Madras

Madras (/ma.dʁas/ ou /ma.dʁɑs/[alpha 1],[2]) ou Chennai[alpha 2] (en tamoul : சென்னை, /t͡ɕenːaɪ̯/[alpha 3] ) est la capitale de l'État du Tamil Nadu dans l'Inde du Sud[4]. Madras est la quatrième ville d'Inde par sa superficie.

Chennai

Pour les articles homonymes, voir Madras (homonymie).

Madras
Chennai / சென்னை
Administration
Pays Inde
État ou territoire Tamil Nadu
District Madras, Kanchipuram, Tiruvallur
Maire M. Subramaniam
Index postal 600 ...
Fuseau horaire IST (UTC+05:30)
Indicatif +91 44
Démographie
Gentilé Madrasien, Madrasienne[1]
Population 6 221 782 hab. (2011)
Densité 14 581 hab./km2
Géographie
Coordonnées 13° 05′ 24″ nord, 80° 16′ 12″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 60 m
Superficie 42 670 ha = 426,7 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Inde
Madras
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Madras
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Madras
Géolocalisation sur la carte : Tamil Nadu
Madras
Liens
Site web www.chennai.tn.nic.in

    La ville de Madras compte plus de six millions d'habitants et constitue le centre commercial, culturel et économique majeur de l'Inde du Sud.

    Géographie

    Madras et les villes environnantes.

    Madras se trouve sur la côte de Coromandel, bordant le golfe du Bengale, au nord du Tamil Nadu. Deux fleuves côtiers la traversent le Cooum, dans le centre-ville, et l'Adyar, plus au sud.

    Elle est la sixième ville d'Inde par sa population. Elle comptait 6 221 782 habitants au recensement de 2011 contre 4 216 268 habitants au recensement de 2001, mais la superficie de la ville est passée de 174 km2 à 426,7 km2. La zone métropolitaine s'étend sur 1 189 km2 et compte 8 696 010 habitants, ce qui en fait la quatrième région métropolitaine la plus peuplée d'Inde.

    Elle possède un grand port et l'une des plus longues plages de sable de l'Inde, Marina Beach[5].

    Toponymie

    La ville portait le nom de Madras jusqu'en 1996. Ce nom proviendrait de Madraspattinam, un village de pêcheurs au nord du fort Saint-George[6]. Toutefois, il n'est pas certain que ce nom ait été utilisé avant la colonisation. Des cartographes attribuent également le nom Madras à Mundir-raj[7] et d'autres suggèrent que les Portugais, arrivés par la mer au XVIe siècle, ont nommé le village Madre de Deus (Mère de Dieu). D'autres théories suggèrent encore que le nom proviendrait d'une famille portugaise, les Madeiros, d'un prêtre chrétien[8], d'une école coranique (médersa) ou du mot madhu-ras (miel en hindi).

    Comme de nombreuses villes en Inde, le nom colonial de Madras a été changé ces dernières années. En 1996, la ville est officiellement devenue Chennai, qui est une forme abrégée de Chennapattanam, la ville construite autour du fort Saint-George[9]. Ce nom proviendrait soit du roi télougou Damarla Chennappa Nayakudu (en), père de Damarla Venkatadri Nayakudu, auprès de qui les Britanniques ont acquis la ville en 1639. La première utilisation du nom Chennai daterait du dans un acte de vente de la Compagnie anglaise des Indes orientales[10]. Selon un autre récit, Chennai proviendrait du temple Chenna Kesava Perumal, le mot chenni signifiant visage en tamoul et le temple étant considéré comme le visage de la ville[11].

    Histoire

    Carte de la ville coloniale (1888).

    Thomas, l'un des douze apôtres, est associé à Madras. Selon les chrétiens locaux, il serait venu en Inde pour évangéliser la colonie juive qui y était installée depuis le VIIe siècle avant notre ère. Il serait mort en martyr à Madras en l'an 72, transpercé par une lance[réf. nécessaire], sur un petit mont appelé aujourd'hui le mont Saint-Thomas où un sanctuaire a été édifié et où les chrétiens indiens viennent en pèlerinage. Au-delà de ce « mont Saint-Thomas », la figure de l'apôtre est également présente dans le nom d'une banlieue de Madras, SanthomeMylapore). Édifiée au-dessus de la crypte où reposerait la tombe de l'apôtre, une basilique a été édifiée à la fin du XIXe siècle, la basilique Saint-Thomas, située en bord de mer. En 1986, lors de son voyage apostolique en Inde, le pape Jean-Paul II s'est recueilli près de cette tombe[12].

    Madras est l'un des premiers avant-postes de la British East India Company. La ville est fondée en 1639 lorsque la compagnie choisit Madraspattinam, un petit village de pêche, pour s'y installer. La ville compte alors environ 7 000 habitants[13].

    Le fort Saint-George, construit par les Anglais, est aujourd'hui le siège législatif et administratif officiel de l'État. Le port est un enjeu important de la rivalité franco-anglaise pour la domination de l'Inde au XVIIIe siècle lors de la guerre de Succession d'Autriche et de Sept Ans. En 1746, la place est prise presque sans combat après une brève bataille navale et un débarquement du gouverneur de l'Île-de-France, La Bourdonnais[14]. Dupleix, le gouverneur de Pondichéry, fait raser la ville qui est cependant rendue à l'Angleterre en 1748[15]. En 1758, elle est de nouveau attaquée par les Français, mais résiste au siège des troupes de Lally-Tollendal.

    Après la défaite de la France en 1761 et la destruction de la ville rivale de Pondichéry, George Town s'est développée peu à peu, devenant la ville moderne de Madras et absorbant plusieurs bourgs voisins.

    En 1901, Madras compte environ 540 000 habitants[13]. Dès le début du XXe siècle, Madras est la principale agglomération du Sud de l'Inde[13].

    En 1971, la municipalité centre de Madras compte 2,6 millions d'habitants contre 3,5 millions pour son agglomération[13]. À la même époque, environ un tiers de la population de la ville vit dans un bidonville ou un habitat dégradé[13].

    En 1996, le gouvernement a abandonné le nom de Madras et rebaptisé la ville Chennai. En 2001, la municipalité de Madras compte plus de 4 millions d'habitants, alors que son agglomération en compte 7 millions[13].

    Peuple et culture

    Acteurs de la troupe de théâtre Koothu-P-Pattarai (en) se maquillant.

    La majeure partie des habitants de Madras sont tamouls et leur langue maternelle est le tamoul. Le caractère cosmopolite de la ville a donné un pidgin particulier qu'est le Madras Bashai ou Tamoul de Madras. Un dialecte qui attribue un aspect identitaire et engagé chez une partie des madrasiens[16]. L'anglais est largement parlé, mais est presque exclusivement employé dans les affaires et l'enseignement.

    Outre les Tamouls, les Télougous sont très nombreux, du fait de la proximité géographique de Madras avec l'Andhra Pradesh. Les télougophones bénéficient d'une présence ancienne dans la région et significative dans l'histoire de la ville[17],[18]. D'autres communautés issues d'autres régions du pays forment une part considérable de la population de Madras, telles que les communautés rajasthani, bihari, malayali, gujarati, sindhi, penjabi

    Des populations étrangères résident également dans cette ville, les Sri Lankais forment la communauté étrangère la plus importante.

    Madras est connu comme un des hauts-lieux de la cuisine indienne traditionnelle du Sud. La cuisine des restaurants est habituellement bon marché au regard de la qualité qu'elle offre. Les plats typiques sont les dosas (crêpes), le idli (un gâteau de riz), le sambhar (ragoût fait de lentilles, piments, graines de coriandre et d'autres épices).

    Madras est également un centre culturel important, dont l'École de Madras. La ville est célèbre pour la musique classique, appelée musique carnatique, et la danse classique, appelée Bharata natyam. Des milliers de personnes et de très nombreuses écoles y enseignent la musique et la danse, comme la fameuse Fondation Kalakshetra.

    Les visiteurs affluent à Madras pendant les mois de décembre-janvier, période du festival de musique carnatique, connue sous le nom de « Music Season ».

    Éducation

    • L’université de Madras est, après celle de Calcutta et celle de Bombay, l'une des trois plus anciennes universités d'Inde. Fondée en 1857, elle est organisée sur le modèle de l'université de Londres.
    • Le Loyola College est une institution jésuite d'enseignement supérieur. Fondée en 1925 par des missionnaires jésuites français, l'institution est aujourd'hui affilié à l'université de Madras, tout en bénéficiant d'un grand degré d'autonomie.
    • Le campus des Instituts centraux de technologie, au sud de Madras, abrite notamment l'Institut des sciences mathématiques.

    Économie

    Madras est le siège de nombreuses entreprises, en particulier manufacturières, de construction automobile et d'informatique.

    Madras est un port pétrolier et un centre industriel dans le secteur industriel majeur à l'échelle de l'Inde, notamment les quartiers nord de la ville autour du port d’Ennore[13].

    Le Sud de l'agglomération est lui marqué par des activités tertiaires, que cela soit l'enseignement supérieur, les télécommunications, la médecine, la finance ou encore les sièges sociaux d'entreprises[13].

    Tidel Park.

    En 2015, la ville vote une loi interdisant la construction de panneaux d'affichage publicitaires dans l'espace public[19].

    Transport

    L'accès à Madras peut se faire :

    À l'intérieur de la ville, le réseau de métropolitain comporte deux lignes et une vingtaine de stations.

    Jumelages

    La ville de Madras est jumelée avec les villes suivantes (par ordre chronologique) :

    Administration

    Politique

    La ville est administrée par la Corporation municipale de Madras. Établie en 1688, c'est la plus vieille administration municipale d'Inde, mais aussi des pays du Commonwealth en dehors du Royaume-Uni. Le conseil municipal comprend 155 membres, représentant autant de districts.

    Madras est la capitale de l'État du Tamil Nadu. Le gouvernement et la législature de l'État, ainsi que la Haute Cour de Madras dont la compétence s'étend sur le Tamil Nadu et Pondichéry, sont situés à Madras. Madras est divisée en trois circonscriptions pour la Lok Sabha (Madras Nord, Madras Central, Madras Sud) et 14 pour l'Assemblée législative du Tamil Nadu.

    Lieux d'attractions

    Centres commerciaux, Malls

    Zoos, parcs nationaux…

    Plages

    Parcs d'attractions

    Patrimoine

    Plusieurs églises de l’Église catholique situés dans la ville sont également remarquables :

    Environnement

    Selon les estimations du gouvernement, Madras devrait commencer à manquer d'eau souterraine dès 2020[23]

    Climat

    Madras bénéficie d'un climat tropical de savane correspondant au type Aw de la classification de Koppen. Le climat est chaud et humide une bonne partie de l'année, avec des températures journalières excédant fréquemment 40 °C pendant l'été. La ville connaît, lors de la mousson nord-est de septembre-décembre, l'essentiel de sa période humide.

    Relevé météorologique de Madras. Altitude : 16 m (période 1971-1990).
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 20,4 21,6 23,5 26,2 27,7 27,4 26 25,6 25,3 24,4 22,7 21,5 24,4
    Température moyenne (°C) 24,6 26,2 28,4 30,9 32,9 32,4 30,7 30,1 29,7 28,2 26,1 25 28,8
    Température maximale moyenne (°C) 28,8 30,7 33,2 35,6 38 37,4 35,3 34,5 34 31,9 29,5 28,4 33,1
    Précipitations (mm) 27 34 4 12 39 71 121 138 161 373 409 152 1 541
    Nombre de jours avec précipitations 1,9 1,3 0,4 1,3 2 7,6 9,8 10,9 10 12,1 11,8 6,9
    Source : Le climat à Chennai (en °C et mm, moyennes mensuelles) Hong-Kong Observatory

    Le cyclone Vardah a fait au moins dix morts à Madras dans la nuit du 12 au 13 décembre 2016.

    Sports

    Match d'IPL entre Chennai Super Kings et Kolkata Knight Riders.

    Le cricket est le sport le plus populaire de Madras. Le stade de cricket M. A. Chidambaram Stadium, situé a Chepauk, est l'un des stades de cricket les plus vieux d'Inde. Le stade a été rénové pour accueillir la coupe du monde de cricket de 2011. Le stade Chemplast Cricket Ground (en) appartenant à l'Institut indien de technologie de Madras est un autre stade très important. La ville possède aussi l'équipe de cricket Chennai Super Kings de l'Indian Premier League et Chennai Superstars de l'Indian Cricket League.

    Madras possède une équipe de hockey, les Chennai Veerans (en) de Premier Hockey League (en). Un tournoi de tennis, l'Tournoi de tennis de Chennai, s'y déroule.

    Open de Chennai dans le stade Sports Development Authority of Tamil Nadu Tennis Stadium à Nungambakkam (en).

    Madras est aussi la ville natale de plusieurs grands joueurs d'échecs indiens : les grands maîtres Ramachandran Ramesh (qui a ouvert une école d'échecs à Madras) et Krishnan Sasikiran[24] et Viswanathan Anand, plusieurs fois champion du monde d'échecs (2000, 2007, 2008, 2010 et 2012)[25]. ChessBase écrit en 2008 qu'il est courant de trouver dans l'équipe nationale indienne d'échecs plusieurs joueurs natifs de Madras[24].

    Le Championnat du monde d'échecs 2013 s'est tenu à Madras du 6 au 26 novembre ; c'est là qu'Anand a perdu son titre face au norvégien Magnus Carlsen[25]. La ville avait déjà postulé pour l'organisation de la précédente édition en 2012 où Viswanathan Anand affrontait Boris Guelfand mais c'est la candidature de Moscou qui avait été retenue, la Fédération internationale des échecs promettant alors à Madras l'organisation du match 2013 en cas de victoire d'Anand[25]. Pour l'édition 2013, Madras était pourtant en concurrence avec Paris, offrant 2,55 millions d'euros pour cette organisation contre 3,45 millions pour la capitale française mais la FIDE a préféré tenir l'engagement qui avait été pris sur décision de son seul président, Kirsan Ilioumjinov[25].

    Personnalités liées à la ville

    Galerie

    Notes et références

    Notes

    (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Chennai » (voir la liste des auteurs).
    1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
    2. La ville a été renommée Chennai en [3]. En France, Madras reste cependant le nom recommandé pour l'usage officiel par la Commission générale de terminologie et de néologie (Journal officiel).
    3. Prononciation en tamoul retranscrite selon la norme API.

    Références

    1. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/no_106_janv-mars_2009_cle446315.pdf
    2. Définitions lexicographiques et étymologiques de « madras » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
    3. Madras sur le site de l'Encyclopædia Universalis.
    4. (en) B.M. Sullivan, The A to Z of Hinduism, Vision Books (ISBN 978-81-7094-521-5 et 81-7094-521-6).
    5. (en) « Eight Exceptional Indian Beaches », sur www.forbes.com, (consulté le )
    6. (en) The Geography of India : Sacred and Historic Places, Britannica Educational Publishing, , 352 p. (ISBN 978-1-61530-202-4, lire en ligne)
    7. F. H. Scott, Routes in the peninsula of India, Pharoah and Co., Athenaeum Press (1853), p. iv. Google Books.
    8. (en) Sudhangan, « Down memory lane: Triplicane revisited », Sify, (consulté le )
    9. (en) Paul Wagret, Nagel's encyclopedia-guide, Genève, Nagel Publishers, (ISBN 978-2-8263-0023-6, OCLC 4202160), p. 556
    10. (en) « District Profile – Chennai », District Administration, Chennai (consulté le )
    11. (en) Srinivasan T. A., « Face behind the name », The Hindu, (lire en ligne, consulté le )
    12. https://w2.vatican.va/content/john-paul-ii/en/speeches/1986/february/documents/hf_jp-ii_spe_19860205_monte-s-tommaso.html
    13. Marius-Gnanou Kamala, « Nouvelles activités économiques et dynamique métropolitaine : le cas de la périphérie Sud de Chennai », Annales de géographie 1/2010 (no 671-672) , p. 28-51.
    14. André Zysberg, La Monarchie des Lumières, Nouvelle histoire de la France moderne, éditions du Seuil, Point Histoire, 2002, p. 233.
    15. Sur la prise Madras on peut consulter le plan en couleur dressé en 1750 sur le site des archives de l'outre-mer avec possibilité de zoom sur les détails des quartiers détruits par Dupleix.
    16. (en-GB) Bhavani Prabhakar, « What connects 'Naina' and 'KD'? The unique Madras Bashai », sur Citizen Matters, Chennai, (consulté le )
    17. (en) K. Venkateswarlu, Colonialism, Orientalism and the Dravidian Languages, Taylor & Francis, (ISBN 978-1-000-36577-1, lire en ligne)
    18. (en) Dr Ashok Kumar, Terrorism, Naxalism & Insurgency in India, K.K. Publications, (lire en ligne)
    19. Can cities kick ads? Inside the global movement to ban urban billboards, article d'Arwa Mahdawi dans The Guardian le 12 août 2015. Page consultée le 29 mai 2019.
    20. (en) Gabriel Chow, « St. Thomas Cathedral Basilica » Cathédrale-basilique Saint-Thomas »], sur gcatholic.org (consulté le ).
    21. (en) Gabriel Chow, « St. Thomas Mount National Shrine » Sanctuaire national du mont Saint-Thomas »], sur gcatholic.org (consulté le ).
    22. (en) Gabriel Chow, « St. Mary of the Angels Co-Cathedral » Cocathédrale Sainte-Marie-des-Anges »], sur gcatholic.org (consulté le ).
    23. (en-GB) Sam Relph, « Indian villages lie empty as drought forces thousands to flee », The Guardian, (lire en ligne)
    24. (en) Praful Zavery, « Ramesh is the Commonwealth Chess Champion », ChessBase, (lire en ligne).
    25. « Chennai capitale mondiale des échecs ? », Europe Échecs, no 634, , p. 32-33.

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

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