Merceditas Valdés
Mercedes Valdés Grani plus connue sous le nom de Merceditas Valdés, née le à La Havane et morte dans cette même ville le , est une chanteuse cubaine spécialisée dans la musique traditionnelle afro-cubaine avec des inspirations liées à la religion santeria d'origine cubaine dérivée de la religion yoruba.
Biographie
Formation
Merceditas Valdés est née le à La Havane, dans le quartier afro-cubain de Cayo Hueso. Son père est chanteur de rumba dans le groupe Los Roncos de Ignacio Piñeiro[1]. Elle suit ses études dans un établissement tenu par des religieuses noires, Las Hermanas Oblatas de la Providencia à La Havane[2]. Obdulio Morales, enseignant de musique liturgique, met en avant deux de ses qualités : le chant et la danse [3].
Carrière et influence de la Santeria
À l'âge de douze ans, sans l'accord de ses parents, Merceditas Valdés chante sur la radio Corte Suprema del Arte et sur Radio 1 010. Puis en 1951, elle se produit périodiquement sur Radio Cadena Suaritos[4],[5]. Elle se révèle au public cubain lors l'émission de radio « Supreme Court of Art », où elle interprète des succès populaires comme « Babalú (en) » de Margarita Lecuona (en) et « La Negra Merced » et « El Churrero » d'Ernesto Lecuona.
En opposition à son éducation catholique, Merceditas Valdés s'inspire de thèmes liés à la Santeria, une religion afro-cubaine dérivée de la religion yoruba. Les textes de ses chansons font référence aux divinités et ancêtres yorubas[6]. Elle est accompagnée par Trinidad Torregrosa et son groupe de batteurs quand elle chante en langue yoruba[3]. L'ethnologue Fernando Ortiz Fernández, qui la connait à travers ces émissions de radio, la sollicite, en 1944, pour l'accompagner avec ses chansons dans ses conférences sur l'héritage africain de Cuba[7]. Il la considère comme un document ethnographique vivant et la surnomme alors « la petite Aché », qui veut dire « protégée par les dieux » en yoruba[3].
Merceditas Valdés se produit dans les boites de nuit réputées de La Havane comme le Tropicana Club, le « Sans Souci Cabaret (en) » ou le « Marianao Beach ». Elle a côtoyé des stars internationales telles Nat King Cole, Sarah Vaughan ou Johnny Mathis. C'est avec ce dernier que le spectacle « Zun-Zun Dan Bae » est produit au Flamingo Las Vegas puis à New York[3]. En 1950, elle se marie avec le timbalero Guillermo Barreto[1].
Elle fait partie du premier concert de musique afro-cubaine au Carnegie Hall à New York. Avec Tito Puente et Mongo Santamaria, elle est sur scène à l'Apollo Theater à Harlem[4], [5]. Elle fait quelques incursions dans le cinéma notamment dans Yamba-O du réalisateur Emilio Fernández[7].
Après la révolution cubaine, le régime castriste cherche à occulter les religions dont la santeria. Mais Mercedita Valdes continue son travail sur ses origines noires. Ainsi dans les années 1980, elle enregistre cinq albums, intitulés Aché[4].
Reconnaissances
En 1996, Merceditas Valdés reçoit la « Médaille d'or Picasso » et le « Diplôme du mérite » de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture. La cérémonie se tient au Théâtre national de La Havane[3],[8].
Discographie
Albums
- 1954: Santero (Panart) - présentant également d'autres chanteurs, sous la direction de Facundo Rivero.
- 1960: Merceditas Valdés avec les Bucaneros
- 1961: Carnaval 1960-61 (ICD) – avec d'autres artistes sous la direction de Carlos Ansa.
- 1982: Aché (EGREM)
- 1988: Aché II (EGREM)
- 1989: Orishas: Aché III (EGREM)
- 1990: Cubanísimo (EGREM/Fonomusic) vec d'autres artistes sous la direction de Andrés Alén et Ramón Huerta.
- 1990: Aché IV (EGREM) – avec Yoruba Andabo
- 1993: Aché V (EGREM) – avec Yoruba Andabo
Simples
- 1951: Canto oriundo lucumí (1 & 2) (SMC)
- 1952 "Yemayá" "Changó", disco. Mongo Santamaria y sus afrocubanos.Sello: SMC Pro Arte-SMC- 592
- 1957: "Er día que nací yo" / "Ya me cansé" (Puchito)
- 1960: "Una pena" / "Vida, mi delirio es quererte" (Panart Nacionalizada)
- 1961: "A coger la guampara" (INC)
- 1961: "Ochún" / "Yemayá" (INC)
- 1964: Rezos yorubas (EGREM)
- 1964: "Invocación a Elegua y a Changó" / "Tasca-Tasca" (EGREM)
- 1964: "Muriéndome de risa" / "Devuélveme el coco" (EGREM)
Références
- François-Xavier Gomez Mort de la petite «Aché». Nécrologie de Merceditas Valdes, grande dame de la musique cubaine. Libération, 15 juin 1996.
- (es) Merceditas Valdés. Encyclopedic Discography of Cuban Music 1925-1960. Florida International University Libraries.
- (en) Jose Pendas Merceditas Valdes in her 85th birthday. Cadena Habana, 14 octobre 2013.
- Véronique Mortaigne Mercedita Valdes. Le Monde, 19 juin 1996.
- (es) Carlos Molano Gómez Merceditas Valdés La pequena ache Latino Radio Bogotá - Colombia.
- Cuban Woman In Other Countries. 9 janvier 2021
- (es) 24 de Septiembre de 1922: Nace Merceditas Valdés. Saoco Salsa
- (es) « Merceditas Valdés - EcuRed », sur www.ecured.cu (consulté le )
Lien externe
- Ressources relatives à la musique :
- Discogs
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
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