Marguerite Stuart (1424-1445)
Marguerite d'Écosse, née à Perth le et morte à Châlons-en-Champagne le , est une princesse écossaise devenue dauphine de France par son mariage avec le futur Louis XI.
Pour les articles homonymes, voir Marguerite d'Écosse.
Recueil d'Arras, folio 8, Bibliothèque municipale d'Arras.
Titre
–
(9 ans, 1 mois et 23 jours)
Prédécesseur | Marie d'Anjou |
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Successeur | Charlotte de Savoie |
Dynastie | Maison Stuart |
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Naissance |
Perth (Écosse) |
Décès |
Châlons-en-Champagne (France) |
Sépulture |
Cathédrale de Châlons (1445-1479) Église de Thouars (depuis 1479) |
Père | Jacques Ier d'Écosse |
Mère | Jeanne Beaufort |
Conjoint | Louis XI |
Religion | Catholicisme |
Biographie
Marguerite est le premier enfant du roi Jacques Ier d'Écosse et de son épouse Jeanne Beaufort, et la sœur aînée du futur roi Jacques II.
En 1428, Jacques Ier accepte de marier Marguerite, âgée de quatre ans, avec le dauphin Louis, futur Louis XI. Cependant, Jacques ayant obtenu que sa fille ne se rende pas en France avant d'être plus âgée, le mariage n'est célébré que le au château de Tours par l'archevêque de Reims, Renault de Chartres. Marguerite se rend en France escortée de nobles écossais comme John Wishart. Sur le chemin, elle manque d'être interceptée par les Anglais, qui voient ce mariage d'un mauvais œil[2].
Décrite comme très belle et cultivée, Marguerite adore la vie de cour, mais son époux la néglige parce qu'elle a une infirmité[réf. nécessaire]. Elle ne s'entend pas avec son mari, allant jusqu'à prendre le parti de son beau-père Charles VII contre lui. Elle meurt à l'âge de 20 ans, de tuberculose ou de pneumonie, au cloître saint-Étienne de Châlons-en-Champagne. Sa maladie a été accentuée par le chagrin que lui avaient causé les accusations du courtisan Jamet de Tillay, qui l'avait surprise en compagnie de Jean d'Estouteville et d'un autre gentilhomme[3]. Selon la tradition, ses derniers mots auraient été : « Fi de la vie en ce monde, ne m'en parlez plus[4]. »
Le corps de Marguerite est d'abord inhumé en la cathédrale de Châlons. Le , il est transféré à Thouars, dans l'église collégiale Saint-Laon[5].
Une princesse artiste
Marguerite, délaissée par son époux et ne pouvant avoir d'enfants, a trouvé un dérivatif dans l'art poétique. Quoiqu'il ne reste pas trace de ses écrits, elle passait des nuits entières à composer des rondeaux[6] ; sa cour comptait des poètes comme Jeanne Filleul, Louise de Beauchastel et une légende veut qu’elle ait donné à Alain Chartier un baiser sur la bouche (fait impossible en raison de la date de mort de ce poète : 1430, Marguerite avait alors 6 ans). Son époux le dauphin Louis la soupçonnait d'avoir des liaisons avec des poètes de son entourage (il la faisait espionner par Jamet de Tillay) ; ce dont la dauphine se défendit jusqu'à son lit de mort[7].
Quoiqu'il fût d'usage de ne pas nommer les dames dans les rondeaux de l'époque, Blosseville est assez explicite dans Celle pour qui je porte l'M ; et la mort prématurée de Marguerite lui inspire Vous qui parlés de la beauté d'Élaine.
Ascendance
Références
- Professeur honoraire d'histoire de l'art à l'université de Strasbourg, Albert Châtelet conteste l'identification du portrait avec Charlotte de Savoie, inscrite dans la partie inférieure du dessin. Selon Châtelet, cette interprétation ne résiste pas à l'examen puisque le dessin constitue la copie d'une œuvre disparue, peinte par « un maître anonyme travaillant en France » et composant probablement l'un des « volets d'un triptyque de dévotion » qui représentait le dauphin Louis et sa femme en orant. En raison de la jeunesse visible (entre treize et dix-sept ans) du modèle dans le dessin figurant le dauphin, fo 7 du Recueil d'Arras et pendant visible du fo 8 reproduisant les traits de la dauphine, Châtelet conclut que celle-ci doit être identifiée à Marguerite d'Écosse puisque ce n'est qu'à un âge plus avancé (vingt-huit ans) que Louis épouse Charlotte de Savoie (Albert Châtelet et Jacques Paviot, Visages d'antan : le Recueil d'Arras (XIVe-XVIe siècle), Lathuile, Éditions du Gui, , 475 p. (ISBN 978-2-9517417-6-8 et 2-9517417-6-6), p. 401).
- Duchein 1998, p. 148.
- [Paula Higgins, « 'The Other Minervas': Creative Women at the Court of Margaret of Scotland », Kimberly Marshall, éd., Rediscovering the Muses: Women's Musical Traditions, Northeastern University Press, 1993, p. 172 [lire en ligne]]
- Duchein 1998, p. 150.
- Jean-Paul Barbier, Ils sont passés à Châlons, Petit Catalaunien illustré, , p. 26.
- Rondeaux et autres poésies du XVème siècle, page XV, note 5)
- https://books.google.fr/books?id=k1IGAAAAQAAJ&pg=PA26&lpg=PA26&dq=%22Marguerite+d%27%C3%89cosse+++%22+Louis+XI+%22Jamet+de+Tillay%22&source=bl&ots=KxH_tJppLh&sig=DvoEFn4p9yk8vE5jE2fmlqqd-zk&hl=fr&sa=X&ei=vqpbUvjuCsjwhQf4_oDoBQ&sqi=2&ved=0CDkQ6AEwAg#v=onepage&q&f=false Charles Pinot-Duclos, Joachim Le Grand : Histoire de Louis XI, page 26]
Voir aussi
Bibliographie
- Geneviève et Philippe Contamine (dir.), Autour de Marguerite d'Écosse. Reines, princesses et dames du XVe siècle. Actes du Colloque de Thouars (23 et ), Paris, Honoré Champion, coll. « Études d'histoire médiévale », 4, 1999, 262 p., [compte rendu en ligne].
- Priscilla Bawcutt et Bridget Henisch, « Scots Abroad in the Fifteenth Century: The Princesses Margaret, Isabella and Eleanor », dans Elizabeth Ewan et Maureen M. Meikle éd., Women in Scotland, c.1100-1750, East Linton, Tuckwell, 1999, p. 45-55. [lire en ligne]
- Michel Duchein, Histoire de l'Écosse, Paris, Fayard, .
- (en) Elizabeth Bonner, « Scotland ‘Auld Alliance’ with France, 1295-1560 », History, vol. 84, no 273, (DOI 1468-229X.00097).
- Paula Higgins, « 'The Other Minervas': Creative Women at the Court of Margaret of Scotland », Kimberly Marshall, éd., Rediscovering the Muses: Women's Musical Traditions, Northeastern University Press, 1993, p. 169-185 [lire en ligne]
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