Maison de Guise

La maison de Guise (prononcé [ɡɥiz] Güise) était une famille illustre de la noblesse française. Branche cadette de la maison de Lorraine, elle marqua l'histoire de France pendant les guerres de religion.

Maison de Guise

Armes

Blasonnement Coupé et parti en 3, au premier fascé de gueules et d'argent, au second d'azur semé de lys d'or et au lambel de gueules, au troisième d'argent à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du même, au quatrième d'or aux quatre pals de gueules au cinquième parti d'azur semé de lys d'or et à la bordure de gueules, au sixième d'azur au lion contourné d'or, armé, lampassé et couronné de gueules, au septième d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules, au huitième d'azur semé de croisettes d'or et aux deux bar d'or. Sur le tout d'or à la bande de gueules chargé de trois alérions d'argent (qui est de Vaudémont) le tout brisé d'un lambel de gueules.
Branches ducs de Mayenne
ducs d'Aumale
ducs d'Elbeuf
princes de Lambesc
Période XVIe siècle-XIXe siècle
Pays ou province d’origine  Duché de Lorraine
Allégeance Royaume de France

La maison de Guise est à l'origine de la principauté de Joinville et a donné naissance à plusieurs rameaux dont celui des ducs d'Aumale et des ducs d'Elbeuf.

Prononciation

Comme pour le nom de la ville homonyme, la lettre "u" doit être prononcée[réf. nécessaire] : Güise, ou [ɡɥiz] en alphabet phonétique.

Histoire

Le triomphe de l'eucharistie et la foi sur l’hérésie, Antoinette de Bourbon, feu son mari Claude de Guise (3e personnage masculin), et au moins deux de ses enfants, émail de Léonard Limosin, Frick collection.

La Maison de Guise est fondée par Claude de Lorraine, second fils du duc René II de Lorraine qui lui lègue toutes les possessions "françaises" de la Maison de Lorraine, dont Guise, située en Picardie. Claude de Lorraine-Guise est naturalisé français et créé duc et pair par le roi François Ier, il est le premier duc de Guise.

Sa fille Marie de Lorraine-Guise épouse le roi Jacques V d'Écosse, et fut régente d'Écosse durant la minorité de leur fille Marie Stuart.

Issue d'une Maison souveraine étrangère, la Maison de Lorraine, la Maison de Guise conserve jusqu'à son extinction, un statut particulier à la cour de France, intermédiaire entre celui des princes du sang et celui des ducs et pairs. Certaines de ses alliances sont prises dans d'autres dynasties souveraines étrangères, sa position à la cour oscille, selon l'époque, entre une très grande proximité avec le roi de France et une hostilité marquée à son égard, amenant l'exil ou l'emprisonnement.

L'influence des Guise grandit à l'avènement du roi Henri II, en 1547. Proche du roi depuis l'enfance, François de Lorraine-Guise use de ses faveurs et en fait bénéficier toute sa famille. Le prestigieux archevêché de Reims, associé à un titre de prince du Saint-Empire et un titre de duc et pair de France, se transmet d'oncle à neveu, tout comme la pourpre cardinalice. Cette possession empêchera Henri IV de France, une fois qu'il aura abjuré, de se faire sacrer dans la cathédrale de Reims, et il dut se contenter de celle de Chartres.

À l'avènement du roi François II, les Guise tirent parti de leur parenté avec Marie Stuart, épouse du roi, pour accroître leur influence.

Devant la faiblesse du pouvoir du dernier roi Valois, Henri III, et parce que quelques princes de sang avaient embrassé la religion protestante, la maison de Guise parut en championne de la cause catholique et romaine. Elle s'implique dans les guerres de religion, prenant la tête du parti catholique et de la Sainte Ligue.

Leurs ambitions frôlent la démesure, tant et si bien que le roi Henri III de France donne l'ordre de faire exécuter sommairement Henri Ier dit le Balafré de Lorraine-Guise ainsi que son frère Louis de Lorraine-Guise, cardinal-archevêque de Reims, respectivement l'avant-veille et la veille de la Nativité 1588.

Cet attentat, l'assassinat du duc de Guise, provoque le soulèvement d'une partie du peuple contre Henri III, qui meurt à son tour, quelques mois plus tard, sous les coups meurtriers du moine Jacques Clément.

La famille de Guise doit faire amende honorable après l'entrée d'Henri IV dans Paris, mais conserve assez de prestige pour rester dans le premier cercle de la cour.

Le septième et dernier duc de Guise de la Maison de Lorraine meurt enfant et sans descendance en 1675, laissant pour héritière sa tante célibataire Marie de Lorraine-Guise, dite Mademoiselle de Guise. Celle-ci meurt en 1688, cent ans après l'assassinat de son ancêtre.

Sa cousine, la princesse de Condé recueille le duché de Guise dans sa succession et le transmet aux Bourbon-Condé, qui le conservent jusqu'à la Révolution.[1]

Les Lorraine Guise se sont également transmis la principauté de Joinville, en Champagne, où se trouvait leur sépulture de famille, dans la collégiale Saint-Laurent de Joinville, disparue à la Révolution.

La Maison de Lorraine-Guise compte plusieurs rameaux cadets, ceux des ducs de Mayenne, des ducs d'Aumale, des ducs d'Elbeuf et princes de Lambesc, éteint le dernier en 1825.

Généalogie

Annexes

Liens internes

Bibliographie

  • Yvonne Bellenger (dir.), Le mécénat et l'influence des Guises : actes du colloque organisé par le Centre de recherche sur la littérature de la Renaissance de l'Université de Reims et tenu à Joinville du au (et à Reims pour la journée du ), Paris, Honoré Champion, coll. « Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance » (no 9), , 755 p. (ISBN 2-85203-689-4).
  • (en) Stuart Carroll, Martyrs and Murderers : The Guise Family and the Making of Europe, Oxford, Oxford University Press, , XIV-345 p. (ISBN 978-0-19-922907-9, présentation en ligne).
  • Catherine Cessac, Marc-Antoine Charpentier (1643 1704) compositeur et chanteur chez Mademoiselle de Guise, Paris, Fayard, 2004, chapitre IV, page 117.
  • Jean-Marie Constant, Les Guise, Paris, Hachette, , 266 p. (ISBN 2-01-008933-2).
  • Jean-Marie Constant, « La maison de Guise entre mythe et réalité », dans Olivier Christin et Francine Roze (dir.), Un nouveau monde : naissance de la Lorraine moderne, Paris / Nancy, Somogy Éditions d'art / Musée lorrain, , 399 p. (ISBN 978-2-7572-0673-7, présentation en ligne), p. 44-57.
  • Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l'époque moderne (1519-1790), 1996, Paris, Maisonneuve & Larose, 1218 p., (ISBN 2-7068-1219-2) p. 631-642.
  • Marjorie Meiss-Even (préf. Daniel Roche), Les Guise et leur paraître, Tours / Rennes, Presses universitaires François-Rabelais de Tours / Presses universitaires de Rennes, coll. « Renaissance », , 346 p. (ISBN 978-2-86906-308-2 et 978-2-7535-3258-8, lire en ligne).
  • (en) Jessica Munns (dir.), Penny Richards (dir.) et Jonathan Spangler (dir.), Aspiration, Representation and Memory : The Guise in Europe, 1506–1688, Farnham, Ashgate Publishing, , XI-201 p. (ISBN 978-14-7241934-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • Georges Poull (préf. Hubert Collin), La maison ducale de Lorraine devenue la maison impériale et royale d'Autriche, de Hongrie et de Bohême, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, , 592 p. (ISBN 2-86480-517-0), p. 415-472.
  • (en) Jonathan Spangler, The Society of Princes : The Lorraine-Guise and the Conservation of Power and Wealth in Seventeenth-Century France, Farnham, Ashgate Publishing, , X-343 p. (ISBN 978-0-7546-5860-3).

Références

  1. Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l'époque moderne : 1519-1790, Paris, Maisonneuve & Larose, , 1218 p. (ISBN 2-7068-1219-2), p. 631-642 et 548-554


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