Moutiers-en-Puisaye
Moutiers-en-Puisaye est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.
Pour les articles homonymes, voir Moutiers.
Moutiers-en-Puisaye | |||||
Vue du village avec la mairie, le monument aux morts & en arrière-plan le clocheton de l'église. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Yonne | ||||
Arrondissement | Auxerre | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de Puisaye-Forterre | ||||
Maire Mandat |
Claude Millot 2020-2026 |
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Code postal | 89520 | ||||
Code commune | 89273 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
280 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 8,9 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 36′ 38″ nord, 3° 10′ 36″ est | ||||
Altitude | Min. 207 m Max. 297 m |
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Superficie | 31,42 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Vincelles | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Par décret du , Moutiers, nom simple, s'est appelé Moutiers-en-Puisaye[1]. Son église possède des fresques médiévales parmi les plus importantes de Bourgogne.
Géographie
Hydrographie
Le Loing et le Ruisseau Bourdon sont les principaux cours d'eau qui traversent la commune.
Communes limitrophes
Ronchères | Saint-Sauveur-en-Puisaye | |||
Saint-Fargeau | N | Saints-en-Puisaye | ||
O Moutiers-en-Puisaye E | ||||
S | ||||
Saint-Amand-en-Puisaye | Treigny | Sainte-Colombe-sur-Loing |
Urbanisme
Typologie
Moutiers-en-Puisaye est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (62,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (39,6 %), forêts (34,4 %), terres arables (11,8 %), zones agricoles hétérogènes (10,9 %), eaux continentales[Note 2] (2,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,1 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Histoire
Antiquité, Haut Moyen Âge
Appelé Melered dans l'Antiquité, Moutiers est citée au VIe siècle par l'évêque Aunaire comme établissement cénobitique en même temps que Saint-Sauveur (cella Mauri et cella Salvii). George Viole, bénédictin de l'abbaye de Saint-Germain au XVIIe siècle, faisait remonter l'existence de ces deux lieux à l'époque druidique des plus lointaines ; selon lui il y avait eu à Melered un des quatre autels druidiques les plus importants[9]. César parle de « l'assemblée générale des prêtres de la Gaule qui… se tenait chaque année dans un lieu consacré sur la frontière du pays des Carnutes »[10] - ce qui exclut la forêt d'Orléans, qui elle est en plein centre de leur ancien pays, d'autant plus que dans ce lieu consacré poussaient les plus grands arbres de la Gaule centrale. Or c'est bien du côté de Saint-Sauveur et Moutiers que les charpentiers sont venus chercher les géants nécessaires aux pièces maîtresses de leurs charpentes, et ce jusqu'au Moyen Âge et même plus tard pour les connaisseurs. Le pays des Carnutes s'arrêtait à Saint-Sauveur et Moutiers, où l'on trouvait plus tard la même loi coutumière, celle de Lorris-Montargis[9].
Par ailleurs, les pèlerinages des Anglais de l'époque à Moutiers sont bien documentés jusqu'au Xe siècle. Le livre des Gestes des évêques d'Auxerre raconte que le père de Quintilien 26e évêque d'Auxerre, avait fait construire au VIIe siècle un monastère à Melered, ainsi qu'un hospice pour les Anglais « allant à Rome ». Seulement la Puisaye n'était, ni alors ni maintenant, sur le chemin d'aucune des routes pour Rome (sauf à passer par Vézelay) ; de plus, les chemins de la Puisaye de l'époque étaient caractérisés par leur impraticabilité qui a perduré jusqu'au XIXe siècle. À 4 km d'Auxerre le chemin de Moutiers quittait celui vers Autun. À cet endroit, entre les vallées de Beaulches[note 1] et de Vallan, avait été érigée une chapelle dédiée à sainte Walburge, d'origine anglo-saxonne, puisqu'elle était la fille de Richard d'Angleterre ; chapelle inscrite sur la carte de Cassini sous le nom de Sainte-Vaubonée[9].
La stratégie classique de l'Église, dans les cas de ténacité de l'ancienne religion, était et est de dédier le lieu à une figure de son propre panthéon ; ce qui fut fait et bien fait, puisque dès avant l'an 700 il y avait à Moutiers une chapelle dédiée à Notre-Dame de Melered, une église dédiée à saint Germain d'Auxerre, et vingt-six moines (un nombre remarquable pour un endroit aussi perdu dans la forêt) desservant l'une et l'autre, bien pourvus par Quintilien. Mal leur en prit d'être aussi riches : vers 730 Charles Martel fit main basse sur le tout pour récompenser ses guerriers, et en cinquante ans ceux-ci rendirent le monastère exsangue à force de tirer sur les revenus. L'hospice disparut dans la pauvreté[9].
IXe – Xe siècles
Sous Charles le Chauve au IXe siècle, Moutiers et Saint-Sauveur (ce dernier devenu entre-temps le siège d'un grand monastère) occupaient une position centrale, au moins géographiquement, dans le comté d'Auxerre. Charles le Chauve donne cette seigneurie à son oncle Conrad, frère de sa mère Judith. Sur la demande de protection émanant des moines, le monastère de Moutiers devient une succursale de l'abbaye de Saint-Germain d'Auxerre[11]. Des héritiers de Conrad, l'abbaye de Saint-Germain passe aux comtes d'Auxerre et entre l'an 800 et 1000, onze des quatorze évêques successifs sont des hommes de guerre ou de cour : les élections de ce poste en sont achetées, en argent, menaces, ruses ou promesses. La discipline se relâche, les moines quittent faute de revenus, la décadence sévit. Jusqu'à Henri le Grand duc de Bourgogne (de 965 à 1002), qui redonne son indépendance à Saint-Germain et ses domaines et la met entre les mains de Mayeul le saint abbé de Cluny. Mayeul redresse la barre puis fait nommer l'abbé Heldric à sa place.
Heldric confie le monastère de Moutiers à Théalde, qui en moins de quatre ans y installe de nombreux moines, leur fait relever tous les bâtiments notamment une église qui à elle seule est plus grande que les deux précédentes ruinées et contient treize autels (elle est consacrée en 998), redéfricher toutes les terres, rassembler tous les biens et en racheter d'autres. Qui plus est, les pèlerinages, sources de revenus importants, ont repris plus que jamais car les reliques de saint Didier sont amenées en grande pompe des cryptes d'Auxerre. Les miracles abondent, peut-être aidés d'un peu d'alchimie pour ce qui est des bougies qui s'allument « toutes seules » à l'approche du sanctuaire[9],[Note 3].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].
En 2019, la commune comptait 280 habitants[Note 4], en diminution de 0,36 % par rapport à 2013 (Yonne : −1,69 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Saint-Pierre-et-Saint-Paul (romane) : ses fresques médiévales comptent parmi les plus remarquables de Bourgogne. L'église se visite toute l'année.
- Four à poterie de la Bâtisse
- Poterie de La Bâtisse Atelier Musée vivant à visiter
- Le train touristique de Puisaye-Forterre : il relie Villiers-Saint-Benoit au four à poterie de Moutiers-la-Bâtisse en passant par Toucy, sur l'ancienne ligne SNCF déclassée. Il partage son parcours avec le plus long cyclorail de France[17].
Patrimoine naturel répertorié
La commune est concernée par deux ZNIEFF :
- La ZNIEFF continentale de type 1 des « prairies bocagères et mares entre Treigny et Moutiers-en-Puisaye »[18], soit 35 125 hectares hectares, concerne les deux communes de Moutiers et de Sainte-Colombe-sur-Loing et vise le triton crêté (Triturus cristatus) et la rainette verte (Hyla arborea).
- La ZNIEFF continentale de type 1 de la « roselière de l'étang de Moutiers et prairies de la vallée du Loing »[19], soit 263,34 hectares, concerne les deux communes de Moutiers et Saint-Fargeau.
La commune est comprise dans la Zone spéciale de conservation (ZSC) des « étangs oligotrophes à littorelles de Puisaye, à bordures paratourbeuses et landes »[20], un site d'intérêt communautaire (SIC) selon la directive Habitat qui couvre 551 hectares sur les 5 communes de Bléneau, Moutiers, Saint-Martin-des-Champs, Saint-Privé et Treigny.
Notes et références
Notes
- La « vallée de Beaulches » est celle du ru de Beaulche, cours d'eau qui arrose Chevannes et Villefargeau et qui, dans cet endroit, coule parallèle au ru de Vallan.
Notes sur la démographie
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Gerbert, qui devient Sylvestre II en 999, a étudié l'alchimie de façon assez approfondie auprès des Arabes.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=DD9DFEC5B1A81502FBAC04F51E6DABE4.tpdila13v_1?cidTexte=JORFTEXT000000360989&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000000006980
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- La Puisaye et le Gâtinais, Ambroise Challe, Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 1872.
- César, De Bello Gallica, VI, 13.
- Charte du concile de Pistes en 864, cité dans La Puisaye et le Gâtinais' sur echo.auxerre.free.fr'.
- Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 27 décembre 2013.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Cyclorail de Puisaye-Forterre.
- « Prairies bocagères et mares entre Treigny et Moutiers-en-Puisaye » - 260030419. Fiche et cartographie ZNIEFF Natura 2000.
- « Roselière de l'étang de Moutiers et prairies de la vallée du Loing » - FR2601011. Fiche et cartographie ZNIEFF Natura 2000.
- « Étangs oligotrophes à littorelles de Puisaye, à bordures paratourbeuses et landes » - FR2601011. Fiche et cartographie ZSC Natura 2000.
Voir aussi
Bibliographie
- Le roman de David Ramolet, les Ombres de Craonne (2009, In octavo éditions), se passe partiellement à Moutiers-en-Puisaye, précisément au lieu-dit les Lorets.
Articles connexes
Liens externes
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