Moisson (agriculture)

En agriculture, la moisson est la récolte de plantes à graines, principalement les céréales. Le terme s'emploie préférentiellement pour les céréales à paille (blé, orge, avoine, seigle) ; pour le maïs on parle plutôt de récolte.

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La Moisson par Pieter Brueghel, 1565, huile sur toile, 118 x 163 cm

Par extension, le terme s'applique pour de nombreuses cultures à graines dont la récolte se fait à la moissonneuse, notamment des oléagineux, protéagineux et légumes secs . Il désigne aussi la période pendant laquelle a lieu la moisson, et le produit de cette récolte.

Historique

Moisson de Adam Ciemniewski, Pologne, avant 1915
Moisson idéalisée à Mount Vernon, avec Georges Washington et ses esclaves, Junius brutus Stearns, vers 1853.

La moisson s'est longtemps faite à la main avec des faux, des faucilles ou des sapes (petites faux), et c'est encore le cas dans certaines régions moins où le machinisme est peu développé. La moisson manuelle et à la moissonneuse-lieuse consistait à confectionner des gerbes qui étaient entassées en meules, le temps que sèche la récolte avant l'opération suivante : le battage qui consiste à séparer le grain de la paille. Ces opérations étaient pénibles et coûteuses en main d'œuvre, forçant les paysans à se regrouper pour la terminer avant les pluies.

Moissonneuse-javeleuse américaine Adriance, illustration de 1889

La première étape de la mécanisation a consisté à utiliser une faucheuse, qui assurait la coupe des tiges grâce à une barre de coupe mécanique, munie d'une table et de peignes permettant de relâcher de façon ordonnée des javelles (des faisceaux de tiges que l'on liait ensuite à la main). Ces machines ont été appelées moissonneuses-javeleuses, on leur a ensuite adjoint un rabatteur (tourniquet de rabatteurs) permettant de régulariser la coupe et la formation des javelles. Une machine particulièrement fiable est mise au point aux États-Unis par Cyrus McCormick en 1831 . Vers la fin du XIXe siècle apparut la moissonneuse-lieuse permettant de lier directement les javelles en gerbes et dotée d'un rabatteur à axe horizontal. La mécanisation du battage s'est faite grâce à l'emploi de batteuses fonctionnant à poste fixe. Puis sont apparues les moissonneuses batteuses combinant les deux opérations réalisées simultanément sur le champ.

Rituels

Le repas des moissonneurs, Georges Laugée, 1877
« croix » de moisson en forme d'ostensoir, paille tressée, Normandie
Repas de moissonneurs au manoir de Kermartin, Bretagne
Couronne d'action de grâce de la moisson, église de Steinhilben, Bade-Wurtemberg, 2019.

Du premier coup de faucille à l'enlèvement de la récolte, la moisson traditionnelle s'accompagne ou s'accompagnait dans toutes les cultures de rituels divers : en Europe, par exemple, les rituels liés à la dernière poignée d'épis, la dernière gerbe, la dernière charrette, le repas de clôture de moisson, les croix de moisson, la messe des blés.

En Poitou, des jeunes filles composaient et offraient solennellement un bouquet de fleurs aux couples de paysans lors du battage pour leur première moisson.

Moissons symboliques

Le thème de la moisson est très présent dans les religions. Il apparaît souvent dans le Nouveau Testament, notamment dans la parabole du bon grain et de l'ivraie.

Le livre de Ruth se passe au temps de la moisson qui accompagne la naissance de l'amour.

C'est le thème de la Chanson des blés d'or[1] qui fut extrémement populaire dans les campagnes françaises.

Corpus de Sang (Corpus Christi sanglant en catalan, référence à la date, 7 juin 1640) de Hermenegildo Miralles. Paysans armés de faucilles, fléaux et autres outils.

L'hymne national catalan, Els Segadors, (les moissonneurs) fait référence à la Révolte des faucheurs (ou guerre des moissonneurs, 1640-1659).

Fête de la moisson

Moissonneuse-batteuse, 2006.
Fleurs de moisson

Plusieurs villages organisent une fête de la moisson. Par exemple le dernier dimanche d'août se déroule la « fête de la moisson » à l’intérieur des remparts de Provins. Organisée depuis 1971 par l'association Commune Libre de la ville Haute de Provins, elle s’ouvre sur une parade de chars décorés de blé, suivie de danses folkloriques et d’un défilé de machines agricoles anciennes. S'ensuivent des démonstrations de battage à l’ancienne, des manèges et animations de rue[2].

Notes et références

Voir aussi

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