Maison royale de Saint-Louis
La Maison royale de Saint-Louis est un pensionnat pour jeunes filles créé en 1686 à Saint-Cyr, actuelle commune de Saint-Cyr-l'École (Yvelines), par le roi Louis XIV à la demande de Madame de Maintenon qui souhaitait la création d'une école destinée aux jeunes filles de la noblesse pauvre. Cet établissement, bien qu'il perdît sa place de premier rang à la suite de la disparition de Louis XIV puis de sa fondatrice, marqua une évolution certaine de l'éducation des jeunes filles sous l'Ancien régime.
Fondation |
1686 par Madame de Maintenon |
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Type | Maison d'éducation |
Particularités |
École spéciale militaire Lycée militaire de Saint-Cyr |
Directeur | Madame de Brinon |
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Ville | Saint-Cyr-l'École |
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Pays | France |
L'établissement fut maintenu pendant les premières années de la Révolution française, mais ferma définitivement ses portes en mars 1793. Napoléon Ier s'inspira de la Maison royale de Saint-Louis pour créer la Maison des demoiselles de la Légion d'honneur, qui existe encore aujourd'hui sous le nom de Maison d'éducation de la Légion d'honneur.
L'origine de la Maison royale de Saint-Louis
Les vœux de Madame de Maintenon
L'origine de la Maison royale de Saint-Louis est fortement liée à la jeunesse de Madame de Maintenon. Issue elle-même d'une famille noble, mais ruinée, elle ne connut dans sa jeunesse qu'une instruction limitée, celle dispensée par les couvents qui assuraient l'instruction des jeunes filles nobles[1]. On n'y enseignait qu'un minimum de connaissances en français, latin, calcul et travaux ménagers, l'accent était mis principalement sur la religion et la liturgie, et on n'y donnait aucune ouverture sur le monde réel.
Elle fréquenta par la suite les milieux intellectuels grâce à son premier mari Scarron, puis devint gouvernante des enfants de Louis XIV et de Madame de Montespan, ce qui lui donna une expérience et une vocation d'éducatrice[1]. Une fois aux côtés du roi Louis XIV, Madame de Maintenon eut à cœur d'améliorer l'instruction des jeunes filles de la noblesse pauvre, de plus en plus nombreuses dans le pays, car beaucoup de gentilshommes de province se faisaient tuer lors des guerres ou se ruinaient au service de l'État.
La fondation de la Maison royale de Saint-Louis
En 1680, Madame de Maintenon remarqua deux religieuses, l'ancienne ursuline Madame de Brinon et sa parente Madame de Saint-Pierre, qui tenaient une petite école destinée aux jeunes filles pauvres afin de les placer comme domestiques.
Elle les établit à Rueil en 1681, dans une maison qu'elle avait louée et aménagée[2], où elle ajouta vingt filles de la noblesse pauvre aux élèves issues du peuple, qui recevaient une instruction différente. Le , l'école des filles de la noblesse pauvre fut déplacée à Noisy-le-Roi, avec l'aide du roi qui offrit le château de Noisy qu'il venait d'acquérir et d'aménager, pour accueillir plus de 180 pensionnaires[2],[3].
Le , en Grand Conseil, Louis XIV décréta la fondation « d'une maison et communauté où un nombre considérable de jeunes filles, issues de familles nobles et particulièrement des pères morts dans le service (…) soient entretenues gratuitement (…) et reçoivent toutes les instructions qui peuvent convenir à leur naissance et à leur sexe (…) en sorte qu'après avoir été élevées dans cette communauté, celles qui en sortiront puissent porter dans toutes les provinces de notre royaume des exemples de modestie et de vertu (…)[1]. »
Le domaine de Saint-Cyr fut attribué en 1685, et le roi ordonna de grands travaux sur le domaine en bordure de Versailles[1]. Les travaux furent dirigés par Jules Hardouin-Mansart. En , après quinze mois de travaux, Louis XIV fit don du domaine à la Maison royale de Saint-Louis, les lettres patentes des 18 et confirmant la fondation de l'établissement[4].
Du au , les pensionnaires, appelées « Demoiselles de Saint-Cyr », firent leur entrée dans l'établissement, en grande pompe grâce à Louis XIV qui avait prêté ses carrosses et ses gardes suisses[2]. Madame de Brinon fut nommée supérieure à vie, et Madame de Maintenon reçut le titre d'« Institutrice de la Maison royale de Saint-Louis » qui lui accordait toute autorité sur la Maison[4]. Le roi lui accorda également la jouissance à vie d'un appartement à Saint-Cyr où elle pouvait se rendre quand elle le désirait[2].
La chapelle de l'école fut consacrée à Notre-Dame le [4] et les reliques de Sainte Candide, auparavant conservées à la chapelle de Noisy, y furent transférées[2].
Louis XIV fit sa première visite à Saint-Cyr en , où il fut accueilli en grande cérémonie par les dames et les pensionnaires[2].
Dès la fondation de la Maison royale, des personnalités s'y intéressèrent : au début de l'année 1687, Fontenelle, concourant pour le prix d'éloquence de l'Académie, chanta les Demoiselles de Saint-Cyr et « le modèle fameux de la beauté unie à l'innocence »[4].
L'établissement
La Maison royale de Saint-Louis était ouverte « aux filles des gentilshommes tués ou ayant ruiné leur santé et leur fortune pour le service de l'État »[4]. Elles devaient avoir entre sept et douze ans pour entrer à la Maison royale. Leur admission était décidée par le roi lui-même, après consultation du juge des généalogies de France qui devait s'assurer que la famille des postulantes appartenait à la noblesse depuis au moins 140 ans[5]. Beaucoup de pensionnaires étaient filles, nièces ou orphelines de militaires ; si beaucoup d'entre elles venaient de Paris ou des environs, il y avait des élèves provenant de toutes les provinces de France[6] et même de l'étranger, avec, par exemple, trois Québécoises (de la « colonie de la Nouvelle-France en Amérique du Nord ») dans les années 1750.
La maison pouvait accueillir 250 « Demoiselles de Saint-Cyr ». Elles étaient sous la responsabilité de 36 dames éducatrices ou « professes » et 24 sœurs « converses » assurant les tâches domestiques, auxquelles s'ajoutaient des prêtres et du personnel laïc[1].
Les élèves, âgées de sept à vingt ans, étaient réparties en quatre « classes » en fonction de leur âge. Elles portaient en guise d'uniforme une robe d'étamine brune rappelant les robes de cour, nouée de rubans dont la couleur indiquait la classe de l'élève : « rouge » de 7 à 10 ans, « verte » de 11 à 13 ans, « jaune » de 14 à 16 ans, « bleue » de 17 à 20 ans. Elles étaient coiffées d'un bonnet blanc qui laissait voir en partie les cheveux. Chaque classe disposait de sa propre salle dont les meubles et le décor étaient simples et reprenaient la couleur correspondante[7]. Cette tenue et cette répartition par âges se retrouvaient déjà à Noisy[8].
Chaque classe était dirigée par une « maîtresse de classe », elle-même secondée par une deuxième maîtresse et des sous-maîtresses. Certaines élèves, parmi les plus âgées et les plus douées, secondaient ces maîtresses et portaient des rubans « feu ». D'autres élèves, également choisies parmi les demoiselles de la classe « bleue », secondaient les dames titulaires de certaines fonctions (les « officières ») ; ces demoiselles portaient des rubans noirs[9]. Les maîtresses des classes étaient sous la direction d'une « Maîtresse générale des classes », qui devait non seulement assurer la coordination des différentes classes, mais qui avait également la responsabilité des élèves en dehors de leurs heures de cours[1].
Les maîtresses et autres dames n'étaient pas des religieuses, mais elles devaient cependant prononcer des vœux « simples », c'est-à-dire temporaires, de pauvreté, de chasteté et d'obéissance, ainsi que celui « de consacrer leur vie à l'éducation et instruction des demoiselles », que Madame de Maintenon jugeait le plus important. Elles étaient uniformément vêtues d'étamine noire, avec un bonnet noir[1].
Les élèves étaient accueillies à Saint-Cyr jusqu'à l'âge de 20 ans, et n'étaient pas censées quitter la Maison royale avant cet âge, sauf en cas de renvoi, de mariage ou de « circonstances familiales exceptionnelles »[2]. Lorsqu'elles quittaient l'établissement à la fin de leurs études, elles recevaient une dot de 3 000 livres destinée à leur assurer un mariage convenable ou leur permettre d'entrer au couvent. Cependant, certaines d'entre elles ne quittaient pas l'établissement et devenaient éducatrices. Afin d'assurer la qualité de l'enseignement, les élèves qui souhaitaient devenir éducatrices devaient suivre un « noviciat » de six ans durant lequel elles recevaient une formation pédagogique dirigée par la « Maîtresse des novices »[1].
Les revenus de l'établissement provenaient des rentes et exploitations de ses domaines, des subsides de la Généralité de Paris et des revenus de l'abbaye de Saint-Denis à laquelle elle était rattachée[1].
Les bâtiments
En concevant les bâtiments de la Maison royale de Saint-Louis, Jules Hardouin-Mansart décida d'un plan en U qu'il utilisait fréquemment, et les bâtiments réservés aux Dames et aux Demoiselles s'inscrivirent dans un H d'imprimerie, auquel il faut ajouter la chapelle de l'école à l'ouest.
Les salles de classe et les dortoirs des élèves étaient situés respectivement au 1er et au 2e étage, les dortoirs se trouvant juste au-dessus des salles de classe correspondantes. Chaque dortoir contenait 40 lits et était entouré de deux cellules destinées aux maîtresses. Chaque salle de classe était également juxtaposée d'un petit dortoir supplémentaire de 20 lits, bordé lui aussi de deux cellules pour les maîtresses. L'infirmerie était placée à l'écart des dortoirs, ce qui permettait d'assurer l'isolement des malades et donc d'éviter la propagation de maladies contagieuses[1].
Les pièces réservées aux pensionnaires étaient situées à l'est des bâtiments, afin de les éloigner le plus possible de l'entrée des visiteurs, située à l'ouest au niveau de la « cour du dehors ».
Les bâtiments bénéficient de multiples protections au titre des monuments historiques : classement par arrêté du 10 octobre 1942 pour la chapelle, les portes d'accès à la cour d'entrée, la façade du pavillon des archives (construit sous le règne de Louis XV par Gabriel[10]), deux écussons décorant le bâtiment central, le grand escalier des Dames, et certains bâtiments, inscription par arrêté du 20 mars 1945 pour les parties non classées de l'établissement et classement par arrêté du 17 décembre 1945 pour les bâtiments et partie de trois perspectives reliant l'école au parc de Versailles[11].
- Schéma de coupe de l'école de Saint-Cyr du côté du parterre, XVIIIe siècle. Coll. part.
- Schéma de coupe de l'école de Saint-Cyr du côté de l'entrée, XVIIIe siècle. Coll. part.
L'enseignement
Le règlement, souvent appelé les Constitutions, précisait dans son article 54 « Ce qu'il faut apprendre aux demoiselles »[12] :
« Premièrement à connoistre Dieu et la religion (…) Il leur faut inspirer une grande horreur du vice et un grand amour pour la vertu (…). Il faut leur apprendre les devoirs d'une honnête femme dans son ménage, à l'égard de son mari, de ses enfants et de ses domestiques (…). On leur apprendra à se tenir de bonne grâce (…) on leur apprendra parfaitement à lire, à écrire l'orthographe, l'arithmétique (…) On leur doit apprendre à peigner, à coiffer, quand elles sont destinées à servir ... »
Chaque classe avait un programme approprié à l'âge des élèves[1] :
- les « rouges » apprenaient la lecture, l'écriture et le calcul, recevaient leurs premières leçons de catéchisme et des rudiments d'histoire religieuse et de latin ;
- les « vertes » continuaient ces matières et y ajoutaient l'histoire et la géographie ;
- les « jaunes » apprenaient également le dessin, le chant, la danse, le théâtre et la musique ;
- les « bleues » étaient initiées à l'héraldique, à l'histoire de l'Église et avaient des cours de morale plus poussés.
Toutes les journées des pensionnaires se déroulaient selon le même emploi du temps : elles se levaient à 6 heures du matin et se rendaient en classe à 7 heures pour les premières prières avant de prendre leur repas du matin au réfectoire. Elles étudiaient ensuite de 8 heures à midi, puis allaient dîner. La récréation durait jusqu'à 14 heures, puis elles reprenaient les cours jusqu'à 18 heures, puis allaient souper, pour finalement se coucher à 21 heures[3]. Chaque moment de la journée était ponctué d'une prière. Cet emploi du temps était plus court que celui de la plupart des couvents, où les élèves devaient se lever à 4 heures du matin pour les prières de Matines.
L'aide aux tâches domestiques de la Maison royale faisait partie de l'éducation des élèves. Les plus âgées, et particulièrement les « bleues » et les « noires », devaient aider au réfectoire ou à l'infirmerie, ou coudre des robes et du linge destinées à leurs camarades ou aux dames éducatrices[1].
Les récréations étaient importantes, et Madame de Maintenon encourageait les élèves à les employer à des jeux d'esprit comme les échecs ou les dames[13]. En revanche, les jeux de cartes étaient interdits.
Selon les désirs de Madame de Maintenon, l'éducation donnée à Saint-Cyr se démarquait de ce qui se pratiquait traditionnellement dans les couvents, où l'instruction scolaire était insuffisante et trop axée sur la religion. Les élèves de la Maison royale étaient éduquées en futures femmes de la noblesse, recevant une éducation sévère, mais qui faisait preuve de modernité pour l'époque, en particulier en ne négligeant pas les connaissances au profit de l'éducation religieuse[4]. En exigeant que le costume n'ait rien de l'austérité d'un habit religieux, mais s'apparente aux tenues de cour, Madame de Maintenon entendait que les demoiselles soient élevées comme des filles du monde et cultivent une certaine coquetterie ; aussi leur faisait-elle donner une multitude de faveurs, de rubans et de colifichets pour se parer et se coiffer. Les arts étaient également enseignés à Saint-Cyr : la musique instrumentale, le dessin, le chant, la danse, et particulièrement le théâtre, pratique qui était courante dans les collèges de garçons tenus par la Compagnie de Jésus. Le personnel éducatif de la Maison royale n'était pas religieux, ce qui n'était pas rare, mais en plus il ne relevait d'aucun ordre religieux.
Cette singularité n'empêchait pas la Maison royale d'avoir une discipline très stricte : les élèves n'avaient pas de vacances, et elles n'étaient censées voir leurs familles que quatre fois par an maximum, au parloir[5]. Les dortoirs n'étaient pas chauffés et les lits étaient volontairement durs afin de ne pas « amollir » les pensionnaires. Leur toilette se faisait uniquement à l'eau froide[2].
À partir de 1698, Madame de Maintenon apporta à l'enseignement de la Maison royale une modification inédite : chaque classe n'était plus placée globalement sous la direction de ses maîtresses, mais divisées en « familles » de huit à dix élèves, possédant chacune leur « mère », généralement l'élève la plus âgée du groupe, et placée sous la responsabilité d'une des maîtresses de la classe. Chaque famille avait dans la classe son banc attitré, de forme semi-circulaire : les élèves se plaçaient autour de la partie convexe, la maîtresse au centre[14].
Le trouble causé par l'Esther de Jean Racine
Les élèves de Saint-Cyr s'exerçaient d'abord au théâtre en jouant des pièces écrites par Madame de Brinon, puis les Conversations écrites pour elles par Madame de Maintenon sur différents sujets de morale[1]. Elles jouèrent par la suite des tragédies de Tristan L'Hermite (La Mariane), de Corneille (Polyeucte, Cinna) et de Racine (Alexandre, Andromaque)[15], mais Madame de Maintenon fut mécontente de voir ses Demoiselles jouer avec trop d'ardeur les scènes de passion amoureuse.
À sa demande, Racine qui était très proche du roi écrivit donc pour les pensionnaires une pièce religieuse, Esther, que Madame de Maintenon projeta de faire représenter devant le roi et la cour. Cette pièce était une véritable œuvre lyrique avec un chœur chanté. Cela donna lieu à une profonde dispute entre Madame de Maintenon et Madame de Brinon, celle-ci étant opposée à la représentation qu'elle soupçonnait de ne servir qu'à la gloire de Madame de Maintenon. Cette dispute n'était pas nouvelle : depuis 1687, Madame de Brinon reprochait fréquemment à Madame de Maintenon d'être trop présente dans l'établissement et d'empiéter sur le rôle de la supérieure[2]. Étant supérieure à vie, Madame de Brinon ne pouvait être remplacée, mais une lettre de cachet la renvoya le , permettant la représentation de la pièce. À sa place, Madame de Loubert, auparavant secrétaire de Madame de Maintenon, devint supérieure le , à 22 ans seulement[4].
Cette pièce Esther fut représentée pour la première fois le à Saint-Cyr en présence de Louis XIV, de Madame de Maintenon et de nombreux autres courtisans. Les filles qui jouèrent cette pièce, pour la plupart des « jaunes », reçurent de Madame de Maintenon des costumes ornés de diamants et de pierres précieuses[16] ; celle-ci fit également exécuter des décors par Borin, le décorateur des spectacles de la cour, et la musique de la pièce était jouée par des musiciens du roi. La préparation de la représentation coûta au total plus de 14 000 livres[2]. Il y eut quatre autres représentations en , dont la dernière le . Marguerite de Villette, âgée de 16 ans et mariée à 13 ans au marquis de Caylus, tenait le rôle d'Esther[3].
Le succès fut important auprès du roi et des courtisans, si bien que ceux-ci considéraient comme un grand honneur d'être invités à une représentation. Mais l'affaire déplut rapidement à Madame de Maintenon, qui craignit que les demoiselles de Saint-Cyr deviennent la proie des courtisans, et surtout que ce retentissement les rende trop orgueilleuses[17].
Les soutiens par des musiciens royaux
Le triomphe de l'Esther fut cependant suivi de l'échec de l'Athalie en 1691. Malgré cela, Racine continua à composer, en faveur de ces orphelines, ses cantiques spirituels en français, dont le genre était interdit par l'édit de Fontainebleau (1685). D'après sa préface, la lecture était tenue même devant le roi, qui semblait manifester sa sympathie pour ces filles. Autre soutien de Louis XIV, Jean-Baptiste Moreau avait été nommé maître de musique de cette maison. En collaboration avec Racine, celui-ci donna une mélodie à l'Esther, à l'Athalie ainsi qu'en 1694 à certains cantiques spirituels. Michel-Richard Delalande aussi en composa un (n° IV), qui reste un chef-d'œuvre de ce sous-maître (en réalité un des maîtres[18]) de la Chapelle royale. Enfin Pascal Collasse suivit, l'année suivante, avec la publication de ses cantiques. Cette participation des musiciens avec notamment Guillaume Gabriel Nivers et Louis-Nicolas Clérambault, qui étaient célèbres, explique un patronage particulier du roi, en faveur de l'établissement.
Il semble que, en plus des œuvres de Racine, les pensionnaires aient chanté un air en français, dont la tradition attribuait l'auteur de texte à Marie de Brinon. Pourtant, cette histoire manque de documentation critique. Les filles n'étaient pas privées de pratique du latin, adaptée conformément à l'édit de Fontainebleau. Un manuscrit, qui se conserve actuellement à la bibliothèque nationale de France (manuscrit RES-1562), indique en effet que les orphelines chantaient en latin lors des offices, c'est-à-dire les célébrations officielles[19]. De surcroît, parfois la messe y était célébrée en grégorien[20]. Les orphelines étaient tout à fait capables d'en chanter.
L'extension des controverses et la transformation en couvent
Après la représentation d'Esther, Madame de Maintenon pensa cesser toute représentation théâtrale à Saint-Cyr, mais le roi demanda que la nouvelle pièce de Racine, Athalie, soit jouée ; elle le fut à partir du [4]. Les représentations eurent lieu dans la plus grande discrétion, sans autres costumes que les uniformes de Saint-Cyr, et en présence uniquement de la famille royale, sauf celle du qui eut lieu en présence du roi et de la reine d'Angleterre en exil, ainsi que de Fénelon et quelques évêques[1].
Les deux directeurs de conscience de Madame de Maintenon, Fénelon et l'abbé Paul Godet des Marais, devenu évêque de Chartres, lui demandèrent de renoncer à la gloire et de faire revenir à Saint-Cyr « l'humilité et la simplicité »[4]. La discipline de l'école devint plus stricte, la coquetterie et les livres jugés trop profanes, admis aux débuts de la Maison royale, furent bannis[21]. Madame de Maintenon recommandait également de ne pas hésiter à punir les élèves et à contenir leur orgueil[2] :
« Nos filles ont été trop considérées, trop caressées, trop ménagées ; il faut les oublier dans leurs classes, leur faire garder le règlement de la journée et ne pas leur parler d'autre chose. »
Elle demanda également que soit bannie de la Maison royale toute présence masculine, à l'exception des prêtres, qui ne devaient rencontrer les pensionnaires qu'au confessionnal[2].
L'Église et les jansénistes condamnèrent la représentation d'Esther et le manque de discipline qui semblait régner à Saint-Cyr, ajoutant qu'il ne fallait pas confier l'éducation de jeunes filles à des laïques[4]. De plus, le statut non-conventuel de la Maison royale donnait lieu à une incongruité : les revenus de l'Abbaye de Saint-Denis servaient à financer une maison séculière. Madame de Maintenon elle-même, alors qu'elle et Louis XIV ne voulaient pas d'un couvent, admit que la tentative qu'elle avait faite de donner à Saint-Cyr une éducation mondaine avait échoué, et accepta la transformation de la Maison royale en couvent[1].
Alors qu'en , le pape prononçait l'extinction du titre abbatial de Saint-Denis, la transformation de la Maison royale en couvent fut décidée en ; la requête au pape fut faite par Godet des Marais[22].
C'est le breton Louis Quéméner (Le Conquet 1643 - Surat 1703)[23], Procureur des Missions étrangères et futur évêque de Surat en Inde qui, de retour de Chine, fut chargé par Godet des Marais d’obtenir du pape l’approbation de la constitution en couvent de la maison de Saint-Cyr[24]. Débarqué à Rome le , il eut une première entrevue secrète et particulière avec le pape Innocent XII le . L’entrevue se déroula en espagnol, langue que pratiquait le souverain pontife et aussi Quéméner, dont le séjour au Vatican se prolongea jusqu’en 1697[25].
La conversion fut effective le 1er décembre. Les éducatrices eurent le choix entre prononcer des vœux solennels et devenir religieuses, ou quitter la Maison royale. De 1692 à 1694, la mère Priolo, du couvent de Chaillot, fut chargée de leur instruction pendant leur noviciat[4].
Au début de l'année 1694, Madame de Loubert fut remplacée par Madame de Fontaines, mais Madame de Maintenon, de plus en plus présente à Saint-Cyr, fut reconnue comme supérieure honoraire chargée du spirituel et du temporel[4].
La Maison royale de Saint-Louis se trouva au beau milieu de l'affaire du quiétisme, quand Madame Guyon, qui s'était liée d'amitié à Madame de Maintenon, fut accueillie par elle à Saint-Cyr à partir de 1689. L'exemple de ses extases influença très rapidement les élèves, ce qui inquiéta Madame de Maintenon ; de plus, celle-ci fut vivement critiquée par les jansénistes qui l'accusèrent de laisser des pensées hérétiques se répandre. Elle finit par renvoyer la mystique de Saint-Cyr en 1694, avant de se séparer en 1696 de Fénelon qui soutenait Madame Guyon, et de retirer ses livres de la Maison royale[3]. Elle renvoya finalement en 1698 les dernières adeptes du quiétisme encore présentes à Saint-Cyr, Madame de la Maisonfort, cousine de Madame Guyon, et Madame du Tourp, mettant fin à l'affaire du quiétisme à Saint-Cyr[26].
À la mort de Louis XIV en 1715, Madame de Maintenon se retira à Saint-Cyr jusqu'à sa mort le . Elle fut embaumée et enterrée dans la chapelle de l'école le [1].
Par la suite, la Maison royale de Saint-Louis continua de fonctionner dans la plus grande discrétion, la succession à Louis XIV par Louis XV et la mort de Madame de Maintenon lui ayant enlevé son statut d'établissement à la mode. Cependant, le , le Régent, lors d'une visite à Madame de Maintenon à Saint-Cyr, lui avait garanti que tous les avantages acquis par la Maison royale seraient conservés[2].
La fin des « Demoiselles de Saint-Cyr »
Sous Louis XV, l'établissement fut géré par le duc de Noailles puis par Henri François de Paule Lefèvre d'Ormesson[27]. Les idées novatrices de la Maison royale s'affaiblirent et l'éducation qui y était donnée fut critiquée[28], d'abord par Louis XV lui-même dans les années 1730, qui refusa d'envoyer ses filles à Saint-Cyr[29] :
« Ces filles sont des bégueules. (…) Elles sont élevées de manière qu'il en faudrait faire toutes des dames du palais, sans quoi elles sont malheureuses et impertinentes. »
En 1750, le marquis d'Argenson affirma de même[30] :
« Cependant l'on sait que l'établissement de Saint-Cyr n'est bon à rien. Il n'en résulte que des bégueules, qu'on ne saurait marier dans leurs campagnes ou qui font enrager leurs maris. »
En 1786, Élisabeth de France, sœur de Louis XVI, fit célébrer le centenaire de la Maison royale de Saint-Louis, et un feu d'artifice fut tiré dans la cour de l'établissement[31]. Mais Louis XVI ne s'y rendit pas en personne et assista au feu d'artifice depuis les terrasses de Versailles.
La Révolution française, et particulièrement l'abolition des privilèges de la noblesse et du clergé, remirent en cause la raison d'être de la Maison royale de Saint-Louis. Comme palliatif, un décret de Louis XVI en 1790 autorisa l'admission des jeunes filles non issues de la noblesse dans l'établissement, mais l'Assemblée législative décréta sa fermeture le ; celle-ci fut effective en avec le départ du personnel et des pensionnaires encore présentes.
Dès , les bâtiments furent transformés en hôpital militaire et le restèrent jusqu'en 1798. Plus tard, en 1808, Napoléon Ier y installa son École spéciale militaire, qui demeura sur place jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
Depuis la seconde moitié du XXe siècle, les bâtiments de la Maison royale, restaurés, abritent le lycée militaire de Saint-Cyr.
Influence et postérité de la Maison royale de Saint-Louis
Du vivant de Madame de Maintenon, plusieurs établissements furent créés ou transformés sur le modèle de la Maison royale de Saint-Louis, généralement par d'anciennes élèves. En 1705, le couvent de Bernardines de Gomerfontaine, situé dans le diocèse de Beauvais près de Trie (actuellement Trie-Château), fut pris en charge par Madame de la Viefville ou Viesville, ancienne Demoiselle de Saint-Cyr qui en devint l'abbesse[32]. En 1712, Madame de la Mairie, une autre ancienne Demoiselle de Saint-Cyr, fit réformer le couvent de Bisy sur les conseils de Madame de Maintenon[33]. Toutes deux firent donner dans leurs établissements une éducation analogue à celle de la Maison royale, et plusieurs anciennes Demoiselles y furent envoyées comme éducatrices.
D'autres anciennes Demoiselles, au fur et à mesure qu'elles entraient dans des couvents, y répandirent la pédagogie de la Maison royale, ce qui modifia progressivement les méthodes pédagogiques de tous les couvents importants, qui prirent davantage en compte l'instruction et le bien-être de leurs élèves, et non plus l'éducation religieuse avant tout[1].
Napoléon Ier, qui rendait visite à sa sœur Élisa Bonaparte, à la Maison royale de Saint-Louis lorsqu'elle y était pensionnaire (de au ), s'inspirera de cet établissement pour créer la Maison d'éducation de la Légion d'honneur. En Russie, Madame de Lafont (1717-1797) s'inspira de la Maison royale de Saint-Louis pour l'institut Smolny de Saint-Pétersbourg.
Anciennes « Demoiselles de Saint-Cyr » célèbres
- Marthe-Marguerite Le Valois de Villette de Mursay, nièce de Madame de Maintenon et marquise de Caylus.
- Louise de Maisonblanche, fille illégitime et non reconnue de Louis XIV
- Élisa Bonaparte, sœur de Napoléon Ier et grande-duchesse de Toscane.
Anciens aumôniers
- François Gobelin (?-1692), confesseur de madame de Maintenon, premier aumônier
Musique pour Les Demoiselles de Saint-Cyr
Musiciens officiels en service de l'établissement :
- Jean-Baptiste Moreau (voir section Les soutiens par des musiciens royaux) au moins entre 1689 et 1694
- Pascal Collasse, compositeur au service de la Maison royale de Saint Louis :
- Guillaume Gabriel Nivers, directeur à partir de 1696[34] :
- Cantique sur la conformité à la volonté de Dieu
- Chants de Jephté
- Le Temple de la paix
- Opéra de la vertu
- Opéra de sceaux
- Chants d'église de la Maison Royalle (sic) des Dames de St. Loüis à St Cyr
- tome I (Nivers et Clérambault) 16... ou 170.. (Bibliothèque nationale de France manuscrit Rés2273) : [manuscrit en ligne]
- tome II (Nivers) 1702 ou après (Bnf manuscrit Rés1562) : [manuscrit en ligne]
- Chants d'église, seconde partie (Nivers et un O salutaris Hostia de Clérambault) 1708 (Bnf manuscrit Rés2270)) : [manuscrit en ligne]
- Louis-Nicolas Clérambault, compositeur au service à partir de 1710
- Airs spirituels et moraux,
- Six livres de Motets,
- Un oratorio (Histoire de la femme adultère),
- Miserere, hymnes,
- Magnificat,
- Te Deum,
Notes et références
- Jacques Prévot, La première institutrice de France : Madame de Maintenon
- Éric Le Nabour, La Marquise de Maintenon - L'épouse secrète de Louis XIV
- Françoise Chandernagor, L'Allée du Roi
- Jean-Paul Desprat, Madame de Maintenon (1635-1719), ou le prix de la réputation
- Le règlement (1745) pour l'accès d'une demoiselle noble à la Maison royale de Saint-Louis
- Liste des élèves de Saint-Cyr par département conservée par les archives du Conseil général des Yvelines
- Inventaire de la « classe rouge » conservé par les archives du Conseil général des Yvelines.
- « (Madame de Maintenon) fut un jour de grand matin à Noisy, portant avec elle une corbeille remplie de rubans bleus, jaunes, verts et rouges par lesquels elle désigna chaque Demoiselle pour être de la classe qui lui convenait (…) Elles furent séparées en différentes chambres et s'appelèrent alors du nom de leur ruban, la classe Rouge, la classe Bleue, etc. Il fut question de donner aux élèves un habit uniforme, simple, modeste, mais noble. (…) on s'arrêta à l'étamine brune du Mans, qui était plus à la mode en ce temps-là qu'aujourd'hui. Cet habit consistait en un manteau et une jupe, le bonnet était de toile blanche avec une patte de dentelle, le tout garni d'un ruban » (Mémoires des Dames de Noisy, citées dans La première institutrice de France : Madame de Maintenon)
- En fait, le rôle des « noires » était assez large. Choisies parmi les « bleues » les plus douées et les plus disciplinées, elles avaient la charge d'aider les dames à l'infirmerie, au réfectoire, à la tenue des comptes de la Maison royale, etc. Ces tâches étaient supposées les préparer à leur future tâche de maîtresse d'un domaine lorsqu'elles seraient mariées (source : Jacques Prévot, La première institutrice de France : Madame de Maintenon)
- « Patrimoine », sur lycee-militaire-st-cyr.terre.defense.gouv.fr, (consulté le ).
- « Notice n°PA00087599 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Exposition sur la Maison royale
- « Madame (de Maintenon) a eu la bonté de donner aux classes un grand nombre de jeux d'échecs, de dames, etc. et a fort recommandé de les y entretenir toujours aussi régulièrement que les livres, parce qu'il est de grande conséquence d'occuper la jeunesse innocemment et utilement, et que ces sortes de jeux sont propres à cela. » (Mémoires des Dames de Saint-Cyr (1709), citées dans La première institutrice de France : Madame de Maintenon)
- « Madame de Maintenon, pour mieux éclairer leur conduite, imagina de les séparer en bandes et de substituer aux deux grandes tables six ou sept plus petites, qui seraient destinées à un nombre fixe de Demoiselles, sans qu'il leur fût permis de se placer ailleurs sans ordre des Maîtresses. Elle en fit d'abord l'essai à la petite classe, et cela paraissant devoir réussir, la même chose fut observée dans les autres et demeura telle qu'on la voit aujourd'hui. » (Mémoires des Dames de Saint-Cyr (1699), citées dans La première institutrice de France : Madame de Maintenon)
- Antoine Adam, Histoire de la littérature française au XVIIe siècle — Tome III : La fin de l'époque classique, Paris, Éditions Albin Michel, (1re éd. 1956), 744 p. (ISBN 2-226-08923-3), p. 421
- « afin qu'il n'y eût rien qui ne fût agréable à ce Prince dans ce spectacle, elle avait fait faire des habits persans pour toutes les Demoiselles qui devaient paraître sur le théâtre : ils étaient très brillants, ornés des perles et des diamants du Temple, qui avaient servi autrefois dans les ballets. » (Mémoires des Dames de Saint-Cyr (1690), citées dans La première institutrice de France : Madame de Maintenon)
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« Quelque innocent et pieux que fût le spectacle qui attirait tout le monde, il pouvait par les fréquentes visites qu'il procurait devenir préjudiciable aux Demoiselles ; c'est ce qu'entrevirent M. l'abbé des Marais et Messieurs des Missions Étrangères : ils craignirent que les applaudissements du Roi et de toute la Cour ne leur devînt un piège capable de nuire au bien que Madame de Maintenon voulait établir, qu'elles ne donnassent dans la vanité et l'amour du monde dont on aurait de la peine à les faire revenir. »
— Mémoires des Dames de Saint-Cyr (1690), citées dans La première institutrice de France : Madame de Maintenon
- Les sous-maîtres se partageaient l'année par quartier. Le maître était un ecclésiastique de haut rang, sans fonction musicale.
- « Guillaume-Gabriel Nivers, Chants d'Église de la Maison Royale des Dames de St. Loüïs à St. Cir, tome II ». L'approbation de ce livre fut donnée, par l'évéque de Chartres Paul Godet des Marais, le 1er novembre 1702.
- « Messe solennelle dans le livre de chant de Nivers (entre 1700 et 1710), p. 77 (108) »
- « (…) On fit une recherche dans les classes de tous les manuscrits qui ne traitaient pas de choses pieuses, on les enleva. De plus, pour humilier les Demoiselles, on parut les négliger davantage (…) on diminua le ruban que l'on donnait avec prodigalité chaque quartier (trimestre). » (Mémoires des Dames de Saint-Cyr (1690), citées dans La première institutrice de France : Madame de Maintenon)
- « M. l'évêque de Chartres fit faire une supplique à Sa Sainteté au nom des Dames de la Maison de Saint-Louis pour obtenir le changement de l'état séculier en régulier de l'ordre de Saint-Augustin. Toutes signèrent cette requête que M. l'Évêque se chargea d'envoyer à Rome, dont il n'était pas difficile d'obtenir cette grâce, vu les égards qu'on avait eus en cette cour pour le Roi fondateur et pour Madame de Maintenon. » (Mémoires des Dames de Saint-Cyr (1692), citées dans La première institutrice de France : Madame de Maintenon)
- Abbé Kerbiniou et M. Miorcec de Kerdanet, « Monseigneur Louis Quéméner, évêque de Sufra », Bulletin Diocésain du Finistère, 1934-1935
- Mgr Louis Quéméner, Vie manuscrite, Paris, Archives des Missions Etrangères
- Jean-Pierre Clochon, « Louis Quémener, Evêque de Surat », Le Conquet, Bulletin communal,
- « Madame du Tourp fut envoyée par lettre de cachet le 7 août 1698 à la Visitation de Grenoble et Madame de la Maisonfort aux filles de la Visitation de Meaux. (…) Depuis cette importante visite de Sa Majesté, il ne fut plus question de quiétisme, il fut entièrement éteint, et M. l'évêque de Chartres prit toutes les précautions possibles pour qu'il n'en restât pas la moindre trace. » (Mémoires des Dames de Saint-Cyr (1698), citées dans La première institutrice de France : Madame de Maintenon)
- Jean-François Solnon, Les Ormesson au plaisir de l'Etat, Paris, Fayard, , 538 p. (ISBN 9782213028484)
- Rebecca Rogers, Les demoiselles de la Légion d'honneur
- Mémoires de Madame du Hausset (Paris, 1824)
- Journal et mémoires du marquis d'Argenson
- Histoire de Saint-Cyr, 1692/1786
- « Madame de la Viefville, au sortir de Saint-Cyr, s'étant faite religieuse à l'abbaye d'Argensol, de l'ordre de Saint Bernard, fut nommée abbesse de Gomerfontaine, lorsqu'elle n'avait encore que vingt-huit ans. La première chose qu'elle fit fut de demander à Madame de Maintenon ses avis et l'honneur de sa protection. (…) Elle (Madame de Maintenon) commença par lui donner Mademoiselle d'Aumale pour l'aider à bien élever ses pensionnaires et pour l'assister de ses conseils. » (Instruction de Madame de Maintenon à Mademoiselle d'Aumale en l'envoyant à Gomerfontaine (1705), citée dans La première institutrice de France : Madame de Maintenon)
- « Le dessein où vous êtes d'établir chez vous la même éducation que vous avez reçue à Saint-Cyr, au moins dans tout ce qui vous sera possible, me fait prendre la confiance de vous donner ici quelques avis, et de vous faire part de ce que notre expérience nous a appris. » (Lettre de Madame de Maintenon à Madame de la Mairie (mai 1713), citée dans La première institutrice de France : Madame de Maintenon)
- Julie Anne Sadie, p. 135, Oxford University Press 1998 (en)
Annexes
Bibliographie
- Joseph Durieux, « Demoiselles du Périgord élèves de la Maison royale de Saint-Cyr (1686-1793) », dans Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 1938, tome 65 p. 405-416, p. 499-506, 1939, tome 66, p. 82-90, p. 174-184
- Jean-Paul Desprat, Madame de Maintenon (1635-1719), ou le prix de la réputation, Perrin, 2003, (ISBN 2-262-01754-9) (BNF 39049276)
- Françoise Chandernagor, L'Allée du Roi, Juillard, 1981, (ISBN 2-260-00260-9)
- Jacques Prévot, La Première Institutrice de France : Madame de Maintenon, Belin, 1981, (ISBN 2-7011-0356-8)
- Éric Le Nabour, La Marquise de Maintenon - L'épouse secrète de Louis XIV, Pygmalion, 2007, (ISBN 978-2-8570-4893-0)
- Hélène Jacquemin, Livres et jeunes filles nobles à Saint-Cyr : 1686-1793, Presses de l'Université d'Angers, 2007, (ISBN 978-2-915751-13-0)
- Anne Piéjus, Le Théâtre des demoiselles : tragédie et musique à Saint-Cyr à la fin du Grand siècle, Société française de musicologie, 2000, (ISBN 2-85357-010-X)
- Victor R. Belot, Coutumes et folklores en Yvelines, préface de Paul-Louis Tenaillon, président du Conseil général des Yvelines de 1977 à 1994, membre émérite de l'Académie des sciences morales, des lettres et des arts de Versailles, Librairie Guénégaud, 1977 (FRBNF 34588328).
- Arnaud Ramière de Fortanier, Les Demoiselles de Saint-Cyr, Maison royale d'éducation, Archives départementales des Yvelines 1999.
- Fleury Vindry, Les Demoiselles de Saint-Cyr, Hachette livre BNF 2016
- Alexandre Dumas, Les Demoiselles de Saint-Cyr, comédie en 5 actes, Théatre complet, vol. 8. Halifax 2019
Articles connexes
Évocation cinématographique et culturelle
Liens externes
- Archives départementales des Yvelines sur les anciens établissements d'enseignement (Série D), dont fait partie la Maison royale de Saint-Louis
- Liste des demoiselles de St Cyr, publiée sur le site Internet des Archives départementales des Yvelines lors de l'exposition sur la Maison royale de St Louis à St Cyr organisée par le Conseil Général des Yvelines en 1999
- Une page sur la Maison royale
- Le règlement (1745) pour l'accès d'une demoiselle noble à la Maison royale de Saint-Louis
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