Matour
Matour (Matô en patois charolais) est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire en région Bourgogne-Franche-Comté.
Matour | |||||
La mairie. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Saône-et-Loire | ||||
Arrondissement | Mâcon | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Saint Cyr Mère Boitier entre Charolais et Mâconnais | ||||
Maire Mandat |
Thierry Igonnet 2020-2026 |
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Code postal | 71520 | ||||
Code commune | 71289 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
1 145 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 41 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 18′ 28″ nord, 4° 29′ 00″ est | ||||
Altitude | Min. 328 m Max. 769 m |
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Superficie | 27,99 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de La Chapelle-de-Guinchay | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Saône-et-Loire
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Liens | |||||
Site web | matour.fr | ||||
Elle est située dans une zone de revitalisation rurale[1].
Géographie
Topographie
Matour est une commune de moyenne et basse altitude. Le point culminant de la commune se situe au nord-ouest de celle-ci dans le massif du mont Saint-Cyr et atteint 769 mètres d'altitude[2], son point le plus bas étant de 328 m[3]. Très accidentée, la commune est dominée par de multiples monts arrondis et coiffés de forêts tels[4] que :
- Le point culminant de la commune, 769 m[5] ;
- La Grande Roche, en forêt de Botte, 669 m ;
- les Roches de Chau, dominant Auveau et Étiveau, 665 m ;
- les Roches de la Naude, au nord de la commune, 614 m ;
- le Signal d'Argaud, au sud-est, 599 m ;
- le Montillet, 587 m ;
- les Roches de Trécourt, 511 m.
L'essentiel des cours d'eau, comme le ruisseau de la Baize, du Petit Moulin et de Trécourt, alimentent vers l'est la vallée de la Grosne, relevant du réseau hydrographique du fleuve Rhône. Toutefois à l'ouest, le col de la Croix d'Auterre (557 m) constitue la ligne de séparation des eaux entre la Méditerranée et l'océan Atlantique. Une partie de son territoire est en zone Natura 2000.
Géologie
L'essentiel de la commune de Matour repose sur un socle granitique ancien datant de l'ère Paléozoïque (Tournaisien, Viséen) semblable à la géologie d'une partie du massif du Morvan et de celui du Forez. La géologie locale se rattache d'ailleurs étroitement à celle du Massif central dont elle constitue le rebord nord-oriental. À l'est de la commune, on retrouve des dépôts sédimentaires allochtones au niveau de la forêt de Botte et de certains secteurs des monts Saint Cyr. Au sud, la partie sommitale des collines sont constituées de roches magmatiques tholéitiques peralcalines liées à un volcanisme plus ancien (Dévonien) et soulevées par le plissement de la partie est du Massif central lors de la formation des Alpes[6].
Habitat
- Répartition de la population
La commune de Matour a une occupation humaine semblable à celle de toute cette partie de la Bourgogne. Il s'agit d'un habitat dispersé et même très dispersé avec un bourg qui concentre l'essentiel des activités malgré le déclin de la commune. L'essentiel des hameaux sont des groupements de fermes.
La commune dispose aussi d'un habitat plus rurbain avec la construction de lotissements et d'ensembles pavillonnaires comme à Trécourt ou dans la partie sud du bourg (cité HLM).
Par ailleurs, la commune a lancé une opération de démolition, afin de raser certains bâtiments du centre bourg, très vétustes.
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Matour est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[7],[8],[9]. La commune est en outre hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (61,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (51,9 %), forêts (37,2 %), zones agricoles hétérogènes (8,5 %), zones urbanisées (2,4 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].
Industrie
L'entrée du bourg de Matour se fait par la Zone Industrielle des Berlières. C'est le plus gros foyer d'emplois de la commune. Elle accueille une dizaine d'entreprises dont une fonderie.
En 2015, c'est sur le site de la fonderie qu'à la suite d'un accident industriel, un important rejet de dioxyde de soufre, gaz toxique et incolore, intoxique une dizaine de personnes, nécessitant la venue sur place de sapeurs-pompiers de 10 centres du département[14].
Histoire
Au cours du XXe siècle, la gendarmerie et la perception quittent successivement Matour pour s'installer dans la commune de Dompierre-les-Ormes.
En 1992 la commune ainsi que certaines communes voisines forment la communauté de communes de Matour et sa région. Le siège est alors fixé sur la commune de Trambly.
En 2008, un important trafic de drogue est démantelé sur la commune, aboutissant à la saisie record de 23,5 kg d'héroïne, deuxième plus belle prise en France pour l'héroïne, ainsi que de nombreuses armes, montrant l'explosion des drogues dures en milieu rural, à Matour[15],[16].
La commune perd son statut de chef-lieu de canton en 2015 à la suite du redécoupage cantonal de la Saône-et-Loire, et intègre le nouveau canton de la Chapelle-de-Guinchay
Héraldique
Blason | Inconnu. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Politique et administration
Dates | Nom | Parti | Notes | |
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1995-2001 | Alain Guérin | |||
2001-2005 | Armand Charnay | PS | Conseiller général depuis 2005 | |
2005-2020 | Thierry Igonnet | DVG | 1er vice-président de la communauté de communes de Matour et sa région |
Enseignement
On trouve sur la commune, une école maternelle, une école primaire et un collège.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].
En 2019, la commune comptait 1 145 habitants[Note 2], en augmentation de 9,26 % par rapport à 2013 (Saône-et-Loire : −0,85 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Culture
La commune compte un cinéma à salle unique, le CinéMatour[21], animé par l'équipe de cinéphiles bénévoles du C.A.R.T., le Centre d'Animation Rurale et Touristique de Matour[22]. La salle est rénovée et inaugurée le en présence du réalisateur Patrice Leconte dont elle prend le nom[23].
Les 8 et , le cinéma organise le Printemps des Lumière, un événement en hommage à deux personnalités du cinéma, disparues respectivement en 2015 et 2016 : l'historien du cinéma Raymond Chirat et la critique et historienne Alice Chardère, qui ont notamment œuvré pour la création de l'Institut Lumière à Lyon[24].
Lieux et monuments
- Maison des Patrimoines en Bourgogne du Sud : écomusée et parc de sculptures contemporaines, inaugurée en . L'écomusée est installé dans un manoir dont les parties anciennes datent du XVe siècle (fours banaux). Les premiers possesseurs du domaine recensés sont les Foudras[25] qui l’utilisent comme important manoir dédié a la chasse à courre étant donné les très vastes territoires possédés attenants, mais aussi comme résidence seigneuriale. A la fin du XVIIIe siècle les Comtes de Foudras, qui un siècle plus tôt reçurent par deux fois les Honneurs de la Cour par Louis XIV en personne (une des trois plus anciennes familles de Bourgogne avec les Damas et d'Albon) sont alliés par leur dernière descendante de la branche aînée au Prince-Marquis Esprit de Castellane (également l'une des plus nobles et anciennes familles de Provence) à qui ils transmettent leurs biens. Il construit les pavillons symétriques à haute toiture. Les successeurs, la famille de Lacharme, ancienne et fortunée famille de robe sont les occupants au XIXe siècle. Ils continuent d'améliorer l'équipage de chasse à courre de Foudras réputé dans l'Europe entière pendant que les prairies du clos du manoir servent de repos aux yearlings de l'écurie de pur sang "à la casque cerise" célèbre sur les hippodromes (plusieurs chevaux remportèrent des prix et coupes internationaux). Le domaine, ses terres agricoles, fermes et les centaines d'hectares de forêts se déployant de Matour jusqu'au Mont Saint-Rigaud dans le Rhône échoient au début du XXe siècle à leur cousin en la personne de Me Louis Marie Victor Giraud, Avoué, propriétaire, issu d'une ancienne famille de soyeux lyonnais, demeurant à l'époque en son hôtel particulier sis 29, cours des Chartreux à Lyon (actuellement 29, Cours du Général Giraud 69001), puis la famille Giraud directement descendante qui l'occupent jusqu'à la 5ème génération au 1er janvier 2000. C'est aux XIXe et XXe siècles que se façonne l’aspect définitif du manoir et de son parc de près de 10 hectares totalement clos de murs.
- La maison des patrimoines dispose à ce jour d'un peu plus de 800 m2 d'exposition décrivant trois espaces (histoire, tradition populaire et environnement).
- Eglise paroissiale Saint-Jean-Baptiste[26] : implantée sur la place principale du bourg elle a été construite entre 1863 et 1868. Sous l'ancien régime elle appartenait au diocèse d'Autun et à l'archiprêtré de Bois-Sainte-Marie. La construction de l'église actuelle fut réalisé sous l'autorité d'André Berthier, architecte à Mâcon. Le clocher de l'église fut foudroyé le . L'église se compose d'une nef de cinq travées, flanquée de collatéraux. Le chœur a un déambulatoire, sans chapelles rayonnantes.
Tourisme
L'une des antennes de l'Office de Tourisme du Haut Clunisois est installé dans le bourg du village sur la place de l'église.
Matour est le deuxième hébergeur touristique de la communauté de communes, elle dispose donc d'équipements d'accueil : chambres d'hôtes, gîtes de groupe, et terrain de camping.
Une piscine a été ouverte à la fin des années 1960 et, au cours de ses phases de modernisation, a été équipée du premier chauffage solaire de France: il s'agissait d'un projet national visant à équiper vingt-cinq piscines municipales extérieures d'un tel chauffage. Ce projet a été mené en 1979-1980 par le COMES (Commissariat à l’Énergie Solaire, devenu bien plus tard l'ADEME après fusions diverses). Il a été financé par la Commission Européenne (DG17). D'autres communes ont bénéficié du projet, comme Sézanne (Marne) ou Vauvert (Gard). Techniquement, il s'agissait de chauffage basse température par recirculation de l'eau dans un tapis souple de tubes en EPDM (source: archives COMES).
Personnalités liées à la commune
- Caroline Otero (dite La Belle Otero), courtisane célèbre du début du XXe siècle, vécut à Matour entre 1939 et 1948 (Me Louis Marie Victor Giraud l'avait connue à la Cour de Nicolas II Tsar de Russie au début du XXe siècle et lui avait proposé les services de sa dame de compagnie qui était originaire du village).
Pour approfondir
Bibliographie
- Raymond Barault, Matour, revue « Images de Saône-et-Loire » n° 102 (), pp. 18-22.
- Le patois matourin : parler d'autrefois (Maison des patrimoines en Bourgogne-du-sud).
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Arrêté du 9 avril 2009 constatant le classement de communes en zone de revitalisation rurale
- Carte topographique IGN Top 25 2928 O
- Carte topographique IGN Top 25 2928 ET - Lieu-dit les Charmes
- Carte topographique IGN Top 25 2928 ET
- Non nommé sur les cartes topographiques IGN déjà citées, il est le pendant du véritable Mont Saint-Cyr, situé en commune de Montmelard, et atteignant 771 m.
- http://onegeology-europe.brgm.fr
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Le Figaro
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- « CinéMatour, le grand cinéma à votre porte », sur matour.scmb71.com, (consulté le ).
- « CinéMatour > Nous contacter », sur cine-matour.odavia.com, (consulté le ).
- « CinéMatour > Inauguration de la Salle Patrice Leconte à Matour », sur sortiramacon.com, (consulté le ).
- « Le cinéma de Matour crée le Printemps des Lumière », sur lejsl.com, (consulté le ).
- Panneaux d'information présents sur le domaine.
- Archives départementales de Saône-et-Loire, Canton de Matour, Conseil général de Saône-et-Loire, , 171 p., p. 94-97.
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