lors d'un entraînement au combat en milieu urbain. Certains d'entre eux sont équipés d'un lance-grenade M203.
Soldats de la Bundeswehr utilisant le M16 lors d'un échange avec les forces américaines.
Soldat malaisien armé d'un M16A1 équipé d'un lance-grenade M203 de 40 mm. (2008)
Marines philippins utilisant des M16A1 avec un garde-main de M16A2 lors d'un exercice militaire (2004).

Cette liste contient les principaux pays utilisateurs du M16 (sauf ceux équipés du Diemaco C7) :

Notes et références

  1. Chris McNab (en), Uniformes et tenues de combat : encyclopédie visuelle, Elcy Éditions, , 448 p. (ISBN 978-2-7532-0584-0), p. 313, 384.

Voir aussi

Bibliographie

  • D. Venner, « Les Armes de combat individuelles », Pensée moderne, 1976
  • E. Bernadini, « Les Fusils d'assaut », Action Guns HS no 5, 1999
  • Modern Warfare, Published by Mark Dartford, Marshall Cavendish (Londres) 1985
  • Afonso, Aniceto et Gomes, Carlos de Matos, Guerra Colonial (2000), (ISBN 972-46-1192-2)
  • Bartocci, Christopher R. Black Rifle II The M16 Into the 21st Century. Cobourg (Ontario), Canada: Collector Grade Publications Incorporated, 2004. (ISBN 0-88935-348-4)
  • Edward Clinton Ezell, The Great Rifle Controversy : Search for the Ultimate Infantry Weapon from World War II Through Vietnam and Beyond, Harrisburg, Halsted Press, , 344 p. (ISBN 978-0-8117-0709-1)
  • David R. Hughes, The History and Development of the M16 Rifle and its Cartridge, Oceanside (Californie), Armory Publications, , 294 p. (ISBN 0-9626096-0-9)
  • Hutton, Robert, The .223, Guns & Ammo Annual Edition, 1971.
  • McNaugher, Thomas L. Marksmanship, Mcnamara and the M16 Rifle: Organisations, Analysis and Weapons Acquisition, https://www.rand.org/pubs/papers/P6306/
  • M16 Rifle Review Panel, « Report of the M16 Rifle Review Panel », Chief of Staff U.S. Army, (lire en ligne)
  • Pikula, Sam (major), The ArmaLite AR-10, 1998
  • Rose, Alexander. American Rifle-A Biography. 2008; Bantam Dell Publishing. (ISBN 978-0-553-80517-8).
  • Stevens, R. Blake et Edward C. Ezell. The Black Rifle M16 Retrospective. Enhanced second printing. Cobourg (Ontario), Canada: Collector Grade Publications Incorporated, 1994. (ISBN 0-88935-115-5)
  • Urdang, Laurence, Editor in Chief. The Random House Dictionary of the English Language. 1969; Random House/New York.
  • Martin J. Dougherty, Armes à feu : encyclopédie visuelle, Elcy éditions, 304 p. (ISBN 9782753205215), p. 152-153.

Articles connexes

Liens externes

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