Melvil Poupaud

Melvil Poupaud est un acteur, musicien et réalisateur français, né le à Paris.

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Melvil Poupaud
Melvil Poupaud à la cérémonie des César du cinéma 2020.
Nom de naissance Melvil Matthias Julien Poupaud[1]
Naissance
Paris, France
Nationalité Française
Profession Acteur
Musicien
Réalisateur
Films notables Le Temps qui reste
Un conte de Noël
Laurence Anyways
Grâce à Dieu
Séries notables OVNI(s)
Insoupçonnable

Biographie

Famille

Melvil Poupaud est le petit-fils d'Yves Richard, journaliste à La Nouvelle République du Centre-Ouest, juge de ligne à Roland Garros et passionné de cinéma[2]. Sa mère Chantal Poupaud est scénariste, réalisatrice, productrice, attachée de presse des films de Marguerite Duras, et son oncle, Jacques Richard, réalisateur[1]. Celui qu'il considère comme son parrain, le critique cinématographique Serge Daney, l'initie au 7e art.

Melvil Poupaud a un frère, le musicien Yarol Poupaud.

Acteur

Dans sa jeunesse, sa mère lui fait rencontrer le réalisateur Raoul Ruiz, ce qui permet au jeune Melvil de débuter dans le cinéma, à l'âge de dix ans. Son premier rôle dans La Ville des pirates en 1983 est suivi par d'autres interprétations sous la direction de ce même cinéaste[3], à neuf reprises : L'Île au trésor et L'Éveillé du pont de l'Alma en 1985, Dans un miroir en 1986, Fado majeur et mineur en 1995, Trois vies et une seule mort en 1996, Généalogies d'un crime en 1997, Le Temps retrouvé en 1999, Combat d'amour en songe en 2000 et Mystères de Lisbonne en 2010. Le réalisateur confie un nouveau rôle à son acteur fétiche dans Les Lignes de Wellington, celui du maréchal André Masséna. Malheureusement Raoul Ruiz disparaît avant le tournage, le et c'est sa compagne Valeria Sarmiento qui reprend la réalisation. La complicité entre le metteur en scène et son comédien ne saurait être complète sans mentionner le documentaire Ballet aquatique[4], en 2010. Melvil Poupaud évoque son mentor et soutien, Raoul Ruiz[5] :

« Sans lui, je n'aurais jamais été acteur – ce n’était pas dans ma nature – ni réalisateur. Il m’a transmis le plaisir du jeu. »

Grâce au succès de son personnage, Thomas, aux côtés de Judith Godrèche dans le film La Fille de 15 ans, de Jacques Doillon en 1989, Melvil Poupaud est nommé au César du meilleur espoir masculin, l'année suivante. C'est en 1992 que le public le remarque réellement dans L'Amant de Jean-Jacques Annaud avec Jane March, sous le charme de laquelle il succombe[1].

En 1993, Melvil Poupaud joue dans Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel de Laurence Ferreira Barbosa. Il obtient sa nomination au César du meilleur espoir masculin pour une seconde fois en 1994. Melvil tourne son premier téléfilm avec Benoît Jacquot dans Marianne en 1995. Le cinéma d'auteur lui ouvre ses portes : le voici en héros séduisant et sentimental dans Conte d'été d'Éric Rohmer en 1996, où il obtient le rôle principal. Melvil Poupaud est étudiant en philosophie, ténébreux et mystérieux dans Le Journal du séducteur de Danièle Dubroux. Suivent les collaborations avec Graham Guit dans Le ciel est à nous en 1997 et Les Kidnappeurs en 1998.

Melvil Poupaud et Louise Bourgoin en 2010.

L'artiste prend part en 2002 à Shimkent Hotel de Charles de Meaux, tourné successivement en Ouzbékistan, Kazakhstan, Tadjikistan et Kirghizstan avec son ami Romain Duris et Caroline Ducey. La particularité de ce film est une réalisation sans équipe technique, avec seulement une assistante et les comédiens. En 2003, le comédien joue dans sa première production américaine, Le Divorce de James Ivory, tournée à Paris avec Kate Hudson et Naomi Watts, puis dans la comédie Les Sentiments de Noémie Lvovsky. En 2004, il retrouve Danièle Dubroux pour le film Éros thérapie.

En 2005, il obtient le rôle de Romain, photographe trentenaire atteint d'un cancer en phase terminale, dans Le Temps qui reste de François Ozon et qui marque un tournant dans sa carrière. Le film sera repris dans plusieurs pays. Melvil Poupaud est membre du jury au Festival du cinéma américain de Deauville. En 2006, il réalise Melvil, où il se met en scène[6]. Son film lui vaut sa troisième nomination pour le prix cinématographique, la Caméra d'or au Festival de Cannes en 2006. Melvil poursuit avec Broken English de Zoe R. Cassavetes, son premier film aux États-Unis, avec Parker Posey, Drea de Matteo, Justin Theroux et Gena Rowlands.

En 2007, il tourne Un homme perdu de Danielle Arbid, film inspiré de la vie du photographe Antoine d'Agata. Il fait deux longs-métrages avec le réalisateur Pascal Thomas, L'Heure zéro et Le crime est notre affaire en 2008. Une année 2008 prolifique pour Melvil Poupaud qui enchaîne trois autres films : Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin, Speed Racer des Wachowski et The Broken de Sean Ellis. Melvil participe également aux clips Je t'ai manqué et Résidents de la République, de l'album Bleu pétrole d'Alain Bashung en 2008, quelques mois avant la disparition de l'auteur-compositeur.

En 2009, Melvil Poupaud tourne son premier grand film populaire Lucky Luke de James Huth, où il interprète Jesse James. Dans un genre différent, le voici prestidigitateur avec L'Orpheline avec en plus un bras en moins, de son oncle Jacques Richard, au côté de Noémie Merlant. En 2010, il intègre la distribution de L'Autre Monde de Gilles Marchand, dans le rôle du frère sadique de Louise Bourgoin et retrouve François Ozon dans Le Refuge pour un rôle de toxicomane au côté d'Isabelle Carré. Toujours en 2010, Melvil est à sa deuxième fiction télévisée avec Benoît Jacquot dans Les Faux-monnayeurs où il interprète Édouard, d'après le roman d'André Gide. Melvil Poupaud prend part au jury du Festival du film de la Réunion et à celui du Festival international du film de Locarno.

L'acteur passe derrière la caméra dès son plus jeune âge en 1984 et réalise huit courts métrages, sur une décennie. Le comédien écrit son premier livre en 2011, un récit autobiographique, « Quel est Mon noM », aux Éditions Stock[7]. Melvil Poupaud tourne avec le jeune prodige du cinéma québécois Xavier Dolan dans Laurence Anyways en 2012, où il livre sa plus belle performance au côté de l'actrice Suzanne Clément. Melvil se métamorphose en femme, un personnage que le comédien attendait depuis longtemps[8]. Le long-métrage est présenté au Festival de Cannes au mois de mai, dans la catégorie « Un certain Regard ». Melvil Poupaud remporte le prix de la meilleure interprétation au Lisbon & Estoril Film Festival[9], en et la cinémathèque de Tokyo lui consacre une rétrospective de sa carrière.

Melvil Poupaud était dans le dernier film de Charles de Meaux, The Lady in the Portrait. Tourné en Chine, il partage avec les lecteurs du site Les Inrockuptibles photos et textes dans un carnet de voyage virtuel[10]. Il devient le capitaine d'un navire entre Marseille et Gdansk dans Fidelio l'odyssée d’Alice, le premier long métrage de Lucie Borleteau, avec Ariane Labed et Anders Danielsen.
En 2015, Melvil Poupaud est à l'affiche de Vue sur mer, de et avec Angelina Jolie aux côtés de Brad Pitt et Mélanie Laurent, et du Grand Jeu, de Nicolas Pariser, aux côtés de Clémence Poésy et d'André Dussollier.

En 2016, le festival International du film Entrevues de Belfort lui consacre une rétrospective en tant qu'acteur et cinéaste (en présence de Chiara Mastroianni, Jean-Pierre Léaud et Cynthia Arra).

Musicien

Melvil Poupaud crée le groupe fusion Mud avec son frère Yarol Poupaud, guitariste du groupe français Fédération française de funk ou FFF, et le réalisateur Hopi Lebel, bassiste. Deux albums voient le jour : Mud (1995) et Mud Pack (1997). Il sort l'album solo Un simple appareil en 2002. Un nouveau groupe voit le jour en 2011, Black minou. C'est avant tout une affaire familiale, organisée autour des trois frères : Yarol l'aîné, Melvil, et César Poupaud[11]. Les musiciens sortent leur nouvel EP au mois de .

Eté 2018, Melvil se produit sur scène (à Sète et aux Folies Bergère à Paris) en compagnie de Benjamin Biolay dans un spectacle intitulé Songbook mêlant musique, théâtre et cinéma, composé de reprises de grandes chansons françaises (Charles Aznavour, Juliette Gréco, Nino Ferrer...)[12]. L'album composé de 18 titres sort en novembre et sont annoncées quarante dates de concert pour l'hiver 2019 avec notamment un passage à l'Olympia[13],[14].

Vie privée

Melvil Poupaud entretient une relation fusionnelle avec Chiara Mastroianni de 1990 à 1992, avant d'épouser, en 1999[15], la romancière et scénariste Georgina Tacou, fille de Constantin Tacou[16] et filleule d'Éric Rohmer[17]. De cette union naît leur fille Anna-Livia en 2001. Le couple se sépare après dix ans de vie commune[18].

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

Télévision

Documentaires

Clips

Courts métrages

  • 1984 : Qui es-tu Johnny Mac ?
  • 1985 : Ces jours où les remords font vraiment mal au cœur
  • 1988 : 3 jours...
  • 1994 : Boulevard Mac Donald
  • 1999 : Quelque chose
  • 2001 : Rémi
  • 2003 : Pronobis
  • 2004 : Qui a tué Johnny Mac ?

Long métrage

Clip

Discographie

  • 1995 : Mud, groupe Mud, (Yarol Poupaud et Melvil Poupaud)
  • 1997 : Mud Pack, groupe Mud, (Yarol Poupaud et Melvil Poupaud)
  • 2002 : Un simple appareil, Melvil Poupaud
  • 2012 : EP, Black minou, (Yarol Poupaud et Melvil Poupaud)
  • 2018 : Songbook, (Benjamin Biolay et Melvil Poupaud)

Publications

Distinctions

Récompenses

Nominations

Notes et références

  1. Melvil Poupaud, Quel est Mon noM, Paris, Éditions Stock, coll. « La Bleue », , 288 p. (ISBN 978-2-234-07030-1)
  2. Laurent Beauvallet, « Melvil Poupaud, angevin, comédien et musicien ! », Ouest-France, (lire en ligne).
  3. Histoire du cinéma au Ciné club de Caen : Raoul Ruiz (1941-2011)
  4. Documentaire expérimental de Raoul Ruiz. Voir la fiche technique du film sur le site Unifrance Films : Ballet aquatique.
  5. Sophie Grassin, « Melvil Poupaud : mes années Raoul Ruiz », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne)
  6. Informations complémentaires : film Melvil sur Imdb et film Melvil sur Allo Ciné
  7. Karelle Fitoussi, « Melvil Poupaud fait ses contes », Culture Match, (lire en ligne).
  8. Romain Blondeau, « Melvil Poupaud dans Laurence Anyways : J'attendais ce grand rôle depuis longtemps », Les Inrockuptibles, (lire en ligne)
  9. Site officiel : Lisbon & Estoril Film Festival, édition 2012
  10. Lesinrocks.com, « Le carnet de voyage de Melvil Poupaud. Faux départ pour Beijing », sur lesinrocks.com
  11. Quotidien d'information 20 minutes, « Les frères Poupaud et Black Minou retrouvent leur tanière », 20 minutes.fr, (lire en ligne)
  12. "Songbook" : Benjamin Biolay et Melvil Poupaud sur scène entre théâtre, musique et cinéma, sur culturebox.francetvinfo.fr, consulté le 17 septembre 2018
  13. A La Bonne Heure avec Benjamin Biolay et Melvil Poupaud, sur rtl.fr, consulté le 22 novembre 2018
  14. Benjamin Biolay et Melvil Poupaud, bande originale, sur lepoint.fr, consulté le 17 septembre 2018
  15. « Melvil Poupaud : “Mon meilleur scénario“ », sur La Vie.fr, 2018-05-16cest00:00:00+02:00 (consulté le )
  16. Melvil Poupaud, Quel est Mon noM, Paris, Éditions Stock, coll. « La Bleue », , 288 p. (ISBN 978-2-234-07030-1), p. 150
  17. Lire l'article de Nelly Kaprièlian, « Quel est Mon noM? : le roman poétique et gracieux de Melvil Poupaud », Les Inrocks.com, (lire en ligne)
  18. Lire également l'article de Raphaëlle Leyris, « Le making of de Melvil Poupaud », Le Monde, (lire en ligne)
  19. 3000 scénarios contre un virus de Virginie Thévenet : segment Bavardages en sida mineur.
  20. Voir le site de First post : Clip La Veille - Heartbreak Hotel
  21. Cinq écrivains se sont associés à cinq cinéastes pour écrire cinq nouvelles et leur adaptation cinématographique, autour d'un personnage, une petite fille du nom de Sacha Lenoir.
  22. « Melvil Poupaud », sur academie-cinema.org (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Melvil Poupaud, Quel est Mon noM?, Paris, Éditions Stock, coll. « La Bleue », , 288 p. (ISBN 978-2-234-07030-1). 
  • Laurent Beauvallet, « Melvil Poupaud, angevin, comédien et musicien ! », Ouest-France, (lire en ligne)
  • Raphaëlle Leyris, « Le making of de Melvil Poupaud », Le Monde, (lire en ligne)
  • Karelle Fitoussi, « Melvil Poupaud fait ses contes », Culture Match, (lire en ligne)
  • Marion Vignal, « Melvil Poupaud : la mode est une façon d'être au monde », L'Express, (lire en ligne)
  • Sophie Grassin, « Melvil Poupaud : mes années Raoul Ruiz », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne)
  • Propos recueillis per Cécile Becker, « L'acteur en jeu », Novo, Chic Médias et Médiapop, Strasbourg et Mulhouse, , p. 52-55, (ISSN 1969-9514)

Vidéographie

Liens externes

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