Mike Pence

Michael Richard Pence, dit Mike Pence, né le à Columbus (Indiana), est un homme d'État américain, 48e vice-président des États-Unis de 2017 à 2021.

Pour l'unité monétaire, voir Pence.

Mike Pence

Portrait officiel de Mike Pence en 2017.
Fonctions
48e vice-président des États-Unis

(4 ans)
Élection 8 novembre 2016
Président Donald Trump
Gouvernement Administration Trump
Prédécesseur Joe Biden
Successeur Kamala Harris
50e gouverneur de l'Indiana

(3 ans, 11 mois et 26 jours)
Élection 6 novembre 2012
Lieutenant-gouverneur Sue Ellspermann (en)
Eric Holcomb
Prédécesseur Mitch Daniels
Successeur Eric Holcomb
Représentant des États-Unis

(10 ans)
Élection 5 novembre 2002
Réélection 2 novembre 2004
7 novembre 2006
4 novembre 2008
2 novembre 2010
Circonscription 6e district de l’Indiana
Législature 108e, 109e, 110e, 111e et 112e
Prédécesseur Dan Burton
Successeur Luke Messer

(2 ans)
Élection 7 novembre 2000
Circonscription 2e district de l’Indiana
Législature 107e
Prédécesseur David McIntosh
Successeur Chris Chocola
Biographie
Nom de naissance Michael Richard Pence
Date de naissance
Lieu de naissance Columbus (États-Unis)
Nationalité Américain
Parti politique Parti républicain
Fratrie Greg Pence
Conjoint Karen Batten
Profession Avocat
Religion Évangélisme[1]


Vice-présidents des États-Unis
Gouverneurs de l'Indiana

Avocat de profession et membre du Parti républicain, il siège à la Chambre des représentants des États-Unis de 2001 à 2013 avant de devenir gouverneur de l'Indiana en 2013.

En 2016, il est choisi par Donald Trump comme colistier, offrant à la candidature de Trump une caution chrétienne et conservatrice. Avec celui-ci, il remporte l'élection de novembre 2016 et entre en fonction comme vice-président des États-Unis le .

Candidat à un second mandat comme colistier de Trump à l'élection présidentielle de 2020, il n'est pas réélu. Alors que le président sortant et ses partisans contestent les résultats en invoquant des fraudes massives non-corroborées par la justice, Pence se tient plus ou moins à l'écart. Il refuse de rejeter les résultats en tant que président du Sénat et, malgré l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump sur l’incitation de ce dernier, il prononce le résultat officiel donnant la victoire à Joe Biden. Kamala Harris lui succède à la vice-présidence.

Situation personnelle

Naissance et famille

Michael Richard Pence naît le à Columbus (Indiana) dans une famille de six enfants. La mère Ann Jane Nancy (née Cawley[2]) et le père Edward Joseph Pence Jr. dirigent un réseau de stations-service[3].

Études

Il entre au collège Hanover (en) à Hanover (Indiana) pour des études d’histoire en 1977[4]. Il devient un Born again évangélique, et s'éloigne du catholicisme de sa famille[5],[6]. Il n'a cependant jamais désavoué publiquement la foi catholique dans laquelle il a grandi et se présente comme un « évangélique catholique » ayant mêlé les leçons catholiques de sa jeunesse avec les idéaux protestants évangéliques[7] de son âge adulte.

Il obtient un Bachelor of Arts en histoire en 1981 du collège Hanover et un Juris Doctor de droit en 1986 de l'institut universitaire Robert H. McKinney (en) d’Indianapolis et commence à exercer comme avocat[4].

Mariage

Mike Pence et son épouse Karen en 2017.

Mike Pence et sa femme Karen Pence sont mariés depuis 1985. Ils ont trois enfants : Michael, Charlotte et Audrey[8]. Son frère, Greg Pence, est élu en 2018 dans le 6e district de l'Indiana, circonscription que Mike Pence avait représenté au début des années 2000[9].

Ascension politique

Chambre des représentants

Mike Pence se lance dans la politique et anime également un programme politique à la radio puis à la télévision à partir des années 1990[6]. Après deux tentatives avortées pour se faire élire à la Chambre des représentants fédéraux, il finit par obtenir les suffrages des électeurs de la deuxième circonscription de l'Indiana en . Il est ensuite réélu confortablement à ce poste, à quatre reprises, jusqu'en 2013[10].

Il vote la résolution permettant l'invasion de l’Irak en 2002 et plaide en faveur de l’augmentation des budgets militaires[11]. Il est présenté comme « un soutien inconditionnel d’Israël »[11]. Il siège à la commission des affaires étrangères du Congrès de 2003 à 2012 et occupe la vice-présidence de la sous-commission Moyen-Orient / Asie du Sud de 2012 à 2013. Malgré ces fonctions, selon le journaliste Shane Harris (en), « Pence [est] connu pour être un idéologue conservateur qui a grimpé les échelons du Parti républicain et non pas comme un stratège de la politique extérieure »[11].

Il accède à la présidence du groupe républicain au Congrès[12], poste qu'il occupe de 2009 à 2011[10]. En 2010, il annonce ne pas souhaiter se lancer dans la course à l'élection sénatoriale, choisissant plutôt de briguer le poste de gouverneur de l’État de l'Indiana.

Gouverneur de l'Indiana

Mike Pence en 2015.

Mike Pence obtient l'investiture républicaine pour l'élection de 2012 au poste de gouverneur de l'Indiana ; il bat son rival démocrate John R. Gregg et gagne l'élection en . Il devient officiellement le 50e gouverneur de l’État en , succédant au républicain Mitch Daniels.

Pence se fait particulièrement remarquer en 2015 lorsqu'il fait passer une loi qui permet à des entreprises de refuser de fournir des services commerciaux dans le cadre de mariages homosexuels. Cette loi est jugée homophobe par ses opposants, mais relève de la liberté de conscience religieuse d'après ses soutiens[10]. Pence finit par ajouter un amendement à la loi afin qu'elle ne puisse pas être utilisée dans un but discriminatoire[10].

Il tente d'empêcher l’installation de réfugiés syriens dans son État par peur qu’ils soient noyautés par des terroristes[11]. La justice fédérale casse cette tentative au nom de l'application de la loi nationale.

Campagne présidentielle de 2016

Logo de la campagne de Donald Trump et Mike Pence.

Après avoir envisagé de se présenter aux primaires du Parti républicain de 2016[13] puis soutenu Ted Cruz[10], il est désigné comme candidat du Parti républicain au poste de vice-président pour l'élection présidentielle de 2016 aux côtés de Donald Trump le [14],[15]. Durant la campagne, il avait notamment jugé « insultante et anticonstitutionnelle » la proposition de Donald Trump d'interdire d'entrée les musulmans sur le territoire américain[11]. Cette désignation permet à Donald Trump d'améliorer son image auprès de l'électorat chrétien et conservateur : Mike Pence se présente en effet comme un « chrétien, un conservateur et un républicain, dans cet ordre[16] ». Il adopte une attitude en public très différente de celle dont Donald Trump est coutumier, assumant même parfois des points de vue autonomes, ce qui permet de tempérer certains excès du candidat à la présidentielle[17].

Vice-président des États-Unis

Élection

Mike Pence prêtant serment, le 20 janvier 2017.

Le , il est élu vice-président des États-Unis après la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle au nombre de grands électeurs du collège électoral[18]. Le Parti républicain garde également le contrôle de la Chambre des représentants ainsi que du Sénat[19].

Période de transition

Il rencontre pour la première fois après l'élection le vice-président en fonction, Joe Biden, dans son bureau de la Maison-Blanche le . Celui-ci déclare souhaiter mener « une transition du pouvoir en douceur et sans heurts »[20]. Le , Mike Pence est chargé de diriger l'équipe de transition présidentielle de Donald Trump en remplacement de Chris Christie, affaibli par un scandale politique touchant deux de ses proches[21].

Investiture

Le à midi, jour de l'Inauguration Day, alors que Donald Trump devient président, Mike Pence est investi 48e vice-président des États-Unis. Dans la nouvelle administration, Mike Pence est la principale figure des électeurs évangéliques blancs, qui ont voté très majoritairement pour Donald Trump[22].

Exercice de la fonction

Mike Pence, Donald Trump et Kirstjen Nielsen en 2018.

En février 2020, en pleine pandémie de Covid-19, Donald Trump le nomme chef du groupe de travail de la Maison-Blanche sur le coronavirus[23]. Mike Pence coordonne ainsi les efforts de lutte contre la propagation de la maladie avec les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, le Département de la Santé et des Services sociaux, les National Institutes of Health, le Département de la Sécurité intérieure et le Bureau de la Maison-Blanche[24],[25].

Élection présidentielle de 2020

Mike Pence est candidat à un second mandat de vice-président après avoir été choisi par Donald Trump pour être à nouveau son colistier en vue de l'élection présidentielle de 2020[26]. Le président Trump est investi par le Parti républicain lors de la convention du .

À l’issue de plusieurs jours de suspense, les médias annoncent que Joe Biden remporte l’élection présidentielle avec 306 grands électeurs contre 232 pour Donald Trump. Celui-ci et des élus républicains dénoncent des fraudes dans des États-clés, où les résultats sont serrés, mais leurs recours sont quasiment tous rejetés par la justice.

C'est à Mike Pence, comme président ex officio du Sénat que revient le rôle de proclamer les résultats certifiés du collège électoral lors de la réunion du Congrès au Capitole début janvier 2021 ; le président Trump ayant prétendu que l'élection était volée, entachée d'irrégularités dans plusieurs États, fait pression[27] en et début pour que son vice-président prenne en compte d'autres grands électeurs au moment du pointage des votes du collège électoral. Mike Pence s'oppose à une procédure en justice qui visait à lui faire reconnaître cette possibilité, considérée très largement comme anticonstitutionnelle. Le tribunal lui ayant donné raison contre l'analyse des partisans du président Trump[28], il continue d'affirmer qu'il soutient les démarches d'enquête sur les votes, mais que son seul rôle est de lire les résultats.

Derniers jours de mandat

Le 6 janvier 2021, Trump incite ses partisans à « marcher sur le Capitole » pendant la réunion du Congrès présidé par Mike Pence pour le Sénat et Nancy Pelosi pour la Chambre. Dans son discours devant la foule de ses partisans qu'il a rassemblés devant la Maison-Blanche, Trump persiste à dire que « Si Mike fait la bonne chose, nous gagnons l'élection ». Mais Pence publie parallèlement une lettre dans laquelle il explique qu'il ne fera pas objection à la victoire de Biden puisqu'il n'en a pas les pouvoirs[29]. Avertis de la position du vice-président, une partie des émeutiers qui partent alors à l'assaut du Capitole entrent en force dans le bâtiment en criant « pendez Pence, pendez Pence ! »[30]. Evacué de la salle du Sénat, Mike Pence échappe d'extrême justesse aux émeutiers qui investissent le bâtiment[31]. Durant l'assaut, Mike Pence tweete à 15 h 35 : « Cette attaque contre notre Capitole ne sera pas tolérée et les personnes impliquées seront poursuivies dans toute la mesure de la loi »[32], alors que Trump affiche dans un premier temps son soutien aux émeutiers[33],[34]. Il ne reçoit aucun coup de fil du président Trump, semble agir pour faire intervenir la Garde nationale, et condamne fermement l'invasion du Capitole. L'ordre étant rétabli, il reprend la séance : « À ceux qui ont semé le trouble dans notre capitale, vous n'avez pas gagné, la violence ne gagne jamais, retournons au travail ». Il lit les résultats qui valent proclamation du nouveau président[35] et dans les jours qui suivent, tout en se désolidarisant nettement de l'attitude de Donald Trump pendant l'émeute, il se refuse à faire appliquer le 25e amendement[36]. Il accepte de participer à la transition de pouvoir au contraire du président Trump qu'il rencontre à nouveau le [37], et dont il reçoit pratiquement la délégation de toutes les affaires courantes[38].

Le 20 janvier 2021, Kamala Harris prête serment sur la Bible, et devient la 49e vice-présidente des États-Unis. Elle succède à Mike Pence, présent à la cérémonie d'investiture[39].

Après la vice-présidence

Mike Pence ne dispose plus d'un domicile établi dans l'Indiana depuis 2013, de sorte que lui et sa femme séjournent dans des résidences appartenant à diverses personnalités républicaines de l'État[réf. nécessaire].

En février 2021, il est annoncé que Mike Pence rejoint le laboratoire d'idées et lobby Heritage Foundation en tant que chercheur distingué[40]. Il adhère également à l'organisation de jeunesse conservatrice Young America's Foundation.

Le 15 avril 2021, à la suite de « symptômes associés à un rythme cardiaque lent », l'ancien vice-président subit une opération chirurgicale pour se faire poser un stimulateur cardiaque[41].

Il publiera ses mémoires à partir de 2023, un an avant l'élection présidentielle de 2024, à laquelle il pourrait être le candidat du Parti républicain au cas où Donald Trump décidait de ne pas tenter de nouvelle candidature présidentielle[42],[43].

Prises de position

Mike Pence est proche du mouvement du Tea Party[13]. Il déclare régulièrement se définir, dans l'ordre, comme un « chrétien, un conservateur et un républicain »[44].

Économie et finance

En 2011, Pence a soumis une modification à la Constitution américaine visant à limiter les dépenses fédérales à « la moyenne des recettes annuelles perçues au cours des trois exercices précédents, rajustées proportionnellement à l'évolution de la population et de l'inflation »[45]. Pence a proposé une loi pour mettre fin au double mandat de la Réserve fédérale (qui consiste à maximiser l'emploi et stabiliser les prix), ce qui obligerait la Fed à se concentrer uniquement sur la stabilité des prix et non sur le plein emploi[46]. Il a été un partisan d'un taux d'imposition fédéral uniforme. Pence s'est opposé au Programme de secours aux sinistrés (TARP) de 2008. Pence s'est également opposé aux mesures visant à secourir l'industrie automobile votées à la suite de la crise mondiale de 2008-2009[47].

En 2007, Pence a voté contre l'augmentation du salaire minimum fédéral à 7,25 $ l'heure sur deux ans (il était alors de 5,15 $), affirmant qu'elle « nuirait aux travailleurs pauvres ». Pence a voté contre la loi Employee Free et contre la loi américaine de rétablissement et de réinvestissement de 2009, la dénonçant comme un échec, et a appelé à un gel des dépenses fédérales. Plusieurs mois après avoir voté contre le projet de loi, Pence a néanmoins demandé 6 millions de dollars en fonds de relance pour des projets dans son district. Pence a voté contre la réforme de Wall Street Dodd-Frank.

Pence était un partisan de la réforme de la couverture sociale. Il a voté contre le projet de loi de 139,7 milliards de dollars sur les dépenses de transport et de trésorerie en .

Politique étrangère

Mike Pence et le président Moon Jae-in lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 2018, à Pyeongchang.

Partisan de nombreux accords de libre-échange avec plusieurs puissances étrangères, Mike Pence a soutenu l'Accord de libre-échange nord-américain et l'accord de libre-échange d'Amérique centrale (CAFTA). Il est favorable au maintien des États-Unis dans l'Organisation mondiale du commerce[48]. Il s'est prononcé en faveur de l'Accord de partenariat transpacifique, contrairement à Donald Trump[11].

Mike Pence a soutenu l'invasion américaine en Irak en 2003 et s'est opposé à la fermeture du camp de la baie de Guantánamo, voulue par Barack Obama. Mike Pence a approuvé l'action d'Hillary Clinton dans sa gestion du conflit libyen en 2011, appuyant la proposition d'une zone d'exclusion aérienne et soutenant l'intervention occidentale. Il s'est également déclaré favorable à une intervention contre les djihadistes de l'État islamique proposée par l'administration Obama[49].

En 2014, il critique vivement Vladimir Poutine et déclare que l'invasion de l’Ukraine par la Russie devrait inciter les États-Unis à resserrer leurs liens avec les pays membres de l'OTAN et déployer davantage d'armes défensives[11].

Immigration

Mike Pence s'oppose à l'installation de réfugiés syriens dans son État de l'Indiana, au nom de la sécurité et du risque que des terroristes se cachent parmi ces demandeurs d'asile. La Cour fédérale désavoue sa position en [50].

En , il dévoile un plan d'immigration favorisant une sécurité accrue des frontières, suivie d'une stricte application des lois contre l'embauche d'étrangers illégaux et d'un programme de travailleurs invités. Ce programme de travailleurs invités aurait exigé des participants de postuler à partir de leur pays d'origine à des agences de placement agréées par le gouvernement, pour des postes non pourvus par des Américains[51].

Pence est partisan du droit du sang, et non du droit du sol[52].

Durant la campagne présidentielle américaine de 2016, Mike Pence prend ses distances avec Donald Trump au sujet de l'interdiction d'entrée des musulmans aux États-Unis, qu'il juge comme « insultante et inconstitutionnelle »[49].

Science, environnement et recherche

Mike Pence intervenant devant le National Space Council (2018).

Sur le plan environnemental, Mike Pence adopte un point de vue d'abord climato-sceptique, déclarant ainsi à la fin des années 1990 que « le réchauffement climatique est un mythe » entretenu pour faire payer davantage d'impôts, que la température moyenne sur Terre est en réalité plus basse que cinquante ans auparavant, et que le protocole de Kyoto constitue « un désastre »[53]. Toutefois, il amende ce point de vue au cours de sa campagne électorale de 2016 et marque une légère différence avec son colistier Donald Trump : il admet que l'homme exerce une certaine influence sur son environnement et sur le climat[54].

Au moment où Obama accroît la liberté des chercheurs sur ce plan, Pence se dit opposé à la recherche sur les cellules-souches, qu'il juge contraire à la morale et obsolète, eu égard aux avancées scientifiques récentes[55].

À propos des thèses créationnistes, Mike Pence déclare en 2009 : « Est-ce que je crois à l'évolution ? J'embrasse l'idée selon laquelle Dieu a créé les cieux et la Terre, les mers et tout ce qu'il y a dedans. La manière dont il l'a fait, je ne peux rien en dire, mais je crois en cette vérité fondamentale »[56]. Il considère que la théorie de l'évolution n'est qu'une théorie et affirme qu'il devrait par conséquent être possible d'enseigner en parallèle à celle de l'évolution d'autres théories dans les classes[57].

Santé publique

En tant que gouverneur de l'Indiana, Mike Pence s'oppose au programme d'échange de seringues pour diminuer les risques de transmission du VIH parmi les usagers de drogues. Il autorise finalement un tel programme à la suite d'une explosion des contaminations dans le comté de Scott[58].

Mike Pence s'est également opposé au port du préservatif. Il déclare à ce sujet, en 2002, que le préservatif n'offre qu'une « très, très faible protection » contre les infections sexuellement transmissibles (IST)[59]. Mike Pence s'est également montré hostile à l'égard des cours d'éducation sexuelle. Partisan de l'abstinence pour lutter contre les IST, il désavoue en 2002 un discours de Colin Powell selon lequel il est important, pour les jeunes générations, de se protéger contre les IST[59].

Pence a voté contre le plan Medicare ainsi que contre Patient Protection and Affordable Care Act (surnommé Obamacare), une loi sur la protection des patients et le prix des soins[60].

En 2001, il signe un article s'opposant à la réglementation du tabac arguant qu'elle créerait « de nouvelles bureaucraties gouvernementales » et empiéterait sur la vie privée. Il affirme alors que, « malgré l'hystérie de la classe politique et des médias, le tabagisme ne tue pas »[49],[61], précisant que « deux fumeurs sur trois ne meurent pas d'une maladie liée au tabagisme et que 9 fumeurs sur 10 ne contractent pas de cancer du poumon », tout en reconnaissant que « le tabagisme n'est pas bon » et que son arrêt est préférable. En 2009, Pence vote contre une loi sur la prévention du tabagisme familial (Family Smoking Prevention and Tobacco Control Act (en)), qui permet à la FDA de réglementer les produits du tabac[62]. Selon les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, l'État de Indiana, dirigé par Pence, est l'un des pires États concernant les problèmes de tabagisme en Amérique[56].

Questions de société

Mike Pence à la marche pour la vie de 2017.

Avortement et droits des femmes

Se présentant comme un chrétien fervent[16], Pence a également proposé de rendre obligatoire l’enterrement ou l’incinération de fœtus avortés : « Nous avons fait un pas important dans la protection des enfants non-nés […], je signe cette loi en priant Dieu de continuer de bénir ces précieux enfants, ces mères et ces familles », déclare-t-il alors[63],[64].

Mike Pence affirme ne pas distinguer les femmes de leur rôle de mère, et s'oppose à l'idée qu'une femme puisse concilier favorablement sa carrière et l'éducation de ses enfants, car cela induirait, pour lui, un « retard de croissance et de développement » chez l’enfant, engendrant ainsi chez lui de la « souffrance »[63].

Mike Pence s'est également opposé à la carrière des femmes dans l'armée. Une de ses déclarations en 1999 s'appuie sur le dessin animé des studios Disney Mulan :

« Beaucoup d’hommes trouvent les femmes séduisantes, beaucoup de femmes trouvent elles aussi les hommes séduisants, mettez-les ensemble dans des quartiers fermés, pendant une longue période de temps, et vous verrez que les choses commenceront à devenir intéressantes… comme dans Mulan. Morale de l’histoire : les femmes dans l’armée, c’est une mauvaise idée[63] ! »

Lors de la campagne présidentielle de 2016, il condamne les propos misogynes tenus par Donald Trump dans une vidéo datant de 2005[65].

Droits des personnes LGBT

Mike Pence a décrit l'homosexualité comme un « effondrement sociétal » (« societal collapse »), et comme une donnée acquise (un choix) et donc non innée[66]. Pence s'oppose donc au mariage entre personnes du même sexe, affirmant qu'il ne s'agit pas là d'une discrimination mais d'une « idée de Dieu »[66].

Il vote contre l'Employment Non-Discrimination Act (en) en 2007, qui prévoit de bannir toutes formes de discrimination à l'embauche des personnes LGBT[66]. Il ratifie en 2015 une loi dans l’Indiana censée défendre la liberté de religion et laissant la possibilité aux entreprises de refuser de servir des clients au nom de leurs croyances (cette loi visant implicitement les personnes LGBT). Il rejette, en , la directive de l’administration Obama sur la possibilité pour les personnes transgenres d’utiliser les toilettes de leur choix.

S'opposant à la présence de personnes homosexuelles dans l'armée au motif que leur présence « affaiblit les troupes »[63], il a soutenu la directive militaire Don't ask, don't tell (désavouée en 2011) qui demandait aux soldats de ne pas évoquer le sujet de leur homosexualité ou de celle de leurs collègues.

Il soutient également le financement public des thérapies de conversion pour les personnes homosexuelles[67].

Historique électoral

Chambre des représentants

Résultats dans le 2e puis le 6e district de l'Indiana[68],[69],[70]
Année Mike Pence Démocrate Libertarien Indépendant
1988 46,80 % 53,20 % - -
1990 40,63 % 59,37 % - -
2000 50,87 % 38,81 % 1,16 % 9,15 %
2002 63,79 % 34,40 % 1,80 % -
2004 67,09 % 31,29 % 1,62 % -
2006 60,01 % 39,99 % - -
2008 63,96 % 33,38 % 2,67 % -
2010 66,57 % 29,92 % 3,51 % -

Gouvernorat

Résultats au poste de gouverneur de l'Indiana[71]
Année Mike Pence Démocrate Libertarien Indépendant
2012 49,62 % 46,42 % 3,96 % 0 %

Notes et références

  1. (en) Jonathan Mahler et Dirk Johnson, « Mike Pence’s Journey: Catholic Democrat to Evangelical Republican », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  2. https://eu.usatoday.com/story/news/politics/2019/09/02/mike-pences-ireland-pride-inspired-family-not-always-reciprocated/2164818001/
  3. https://abcnews.go.com/Politics/mike-pence/story?id=40279288
  4. (en) Alan Rappeport, « Who Is Mike Pence? », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Jonathan Mahler et Dirk Johnson, « Mike Pence’s Journey: Catholic Democrat to Evangelical Republican », sur The New York Times, .
  6. (en) Meg Anderson et Domenico Montanaro, « 5 Things To Know About Mike Pence », sur NPR.org, .
  7. (en) Jake Flanagin, « Who is Mike Pence? The “evangelical Catholic” charged with defending Trump against Tim Kaine tonight », Quartz, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (en) « Governor Mike Pence & Lt. Governor Eric Holcomb », sur Mike Pence.com.
  9. (en) Kaitlin Lange, « Greg Pence, brother of Mike Pence, wins 6th District Congressional race », sur indystar.com, (consulté le ).
  10. (en) Amber Phillips, « 10 things you should know about Mike Pence, Donald Trump’s likely running mate », sur The Washington Post, .
  11. « Trump et Pence, deux novices en relations internationales dans un monde dangereux », sur Atlantico, (consulté le ).
  12. Le titre de sa fonction est alors celui de Republican Conference Chairman, le troisième poste dans la hiérarchie du parti.
  13. « Convention républicaine : Mike Pence officiellement sur le « ticket » de Donald Trump », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  14. (en) Andrew Prokop, « Mike Pence: 7 things to know about Donald Trump’s VP nominee », sur Vox.com, .
  15. Aude Massiot, « Qui est Mike Pence, le colistier de Trump ? », sur Libération.fr, .
  16. Gilles Biassette, « Donald Trump choisit Mike Pence, gouverneur de l’Indiana, comme vice-président », sur La Croix, .
  17. (en) Ashley Parker, « Mike Pence Campaigns With an Eye on His Own Future », sur The New York Times, .
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  19. « Présidentielle US: les républicains conservent le Sénat, contrôlent tout le Congrès », BFMTV, (lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) « Biden meets with Pence for 'smooth transition of power' », USA Today, (lire en ligne, consulté le ).
  21. « Mike Pence chargé de mettre en place l'administration Trump », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  22. (en) Napp Nazworth, « Why Evangelical Leaders Opposed to Trump Speak for More Evangelicals Than You Think », sur christianpost.com,
  23. (en) Cancryn, Adam; Forgey, Quint; Diamond, Dan, « After fumbled messaging, Trump gets a coronavirus czar by another name », Politico (consulté le )
  24. (en) Matthew Choi, « Trump puts Pence in charge of coronavirus response », sur POLITICO (consulté le )
  25. (en) Amanda Holpuch, « Donald Trump puts Mike Pence in charge of US coronavirus response », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  26. Le Figaro avec Reuters, « Trump affirme que Mike Pence sera son colistier pour 2020 », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
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  29. (en) Peter Nickeas, « Pro-Trump supporters have flooded DC to protest president's election loss », sur cnn.com, CNN, (consulté le )
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  32. (en-GB) « Violence engulfs US Capitol as Trump supporters run riot », BBC News (consulté le ).
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  34. (en) Alison Durkee, « Trump Justifies Supporters Storming Capitol: ‘These Are The Things And Events That Happen’ », Forbes, (consulté le ).
  35. Zone International- ICI.Radio-Canada.ca, « Le Congrès certifie la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine | Élections américaines 2020 », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  36. « Mike Pence refuse d’utiliser le 25e amendement pour destituer Donald Trump », sur 20minutes.fr (consulté le )
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  38. « À quoi ressemblent les dernières heures de Donald Trump à la Maison-Blanche ? », sur LCI (consulté le )
  39. AFP, « Mike Pence et Kamala Harris se sont parlé au téléphone », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
  40. « Pence rejoint la Heritage Foundation », sur pressfrom.info (consulté le )
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