Idemia

Idemia est une entreprise française de sécurité numérique spécialisée dans la biométrie, l'identification et l’authentification, l’analyse de données et de vidéos[1],[2]. Issue fin 2017 du rapprochement de Morpho, créée en 1982 et anciennement filiale du groupe Safran et leader des solutions de sécurité et d’identité, et d’Oberthur Technologies, acteur français de la sécurité numérique et physique, principalement pour les secteurs bancaires et des télécoms, la société Idemia est désormais détenue par le fonds de pension américain Advent International.

Idemia

Création 2017
Dates clés 2017 : création par rapprochement d'Oberthur Technologies (OT) et Safran Identity & Security (Morpho)
Personnages clés Pierre Barrial
Forme juridique Société par Actions Simplifiée
Slogan Making the world a safer place
Siège social Courbevoie
 France
Direction Pierre Barrial
Actionnaires Advent International et Bpifrance
Activité Authentification, Intelligence Artificielle, Paiement sécurisé, Identification, Biométrie
Produits Lecteur d'empreintes digitales (en)
Société mère Advent International
Effectif 15,000
SIREN 533 960 407
Site web Idemia

Chiffre d'affaires 2,2 milliards d'euros (2021)

En 2020, l’entreprise compte près de 15 000 salariés à travers le monde. Le siège social de l’entreprise se situe à Courbevoie, en France, et les principaux centres de R&D sont à Osny, Pessac, Meyreuil, Sophia Antipolis. La société gère également des sites industriels à Vitré et Saint-Étienne-du-Rouvray, ainsi qu’un centre de services à Dijon.

Historique

Morpho

Logo entre 2010 et 2016.
Logo de Sagem Orga.

L’entreprise Morpho Systèmes est créée en 1982, puis absorbée par Sagem en 1993. En 2005, lors de la création de Safran, Sagem devient Sagem Défense Sécurité et en 2007, une société distincte, Sagem Sécurité est créée. Elle est renommée Morpho en 2010[3], puis Safran Identity & Security en 2016[4].

En 2005, Morpho achète Orga Kartensysteme GmbH. En 2007, les terminaux de paiement sont cédés au groupe Ingenico en échange de 10,6 millions d’actions nouvelles[5] ; Ingenico sera revendu en 2015[6]. En 2009, Le groupe Safran acquiert GE Homeland Protection qui deviendra Morpho Detection. La division est l’un des premiers fournisseurs mondiaux de systèmes de détection tomographique de substances dangereuses ou illicites dans les bagages. Cette division est cédée à Smiths Group pour 710 millions de dollars en [7]. En 2011, Morpho achète L-1 Identity Solutions (en), renommé Morpho Trust[8]. En 2014, Morpho fait l'acquisition de Dictao et de sa plate-forme logicielle d'authentification forte, signature électronique et archivage numérique à valeur probante[9]. En 2015, Morpho finalise l'acquisition d'AirTag[10].

En 2016, la société emploie 8 600 salariés, dont 1 600 en France. Elle est considérée comme le leader mondial de la reconnaissance biométrique[11].

Jean-Paul Jainsky est le premier PDG de l’entreprise[12]. Philippe Petitcolin lui succède en [13], puis Anne Bouverot (en) en [14].

Oberthur Technologies

En 2007, les activités des entreprises Oberthur Card Systems, Oberthur Fiduciaire et Oberthur Cash Protection, sociétés issues initialement de l'Imprimerie Oberthur, fondée en 1842 à Rennes par François-Charles Oberthür, sont fusionnées en une seule entité, Oberthur Technologies. L'activité dans la production de cartes magnétiques et cartes à puce, ainsi que celle de fabrication de documents d'identité sécurisés, sont cédées en 2008[15].

Idemia (depuis 2017)

Safran annonce la vente de la filiale Morpho (devenu temporairement Safran Identity & Security) en 2016, à Oberthur Technologies[16],[17]. Le fonds Advent International, propriétaire d’Oberthur Technologies, est le repreneur de cette opération. Le montant de la vente est d’environ 2,4 milliards d’euros[18]. Le , la création d’un nouveau groupe est annoncé, provisoirement nommée « OT-Morpho », et qui prend en septembre le nom de Idemia. La présidence du directoire est à l'époque confiée à Didier Lamouche, ancien PDG de Oberthur Technologies.[19],[20].

Le nom choisi, Idemia veut rappeler : Idem, ME, ID comme identité, ID comme idée. Quant au logo composé de quatre traits verticaux, il représente les quatre leviers que la société a identifié comme au cœur des enjeux de demain : la sécurité, la facilité d'utilisation, le facteur humain et la continuité.

Le , Yann Delabrière remplace Didier Lamouche à la présidence du groupe[21].

Le , Pierre Barrial est nommé président du directoire du Groupe ; Yann Delabrière devient président du conseil de surveillance d’Idemia, fonction qu’il occupait avant de prendre la présidence du directoire en .

L'entreprise a par exemple développé des cartes de paiement biométrique[1] pour les institutions bancaires[22]. Par ailleurs, face à la demande croissante de toutes les sociétés d'utiliser des dispositifs de contrôle d’accès sans contact afin de garantir une méthode de vérification d’identité sécurisée et aussi hygiénique, Idemia propose des terminaux biométriques utilisant la reconnaissance faciale ou permettant la reconnaissance d’empreintes digitales d’un simple geste de la main.

Le , Docaposte annonce le rachat des activités de signature électronique et de coffre-fort numérique d’Idemia[23],[24].

Métiers et domaines d'expertise

Identification

Cette division représente le cœur de métier historique de la société. Y sont développées les dernières techniques de pointe dans le domaine de la biométrie[25] : ABIS (Automated Biometric Identification System), systèmes de comparaison de données biométriques à la volée (« on the fly »), e-gates, systèmes de comparaison d’ADN en moins d’une heure, etc.

Les technologies de reconnaissance faciale proposées par Idemia permettent de fluidifier les passages à l'aéroport ou aux entrées des stades et sont également utilisées dans le cadre de repérage de personnes interdites de stade, d'identification de fugitifs dans une foule ou de vérification de l'identité des personnes entrant dans des espaces réservés[26]. La société compte de nombreuses références dans le domaine de la police ; mais aussi dans le domaine civil : États-Unis, Émirats arabes unis [27], Albanie[28], ou encore Inde avec le projet Aadhaar dont l’objectif est de fournir un numéro unique à 12 chiffres à chaque citoyen indien après l’enrôlement de leurs données biométriques (iris, empreintes digitales, portrait pour 1,3 milliard de personnes)[29] permettant aux citoyens d'ouvrir un compte en banque, d'accéder au microcrédit ou de toucher des aides sociales[30].

Idemia a produit 3 milliards de documents d'identité (passeports, cartes d'identités, permis de conduire, etc.) dans le monde en 2020. C’est l'entreprise numéro 1 en ce qui concerne l'émission de permis de conduire aux États-Unis[31], où elle est pionnière dans le domaine de l’identité numérique avec l’émission de permis de conduire sur mobile[32].

Sur le marché des États et des services gouvernementaux, Idemia participe notamment aux efforts de l'Organisation des Nations unies visant à donner à tous une identité d'ici à 2030[31] (en Afrique ou en Inde, plus d'1,1 milliard de personnes n'ont toujours pas d'existence légale[33]).

Gestion des frontières

Morpho était aussi un spécialiste concernant les solutions adaptées aux frontières aéroportuaires. Ces solutions sont désormais portées par Idemia[1]. Basées sur la biométrie (empreintes digitales, reconnaissance faciale ou reconnaissance des iris), l'entreprise propose des solutions semi-automatisées ou automatisées permettant d'associer la biométrie d'une personne à celle de son document d'identité, comme la solution ID2Travel.

L’aéroport de Changi de Singapour, désigné à sept reprises meilleur aéroport du monde[34], a mis en place des services biométriques fournis par Idemia d’identification et d’authentification lors du passage des voyageurs dans le terminaux 3 et 4 de l’aéroport. À Singapour, ces services équipent également l’aéroport de Seletar et ils sont aussi en cours d’adaptation pour les autres marchés de la région Asie-Pacifique.

Cartes à paiement biométrique

Idemia développe des solutions pour améliorer la carte bancaire, produit historiquement français dans ses origines. Ainsi l'entreprise effectue des recherches dans son centre de Vitré telles l'intégration de la reconnaissance d'empreinte dans les 0,8 millimètre d'épaisseur d'une carte ou le changement dynamique du cryptogramme visuel[35]. De plus, l'entreprise a intégré à Vitré l’aspect marketing à sa production et peut fabriquer sur mesure en petite série des cartes adaptées à chacun de ses clients[35].

Articles connexes

Notes et références

  1. Véronique Guillermard, « Réorganisé, IDEMIA est prête à accélérer », Le Figaro, (lire en ligne)
  2. « Avec l’essor de la biométrie, la société en liberté surveillée », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. « Sagem Sécurité change de nom et devient Morpho - Electronique », sur www.usinenouvelle.com (consulté le )
  4. Bruno Trévidic, « Philippe Petitcolin : « Toutes les sociétés du groupe s’appelleront Safran » », sur www.lesechos.fr,
  5. lefigaro.fr, « Ingenico rachète les terminaux de paiementde Sagem Sécurité, filiale du groupe Safran », sur Le Figaro (consulté le )
  6. Reuters, « Safran cède 5,5% d'Ingenico pour 364 millions d'euros à Bpifrance », sur usinenouvelle.com,
  7. Safran attend 2 milliards de son pôle sécurité, Gemalto, Atos et Oberthur intéressés ?, Capital, 18 mai 2016.
  8. « Le business de la sécurité de Morpho, plus qu'un moteur d'appoint pour Safran », sur usine-digitale.fr,
  9. « Concentration dans la sécurité en France : Morpho rachète Dictao », sur lemagit.fr,
  10. « Safran: Morpho a finalisé l'acquisition d'AirTag. », L'Express, (lire en ligne, consulté le ) :
    « Morpho, filiale de Safran a finalisé l'acquisition d'AirTag, une startup française spécialisée dans les solutions innovantes de paiement mobile »
  11. M. K., « Morpho passe l'identité au crible de la biométrie », sur lesechos.fr,
  12. « Jean-Paul Jainsky », sur lesechos.fr,
  13. Michel Cabirol, « Safran : vaste jeu de chaises musicales à la tête des filiales du groupe », sur www.latribune.fr,
  14. « Anne Bouverot succédera à Philippe Petitcolin à la tête de Morpho », sur www.lemonde.fr,
  15. Laurence Girard, « Oberthur cède ses cartes à puce et se recentre sur l'impression fiduciaire », Le Monde, (lire en ligne)
  16. « Safran a-t-il raison de vendre sa pépite Morpho? », sur Challenges (consulté le )
  17. Véronique Guillermard, « Le projet de vente de Morpho par Safran suscite des critiques », sur Le Figaro.fr,
  18. Isabelle Chaperon et Guy Dutheil, « Safran vend sa filiale biométrie à Oberthur », Le Monde, (lire en ligne)
  19. « Safran boucle la vente de Morpho au fonds Avdent (Oberthur) », L'Usine nouvelle, (lire en ligne)
  20. Sophy Caulier, « Avec l’essor de la biométrie, la société en liberté surveillée », Le Monde, (lire en ligne)
  21. (en) « Idemia Appoints Yann Delabrière as Group CEO », Business Wire, (lire en ligne, consulté le ).
  22. « La Société Générale teste la carte à paiement par empreinte digitale », sur BFMTV (consulté le )
  23. Avec Idemia, Docaposte devient le leader français de la signature électronique, Caisse des dépôts et consignations, 12-01-2022.
  24. Docaposte reprend le pôle signature électronique d’Idemia, Les Échos, 18-01-2022.
  25. Guy Dutheil, Safran mise sur les techniques biométriques de Morpho, Le Monde, 8 avril 2014.
  26. « Thales, Idemia, CS... A Milipol, la guerre technologique fait rage pour sécuriser les JO 2024 », sur Challenges (consulté le )
  27. « Gestion de l’identité : un dispositif de pointe pour les Émirats Arabes Unis », sur www.morpho.com (consulté le )
  28. « Albanie : une nouvelle identité », sur www.morpho.com (consulté le )
  29. « A Unique ID program in India », sur www.morpho.com (consulté le )
  30. Anne Cheyvialle, « L’Afrique opte pour la gouvernance numérique », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  31. « Le français Idemia privilégie sa réorganisation à la Bourse », sur Les Echos, (consulté le )
  32. Wall Street Journal, « Wall Street Journal - Test Driving the First Digital Driver’s License », .
  33. « Bientôt un identifiant numérique pour tous ? », sur Les Échos, (consulté le ).
  34. « L'aéroport de Singapour reste le meilleur du monde », sur RTBF Tendance, (consulté le )
  35. Grégoire Pinson, « Idemia casse les codes de la carte bancaire », Challenges, no 588, , p. 74 (ISSN 0751-4417)

Liens externes

  • Portail de l’informatique
  • Portail des entreprises
  • Portail de la France
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.