Mitrailleuse Kalachnikov
La mitrailleuse Kalachnikov, plus connue sous les initiales PK de son nom russe : пулемёт Калашникова, poulemiot Kalachnikova, est une mitrailleuse soviétique adoptée en 1961 et produite depuis lors à plus d'un million d'exemplaires. Comme l'indique sa désignation officielle, elle exploite le mécanisme du célèbre fusil d'assaut AK-47 adapté à une munition plus puissante. Elle fut rapidement adoptée par les armées du pacte de Varsovie puis fut diffusée mondialement.
Pour les articles homonymes, voir PK et Kalachnikov.
Mitrailleuse Kalachnikov (PK/PKM) | |
Une PKM de l'armée finlandaise en 2014 | |
Présentation | |
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Pays | URSS |
Type | Automatique |
Munitions | 7,62 × 54 mm R |
Fabricant | Izhmash |
Période d'utilisation | 1961- |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 8,99 kg (avec bipied) |
Longueur(s) | 1 173 mm |
Longueur du canon | 658 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | Emprunt de gaz |
Portée pratique | 600 m |
Cadence de tir | 650 coups/min |
Vitesse initiale | 825 m/s |
Capacité | Bandoulière de 100, 200 ou 250 cartouches |
Variantes | PKM, PKS, PKT, PKB et PKP |
Présentation
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'URSS développa différentes mitrailleuses légères pour équiper l'infanterie de l'Armée soviétique, notamment la Degtyarev RPD et la Kalashnikov RPK. Toutes deux étaient chambrées en calibre 7,62 x 39 mm, le même que celui de l'AK-47. Il apparut cependant que si cette munition était adaptée pour les fusils d'assaut, elle avait un pouvoir de pénétration et une précision insuffisants pour être employée sur des mitrailleuses puissantes.
Dans les années 1950, un programme de conception d'une nouvelle arme fut donc confié au d'ores et déjà célèbre Mikhaïl Kalachnikov, alors qu'en parallèle les ingénieurs soviétiques Grigory Nikitin et Yuri Sokolov travaillaient à un autre projet pour répondre à la même demande.
Description
La PK pèse un peu moins de 9 kg lorsqu'elle est employée avec un bipied, ce qui est loin d'être excessif pour une arme de cette catégorie. Elle reste donc facilement manœuvrable malgré sa longueur dépassant 1,10 m.
Concernant son système de tir, elle dispose d'une culasse rotative très similaire à celles de l'AK et du RPK. Elle a cependant été élargie et renforcée pour pouvoir supporter la plus grande puissance de la munition utilisée par la PK. Le rechargement de l'arme se fait grâce au gaz produit par le tir des cartouches : lorsque la première a été percutée, le gaz créé par l'explosion de sa charge de poudre est réutilisé pour faire reculer la culasse, éjecter la douille et la remplacer par la cartouche suivante. Les mécanismes internes de la PK sont remarquables de simplicité à l'instar de ceux de l'AK et sont à l'origine de la grande fiabilité de la mitrailleuse. Le système de queue de détente et de gâchette est notamment hérité de la RPD. La PK peut être placée en mode « tir automatique » ou « sécurité » ; il n'existe pas de mode semi-automatique ou rafale.
La PK dispose d'un canon lourd mesurant plus de 650 mm ; cette longueur imposante lui offre une bonne précision et évite que sa température n'augmente trop vite. En effet, la cadence de tir impressionnante de la plupart des mitrailleuses ainsi que la puissance de leurs munitions amènent logiquement leur canon à surchauffer en cas d'utilisation trop intensive. Celui de la PK, qui est refroidi à l'air, est donc doté d'une poignée permettant de le retirer et de le remplacer facilement, même dans le feu de l'action. Elle est de plus équipée d'un bipied pour une meilleure stabilité de l'arme lors du tir.
L'alimentation de la PK se fait par bandes de cartouches stockées dans des boîtes métalliques d'une capacité de 100, 200 ou 250 munitions, bien que ces deux derniers modèles soient généralement utilisés dans des positions défensives fixes, à cause de l'encombrement important qu'ils entraînent. La cadence de tir maximum est de 650 cartouches par minute. La PK peut donc fournir une puissance importante, que ce soit en matière de capacité de pénétration ou de volume de feu.
Les différentes versions de la PK
La Poulemiot Kalachnikov fut déclinée en PKS, PKT et PKB. Sa version modernisée PKM eut droit aux mêmes variantes dont la plus récente est la Petcheneg.
PKM
Apparue en 1965, la PK modernisée introduit un canon plus léger et un peu plus court, ainsi que l'utilisation de nouveaux matériaux pour alléger l'arme. Elle est facilement identifiable grâce au cache flamme de son canon (pièce située à l'extrémité de celui-ci), qui ne présente pas de longues perforations comme sur la PK, mais un embout avec plusieurs petits trous. On peut de plus y adapter différents optiques d'aide au tir.
PKS/PKMS
La Poulemiot Kalashnikova Stankoviy est une PK/PKM montée sur un trépied spécial pour une meilleure stabilité.
PKT/PKMT
La Poulemiot Kalashnikova Tankoviy est la variante du PK/PKM utilisée comme mitrailleuse coaxiale sur différents blindés comme le T-64, le T-72 ou le T-90 ainsi que le drone de combat Uran-9. Son actionnement est électrique et guidé depuis l'intérieur du char, ce qui fait que sa crosse et sa poignée pistolet ont été retirées. Il ne reste donc que le canon, qui dépasse très légèrement du véhicule, et le corps de l'arme. À noter que son canon a été alourdi pour permettre un tir plus intensif.
PKB/PKMB
Poulemiot Kalashnikova na Bronetransportere : version raccourcie de la PK prévue pour être utilisée depuis les tourelles des blindés PK, est une mitrailleuse soviétique très répandue dans le monde.
Versions produites hors de l'URSS/Russie
Roumanie
Les arsenaux roumains ont fabriqué les PK et PKS sous le nom de « Mitrailleuse M66 ».
Chine populaire/Serbie : des copies presque conformes
Les PK/PKM ont été produites avec ou sans licence en Chine populaire (mitrailleuse Norinco type 80 dans son calibre d'origine et CF06 en 7,62 OTAN). Des Norinco Type 80 ont été vendues aux Forces armées du Bangladesh (fabrication locale comme BD-14 par les Arsenaux bangladeshis, du Cambodge, de Croatie , de Malte, du Sri Lanka et de Syrie.
L'usine d'armement serbe Zastava arms produit encore aujourd'hui des M84 (PKM mais munie d'une crosse pleine), M86 (PKB) et M87 (PKT armant le char M-84). La FAZ M84 a été exportée en Irak où elle est aussi utilisée par des contractors.
Modèle | Munition | Cadence de tir théorique | Longueur | Canon | Masse à vide | Alimentation |
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Mitrailleuse Type 80 | 7,62mm Mosin-Nagant | 650 coups par minute | 119 cm | 67 cm | 7,9 kg | 50/100/200/250 cartouches |
Zastava M84 | 7,62x54 mm R (rare) | 700 coups par minute | 117 cm | 66 cm | 10 kg | 100/200/250 cartouches |
Arsenal MG (Bulgarie)
Les arsenaux bulgares produisent les versions suivantes en 7,62 mm Mosin Nagant ou 7,62 OTAN :
- MG : version de base avec bipied
- MG-M1 : version modernisée
- MG-M1S : version de l'arme précédente montée sur trépied
- MG-T : mitrailleuse de char
- MG-N : prévue pour être utilisée sur une embarcation
- MG1-M : arme tropicalisée pour être utilisée en milieu désertique.
- MG1-MS : version de l'arme précédente montée sur trépied
Mitrailleuse type 68 (Corée du Nord)
Les arsenaux nord-coréens produisent une version légèrement modifiée de la PK. La crosse est droite, pleine et dotée d'une épaulière. Le levier d'armement est plus long. Sa hausse est à planchette pliante. Elle est en service aussi dans l'armée de terre togolaise.
Utilisation
De même que l'AK-47, le Dragunov et le RPG, le PKM fait partie de toutes ses armes russes font partie de l'armement de base des peshmerga et des guérilla kurde comme le PKK, YPG ou encore le YPJ.
La PK fut utilisée en tant que mitrailleuse standard de l'infanterie de l'Armée rouge. Elle est encore en service notamment dans les pays de l'ex-Bloc de l'Est qui l'ont pratiquement tous adoptée après l'URSS. De plus, le soutien que celle-ci a apporté à de nombreux pays du Tiers Monde ajouté à la grande simplicité de la PK ont contribué à ce qu'elle se répande à travers le monde entier, pour devenir l'une des mitrailleuses les plus utilisées à ce jour. On la retrouve généralement accompagnée par le fusil d'assaut AK-47, mais de nombreux pays (comme la Russie, la Pologne ou l'Ukraine) continuent à l'employer bien qu'ils aient modernisé leurs autres armes légères (avec l'entrée en service des AK-74). En effet, la PK a eu souvent l'occasion de démontrer sa qualité, et semble encore avoir un bel avenir devant elle. Cette mitrailleuse polyvalente fut et/ou est encore en service dans les pays suivants :
- Afghanistan
- Albanie
- Algérie
- Arménie
- Azerbaïdjan
- Bangladesh : Type 80 chinoise
- Chine
- Bulgarie
- Cambodge : Type 80 chinoise
- Croatie (ex-NVA+ M84 yougoslaves)
- Cuba
- République tchèque
- République démocratique du Congo
- Allemagne de l'Est
- Finlande
- Géorgie
- Grèce
- Hongrie
- Iran
- Kurdistan
- Irak
- Kazakhstan
- Kirghizistan
- Liban
- Mali
- Nicaragua
- Pologne
- Roumanie
- Russie
- République du Congo
- Slovaquie
- Union soviétique
- Serbie : Zastava M84/M86/M87
- Sri Lanka : 200 Types 80 chinoises
- Tadjikistan
- Turkménistan
- Turquie
- Ukraine
- Ouzbékistan
- Viêt Nam
- Yougoslavie
- Zimbabwe
- Maroc
- Royaume-Uni/ États-Unis/ Afrique du Sud sociétés militaires privées
- Macédoine
- Burkina Faso
Fiction et jeux vidéo
La PK est notamment visible dans :
Sources
Cette notice est issue de la lecture des revues spécialisées de langue française suivantes :
- Cibles (Fr)
- Gazette des armes (Fr)
- Action Guns (Fr)
- Raids(Fr)
- Assaut (Fr)
Bibliographie
- Martin J. Dougherty, Armes à feu : encyclopédie visuelle, Elcy éditions, 304 p. (ISBN 9782753205215), p. 264.
En tant que dérivé lointain de l'AK-47, cette arme et son histoire sont abordées dans les ouvrages signés :
- Dominique Venner, Les Armes soviétiques, Grancher, 1980
- Édouard Ducourau, Le Kalashnikov, Éditions du Guépard, 1982
- Stanislas de Haldat, Kalachnikov. L'AK47 à la conquête du monde. La Sirène. 1993.
- Jean Huon, Histoire du Kalasnikov, ETAI, 2011
- Collectif, L'encyclopédie illustrée des fusils, fusils mitrailleurs et mitrailleuses, Terres Éditions, 2013 (traduction française d'un livre anglais).
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