Marcus Lollius Paulinus
Marcus Lollius Paulinus (né vers 54 av. J.-C. à Ferentinum[1],[2] dans le Latium, mort en 2 av. J.-C. en Orient) est un homme politique plébéien (homo novus de l'époque augustéenne[3]) et général des débuts de l'Empire romain.
Biographie
C'est un proche de l'empereur Auguste. Il est le premier gouverneur de la Galatie en 25 av. J.-C. à la suite de la mort du roi galate[4]. Plus tard, il fait partie d'un quindecemviri (groupe de quinze personnalités) avec l'empereur lui-même et Marcus Vipsanius Agrippa[5]. Il devient consul en 21 av. J.-C[6]. Il combat en Thrace autour de 19-18 av. J.-C. en portant secours à Rhémétalcès, oncle et tuteur des enfants de Cotys VI, et subjugue les Besses[7],[8].
Au cours de l'hiver de 17-16 av. J.-C., quand il est gouverneur de la Gallia comata, il est défait par les tribus germaines des Sicambres et de leurs alliés les Tenctères et les Usipètes, qui ont traversé le Rhin, qui détruisent partiellement la Legio V Alaudae et s'emparent des enseignes[9],[10],[11]. Désignée par l'expression Clades Lolliana (défaite de Lollius), cette défaite est couplée par Tacite avec le désastre de Teutobourg de Varus[12], mais c'était une défaite plus honteuse que grave.
Lors de l'exil volontaire de Tibère à Rhodes, qui était jusque-là l'un des généraux les plus victorieux de l'Empire mais consigné au rôle de tuteur des héritiers d'Auguste, Caius et Lucius Caesar, Marcus Lollius s'offre selon Suétone d'aller à Rhodes tuer Tibère, car on le voit comme un obstacle à l'ascension de Caius César[13]. Bien d'autres nourrissent le même projet[14].
Lollius devient, en 2 av. J.-C., tuteur et conseiller de Caius Julius Caesar Vipsanianus pour sa mission en Orient[15],[16]. Caius est fils de Marcus Vipsanius Agrippa et de Julia l'Aînée, et petit-fils et héritier désigné d'Auguste. Tibère l'honore en mettant de côté toutes les rivalités et s'humiliant, mais Caius, poussé par son ami Lollius, ferme adversaire de Tibère, le traite avec détachement[17],[16]. Lollius est ensuite accusé d'extorsion aux rois alliés[18] et de traîtrise à l'État, et dénoncé par Caius à l'empereur. Pour éviter une condamnation, il se suicide en s'empoisonnant[19],[18].
Jugement et question
Selon Marcus Velleius Paterculus et Pline l'Ancien, il est hypocrite et bon à rien, mais il amasse une grande fortune[10],[18].
On pensait auparavant que c'était Lollius qu'Horace décrit comme un modèle d'intégrité et supérieur à l'avarice dans ses Odes[20], ainsi que dans deux épîtres[21], mais il est peu probable que cela s'adresse à ce Lollius. Cela devait être adressé à la même personne, un jeune homme, probablement le fils de ce Lollius. Il portait le même nom, Marcus Lollius, et est consul en 13 et père de l'impératrice et brève épouse de l'empereur Caligula, Lollia Paulina[18].
Voir aussi
Notes et références
- CIL X, 5839 ; CIL X, 5837 ; ILS 5342
- Ronald Syme, L'aristocrazia augustea, p. 69.
- R. Syme, op. cit., p. 19, 66 et 285.
- Eutrope, Abrégé de l'histoire romaine, Livre VII, 10 (2).
- CIL VI, 32323.
- Dion Cassius, Histoire romaine, Livre LIV, 6 (2).
- Dion Cassius, Histoire romaine, Livre LIV, 20 (3).
- AE 1933, 85.
- Dion Cassius, Histoire romaine, Livre LIV, 20.
- Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 97.
- Suétone, Vie des douze Césars, Auguste, 23.
- Tacite, Annales, I, 10.
- Suétone, Vie des douze Césars, Tibère, 13.
- Antonio Spinosa, Tiberio, p. 61.
- R. Syme, op. cit., p. 476.
- Suétone, Vie des douze Césars, Tibère, 12.
- R. Syme, op. cit., p. 263.
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, IX, 117.
- Velleius Paterculus, Histoire romaine, II, 102 (1).
- Horace, Odes, IV, 9
- Horace, Épîtres, I, 2 et 18.
Sources modernes
- (it) Antonio Spinosa, Tiberio. L'imperatore che non amava Roma, éd. Mondadori, Milan, 1991 (ISBN 88-04-43115-6).
- (it) Ronald Syme, L'aristocrazia augustea, éd. Rizzoli, Milan, 1992 (ISBN 88-17-11607-6).