Mingrélien

Le mingrélien, ou méngrélien (მარგალური ნინა, margaluri nina), est une langue kartvélienne parlée dans le nord-ouest de la Géorgie, aussi appelée ivérien (en géorgien iveriuli ena) au début du XXe siècle. C'est essentiellement la langue des Mingréliens, un sous-groupe ethnique géorgien.

Cet article concerne le parler mingrélien. Pour le peuple mingrélien, voir Mingréliens.

Mingrélien
Pays Géorgie
Région Ouest
Nombre de locuteurs 344 000 (en 2015)[1]
Classification par famille
Codes de langue
IETF xmf
ISO 639-3 xmf
Étendue langue individuelle
Type langue vivante
Glottolog ming1252

Distribution et statut

Les langues kartveliennes dans le Caucase. Le mingrélien est en rouge.

Il n'existe pas de chiffre fiable pour le nombre de locuteurs natifs du mingrélien, mais on l'estime entre 300 000 et 600 000. La plupart vivent dans la région de Géorgie appelée Samegrolo (Mingrélie), qui comprend les collines d'Odishi et les basses terres de Colchide, depuis la côte de la Mer Noire jusqu'aux Montagnes Svanes et au fleuve Tskhenistskali.

Une partie des Svanes maitrisent aussi le mingrèle.

Il existe des enclaves plus petites au sein de la république autonome d'Abkhazie, mais la guerre civile en cours a entraîné l'exil de nombreux locuteurs du mingrélien, principalement vers la Géorgie. Leur distribution géographique est relativement compacte, ce qui a aidé à promouvoir la transmission de la langue entre générations.

Le mingrélien s'écrit généralement au moyen de l'alphabet géorgien, mais il n'a pas de standard écrit ni de statut officiel. Presque tous les locuteurs sont bilingues : ils utilisent le mingrélien surtout pour la conversation familiale et informelle, et le géorgien (ou, pour les locuteurs expatriés, la langue officielle locale) dans les autres circonstances.

Dans le roman La chaussée des géants de Pierre Benoit (1922), le narrateur François Gérard apprend le mingrélien, décision qui le précipitera dans une série d'aventures.

Dialectes

Les principaux dialectes et sous-dialectes du mingrélien sont :

  • le zugdidi-samurzakano, ou dialecte du nord-ouest (régions autour de Zougdidi et Abkhazie (avant le nettoyage ethnique de la région)) considéré comme une langue plus pure mieux préservée des influences géorgiennes. Se distinguant notamment par une utilisation prononcée du l ([l]) mou.
    • le dzhvari
  • le senaki, ou dialecte du sud-est
    • le martvili-bandza
    • l'abasha

Arbre généalogique

 
 
 
 
 
 
proto-kartvélien
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
proto-kart-zane
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
proto-zane
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
svane
 
laze
 
mingrélien
 
géorgien
 
 

Les liens entre ces langues ont été reconnus pour la première fois par Johann Anton Güldenstädt au XVIIIe siècle. Il est admis[2],[3] que les langues kartvéliennes proviennent d'une langue commune, le proto-kartvélien qui s'est répandu dans l'actuelle Géorgie et le nord de la Turquie. Selon l'analyse glottochronologique[4],[3], le svane est issu du proto-kartvélien au XIXe siècle av. J.-C., tandis que la séparation du géorgien du zane est estimée au VIIIe siècle av. J.-C.

Notes et références

  1. Selon Ethnologue.com
  2. Georgy Klimov (1998) p.14
  3. Georgy Klimov (1994) p. 91
  4. Georgy Klimov (1998) p. 14

Voir aussi

Bibliographie

  • (ru) Alexandre Tsagareli (1880), Megrelskie Etiudi, Analiz Fonetiki Megrelskogo Yazika (Études mingréliennes : Analyse de la phonétique du mingrélien).
  • (ru) Ioseb Kipshidze (1914), Gramatika Megrelskogo (Iverskogo) Yazika (Grammaire du mingrélien (ivérien)).
  • (ka) Shalva Beridze (1920), Megruli (Iveriuli) Ena (Le mingrélien (ivérien)).
  • (en) Laurence Broers (2004), Containing the Nation, Building the State - Coping with Nationalism, Minorities, and Conflict in Post-Soviet Georgia.

Articles connexes

Liens externes

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