Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde

Philippe de Marnix, baron de Sainte-Aldegonde, né en 1538[1] ou en 1540[2] à Bruxelles et mort le à Leyde, est à la fois homme d'État, militaire, poète, polémiste, théologien et pédagogue des Pays-Bas de l'époque des Habsbourg.

Pour les articles homonymes, voir Marnix et Philippe de Sainte-Aldegonde.

Marnix de Sainte-Aldegonde
Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde
Naissance 1538-1540 (?)
Bruxelles
 Pays-Bas des Habsbourg
Décès
Leyde
Provinces-Unies
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture néerlandais
français
latin
Mouvement Renaissance
Genres

Calviniste convaincu, il participe activement à l'insurrection contre Philippe II dirigée par Guillaume Ier d'Orange-Nassau, « le Taciturne », à partir de 1568.

C'est aussi un humaniste, qui écrivait en trois langues : le latin, le néerlandais et le français et qui pouvait traduire de l'hébreu.

Il est traditionnellement considéré comme l'auteur du Wilhelmus van Nassouwe, chant des armées de Guillaume d'Orange-Nassau, devenu l'hymne national néerlandais, mais cette attribution est aujourd'hui considérée comme peu fondée.

Biographie

Philippe de Marnix naît à Bruxelles, capitale du duché de Brabant et des Pays-Bas bourguignons, sous le règne de Charles Quint, souverain des Pays-Bas depuis 1516, mais aussi roi d'Espagne (1516) et empereur élu en 1519.

Origines familiales et formation

Philippe de Marnix est issu d’une famille noble de Franche-Comté (le comté de Bourgogne étant une autre possession de Charles Quint) et de Savoie (duché généralement allié aux Habsbourg).

Il est le fils de Jacques de Marnix de Toulouse, seigneur de Toulouse-le-Château en Franche-Comté (fils de Jehan de Marnix seigneur de Toulouse-le-Château et de Dame Jeanne de Cerf) entré au service de la gouvernante des Pays-Bas Marie de Hongrie, époux en premières noce de Marie de Bonnières, puis en secondes noces de Marie de Hemricourt, dame de Mont-Sainte-Aldegonde, mort probablement à Bruxelles en 1557.

Il a un frère, aussi né à Bruxelles, Jean (1537-1567[3]), seigneur de Toulouse-le-Château.

Il étudie vraisemblablement le droit dans les universités de Louvain, de Paris, de Dole et de Padoue.

Il fait aussi des études de théologie à Genève sous la direction des réformateurs Jean Calvin et Théodore de Bèze.

Il est probablement de retour aux Pays-Bas en 1561, sous le règne de Philippe II, fils de Charles Quint, à qui il a succédé en 1555 comme souverain des Pays-Bas et en 1556 comme roi d'Espagne. En revanche, les possessions autrichiennes des Habsbourg sont revenues à Ferdinand, frère de Charles, ainsi que l'élection impériale.

L'opposition à Philippe II (1561-1566)

Philippe II a quitté les Pays-Bas en 1559, après le traité du Cateau-Cambrésis avec la France, laissant pour représentant, avec le titre de « gouvernante », sa demi-sœur Marguerite de Parme, qui réside à Bruxelles. Mais la politique voulue par Philippe II (centralisation absolutiste et répression du protestantisme) suscite de graves tensions avec les élites des Pays-Bas, qui aboutissent en 1566 à la révolte des Gueux, puis en 1568 à l'insurrection, appelée plus tard « guerre de Quatre-Vingts Ans ».

En 1565, Philippe de Marnix s’engage dans le mouvement du compromis des Nobles proclamé à Bruxelles, puis du compromis de Bréda, texte dont il est un des auteurs principaux. Une des revendications est la liberté de conscience, le droit d'être protestant sans être inquiété par les autorités ecclésiastiques ou civiles, position soutenue par une partie des catholiques néerlandais, au nom des libertés traditionnelles.

Le compromis est rejeté par la gouvernante des Pays-Bas : c'est alors que les opposants reçoivent le surnom de « Gueux » qu'ils reprennent immédiatement comme un titre glorieux.

La révolte des Gueux et la furie iconoclaste (1566-1567)

Les nobles du compromis s'engagent alors dans le mouvement de la « révolte des Gueux » (mai 1566), qui est d'abord politique.

Mais en août 1566 éclate le mouvement religieux de la furie iconoclaste, qui a pour origine les calvinistes les plus radicaux. Les « Gueux » se divisent sur le soutien à ce mouvement non prévu : Guillaume d'Orange, qui est conseiller d'État et stathouder de Hollande et Zélande, s'oppose au soutien à un mouvement qui se manifeste par des destructions d'églises, contrairement à Philippe de Marnix et à son frère Jean.

Les Pays-Bas entrent dans une phase de troubles, marqué notamment par le soulèvement et le siège de Valenciennes (août 1566-mars 1567). Jean de Marnix forme alors une colonne de secours pour les assiégés de Valenciennes, mais elle est vaincue lors de la bataille d'Austruweel, où il trouve la mort (13 mars 1567). Peu après, les troupes de la gouvernante obtiennent la reddition de Valenciennes.

De son côté, Philippe de Marnix rédige une apologie de l'iconolasme, publiée en français en 1567 sans nom d'auteur : Vraye narration et apologie des choses passées au  [sic] Pays-Bas, touchant le fait de la religion.

Philippe II estime que Marguerite de Parme (qui ne serait pas opposée à la liberté de conscience) a une action insuffisamment répressive. Aussi, en juin 1567, il envoie aux Pays-Bas le duc d'Albe, Ferdinand Alvare de Tolède, avec des unités espagnoles de tercio. Arrivé en août, il évince Marguerite de Parme et instaure une politique répressive qui contraint les opposants à l'exil (les comtes d'Egmont et de Horne, conseillers d'État, restés à Bruxelles, sont arrêtés et condamnés à mort[4] ; Guillaume d'Orange est parti dès avril 1567).

L'exil de 1567-1571

Marnix trouve refuge à Brême et au Lütetzburg, chez le drossart d'Emden, où il écrit son pamphlet De Bijencorf der H. Roomsche Kercke (La Ruche de l'Église catholique), plus simplement dénommé de Bijenkorf en 1569[5].

Au service de Guillaume d'Orange (1572-1584)

En 1568, Guillaume d'Orange, lui aussi exilé, a lancé une offensive contre le duc d'Albe, mais cela a été un échec. Ce n'est qu'en 1572 que les insurgés reprennent le combat aux Pays-Bas, avec la prise de Brielle par les Gueux de mer (1° avril) et le soulèvement des provinces du nord, qui permet à Guillaume d'Orange de s'installer en Hollande.

Il charge Philippe de Marnix de missions diplomatiques, militaires et religieuses. Il est chargé des négociations avec les cours de Paris et de Londres[6], et, en 1578, avec la Diète d'Empire.

Philippe de Marnix contribue aussi à la mise en place de l'Université de Leyde.

Il participe aux accords entre provinces néerlandaises de la pacification de Gand (novembre 1576) et de l'union de Bruxelles (janvier 1577), traités qui unissent les provinces face à la présence de l'armée espagnole. Mais un peu plus tard, une scission intervient avec l'union d'Arras et l'union d'Utrecht (janvier 1579). En juillet 1581, les Etats généraux des provinces et villes de l'union d'Utrecht proclament la déchéance de Philippe II des ses droits sur les Pays-Bas (acte de La Haye), premier pas vers la création des Provinces-Unies.

Le siège d'Anvers (1584-1585)

En 1583, alors que les troupes du gouverneur général Alexandre Farnèse progressent vers le nord en reprenant les villes insurgées de Flandre et de Brabant (notamment Gand, Bruxelles, Malines), la perspective d'un siège d'Anvers devient très vraisemblable.

En novembre 1583, Guillaume d'Orange fait nommer Philippe de Marnix bourgmestre extérieur d'Anvers, c'est-à-dire chef du conseil échevinal, afin de préparer la défense de la ville.

Le siège débute effectivement le 3 juillet 1584. Marnix dirige la ville pendant les treize mois du siège qui se termine le 17 août 1585 par la reddition de la ville, menacée de famine. Les conditions de reddition laissent dix jours aux habitants pour la quitter s'ils le souhaitent, avant l'entrée de l'armée de Farnèse.

C'est la dernière grande victoire espagnole au cours de la guerre de Quatre-Vingts Ans, mais elle définit la limite entre les provinces du nord (actuels Pays-Bas) et du sud (actuels Belgique et Luxembourg). Les insurgés font des sept provinces du nord la république des Provinces-Unies, qui sera reconnue par le roi d'Espagne en 1648. Les autres provinces restent possessions du roi d'Espagne, formant ce qu'on appelle les Pays-Bas espagnols.

Philippe de Marnix a subi là un grave échec. Il ne bénéficie plus de l'appui de Guillaume d'Orange, assassiné le 10 juillet 1584. Il subit des critiques de la part des dirigeants des Provinces-Unies. Il se place dès lors en retrait de la vie politique.

Dernières années

Marnix se retire provisoirement de la vie politique active après la reddition d'Anvers. Il passe cinq ans retiré au château West-Souburg dans le comté de Zélande.

Il reparaît comme ambassadeur à Paris en 1590, au début du règne d'Henri IV.

Il vit ensuite à Leyde, où il est chargé de la traduction de la Bible en néerlandais par l’Église réformée néerlandaise. De ce dernier projet, l’homme dont l’adage est « Repos ailleurs » ne peut achever qu’un seul livre.[pas clair]

Œuvre littéraire

De Bijencorf... (La Ruche de la Sainte Église romaine)

Son principal ouvrage, De bijencorf der H. Roomsche Kercke La Ruche de la Sainte Église romaine »), non daté, a été publié vers 1569 sous le nom d’« Isaac Rabbotenu de Louvain ».

Le Bijencorf, qui appartient au genre alors en vogue du pseudo-éloge[7], est un pamphlet calviniste satirique. Il se présente comme la « parodie complémentaire » d’une apologie de l' Église catholique de Gentien Hervet (1499-1584), publié en 1561 sous le titre Epistre aux desvoyes de la foy et traduit en néerlandais en 1566 (Missyve oft seyndbrief aende verdoolde van den Christen gheloove).

Dans son Bijencorf, Marnix fait parler un clerc catholique voulant faire l'éloge de son Église et critiquer les calvinistes. Mais, au lieu de louer les grands docteurs catholiques (le jésuite Bellarmin, le prédicateur François Panigarole, et le controversiste Gentien Hervet, ce clerc maladroit dévoile involontairement leurs vices et leurs manipulations.

Connaissant très vite un grand succès, le pamphlet de Marnix est réimprimé à 22 reprises au moins jusqu’en 1761. Une traduction allemande paraît en 1576, une seconde en 1579 ; en tout, il y en a eu quatre différentes, de même qu'en anglais[8].

Le Tableau des differens de la religion

Marnix lui-même en fait une adaptation en français, de près de 1 500 pages, intitulée : le Tableau des differens de la religion (1599-1605).

Le Tableau est également une réponse de Marnix à l’accueil réservé à son Bijencorf par plusieurs auteurs catholiques, tels que les prêtres Martinus Donckanus[9] et Jan Coens, le théologien Joannes Molanus[10], le jésuite Jan David et même le célèbre cardinal Bellarmin[11]

Le ton de Marnix emprunte à Érasme[12], à Henri Estienne et à Rabelais.

Selon Mathieu de La Gorce, il fait preuve d'une grande inventivité verbale, qui explique que le Tableau a pu être décrit comme « une tour de Babel incompréhensible, une aventure linguistique à moitié folle », mais qui est loin d'être gratuite. Elle constitue au contraire une arme, aux côtés de la satire, au service des convictions protestantes de l'auteur. Paradoxalement, la fantaisie verbale d'inspiration rabelaisienne est employée pour une cause qui souhaite la domestiquer : « ces manipulations ont pour première fonction de dénoncer la plasticité de la langue, et de promouvoir une langue pure et stable »[12]. Ainsi, cette langue décalée  tant par rapport à la langue des autres écrits de Marnix, que par rapport à la langue commune de l'époque  est-elle une langue inventée, une « langue fictionnelle »[13].

Psaumes et Cantiques

Comme poète, Marnix est connu par ses traductions de la Bible et des psaumes, directement de l'hébreu.

Het boeck der psalmen Davids, traduction de l'intégralité du livre des psaumes, paraît en 1580. Une seconde édition a lieu en 1591.

La même année, il publie une traduction du Livre des cantiques : Het boeck der heylige schriftuerlijcke lofsangen.

Rares avant lui ont été les auteurs néerlandophones luthériens et calvinistes de versifications « lyriques » (pouvant se chanter) de l’ensemble des psaumes qui traduisirent à partir de l'hébreu. Avant lui, Petrus Dathenus a traduit le psautier en néerlandais à partir du Psautier de Genève en français. Ses versifications rimées sont devenues populaires et sont chantées dans la république des Sept Provinces-Unies des Pays-Ba jusqu'en 1773, jusqu’à ce que leurs paroles soient remplacées par une nouvelle versification, les mélodies étant conservées. Cependant, la versification de Marnix ne put plus remplacer celle de Dathenus qui, en peu de temps, était devenue fort populaire auprès de la communauté réformée des Provinces-Unies, bien que de toutes les versifications rimées et chantées du psautier, produites aux anciens Pays-Bas au XVIe siècle par des poètes tels que Van Zuylen van Nijevelt, Utenhove, De Heere, Dathenus et Van Haecht, la postérité ait considéré celles de Marnix comme les meilleures.[pas clair]

Apologie de l’iconoclasme (1567)

En 1567, il publie anonymement sa Vraye narration et apologie des choses passées au  [sic] Pays-Bas, touchant le fait de la religion.

La version originale en néerlandais de cette justification de l'iconoclasme, Van de beelden afgheworpen in de Nederlanden in Augusto 1566, n'a été imprimée qu'en 1871.

Traité sur l’éducation

Marnix a laissé un traité en latin, Ratio instituendae iuventutis De l'institution de la jeunesse »), de 1583.

L’hymne néerlandais, le Wilhelmus : une paternité douteuse

L'hymne actuel des Pays-Bas, le Wilhelmus van Nassouwe (Guillaume de Nassau), a été au départ un chant de guerre des troupes de Guillaume de Nassau, prince d'Orange, au début de l'insurrection des Pays-Bas.

Philippe de Marnix est traditionnellement considéré comme son auteur, mais cette attribution est contestée de nos jours.

Elle remonte aux premières décennies suivant sa mort, car le Wilhelmus figure sous son nom dans un manuscrit datant de 1618[14].

La source la plus ancienne des paroles du Wilhelmus est un recueil de chansons de gueux conservé à la Bibliothèque nationale de France. Il n'est pas daté, mais, vu son contenu qui suit les événements historiques de près, il doit remonter aux années 1577-1578.

Les philologues de notre temps se montrent plutôt réticents à attribuer la paternité du Wilhelmus à Philippe de Marnix ; la comparaison entre la chanson de gueux et les œuvres de Marnix rend en effet difficile cette attribution, compte tenu des différences stylistiques.

Jugements sur son œuvre

La notoriété de Marnix a été grande dans de nombreux domaines différents. Selon Jan Romein, il a été « le secrétaire de la rébellion » par excellence ; le père spirituel et le propagandiste des calvinistes néerlandais. Pour la littérature néerlandaise, il compte parmi les auteurs les plus importants de son époque. En tant qu’écrivain en langue française et comme disciple accompli d’un Rabelais dans son Tableau, il est très apprécié, notamment par Edgar Quinet et Henri Pirenne[15].

Marnix savait parler espagnol, et celui-ci influa ses écrits.[16]

Liste d’œuvres

Armoiries de Philippe de Marnix

Hommages

À Bruxelles, où il naquit, on lui a rendu honneur par trois statues publiques, l’une d’elles faisant partie de l’ensemble architectural et sculptural du Square du Petit Sablon ; une autre orne la façade d’une école communale au quartier des Marolles.

Bibliographie

Sources de cet article

  • Alberdingk Thijm, Petrus Paul Maria. La Joyeuse histoire de Philippe de Marnix, seigneur de Sainte Aldegonde, et de ses amis, Paris, Victor Plamé, 1878.
  • Bork (van), Gerrit Jan, et Pieter Jozias Verkruijsse (réd.). De Nederlandse en Vlaamse auteurs van middeleeuwen tot heden met inbegrip van de Friese auteurs, Weesp, De Haan, 1985, p. 373-374.
  • Delassois, Alain. Article dans revues no 38 et 39 du Cercle d'histoire de Leval-Trahegnies, Epinois, Mont Ste Aldegonde (CHLEM).
  • Laan (ter), Kornelis. Letterkundig woordenboek voor Noord en Zuid, 2e tirage, La Haye/Jakarta, G.B. van Goor Zonen's Uitgeversmaatschappij, 1952, p. 334-335.
  • Quinet, Edgar. Marnix de Sainte Aldegonde, Paris, 1858 (téléchargeable sur le site Les Classiques des sciences sociales).

Études littéraires

  • Govaert, Marcel. La Langue et le style de Marnix de Sainte-Aldegonde dans son Tableau des différens de la religion, Bruxelles, 1953, 311 p.
  • La Gorce (de), Mathieu. Une Rhétorique iconoclaste. Ordre et désordre dans le Tableau des différens de la religion de Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde, thèse dactylographiée de l'Université Paris 7 - Denis Diderot, 2004, 730 p.

Ouvrages biographiques

  • Herman Vander Linden. Philippe de Marnix, seigneur de Sainte-Aldegonde, West-Soeburg et Touwinck, Biographie nationale, Académie royale de Belgique, 1894, T. 13, Bruxelles, col. 800ss.
  • R. Van Roosbroeck. MARNIX, Philips van (1540-1598), heer van St.Aldegonde, Nationaal Biografisch Wordenboek, , Koninklijke Vlaamse Academie van België, 1972, T. 5, col. 591.
  • Charles-Albert de Behault. Le siège d'Anvers par Alexandre Farnèse, duc de Parme, in: Bulletin de l'ANRB, n° 307, juillet 2021.

Notes et références

  1. Voir site web openlibrary.org.
  2. Voir site web test.larousse.fr.
  3. Voir page néerlandaise Jan van Marnix. Il meurt au combat durant la révolte des Gueux.
  4. Ils seront exécutés en juin 1568.
  5. L'année 1568 voit le saccage et la destruction à Mont-Sainte-Aldegonde du manoir d’Escosson (établi dans les environs du cimetière actuel) par les troupes du roi d’Espagne commandée par le comte de Lodron. Ce qui reste du château et de ses dépendances est définitivement détruit en 1572 par les troupes conduites par Frédéric de Tolède contre Mons, lors du long siège de la ville occupée par les franco-hollandais, commandés par Louis de Nassau. Les ruines du manoir marquent longtemps son emplacement. En 1875 encore, la charrue labourant le champ qui recouvre les restes du manoir ramène à la surface de nombreux débris de matériaux, restés enfouis.
  6. Ses exploits de cryptanalyste sont, pour l'occasion, rapportés en détail dans David Kahn, The Codebreakers, Scribner, (réimpr. 1996) (ISBN 0684831309), « The Rise of the West », p. 118-122
  7. Voir : Éloge de la Folie d'Érasme.
  8. Dont une traduction anglaise de 1589.
  9. Prêtre à Amsterdam qui écrivit son Corte Confutatie ende Wederlegginghe van den Biëncorff, de 1578.
  10. Son texte, en latin, date de 1570.
  11. Les conférences qu’il fait à Rome à ce sujet sont publiées de 1581 à 1592.
  12. Mathieu de La Gorce, « Pape... pipopu : l’iconoclasme lexicologique de Marnix de Sainte-Aldegonde, protestant et rabelaisien », dans Migrations, exils, errances et écritures, Presses universitaires de Paris Nanterre, coll. « Sciences humaines et sociales », (ISBN 978-2-8218-5084-2, lire en ligne), p. 219–240
  13. Mathieu de La Gorce, « « Embabouiner » le lecteur : détournements satiriques de la coopération fictionelle : Dans le Tableau des differens de la religion, de Ph. de Marnix de Sainte-Aldegonde », dans Usages et théories de la fiction : Le débat contemporain à l'épreuve des textes anciens (XVIe-XVIIIe siècles), Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », (ISBN 978-2-7535-4582-3, lire en ligne), p. 113–149
  14. Il s’agit d’un manuscrit de la collection Simon de Gorter, qui écrivit sous le Wilhelmus « Ghecomponeert ende Ghemaeckt door ionck-heer philips van marnicx heere van sinte aldegonde excellent poeet » (« composée et faite par le gentilhomme Philippe de Marnix, Seigneur de Sainte-Aldegonde, excellent poète ») ; voir aussi : « Le Wilhelmus » sur le site Internet literatuurgeschiedenis.org, avec la page du manuscrit mentionné..
  15. Gerrit Jan van Bork et Pieter Jozias Verkruijsse (réd.), De Nederlandse en Vlaamse auteurs van middeleeuwen tot heden met inbegrip van de Friese auteurs, Weesp, De Haan, 1985, p. 374.
  16. «Sans doute l'Espagne ne fut représentée dans notre pays que par un petit nombre de fonctionnaires groupés dans le grand centre administratif qu'était Bruxelles et les organismes centraux indigènes, comme les organismes provinciaux et locaux, continuèrent-ils ainsi que par le passé à être gérés par des nationaux et à employer les langues nationales; cependant, à partir du gouvernement de Marguerite de Parme et surtout à l'arrivée du duc d'Albe, l'espagnol fut mis à l'honneur à la Cour et devint plus familier aux grands seigneurs et aux hauts fonctionnaires. Quel effet ce bilinguisme plus ou moins parfait pouvait-il exercer sur le français, il est permis d'en juger par l'apparition de mots espagnols dans le correspondances comme celle de Granvelle, et mieux encore par la prose de Marnix de Sainte-Aldegonde. Contrairement à la plupart des écrivains français de la Renaissance, celui-ci était un excellent connaisseur de l'espagnol, et notamment dans le Tableau des différends de la Religion, des mots et des expressions espagnoles viennent souvent émailler de façon pittoresque ou narquoise le contexte français; pareils traits seraient inexplicables s'ils n'étaient pas destinés à des lecteurs ayant au moins la connaissance de quelques rudiments d'espagnol. A la Cour, des troupes de comédiens espagnols venaient donner des représentations» —Herbillon, Jules. Éléments espagnols en wallon et dans le français des anciens Pays-Bas, 23-24. Mémoires de la Commission royale de toponymie et de dialectologie. Section wallonne 10. Liège: Michiels, 1961.

Voir aussi

Articles connexes

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