Marvel Cooke

Marvel Jackson Cooke, née le à Mankato dans l'État du Minnesota et morte le à New York est une journaliste américaine et une militante afro-américaine du mouvement des droits civiques aux États-Unis.

Marvel Cooke
Biographie
Naissance

Mankato, dans le Minnesota
Décès
(à 97 ans)
New York
Nationalité
Américaine
Formation
Université du Minnesota
Activités
Père
Madison Jackson
Mère
Amy Wood Jackson
Autres informations
A travaillé pour
Magazine Crisis, New York Amsterdam News
Domaine
journalisme, militante des droits civiques
Parti politique
Parti communiste des Etats-Unis
Membre de
Newspaper Guild, National Council of Arts, Sciences and Professions, American-Soviet Friendship Committee
Mouvement
Renaissance de Harlem

Biographie

Jeunesse et formation

Marvel Cooke[1] est la fille de Madison Jackson et d'Amy Wood Jackson[2]. Son père quoique diplômé en droit de l'Université d'État de l'Ohio, n'a pas pu trouver d'emploi d'avocat ou de juriste en raison de sa couleur de peau, aussi, il devient porteur pour les wagons-lits de la Pullman Company et sa mère Amy Wood Jackson est une enseignante dans les réserves nord-amérindiennes[3]. Sa mère démissionne parce qu'elle ne pouvait plus supporter la condition faite aux amérindiens[4]. Son père engagé dans les mouvements des droits civiques est un socialiste dans la mouvance d'Eugene Victor Debs[5].

En 1907, la famille Jackson emménage à Minneapolis, plus précisément dans le quartier Prospect Park, Minneapolis (en) à proximité du campus de l'université du Minnesota[2],[3]. La famille Jackson est la première famille afro-américaine à s'installer dans ce quartier, tout comme Marvel est la première élève noire à suivre les cours à la Sydney Pratt Elementary School / école élémentaire Sydney Pratt de Prospect Park.

Après ses études secondaires, elle suit des cours à l'Université du Minnesota d'où elle sort diplômée en littérature anglaise en 1925, elle fait partie des cinq premiers Afro-Américains à être diplômé de cette université[6].

Carrière

En 1926, grâce à son diplôme, elle obtient un poste d'assistante de rédaction au sein de la revue Crisis, magazine de la National Association for the Advancement of Colored People, dirigée par W. E. B. Du Bois[6], elle part s'installer à New York. Elle est nommée rédactrice de la rubrique littéraire Brownsing Reader / Regard sur les livres[7].

Elle rédige pour Crisis des articles sur les écrivains du mouvement dit de la Renaissance de Harlem, appréciée pour ses critiques littéraires et ses recensions, elle devient l'amie d'écrivains comme Langston Hughes, Zora Neale Hurston, Dorothy Parker, Countee Cullen, Richard Wright, et d’artistes comme Elizabeth Catlett ou Paul Robeson[3].

En 1928, elle écrit également des articles pour le New York Amsterdam News, elle y est la première femme journaliste[3].

En 1929, après son mariage avec Cecil Cook, le couple s'installe à Greensboro, dans la Caroline du Nord. Marvel quitte le journalisme pour devenir professeur d'histoire, d'anglais et de latin dans une High School appartenant au complexes scolaire le North Carolina Agricultural and Technical College, maintenant devenu la North Carolina A&T State University[8],[2].

En 1931, le couple Cooke retourne à New York, Marvel reprend ses activités au sein du New York Amsterdam News. Elle se fait connaitre pour ses articles exposant les conditions socio-économiques des ouvriers afro-américains de New York, se démarquant ainsi du sensationnalisme de la presse noire[7].

En 1933, elle crée une section du tout nouveau syndicat, la NewsGuild-CWA (en) au sein du New York Amsterdam News. En octobre 1935 elle déclenche une grève du personnel et est arrêtée le pour avoir organiser un piquet de grève empêchant l'accès aux locaux du journal. La grève s'arrête en , avec la réintégration des grévistes et de Marvel Cooke. Par l'organisation de cette grève, Marvel Cooke montre sa maturité politique et sociale comme activiste de gauche et attire l'attention de Benjamin J. Davis Jr, rédacteur en chef de journaux communistes ou proche du parti communiste comme The Negro Liberator ou le Daily Worker, qui va jouer un rôle dans l'adhésion de Marvel Cooke au parti[7].

En 1935, elle publie un article, co-rédigé avec Ella Baker, The Bronx Slave Market dans le magazine Crisis[9]. Cet article est une critique des conditions d'exploitation des femmes afro-américaines qui désespérées, appauvries par la Grande dépression, vendaient leur force de travail pour obtenir un emploi au coin de la 167° rue et Jerome Avenue, dans le Bronx[10]. Pour mieux démonter ce marché de l'exploitation de la pauvreté, Elle Baker et Marvel Cooke se déguisent en travailleuses pauvres pour se présenter à ce marché. Leur article a un impact sur l'opinion new-yorkaise aussi bien noire que blanche. Des militantes féministes ou syndicalistes comme Anna Arnold Hedgeman, Dora Lee Jones, Dorothy Height, des organisations comme le National Domestics Workers of America / L'organisation des travailleurs domestiques d'Amérique, le Domestic Workers of America / Les travailleurs domestique d'Amérique, le National Committee on Household Employment / Le rassemblement national des emplois de maison, et le Household Technicians of America / Les techniciens de services domestiques d'Amérique se mobilisent pour mettre fin à ce marché et offrir des alternatives[7],[11].

Cette enquête sur le Bronx Slave Market marque un tournant dans la vie de Marvel Cooke qui va s'engager dans l'extrême gauche en adhérant au Parti communiste des États-Unis en 1936[12],[7].

Ses articles se penchent de plus en plus vers les spécificités des conditions des femmes afro-américaines. Ainsi par exemple, en 1939, elle publie dans le New York Amsterdam News un article au titre de "Chorus Girl's Life is no Bed of Roses" / La vie des filles choristes n'est pas un lit de roses, dans lequel elle démystifie l'aura des Girls de l'Apollo Theater que leur attribue le public, en exposant leur condition de vie, journée de douze à quinze heures de travail, logement dans des locaux insalubres, cela pour un salaire de 25 dollars par semaine, la plupart quitte le métier au bout de deux ans, parce qu'usées[7]. À la suite de cet article, les Girls de l'Apollo découvrent combien elles sont exploitées et vont se grouper pour rejoindre le Chorus Equity Association (en) fondé en 1919 par les danseurs des Ziegfield Folies[7].

À partir de 1940, elle travaille comme rédactrice en chef adjointe pour l'hebdomadaire new-yorkais d'extrême gauche People's Voice, dirigé par Adam Clayton Powell Jr., jusqu'à sa fermeture en 1948[13],[14],[7].

En 1949, elle devient rédactrice pour le The Daily Compass (en)[15].

Le , le Daily Compass, publie un article I Was Part of the Bronx Slave Market[16]”où Marvel Cooke explique son implication et comme elle s'y est prise pour découvrir les scandales du Bronx Slave Market et comment elle l'a vécu[17],[18],[19].

En 1953, Marvel cooke comparait devant la Sous-commission parlementaire aux activités anti-américaines de New York, puis à la Commission de Washington où elle questionnée par le sénateur Joseph McCarthy au sujet de ses activités au sein de People's Voice et du parti communiste. Marvel cooke fait appel au cinquième amendement de la Constitution américaine pour ne pas répondre[7].

Toujours en 1953, elle quitte le Daily Compass, elle est élue directrice du National Council of Arts, Sciences and Professions (en) de New York[8],[2].

En 1957, à la suite des tensions de la guerre froide, elle quitte le parti communiste .

Dans les années 1970 elle est la trésorière du Fond pour la défense d'Angela Davis[20].

Affiliation

Marvel Jackson Cooke fut membre de diverses organisations des droits civiques et du mouvement ouvrier la National Association for the Advancement of Colored People, l'American Newspaper Guild (ANG) / La Guilde du journalisme américain, le Civil Rights Congress (en) / Rassemblement pour les droits civiques, le Parti communiste des États-Unis[21], le National Council of American–Soviet Friendship (en) /Assemblée pour l'amitié américano-soviétique, etc[7].

Vie privée

Elle rompt ses fiançailles d'avec Roy Wilkins, un militant afro-américain du Mouvement des droits civiques, membre de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) quelle juge trop conservateur, pour épouser un athlète international Cecil Cook en 1929[8].

Le couple Cooke avait sa résidence au 409, Edgecombe Avenue à Harlem depuis 1932[22].

Son époux Cecil Cooke meurt en 1978[23]

Elle décède des suites d'une leucémie le à l'âge de 97 ans[4].

Hommage

En 2018, les dramaturges Jacqueline E. Lawton et Jules Odendahl-James créent une pièce de théâtre, Edges of Time, consacrée à la vie de Marvel Cooke[24],[25].

Bibliographie

  • (en-US) Lashawn Harris, « Marvel Cooke: Investigative Journalist, Communist and Black Radical Subjec », Journal for the Study of Radicalism, Vol. 6, No. 2, , p. 91-126 (lire en ligne)

Notes et références

  1. (en) « Marvel Jackson Cooke | American journalist », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. (en-US) « Writer, teacher, and activist, Marvel Cooke », sur African American Registry (consulté le )
  3. (en-US) « The extraordinary life of Marvel Cooke », sur People's World, (consulté le )
  4. (en-US) Elaine Woo, « Marvel Cooke; Pioneering Black Journalist, Political Activist », Los Angeles Times, (lire en ligne)
  5. (en-US) Richard Pearson, « Richard Pearson, Marvel Cooke Dies at 99 », sur www.hartford-hwp.com, Washington Post, (consulté le )
  6. (en-US) « Marvel Cooke: Pioneering African-American Female Journalist and Political Activist », sur Black Then, (consulté le )
  7. (en-US) LASHAWN HARRIS, « Marvel Cooke: Investigative Journalist, Communist and Black Radical Subject », Journal for the Study of Radicalism, Vol. 6, No. 2, (lire en ligne)
  8. (en-US) Sherick Francois, « Cooke, Marvel Jackson (1901–2000) | MNopedia », sur www.mnopedia.org, 6 août 2012, révisé le 16 novembre 2017 (consulté le )
  9. (en-US) Marvel Cooke & Ella Baker, « The Slave Market », The Crisis, N° 42, (lire en ligne)
  10. (en-US) « Paper: Stories from the Street Corner: Newspaper Articles on the Bronx Slave Markets from the 1930s to the 1950s (127th Annual Meeting (January 3-6, 2013)) », sur aha.confex.com (consulté le )
  11. (en-US) « “Bronx Slave Market” – The Movement for Black Women's Lives » (consulté le )
  12. (en-US) Marilyn Bechtel, « Marvel Cooke: Journalist, labor and peace activist », sur Communist Party USA, (consulté le )
  13. (en-US) « People’s Voice », The Historical Society of Pennsylvania, (lire en ligne)
  14. (en-US) « A New Kind of Newspaper: Adam Clayton Powell, Jr. and “The People’s Voice” – New York City in the '40s » (consulté le )
  15. (en-US) « Meet Marvel Jackson Cooke, First Black Female Reporter For Mainstream White-Owned Paper | How Africa News », (consulté le )
  16. (en-US) Marvel Cooke, « I Was Part of the Bronx Slave Market” », Daily Compass, (lire en ligne)
  17. (en-US) « The Bronx Slave Market (1950) », sur Viewpoint Magazine, (consulté le )
  18. (en-US) « Marvel Cooke, “The Bronx Slave Market” », sur caring labor: an archive, (consulté le )
  19. (en-US) « The Bronx slave market, 1950 - Marvel Cooke », sur libcom.org (consulté le )
  20. (en-US) Kathleen Currie, « Marvel Cooke » Washington Press Club Foundation », sur www.wpcf.org, (consulté le )
  21. (en-US) akg386, « Marvel Cooke | Communist Party Oral Histories » (consulté le )
  22. (en-US) Christopher Gray, « Streetscapes/409 Edgecombe Avenue; An Address That Drew the City's Black Elite », New York Times, (lire en ligne)
  23. (en-US) « Marvel Jackson Cooke, 99, Pioneering Black Newspaper Reporter », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  24. (en-US) Kim Spurr, « The marvelous life of Marvel Cooke », sur College of Arts & Sciences, (consulté le )
  25. (en-US) « "Edges of Time": A new play reading about the life of journalist Marvel Cooke by playwright Jacqueline E. Lawton », sur The University of North Carolina at Chapel Hill (consulté le )

Articles connexes

Liens externes

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