Magdeleine Brard
Magdeleine Brard ( à Pontivy - ), également connue sous le nom de Magda Brard, est une pianiste classique française. Dans les années 1930, elle est liée à Benito Mussolini et, sous son patronage, dirige une école de musique à Turin.
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(à 94 ans) Nice |
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Jeunesse
Magda Marie Anna Brard naît à Pontivy, fille d'Alfred Brard, homme d'affaires et homme politique. Son frère Roger Brard (1907-1977) devient amiral de la marine et président de la Société Mathématique de France[1]. Elle étudie au Conservatoire de Paris, dont elle remporte le premier prix, sous la direction d'Alfred Cortot[2]. Élève également de Gabriel Fauré qui la recommande ardemment à son maître Saint-Saëns en 1917 pour la voir jouer chez Chevillard son 2e concerto pour piano. Elle interprète un concert à deux pianos à New York au Carnegie Hall avec Rachmaninov en 1920.
Carrière musicale
Elle fait une tournée aux États-Unis en 1919[3] parrainée par la Direction Générale des Beaux-Arts du Ministère de l'Instruction publique[4],[5]. Elle est la plus jeune soliste à avoir joué au Metropolitan Opera lorsqu'elle s'y produit, à l'âge de 15 ans[6].
Au printemps 1922, elle donne vingt concerts en France[7] et retourne aux États-Unis pour d'autres représentations à l'automne[8]. Au cours de son séjour de 1922, elle se porte volontaire comme sujet d'étude à la Cleveland School of Character Diagnosis, une clinique s'intéressant aux personnalités des personnes hautement performantes[9]. Au cours des années 1920, elle fait des enregistrements de rouleaux de piano d'œuvres de Liszt, Chopin[10], Schumann, Scriabine, Chabrier[11], Arensky[12], Massenet[13], Fauré[14], et Saint-Saëns ; elle joue notamment au Hippodrome State Theatre (en) de Gainsville, Floride en 1925[15].
Elle joue pour Benito Mussolini à la villa Torlonia en 1926, alors qu'elle était enceinte de son premier enfant. L'année suivante, ils sont amants ; il exige qu'elle renonce à d'autres concerts et interdit à la presse italienne de couvrir tous les événements où elle se produit. Il y a des rumeurs selon lesquelles elle est une espionne française, ce qui la menace dans la confiance de Mussolini[16].
En 1933, elle ouvre une école de musique à Turin, l’Accademia della musica dont elle est directrice de 1933 à 1943. Elle est arrêtée en 1945, mais libérée après l'intervention de diplomates français. Elle retourne à Paris après la guerre[16],[17]. Elle enseigne l'italien dans une école privée plus tard dans sa vie et donne des cours de piano à Nice[18].
Vie privée
Magdeleine Brard se marie pour la première fois en 1920 avec Edmondo Michele Borgo, riche homme d'affaires italien pour se séparer en 1936. Elle a trois enfants : Reginaldo (né en 1926), fils d'Edmondo Borgo ; Vanna (née en 1932), qui serait la fille biologique de Benito Mussolini[19],[20]; et Micaela (née en 1943), la fille de l'homme d'affaires suisse Enrico Wild, que Brard épouse en 1945. Wild meurt en 1955. Magdeleine Brard meurt en 1998, à l'âge de 95 ans[16],[18].
Références
- « Roger E. Brard », NAE Website (consulté le )
- (en) « French Press Acclaims Magdeleine Brard », Musical Courier, vol. 85, , p. 24 (lire en ligne).
- « Magdeleine Brard has Many Orchestral Dates », Musical Courier, vol. 79, , p. 27 (lire en ligne).
- (en) Jessica C. E. Gienow-Hecht, Sound Diplomacy : Music and Emotions in Transatlantic Relations, 1850-1920, University of Chicago Press, , 205-206 p. (ISBN 978-0-226-29217-5, lire en ligne), p. 205.
- « Lovers of Music Have Feast Day », The Morning News, , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
- (en) « FIFTEEN-YEAR-OLD GIRL A PIANO PRODIGY. - Camperdown Chronicle (Vic. : 1877 - 1954) - 2 Aug 1919 », Trove (consulté le )
- « Brard Charms Orleans, France », Musical Courier, vol. 85, , p. 46 (lire en ligne).
- « Brard Opens Tour in Oberlin », Musical Courier, vol. 85, , p. 33 (lire en ligne).
- « Mlle. Brard, Noted Pianist, Analyzed », Musical Courier, vol. 85, , p. 14 (lire en ligne).
- « Magdeleine Brard », Pianocorder Library (consulté le )
- (en) Lesley A. Wright, Perspectives on the Performance of French Piano Music, Routledge, , 129 p. (ISBN 978-1-317-08164-7, lire en ligne), p. 129.
- Arensky, « Valse op. 36, no. 7, E-flat major / », Stanford Libraries (consulté le )
- Massenet, « Elegie : concert transcription / », Stanford Libaries (consulté le )
- Fauré, « First nocturne in E-flat minor, op. 33, no. 1 / », Stanford Libraries (consulté le )
- « Next Week in Vaudeville », Women's Wear Daily, , p. 25
- (en) R. J. B. Bosworth, Claretta : Mussolini's Last Lover, Yale University Press, , 73-77 p. (ISBN 978-0-300-22626-3, lire en ligne), p. 73.
- « Bar Censures Togliatti », The New York Times, , p. 7.
- (it) Mimmo Franzinelli, Il duce e le donne, Edizioni Mondadori, , 288 p. (ISBN 978-88-520-4230-0, lire en ligne), p. 168.
- (en) Margherita Sarfatti, My Fault : Mussolini As I Knew Him, Enigma Books, , 245 p. (ISBN 978-1-936274-39-0, lire en ligne), p. 245
- (it) « Mussolini : una figlia segreta dalla pianista Magda Brad (2) », ADNKronos, (consulté le ).
Liens externes
- Ressource relative à la musique :
- (en) AllMusic
- Roberto Festorazzi, La pianista del Duce: Vita, passioni e misteri di Magda Brard, l'artista francese che stregò Benito Mussolini (Simonelli Editore 2016). (ISBN 9788893200394) (une biographie de Brard en italien)
- Les Archives Gaumont-Pathé ont un bref film muet de Magdeleine Brard de 1917 .
- Photographie autographiée de Magdeleine Brard de 1924, dans la collection d'autographes et de photographies de musiciens de la bibliothèque du Conservatoire d'Oberlin.
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