Moïse Kahlenberg

Moïse (Moshe) Kahlenberg (, Skalat, Pologne, actuellement Ukraine-1942, Auschwitz) est un rabbin orthodoxe non-consistorial français, d'origine hassidique et polonaise, rabbin à Metz, déporté et tué à Auschwitz.

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Moïse Kalhenberg
Biographie
Naissance
Décès
(à 59 ans)
Auschwitz
Nom de naissance
Moïse (Moshe) Kalhenberg
Nationalité
Activité
Famille
Conjoint
Chana Gittel Teitelbaum
Enfant
Autres informations
Religion

Biographie

Une éducation hassidique

Le rabbin Moïse Kahlenberg[1],[2] est né le [3] à Skalat[4], en Galicie, Pologne, aujourd'hui en Ukraine[5]. Son père, le rabbin Avraham Yehudah Feibush Kahlenberg est un Posseq à la cour du Kopycznitzer Rebbe[6]. Le rabbin Abraham Kahlenberg est né le à Chorosczkow[7].

Le rabbin Moise Kahlenberg épouse Chana Gitel (, Husyatin, Galicie, aujourd'hui en Ukraine-, Auschwitz)[8], la fille du rabbin Yisrael Mordechai Teitelbaum, un hassid de Husyatin[9].

Il devient le rabbin de Kuchermare, en Bucovine, Roumanie.

En 1918, avec le début de la Première Guerre mondiale, à l'âge de 35 ans, il fuit la région, par peur des Soviets, abandonnant son imposante bibliothèque et ses manuscrits.

Il occupe des positions rabbiniques à Budapest, en Hongrie, et à Vienne, en Autriche.

Rabbin hassidique à Metz

En 1929 (5689), à l'âge de 46 ans, il devient le rabbin de la synagogue hassidique K'hal Yereim de Metz. Dans cette ville, il est actif dans le domaine de la cacherouth, et il organise des groupes d'études du Daf Yomi.

En 1935 (5695), à l'âge de 52 ans, il publie Dorash Moshe, une collection de sermons basés sur le hassidisme.

Avec la montée du nazisme, il accueille chez lui des réfugiés.

À Bordeaux

Lorsque les nazis annexent l'Alsace-Lorraine, durant la Seconde Guerre mondiale, le rabbin Moïse Kahlenberg se réfugie à Bordeaux avec son père, le rabbin Avraham Yehuda Feibush Kahlenberg.

À Bordeaux, il s'occupe de cacherouth (shehita) et agit aussi comme mohel.

Les Juifs de Bordeaux sont avertis qu'ils vont être transférés à Monts, en Indre-et-Loire, le .

La dernière adresse à Bordeaux des Kahlenberg est au 80 rue du Loup[7].

Le Camp de la Lande de Monts

Le rabbin Moïse Kahlenberg aide les détenus juifs du Camp de la Lande de Monts[10]. Dans ce camp, les détenus ont une certaine liberté. Le rabbin Kahlenberg y anime la vie juive. Il établit une synagogue, une école. Des garçons célèbrent leur Bar-Mitzvah. Des circomcisions Brit Milah prennent place. Le rabbin Moïse Kahlenberg reçoit l'autorisation de se déplacer comme mohel, dans d'autres villes. Il fait la Shehita de poules pour les juifs observants du camp et leur procure de la Matza, provenant de Paris, lui-même en fabriquant aussi.

Dans le camp, le rabbin Moïse Kahlenberg prononce des sermons. Il retranscrit ses discours dans un cahier. Après la guerre, ce cahier est découvert par le YIVO et est publié en 2005 par Esther Farbstein.

La déportation à Auschwitz

Pour échapper aux nazis, le rabbin Moise Kahlenberg espère obtenir un visa pour les États-Unis. Il demande de l'aide à un frère à lui et à son fils, le rabbin Marc Kalhenberg de Paris. Le Grand Rabbin de Paris Julien Weill et le rabbin Élie Bloch, qui sera déporté, essaient de venir en aide au rabbin Moise Kahlenberg, mais en vain[11].

Le rabbin Moïse Kahlenberg est déporté de Drancy avec son épouse Gittel Kalhenberg[12] à Auschwitz par le convoi no 31 du (le est le dernier jour de l'année hébraïque 5702[13]), où les deux sont assassinés, le lendemain de leur arrivée.

Le père du rabbin Moise Kahlenberg, le rabbin Avraham Yehuda Feibush Kahlenberg dit Abraham Kahlenberg (83 ans) est aussi déporté, dans le convoi no 36, en date du [7], du Camp de Drancy vers Auschwitz et est tué une semaine après son fils et sa bru, le [14],[15]..

Des générations de rabbins

Le rabbin Kahlenberg a deux fils, qui survivent à la guerre: le rabbin Marc Kahlenberg et le rabbin et Hazzan Pinchas Kahlenberg.

Un manuscrit posthume enfin publié

En 2005, les sermons du rabbin Moïse Kahlenberg durant la Shoah ont été édités par la Rebbetzin Esther Farbstein, une historienne de l'Holocauste[16], sous le titre: Yedei Moshe. Sermons From Concentration Camps in France[17],[18],[19]. Ce manuscrit inédit contient neuf sermons (derashot) et d'autres textes.

Le rabbin Marc Kahlenberg, vivant à Netanya, en Israël, écrit, en hébreu, une longue introduction au livre de son père, qu'il appelle: "Ovi, Mori" (Mon Père, mon Maître").

Notes et références

  1. Le nom de famille Kahlenberg est aussi retranscrit comme Kalenberg. Voir, Shdeour, 2011.
  2. Pinhas KAHLENBERG 1912 - 1980. judaisme.sdv.fr. Voir la photo du rabbin Moïse Kahlenberg.
  3. Shdeour, 2011, donne la date de 5642/1882, mais la date de 1883 semble plus juste, car elle correspond à celle trouvee dans la liste du convoi 31, voir Klarsfeld, 1978.
  4. Skarlat, selon Klarsfeld, 2012.
  5. Voir, Skalat, Ukraine.
  6. Voir, Postcard photos of Kopyczynce.
  7. Klarsfeld 2012.
  8. Dans Klarsfeld, 1978, son prenom est inscrit comme Gittel. Sa date de naissance est aussi donnée dans cette source et selon Klarsfeld, 2012, son nom de jeune fille est Fisch...
  9. Sur la dynastie hassidique de Husyatin, voir, Harav Yisrael Friedman zy"a, the Rebbe of Husyatin.
  10. Voir, Le camp de la Lande à Monts.
  11. Voir, Shdeour, 2011.
  12. Les deux noms sont cités par Klarsfeld, 1978.
  13. Voir, 5702 (année hébraïque)
  14. Arrêté du 9 mai 2012 portant apposition de la mention « Mort en déportation » sur les actes et jugements déclaratifs de décès.
  15. Voir, (en) Esther Farbstein. Sermons Speak History: Rabbinic Dilemmas between Metz and Auschwitz, 2007.
  16. Voir, Farbstein, 2007.
  17. Voir, Kahlenberg, Moshe. Yedei Moshe/Sermons From Concentration Camps in France.
  18. Voir, Kahlenberg, Moshe/Farbstein, E. (Ed.). Yedei Moshe: Holocaust Era Sermons. (In Hebrew).
  19. Voir, Shira Schmidt. Not Crime and Punishment. Cross-Current. May 13, 2005.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

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