Masque de Côte d'Ivoire
Les masques revêtent une très grande importance dans les cérémonies d'Afrique, notamment à l'occasion des cérémonies funéraires.
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Le mot désigne aussi bien l'objet que la personne qui le porte à l'occasion de ces cérémonies.
Le masque est un objet en bois sculpté. Il y a un danseur, un costume, « un esprit » ou un « génie » qui l'habite. Il est un « être sacré », instrument d'harmonie sociale. Dans la société traditionnelle, le masque est à la fois une institution religieuse, politique et sociale. Il est médiateur entre Dieu, les ancêtres et les hommes. Il intervient dans les décisions politiques, accompagne les semailles et les récoltes, punit les coupables, assure la pérennité du savoir, accueille l'enfant à sa naissance, lui permet de devenir adulte, l'amène au monde de la sagesse et l'accompagne dans sa vie.
À l'époque coloniale, ils ont fait l'objet de véritables autodafés organisés par des missionnaires pour effacer l'emprise psychologique des féticheurs sur les populations, ceux-ci exigeant toujours des dons pour ne pas jeter de sort.
Comme la plupart des pays africains, la Côte d'Ivoire n'autorise pas et n'a jamais autorisé l'exportation des « masques authentiques ». De surcroît, une résolution prise par l'UNESCO interdit, depuis le début des années 1990, de faire sortir masques et statues du continent africain.
Note : Les civilisations africaines ont toujours privilégié la fonction à la forme, la beauté n’étant pas recherchée en soi. Ce que les collectionneurs « du nord » appellent « l’art africain », voire les « arts premiers », désigne en fait des objets usuels ou culturels qui, désacralisés ou inutilisés aujourd’hui, sont exposés ou vendus comme pièces de collections.
Masque
À l'ouest du pays, dans la région de Man et Touba, les Dans sont créateurs d'un style de masque particulier, de forme ovoïde, parfois orné de cauris.
Masques Neyo
Dans la région dite du Trépoint, près de Sassandra et Dagbego, dans la Région du Bas-Sassandra, il a été organisé en 2004 des festivals de masques Neyo.
Masques Ouan
L'institution du masque n'existait pas chez les Baoulés avant la migration qui les a conduit du Ghana en Côte d'Ivoire sous la conduite de la Reine Pokou.
Goli, masque d'origine Ouan, est un masque-heaume en forme de tête de buffle qui ne sort que pour les grandes occasions. Il est aussi le père de Kplé-Kplé. Goli est une divinité protectrice. Il fait partie des grands masques Ouan. Le Goli et le Kplé-Kplé sont Mandé Sud.
Le porteur du masque Goli est un initié plongé dans un sommeil hypnotique. Son costume se compose d'une grande cape, d'une jupe en fibres de raphia, de grelots aux pieds et il porte une peau de panthère sur le dos.
Les masques-heaumes en forme de gros animaux sont appelés "djéli"). Ces masques de danse incarnent un des dieux les plus terrifiants. Le terme Amuin désigne un art religieux qui englobe tous les pouvoirs et les objets soumis au sacrifice sanglant (en général des poulets) et qui peut entraîner la mort de quiconque offenserait ses lois. La forme de ces masques, leurs noms et l'ordre des danses où ils sont portés varient d'un village à l'autre, mais ils ne doivent pas être vus par les femmes et les étrangers. Leurs danses, exécutées lors des funérailles des hommes ou pour assurer la protection du village, durent en général toute la nuit. Ils ont leurs sanctuaires dans la forêt. Le masque Goli glin, ainsi que les observances religieuses qui lui est associé, est identifiées à la virilité, à la forêt, à la rudesse de la nature. Il personnifie la nature dangereuse et implacable.
Masques Sénoufos
Chez les Sénoufos, les masques représentent aussi bien le corps humain que les divers animaux (serpents, crocodiles, caméléon) dont le grand calao qui joue un rôle essentiel dans la liturgie de ce peuple du nord du pays, dans la région des savanes, autour des villes de Boundiali, Tingréla et Korhogo.
Pour Le Poro, rite initiatique des jeunes Sénoufos d'une durée de 7 ans, les masques utilisés sont souvent à visage humain et de petite taille. À l'occasion de cérémonies particulières, les masques peuvent être d'une très grande complexité en associant bois, raphia, plumes, feuilles sur des motifs humains et animaliers.
Les masques-heaumes zoomorphes sont appelés Wanyugo et sont utilisés dans le cadre du « Poro » ; les masques Kpélyé[1]sont utilisés lors des funérailles. Leurs danses durent en général toute la nuit.
Masques Yohourés
Chez les Yohourés, les masques servent à influencer les forces surnaturelles considérées comme responsables des maux des hommes et de leur prospérité. Ils sont interdits aux femmes. Les masques Yohouré sont en général entourés d'une bordure dentelée. Les Yohourés font danser 7 masques lors des funérailles.
Masques Gouros
Masques Bétés
Voir aussi
Bibliographie
- Aka Martin Kouadio, Masques et parures : études sur le corps orné en Côte d'Ivoire, Université d'Aix-Marseille, Aix-en-Provence, 1994, 2 vol., 324 p. + 198 p. (thèse de doctorat de Lettres)
Liens externes
Notes et références
- Le mot Kpélyé vient du terme sénoufo Gpélé qui signifie surprendre
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