Michel Ohayon
Michel Ohayon, né en 1961 à Casablanca, est un homme d'affaires français, propriétaire de la Financière immobilière bordelaise et de sa filiale Hermione People and Brands et, à travers elles, de plusieurs biens immobiliers ainsi que des enseignes Camaïeu, Go Sport et La Grande Récré.
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Biographie
Michel Ohayon nait le à Casablanca[1]. Quand il a deux ans, ses parents partent du Maroc pour Mérignac en France où ils deviennent marchands de tissus[2],[3].
Débuts en tant que franchisé
En 1984, alors qu'il a 22 ans, Michel Ohayon ouvre un magasin de prêt-à-porter en franchise avec Daniel Hechter à Mériadeck[4]. L'emplacement devient largement bénéficiaire grâce au sens commercial de son patron[5],[3],[6]. Les profits dégagés par les ventes, ainsi que l'aide de son père[2], lui permettent de racheter d'autres boutiques, et de posséder au bout de quelques années 15 magasins, employant 150 salariés[6],[5].
Virage vers l'immobilier commercial
Il passe alors de la vente sous franchise à l'immobilier[6]. En 1991, l'immobilier commercial connaît de grandes difficultés et les prix, en dehors de Paris, sont particulièrement bas[7]. Vers la même période, Michel Ohayon crée la Financière immobilière bordelaise pour racheter ses propres murs[8] et lui agrège, une à une, des dizaines de sociétés créées pour mener à bien des chantiers immobiliers[7](achats d'immeubles, travaux, mises en location de franchises « solides » et reventes[2]). Les années 1990 l'amènent à multiplier les acquisitions, jusqu'à celle du Grand Hôtel de Bordeaux, où il est en concurrence avec un notable bordelais, Clément Fayat[9]. Ce bâtiment voisin du Grand Théâtre lui permet d'entrer dans le secteur très prisé de l'hôtellerie de luxe, après des rénovations et des agrandissements pour plusieurs dizaines de millions d'euros[6],[5],[10]. Michel Ohayon engage un grand projet de galerie commercial à Bordeaux, Burdipolis, qui ne voit jamais le jour[4] ; le projet sera également mené à Lille[3]. Il possède de plus en plus de murs et d'emplacements dans des centres commerciaux, qu'il loue aux plus grandes enseignes, dont Celio l'une de ses premières affaires, H&M ou Etam[6]. Ces clients considérés fiables rassurent les établissements bancaires, qui n'hésitent pas à prêter à Michel Ohayon[5]. Le tout lui permet d'acquérir de nombreux biens immobiliers dans l'une des grandes artères commerçantes de Bordeaux, la rue de la Porte-Dijeaux[5].
En 2005, en pleine bulle immobilière, il vend une partie de ses propriétés à Grosvenor pour 110 millions d'euros[6],[11]. Le siège de la Financière immobilière bordelaise est déplacé à Paris, où Michel Ohayon emménage[6].
Fin 2006, il entre en discussion pour acheter le groupe Partouche[12]. Finalement, la famille Partouche refuse l'offre début 2007[13],[14].
Il enchaine par la suite les achats d'hôtels de luxe, avec le Trianon Palace à Versailles en 2014, le Waldorf Astoria de Jérusalem trois ans plus tard[4], le Sheraton Roissy[4].
Il se porte acquéreur également d'un vignoble à Saint-Émilion, château Trianon, avec le projet d'y faire un ou deux hôtels de luxe, un musée de l'automobile, une galerie d'art contemporain, plusieurs restaurants, des bureaux, des magasins ainsi qu'un centre de congrès[15].
Diversification dans la vente au détail
À partir de 2018, Michel Ohayon multiplie les acquisitions dans le secteur de la vente au détail, qui connaît une grave crise, appelée retail apocalypse[7]. La pandémie de Covid-19 vient renforcer encore les possibilités de rachats, même si ces enseignes étaient déjà en difficulté avant[16]. Ainsi, il achète en quelques années, par l'intermédiaire de Hermione People & Brands (HPB), La Grande Récré (109 points de vente), 22 magasins Galeries Lafayette dont il conserve l'enseigne en franchise et enfin Camaïeu (511), Go Sport (179) et Gap (21)[16]. Une fois l'acquisition réalisée, il n'intervient pas directement, laissant une autonomie à des gestionnaires mis en place[17].
Il ne croit pas en un basculement total de la consommation des boutiques physiques aux points de vente dématérialisés et croit au « potentiel qu'offre un possible retournement »[17]. En effet, selon lui, l'engorgement du trafic dans les villes ainsi que la numérisation à outrance, pourraient conduire à terme de plus en plus de consommateurs à revenir aux magasins de quartier[6]. Il pense ainsi que le commerce a vocation à devenir omnicanal, tendance qui profitera aux groupes intégrés[10] ayant créé un maillage important[16].
Famille
Michel Ohayon est le père de cinq enfants, dont Déborah qui travaille sur des projets liés aux rachats de son père ou Charles-David qui s'occupe des hôtels du groupe[4]. Léa sa femme a fondé Les Bains de Léa, entreprise de spas[4].
Patrimoine
En juillet 2021, Michel Ohayon est la 113e fortune de France, avec un patrimoine estimé par Challenges à 900 millions d'euros[16].
Notes et références
- « Michel Ohayon - Les 500 plus grandes fortunes de France », sur Challenges, (consulté le )
- Le Point magazine, « Réussite : Michel Ohayon, le conquistador », sur Le Point, (consulté le ) : « […] L'achat d'un immeuble, sa mise en location auprès de franchises solides puis sa revente après travaux lui permettent d'en acheter un deuxième, puis un troisième. Il sait aussi […] valoriser le bien pour mieux le louer ou le revendre. […] »
- « Michel Ohayon marie l'immobilier et la vigne », sur Les Échos, (consulté le )
- Arnaud, p. 102.
- Sabah Kaddouri, « Michel Ohayon, Itinéraire D’Un Businessman A Succès », sur Forbes France, (consulté le )
- Frédéric Bianchi, « Camaïeu, Go Sport, Gap... qui est Michel Ohayon, le boulimique de rachats des enseignes de magasins », (consulté le )
- « Michel Ohayon va prendre le contrôle des Galeries Lafayette de Pau, Rosny et Tours », sur La Tribune, 2021-09-17cest15:01:00+0200 (consulté le )
- « Le propriétaire de Camaïeu prêt à racheter Go Sport », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Clément Fayat », sur Les Échos, (consulté le )
- Nicolas César, « Le Bordelais Michel Ohayon, en passe de reprendre la marque de vêtements Gap France pour 1 euro », Sud Ouest, (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consulté le )
- « La SPIIC cède une partie de son patrimoine à Grosvenor », sur Les Echos, (consulté le )
- « La famille Partouche est prête à céder son groupe de casinos », sur Les Échos, (consulté le )
- « Pas d'accord entre la famille Partouche et Michel Ohayon », sur Les Échos, (consulté le )
- « Une belle histoire qui prend fin en 2007 », sur e-newspaperarchives.ch, L'Impartial, (consulté le )
- Arnaud, p. 101 à 102.
- Arnaud, p. 100.
- Arnaud, p. 101.
Bibliographie
- Jean-François Arnaud, « Ohayon à tous les rayons », Challenges, no 706, , p. 100 à 102 (ISSN 0751-4417).
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