Moses und Aron
Moïse et Aaron
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Moses und Aron (en français Moïse et Aaron) est un opéra inachevé en trois actes d'Arnold Schönberg, sur un livret en allemand du compositeur tiré du livre biblique de l'Exode, créé en 1954. La musique du troisième acte n'a pas été achevée.
L'œuvre
Composé entre 1930 et 1932, Moses und Aron est inspiré d'un livre paru en 1926, Der biblische Weg (« La Voie biblique »), écrit en réaction à l'antisémitisme croissant en Allemagne. Schönberg subit cet antisémitisme en 1921 à Mattsee, près de Salzbourg, dont il est chassé parce que considéré comme juif, malgré sa conversion au protestantisme en 1898. En 1933, il se reconvertit au judaïsme à la synagogue de la rue Copernic, à Paris, avec comme témoin Marc Chagall. Schönberg pense tout d'abord tirer de l'ouvrage un oratorio avant de choisir la forme de l'opéra. Il ne sera toutefois créé qu'après la mort du compositeur, le à Hambourg sous la direction d'Hans Rosbaud, avec Hans Herbert Fiedler (Moïse) et Helmut Krebs (Aaron) dans une version de concert et le à Zurich en version scénique.
Le personnage de Moïse apparaissait à Heinrich Heine, puis à Theodor Herzl dont s'inspira Schönberg, comme l’« incarnation idéale d'un rédempteur national et spirituel »[1].
Analyse de l'œuvre
Acte I
Moïse, en présence du Buisson ardent, reçoit de Dieu la mission de devenir un prophète et de libérer Israël de l'esclavage en Égypte. Moïse demande à Dieu d'être épargné d'une telle tâche, il est vieux et il se sent incapable de parler au peuple. Dieu le rassure, il introduira des mots dans son cœur et il lui ordonne de trouver son frère Aaron. Dans le désert Moïse rencontre Aaron, qui lui servira de porte-parole pour expliquer ses difficiles idées au peuple d'Israël. Très vite ils commencent à mal se comprendre.
Dans la communauté israélite beaucoup ont du mal à croire dans un dieu qu'ils ne voient pas. Pour inciter le peuple à les suivre, Aaron prend le Bâton de Moïse et en le jetant par terre, celui-ci se transforme en serpent, ensuite le serpent se lève et le bâton retrouve son état originel. Un deuxième miracle est par la suite accompli, la main de Moïse devient lépreuse, mais après l’avoir placée sur son cœur, celle-ci se soigne complètement. Le peuple s'enthousiasme devant ces prodiges et il est prêt maintenant pour suivre Aaron et Moïse mais un prêtre intervient pour les arrêter. Alors Aaron accomplit un troisième miracle, il transforme l'eau du Nil en sang. Quand l'eau redevient claire, Aaron leur promet de les amener à la terre promise.
Acte III
Cet acte n'a jamais été écrit, laissant l'opéra inachevé.
Discographie sélective
- Hermann Scherchen (dir.), Orchestre de l'opéra d'État de Berlin, Opéra d'Oro
- Georg Solti (dir.), Franz Mazura (Moses), Philip Langridge (Aron), Orchestre symphonique de Chicago, Decca
- Pierre Boulez (dir.), Orchestre symphonique de la BBC et chœurs de la BBC, Sony Music
- Michael Gielen (dir.), Orchestre de la Radio autrichienne et chœurs de la Radio autrichienne, ORF, Philips
Représentations notoires
- 2015 : Opéra Bastille[2] : Philippe Jordan (direction), José Luis Basso (chef de chœur) ; avec Thomas Johannes Mayer (Moïse), John Graham-Hall (Aaron), Orchestre et Chœurs de l’Opéra de Paris, Maîtrise des Hauts-de-Seine, Chœur d’enfants de l’Opéra de Paris ; Romeo Castellucci (mise en scène), Cindy Van Acker (chorégraphie)
Adaptation
Une adaptation cinématographique a été réalisée en 1975 par Jean-Marie Straub et Danièle Huillet.
Notes et références
- Aaron Tugendhaft: Schoenberg’s Moses und Aron.
- « Gare au chef-d’œuvre à l’Opéra Bastille ! » par Marie-Aude Roux, Le Monde du 21 octobre 2015.
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Victor Martinez, « La Tragédie de l'attestation dans Moïse et Aaron », dans Applied semiotics/Sémiotique appliquée no 11-12, juin 2002
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