Maison de Hénin-Liétard

La Maison de Hénin-Liétard est une ancienne famille de la noblesse française, qui doit son nom à la ville de Hénin-Liétard, aujourd'hui Hénin-Beaumont, dont ils furent seigneurs. Sa filiation prouvée remonte à 1259 et elle meurt en 1934[2].

Ne doit pas être confondu avec Maison de Haynin ou Famille de Hennin de Boussu Walcourt.

Pour les articles homonymes, voir Henin.

Maison de Hénin-Liétard

Armes

Blasonnement De gueules, à la bande d'or[1].
Devise « Seul contre tous. »
Lignées - Probablement issue de la Maison de Lorraine
Période XIIe siècle-XXe siècle
Pays ou province d’origine Alsace Artois
Allégeance  Duché de Lorraine
Saint-Empire
Royaume de France
 Armée des princes
Empire français
 Empire français (Cent-Jours)
 Royaume de France
 Royaume uni des Pays-Bas
Fiefs tenus Hénin-Beaumont, Sebourg, Angres, Cuvillers, Fosseux, Boussu, Principauté de Chimay
Demeures Château de Chimay
Charges Chambellan impérial
Chambellan de Napoléon Ier
Pair des Cent-Jours
Fonctions militaires Maréchal de camp, Colonel à l'armée de Condé
Fonctions ecclésiastiques Capitaine général des escadres de la religion
Récompenses civiles Ordre de la Toison d'or
Légion d'honneur
Récompenses militaires Ordre royal et militaire de Saint-Louis

Histoire

Origine de la Maison de Hénin-Liétard

Hénin-Liétard, petit bourg de France en Artois, avec titre de comté, à deux lieues de Lens et trois de Douai, a donné son nom à une famille que les historiens et les généalogistes s'accordent à faire descendre de Simon Ier de Lorraine, deuxième fils de Thierry d'Alsace, duc de Lorraine, et de Gertrude, comtesse de Flandre. C'est le sentiment émis par Pierre le Boucq dans l'histoire de la vicomté de Sebourg[réf. nécessaire], par Carpentier dans celle du Cambrésis[réf. nécessaire], et rapporté par Charles d'Hozier (1640-1732), juge d'armes de France[réf. nécessaire] et dans les preuves de Jacques-Antoine de Hénin-Liétard, marquis de Saint-Fal et d'Élincourt, en Champagne, pour être reçu page du roi en 1683[réf. nécessaire].

Premiers degrés et branches de la Maison de Hénin-Liétard

  • Simon d'Alsace, chevalier, second fils de Thierry, mentionné ci-dessus, épousa Marguerite, dame et comtesse de Hénin-Liétard, d'où :
  • Baudouin I d'Alsace, son fils, chevalier, sire de Henin-Liétard, vicomte de Sebourg, vicomte d'Angres quitta le nom d'Alsace pour prendre celui de Hénin-Liétard, d'où :
  • Baudoin II de Hénin-Liétard, son fils, chevalier, vicomte de Sebourg, Boussu. épousa Mahaut de Boussu, d'où :
  • Baudoin III de Hénin-Liétard, son fils, chevalier, vicomte de Sebourg, Boussu, épousa en 1295 Beatrix de Luxembourg, d'où :
  • Jean de Hénin-Liétard, son fils, chevalier, pair du Cambrésis, seigneur de Cuvilliers, Boussu, épousa Marie de Blangies, d'où :
  • Wattier de Hénin-Liétard, son fils, chevalier, pair du Cambrésis, seigneur de Cuvilliers, Boussu, décédé en 1319, ép. Jeanne du Mouy de Vermandois, d'où :
  • Baudoin IV de Hénin-Liétard, son fils, chevalier, pair du Cambrésis, seigneur de Cuvilliers, marié en 1394 à Marguerite de Montigny, d'où :
  1. Baudoin V de Hénin-Liétard, chevalier, pair du Cambrésis, marié à Elisabeth de Beauvoir, auteur de la branche aînée des seigneurs de Fosseux[3].
  2. Jean de Hénin-Liétard , seigneur d'Eppe, châtelain de Beaumont en 1397, auteur de la branche des seigneurs de Cuvilliers[3].
  3. Wattier de Hénin-Liétard, né en 1361, mort en 1422, chevalier, marié à Sibille de Berghes, auteur de la branche cadette des seigneurs de Boussu[3].

Branche des seigneurs de Boussu et princes de Chimay

Alliance de Philippe Louis d'Hénin-Liétard d'Alsace et de Anne Louise Verreycken d'Impden.
Mausolée de Jean de Henin-Liétard, comte de Boussu, et d'Anne de Bourgogne son épouse (Boussu, XVIe siècle).

De Wattier de Hennin-Liétard (1361-1422) est issue la branche des comtes de Boussu, princes de Chimay et grands d'Espagne de première classe, alliée aux Riquet de Caraman.

Cette branche s'éteignit au début du XIXe siècle avec deux frères :

  • Charles-Joseph-Alexandre-Marcelin d'Alsace de Henin-Liétard, prince de Hénin (surnommé « le prince des nains » ou « le nain des princes » à cause de sa petite taille), capitaine des gardes de Monsieur, comte d'Artois, qui périt sur l'échafaud révolutionnaire le , laissant pour légataire universel son cousin le marquis d'Alsace, issu de la branche des seigneurs de Cuvilliers et de Fosseux ;
  • Philippe-Gabriel-Maurice d'Alsace de Henin-Liétard, prince de Chimay, mort en 1804.

Les princes de Chimay et de Hénin avaient une sœur, Marie Anne Gabrielle Josèphe Xavier de Hénin-Liétard ( - Lunéville 6 messidor an VIII : - Hôtel de Caraman, no 100, rue Saint-Dominique, Paris), femme de Victor Maurice, marquis Riquet de Caraman, dont elle eut plusieurs enfants institués héritiers par leur oncle maternel en 1804. Joseph de Caraman, l'aîné, eut en partage la terre de Chimay et obtint du roi des Pays-Bas d'être incorporé à la noblesse de ce royaume avec le titre de prince de Chimay le .

Branche des seigneurs de Cuvilliers et de Fosseux

La branche issue de Baudouin V, seigneur de Cuvilliers et de Fosseux[3] s'est éteinte en 1934 avec Thierry 3e prince de Henin (en France), né le à Wassenaer (Pays-Bas), sans postérité de son mariage le avec Madeleine de Ganay[2]. Elle fut illustrée par :

  • Jean-François-Joseph d'Alsace de Hénin-Liétard (né le à Dion-le-Val dans le Brabant et mort le à Nancy en Lorraine), qui fut un chambellan de l'empereur Joseph II ;
  • Pierre-Simon d'Alsace de Hénin-Liétard (1772-1825), fils du précédent, fut colonel à l'armée de Condé avant de se ralliers à Napoléon Ier qui le nomma comte d'Alsace et de l'Empire et en fit son chambellan ;
  • Charles-Louis-Albert d'Alsace de Hénin-Liétard (1805-1860), marquis d'Alsace, fils du précédent, releva en 1814 le titre de prince de Hénin ; Charles X, le , rendit une ordonnance par laquelle il l'autorisait à porter le titre de prince de Hénin, et à le transmettre à ses descendants, tel qu'il avait été concédé par l'empereur du Saint Empire à la maison d'Alsace le . Cette ordonnance ne fut pas suivie des lettres patentes nécessaires.

Nom de la Maison de Hénin-Liétard

Plusieurs branches de cette famille ont tenté de reprendre dès le XVIIe siècle le patronyme « d'Alsace ». Cela ne leur a cependant jamais été accordé, car une filiation les reliant aux anciens comtes souverains d'Alsace n'a jamais été prouvée, ni même reconnue par les différents maîtres d'armes dont les d'Hozier. Les membres de la maison de Hénin-Liétard n'ont jamais pu produire de documents prouvant leur droit à porter le nom « d'Alsace ». Thomas Philippe, archevêque de Malines était surnommé le cardinal d'Alsace.

Titres

Branche aînée :

  • Comte d'Empire (1810)
  • Baron d'Empire (1813)
  • Pair héréditaire (1815 et 1816)
  • prince héréditaire de Henin (1828) (ordonnance non suivie de lettres patentes)

Branche cadette :

Armoiries

Image Armoiries

Armes : De gueules, à la bande d'or.[1].

Manteau : de gueules, doublé d'hermine, sommé de la couronne de prince du Saint-Empire et entouré du collier de l'ordre de la Toison d'or.

Support : deux griffons colletés d'un collier de perles auquel est suspendue une croix de Lorraine.

Armes de Pierre-Simon d'Alsace de Hénin-Liétard, comte d'Alsace et de l'Empire.

De gueules à la bande d'or, au franc-quartier des comtes officiers de la maison de l'empereur

Armes du cardinal d'Alsace, archeveque de Malines.
Armes de Françoise d'Alsace-Boussu, qui fut la 36e abbesse de l'abbaye de la Cambre.

Devise

  • Seul contre tous
  • On trouve, pour les seigneurs de Boussu : Je y seray Bossut

Membres notables de la famille

Galerie de portraits

Châteaux, seigneuries, terres

Châteaux

Le château de Blaugies, situé actuellement dans la commune de Dour, fut construit en 1720 par la famille de Hennin-Liétard (sic) dont témoigne le blason des comtes de Boussu qui surmonte le porche.[8]

Terres

Chapelle funéraire des seigneurs de Boussu

La chapelle funéraire des seigneurs de Boussu jouxtant l'église Saint-Géry de Boussu-Centre dont les premières pierres furent posées au XIIe siècle et qui fut remaniée au début du XVIe siècle. Celle-ci renferme une crypte et divers mausolées de style Renaissance constituant un des plus beaux ensemble de ce style en Belgique. On remarquera particulièrement le mausolée de Jean de Hennin-Liétard, premier comte de Boussu et le gisant maniériste en albâtre attribués au grand sculpteur montois Jacques Du Brœucq (1505?-1584) ainsi que le transi en pierre de Baumberger représentant un cadavre décharné rongé par les vers, appelé dans la région « l'homme à moulons », ou encore les différents bas-reliefs d'École tournaisienne.

Pierres tombales de Dion-le-Val

Arthur Cosyn a publié ses photos des pierres tombales de François et de Théodore « d'Alsace-Hennin-Liétard » (sic)[9] et écrit ceci dans la Revue du Touring Club de Belgique : « La seigneurie, après avoir appartenu aux sires du village (famille de Philippe, de Marie et d'Adrien de Dion) passa au XVIIe siècle aux d'Alsace-Hennin-Liétard, qui la vendirent aux t'Serclaes ».

Annexes

Bibliographie

  • André Borel d'Hauterive, Annuaire de la pairie et de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe et de la diplomatie, vol. 4, Bureau de la Publ., (lire en ligne)
  • François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de la France, l'explication de leurs armes et l'état des grandes terres du royaume ... : On a joint à ce dictionnaire le tableau généalogique et historique des maisons souveraines de l'Europe et une notice des familles étrangères, les plus anciennes, les plus nobles et les plus illustrés, vol. 1, Schlesinger frères, (lire en ligne)
  • Louis de La Roque, Catalogue des chevaliers de Malte appelés successivement chevaliers de l'ordre militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, 1099-1890, Alp. Desaide, Paris, 1891
  • de Saint-Allais, L'ordre de Malte, ses grands maîtres et ses chevaliers, Delaunay, Paris, 1839

Notes et références

  1. André Borel d'Hauterive, Annuaire de la pairie et de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe et de la diplomatie, vol. 4, Bureau de la Publ., (lire en ligne)
  2. E de Séréville & F de Saint-Simon Dictionnaire de la noblesse Française, 1975, page 529.
  3. Henri Jougla de Morenas Grand Armorial de France, volume 1, page 164.
  4. P. de Montjouvent, Les Riquet de Caraman
  5. de La Roque, col.6
  6. de Saint-Allais, p.245
  7. François Alexandre Aubert de la Chenaye-Desbois Dictionnaire de la noblesse, tome I, 3e édition 1863, page 384.
  8. Femmes & Patrimoine, 33ème édition des journées européennes du patrimoine de Wallonie, page 52 septembre 2021.
  9. Arthur Cosyn, Le Brabant inconnu, Imprimerie scientifique, Charles Bulens, Editeur, Bruxelles, 1911, pp. 257 et 258.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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