Mollicutes
Les Mollicutes sont une classe de bactéries de très petite taille (0,2 à 0,3 µm le plus souvent), dépourvues de paroi cellulaire rigide et caractérisées par un génome inhabituellement petit.
Règne | Bacteria |
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Ordres de rang inférieur
- Acholeplasmatales
- Anaeroplasmatales
- Entomoplasmatales
- Haloplasmatales
- Mycoplasmatales
- Mycoplasmoidales
Le mot Mollicutes vient du latin mollis (qui signifie «doux» ou «souple»), et cutis (qui signifie «peau»).
Ce sont des parasites de divers animaux et plantes, vivant sur ou dans les cellules de l'hôte.
Leurs formes sont variables, mais la plupart produisent des stérols qui rendent leur membrane cellulaire un peu plus rigide.
Beaucoup peuvent se déplacer par glissement, et les espèces du genre Spiroplasma ont une forme hélicoïdale en tire-bouchon, leur permettant de se déplacer en tournant (à la manière des spirochaete).
Le genre le plus connu parmi les Mollicutes est Mycoplasma. Autrefois, le nom "Mycoplasma" désignait souvent les membres de la classe des Mollicutes : il ne désigne plus maintenant que les bactéries du genre Mycoplasma.
Certaines mollicutes (Mycoplasma et Ureaplasma surtout) provoquent des maladies chez les humains, quand ils infectent des cellules des voies respiratoires ou urogénitales. Ils peuvent être associés à des insectes ou acariens vecteurs (tiques par ex). Les Phytoplasma et Spiroplasma sont des agents pathogènes des plantes, associées à des insectes vecteurs ou à des acariens. Ces bactéries causent notamment des zoonoses tels que des pododermatites, ainsi nommées car elles affectent le dessous des pattes ou les sabots.
Classification
Ce que l’on appelle communément mycoplasme regroupe, dans le règne des Procaryota, des bactéries faisant partie de la division 3 des Tenericutes (tener cutis signifie « peau tendre »)
La classe des Mollicutes comprend les ordres
- Acholeplasmatales,
- Anaeroplasmatales,
- Entomoplasmatales,
- Mycoplasmatales.
La famille des Mycoplasmataceae, qui concerne la médecine humaine et vétérinaire, comprend deux genres :
- le genre Mycoplasma (plus de 100 espèces) ;
- le genre Ureaplasma (6 espèces connues).
Origines, évolution
Les mycoplasmes sont-ils des descendants d’une bactérie primitive qui aurait existé avant le développement du peptidoglycane ou ne seraient-ils que des formes dégénérées d’eubactéries qui auraient perdu leur paroi ?
L'hypothèse retenue actuellement d'après l'étude des séquences d'ARN ribosomique 16S est qu'au contraire les mycoplasmes sont des formes très évoluées et récentes, dérivées de bactéries à Gram positif à faible teneur en guanine + cytosine.
Les mycoplasmes auraient évolué à partir de ces ancêtres (certainement du genre Clostridium) par un processus comprenant des réductions successives de la taille du génome et une perte de la paroi. Clostridium innocuum et C. ramosum sont les espèces les plus proches phylogénétiquement.
Mycoplasma, en perdant de nombreux gènes qui lui sont devenus inutiles, est peut-être le plus petit organisme bactérien capable de se répliquer dans la nature. Mycoplasma genitalium, avec 580.000 paires de bases, a une taille de génome particulièrement petite. Les genres possédant les plus petits génomes sont considérées comme phylogénétiquement les plus "récentes" parmi les mollicutes.
Pour maintenir leur mode de vie parasitaire, les mollicutes ont développé des mécanismes sophistiqués de colonisation de leurs hôtes et de résistance au système immunitaire de leur hôte.
Description et caractères bactériologiques
La classe des Mollicutes rassemble des organismes procaryotes dépourvus de paroi et incapables de synthétiser le peptidoglycane.
Ce sont donc des micro-organismes polymorphes (sphérique ou piriforme au filament hélicoïdal, ou ramifié). Ils sont généralement immobiles, mais certaines espèces peuvent se déplacer par « glissement », Ce sont généralement des bactéries à coloration Gram négatif, anaérobie facultatif.
Parce qu'ils n'ont pas de paroi, les β-lactamines sont inefficaces. L’absence de paroi leur confère une sensibilité osmotique et ne leur permet pas de prendre la coloration de Gram.
Ce sont de très petits procaryotes (0,3 µm).
Ils sont dotés d’un très petit génome (compris entre 600 et 2200 kpb selon les espèces) et d’un coefficient de Chargaff (pourcentage G+C) faible, compris entre 23 % et 39 %.
Culture
Elle peut se faire sur milieu inerte mais certaines espèces se développent mieux sur cultures cellulaires. Sur milieux solides ils forment des colonies très typiques « en œuf sur le plat » avec une zone centrale opaque et une zone périphérique étendue.
La plupart des mycoplasmes ont des exigences nutritives très strictes, ils se développent sur des milieux complexes, riches, additionnés d’une forte concentration de sérum. Ils exigent le plus souvent du stérol ou des acides gras pour la croissance.
Les mycoplasma possèdent les enzymes nécessaires à la synthèse de leurs métabolites.
Ils peuvent dégrader une grande variété de sucres et d’acides aminés.
Leur métabolisme utilise des glucides ou de l’arginine pour le cas de Mycoplasma et de l’urée pour le cas d’Ureaplasma.
Habitats
Les mollicutes sont des espèces parasites, commensales ou saprophytes des plantes, des insectes, des tiques, des animaux dont l'humain. Elles provoquent des maladies nommées « mycoplasmoses ».
L'habitat des Mycoplasma est représenté par la surface muqueuse du tractus respiratoire ou génital, les yeux, les glandes mammaires, les articulations des animaux dont l'être humain.
Les mycoplasmes contaminent souvent les cultures cellulaires de laboratoire et sont difficiles à détecter et à éliminer.
Pathologies de mammifères (dont humains)
Certaines mollicutes sont pathogènes pour l'être humain[3]
- Mycoplasma mycoides est l'agent responsable de la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB).
- Mycoplasma hominis et Ureaplasma urealyticum surviennent le plus souvent dans un contexte de flore vaginale déséquilibrée[4]
- Mycoplasma pneumoniae provoque des infections respiratoires.
- Mycoplasma agalactiae est une des espèces responsables du syndrome de l'agalaxie contagieuse des petits ruminants (chèvre, mouton).
- Mycoplasma bovis est pathogène chez les bovins, responsable de bronchopneumonies, d'otites moyennes chez le veau et de mammites chez la vache.
- Mycoplasma genitalium est un parasite des voies génitales de l'homme et la femme. Il est exclusivement sexuellement transmissible et nécessite un traitement spécifique[4].
Facteur pathologique pour d'autres groupes (insectes, plantes) : diverses espèces sont associées à des parasitoses d'insectes ou de plantes, ou sont des commensales de ces espèces.
- Les espèces du genre Spiroplasma parasitent des végétaux (provoquent le jaunissement) et/ou sont pathogène de certains insectes ;
- Les espèces du genre Entomoplasma ont été isolées chez des plantes et des insectes ;
- Les espèces des genres Anaeroplasma et Asteroplasma sont isolées du rumen des bovins et des moutons ;
- Les membres du genre Acholeplasma sont isolés de l'intestin d'insectes.
Voir aussi
Articles connexes
- Zoonose
- Parasitose
- Bactériologie
- Acholeplasma (acholéplasmes)
- Spiroplasme, Spiroplasma
Bibliographie
- Bové, J. M. (1993). Molecular features of mollicutes. Clinical Infectious Diseases, 17(Supplement 1), S10-S31 (résumé).
- Razin, S. (1985). Molecular biology and genetics of mycoplasmas (Mollicutes). Microbiological reviews, 49(4), 419.
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Mollicutes D.G. Edwards & E.A. Freundt, 1967 (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Mollicutes Edward & Freundt, 1967 (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Mollicutes (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Mollicutes (consulté le )
- (en) Référence uBio : Mollicutes Edward & Freundt 1967 (consulté le )
Notes et références
- Murray, R.G.E., « The higher taxa, or, a place for everything...? », dans N.R. Krieg and J.G. Holt, Bergey's Manual of Systematic Bacteriology, vol. 1, Baltimore, The Williams & Wilkins Co., , p. 31-34
- (en) D. G. Ff. Edward et E. A. Freundt, « Proposal for Mollicutes as name of the class established for the order Mycoplasmatales », International Journal of Systematic Bacteriology, vol. 17, no 3, , p. 267–268 (ISSN 0020-7713 et 1465-2102, DOI 10.1099/00207713-17-3-267, lire en ligne, consulté le )
- Lee, I. M., Davis, R. E., & Gundersen-Rindal, D. E. (2000). Phytoplasma: Phytopathogenic Mollicutes 1. Annual Reviews in Microbiology, 54(1), 221-255.
- « Mycoplasmes : symptômes, traitement, définition », sur www.docteurclic.com (consulté le )
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