Maisons romanes de Mont-de-Marsan

Des maisons romanes témoignent des origines médiévales de Mont-de-Marsan, chef-lieu du département français des Landes. Bâties dans la deuxième moitié du XIIe siècle, peu de temps après la fondation de la ville par Pierre de Marsan en 1133, elles présentent une fonction défensive plus ou moins caractérisée. Deux d'entre elles sont situées rue Maubec, deux autres, rue Lacataye.

Maisons romanes de Mont-de-Marsan

Maison forte romane du 6 rue Maubec
Période ou style Architecture militaire au Moyen Âge
Type Maison forte
Début construction Deuxième moitié du XIIe siècle
Destination initiale Système défensif
Propriétaire actuel Commune de Mont-de-Marsan
Protection  Inscrit MH (1929, 1942, 1984)
Coordonnées 43° 53′ 37″ nord, 0° 30′ 02″ ouest
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Landes
Commune Mont-de-Marsan
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Landes

Rue Maubec

Deux maisons romanes sont situées rue Maubec. Longeant les remparts de Mont-de-Marsan, c'est sans doute une des plus anciennes voies de communication de la cité. Son nom, qui provient du vieux français mal bec, c'est-à-dire « mauvaise langue », n'a jamais changé au cours des siècles, sans doute le signe que les commérages y allaient bon train. Au tout début du XIXe siècle, l'ingénieur urbaniste David-François Panay crée une voie nouvelle (la rue Sainte-Ursule, devenue plus tard la rue Duplantier, de nos jour la rue du 8 mai 1945), qui coupe la rue Maubec en deux. On parle alors de la Grande rue Maubec à l'Est et de la Petite rue Maubec à l'Ouest. Cette dernière se termine en ruelle qui a gardé son caractère médiéval : un passage couvert (ou pontet) à colombage permet notamment de passer d'une maison à l'autre par-dessus la chaussée. Trop étroite, elle ne pouvait être empruntée par des attelages d'antan ni par les voitures de nos jours[1].

Première maison

La première maison romane est située 6 rue Maubec. C'est une maison forte construite dans la deuxième moitié du XIIe siècle en pierres coquillières. Insérée dans le mur d’enceinte de la ville du XIIIe siècle, elle faisait sans doute partie du système défensif de Mont-de-Marsan, côté Douze[2].

Cette bâtisse fortifiée a la particularité de posséder en façade deux murs parallèles de 90 cm d'épaisseur chacun, distants d'environ 2 mètres[3] :

Cette maison est inscrite aux Monuments historiques par arrêté du [2].

Deuxième maison

La deuxième maison romane, située au 24 bis rue Maubec, est moins bien conservée que la première. Bâtie elle-aussi en pierres coquillières au XIIe siècle, elle est également appuyée, côté nord, sur le rempart de la première enceinte défendant la Douze. Son intérieur offre des décors peints datant du début du XIVe siècle : une frise décorative de losanges et de fleurs de lys, une fresque de quatre musiciens jouant du psaltérion, de la viole, de la guiterne et du tambourin. Cette maison était vraisemblablement une maison noble étant donné ces décors intérieurs, classés au titre des monuments historiques par décret du 3 décembre 1984[5]. Au XVIIe siècle, elle devient un grenier puis un magasin au XIXe siècle. Elle est acquise par la commune en 1981[3].

Rue Lacataye

Mont-de-Marsan compte deux autres maisons romanes. Datant du XIIe siècle, elles sont situées rue Lacataye, non loin du donjon du même nom[6].

Côté Est
Le musée Dubalen, dont les façades romanes sont inscrites aux monuments historiques par arrêté du . La maison forte, construite en pierres coquillières, présente au rez-de-chaussée une porte basse défendue par une embrasure pour mousquet, percée après la construction. Au premier étage sont percées deux étroites meurtrières avec ébrasement extérieur. Le troisième étage est doté d'un fenêtre géminée avec chapiteaux à crossettes, évoquant celle de la maison forte du 6 rue Maubec[7].
La façade sud présente des corbeaux pour l'accrochage de hourds, cette partie servant autrefois d'enceinte à la ville[7].
Au début du XXe siècle, la maison sert de chai d'Armagnac à l'enseigne de la « Cave de Jeanne d'Albret ». En 1971, elle est transformée en musée municipal pour accueillir les collections d'histoire naturelle de Pierre-Eudoxe Dubalen (1851-1936), fondateur et premier conservateur du musée[6].
Côté Ouest
Maison romane en pierres coquillières servant de nos jours de logement de fonction dépendant de la Préfecture des Landes[6].

Autres éléments d'architecture médiévale

La ville conserve d'autres vestiges de son passé médiéval postérieurs aux maisons romanes.

XIIe siècle et XIIIe siècle

Les remparts

Vestiges des anciennes fortifications de ville, ils datent du XIIe siècle[8] ou XIIIe siècle[9] et sont inscrits aux monuments historiques par arrêté du [8].

La rue des Arceaux

Improprement appelés arceaux, ce sont six passages couverts (ou pontets) à colombage, dont deux sont accolés, qui passent par-dessus cette vieille artère située au cœur de la première extension de la ville au sud du Midou au XIIIe siècle dénommée « bourg de la Fontaine ». Les pontets relient les premiers étages des immeubles situés de part et d'autre de la rue qui appartiennent au même propriétaire, l'un du côté est, faisant office de boutique commerciale, l'autre du côté ouest, servant de réserve ou de dépendance[10].

XIVe siècle

Donjon Lacataye

Cet ensemble massif et sensiblement cubique, improprement appelé « donjon », est formé de deux bâtiments contigus bien identifiables construits en pierres coquillières au XIVe siècle. L'un des deux bâtiments aurait été une forteresse abritant la population et un poste d'observation des possibles assaillants. D'ailleurs, Lacataye viendrait de l'espagnol « Castar », signifiant observer, surveiller. L'édifice est inscrit monument historique depuis le 22 juillet 1942[11].

XVe siècle

Maison de l'éclusier

Cette batisse cubique, édifiée en pierres coquillières sur la rive droite du Midou, est percée sur ses façades nord et est par des archères canonnières, preuve de l'utilisation défensive du lieu au Moyen Age. L'édifice serait à l'origine un moulin fortifié du XVe siècle, dit « moulin de l'éclusier ». On pouvait manœuvrer de cet emplacement les écluses permettant de remplir d'eau le fossé joignant le Midou et la Douze en longeant les fortifications. Incluse dans les remparts, cette maison de l'éclusier est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis le 21 novembre 1942[12].

Notes et références

  1. La vieille rue Maubec, panneau de présentation réalisé par la Ville de Mont-de-Marsan, consulté sur site le 22 décembre 2021
  2. « Inscription de la maison romane de Mont-de-Marsan », notice no PA00083980, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 25 août 2009
  3. Service communication de Mont-de-Marsan, Pascal Larrazet
  4. Panneau de présentation de la maison romane fortifiée
  5. https://www.pop.culture.gouv.fr
  6. Maisons romanes, panneau de présentation réalisé par la Ville de Mont-de-Marsan et les Monuments Historiques, consulté sur site le 19 décembre 2021
  7. « Inscription de la maison romane de Mont-de-Marsan », notice no PA00083979, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 5 octobre 2009
  8. « Inscription des remparts de Mont-de-Marsan », notice no PA00083982, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 22 juillet 2010
  9. Remparts et fortifications, panneau de présentation réalisé par la Ville de Mont-de-Marsan et les Monuments Historiques, consulté sur site le 23 décembre 2021
  10. La rue des Arceaux, panneau de présentation réalisé par la Ville de Mont-de-Marsan, consulté sur site le 23 décembre 2021
  11. Le donjon Lacataye, panneau de présentation réalisé par la Ville de Mont-de-Marsan et les Monuments Historiques, consulté sur site le 23 décembre 2021
  12. La maison de l'éclusier, panneau de présentation réalisé par la Ville de Mont-de-Marsan et les Monuments Historiques, consulté sur site le 23 décembre 2021

Voir aussi

Liens externes

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