Mouvement des entreprises de France
Le Mouvement des entreprises de France (Medef) est une organisation patronale fondée en 1998, représentant des entreprises françaises.
Fondation | |
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MEDEF |
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Entre 300 000 et 350 000[n 1] |
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Président |
Geoffroy Roux de Bézieux (depuis ) |
Affiliation | |
Budget |
37,8 millions d'€ (2012) |
Site web |
Ce syndicat patronal possède un poids significatif dans le débat social français, malgré une représentativité toute relative (moins de 8% de syndiqués) [1],[2].
Présentation
Créé le , le Medef remplace le Conseil national du patronat français (CNPF)[3]. Son but est de représenter les entrepreneurs français auprès de l'État et des organisations syndicales[4]. L'organisation revendique 750 000 entreprises adhérentes[n 1].
En 2010, le Medef a reçu 12 millions d'euros de subventions publiques au titre de sa contribution aux organismes paritaires, soit 31% de ses recettes[5]. Son budget, en 2012, est de 37,8 millions d'euros.
Le président actuel, Geoffroy Roux de Bézieux, a pris ses fonctions le ; il a succédé à Pierre Gattaz.
Mandat d'Ernest-Antoine Seillière
Vice-président du CNPF et membre du Conseil exécutif de 1988 à 1997, Ernest-Antoine Seillière en devient le président après la démission de Jean Gandois en décembre 1997, à la suite de l'entrée en vigueur des 35 heures. Le 27 octobre 1998, entouré de 2 000 dirigeants d'entreprises françaises, il inaugure à Strasbourg le Mouvement des entreprises de France, qui succède à l'ancienne organisation patronale créée en 1946[6].
Depuis 1999, le Medef organise une université d'été chaque année[7].
Dans ses mémoires, Jacques Chirac explique que le patronat français fut hostile à sa décision de ne pas participer à l'invasion de l'Irak en 2003: «Du MEDEF et de certains patrons du CAC 40 parviennent des messages où l’on me recommande de faire preuve de plus de souplesse à l’égard des États-Unis, sous peine de faire perdre à nos entreprises des marchés importants. Je me souviens du baron Seillière venant se faire l’interprète auprès de moi des doléances de ses pairs[8].»
Ernest-Antoine Seillière était le président de MEDEF de 1998 à 2005.
Mandat de Laurence Parisot
Présidente de l'institut de sondages Ifop, Laurence Parisot est élue à la tête du Medef le avec le soutien de plusieurs fédérations professionnelles comme la banque, les assurances, la santé et le bâtiment, ainsi que celui d'Ernest-Antoine Seillière[9].
Au terme de son premier mandat, Laurence Parisot se présente à sa propre succession. Seule candidate, elle est réélue avec 93,85% des voix[10].
Lors du congrès du Medef de 2013, Pierre Gattaz célèbre les « années magnifiques » du mandat de Laurence Parisot. Est notamment porté à son crédit son rôle pendant la crise économique, le dialogue social qu'elle a introduit dans l'organisation patronale, et ses idées devenues lois, comme la rupture conventionnelle ou la représentativité syndicale afin de rendre plus légitimes les représentants des salariés. Elle a aussi été la première à évoquer un report de l'âge de départ à la retraite pour réduire les déficits, a défendu la compétitivité des entreprises et a mis au point le nouveau code AFEP-Medef sur la rémunération des patrons. En sus de critiques misogynes auxquelles elle a dû faire face dans un monde entrepreneurial essentiellement masculin, il lui est toutefois reproché son « exercice solitaire du pouvoir » et « son inclination pour les sujets sociétaux (parité, diversité) » ; sa tentative de modifier les statuts à la veille du scrutin a également été critiquée[11].
Mandat de Pierre Gattaz
En accédant à la présidence du Medef en 2013, Pierre Gattaz succède à Laurence Parisot, mais aussi à son propre père; cofondateur de Radiall, Yvon Gattaz avait en effet présidé le CNPF, ancêtre du Medef, de 1981 à 1986. Et si son fils a fait prospérer l’entreprise familiale spécialisée dans la fabrication de composants pour l'aéronautique, ce diplômé de Télécom Bretagne n’était pourtant pas attendu à ce poste. Ce candidat «du terrain» comme il aime à s’appeler, a d’abord créé la surprise en battant le favori, Frédéric Saint-Geours, lors de la primaire. Il a ensuite affronté et écarté Laurence Parisot avant de devenir le favori. Il a ensuite fait campagne en prônant un «Medef de combat » avant d’assurer être un «fervent partisan» du dialogue social. Il souhaite en revanche durcir les positions du Medef à l’image de ses propositions sur la réforme des retraites : baisse des pensions, hausse de la durée de cotisation et report de l’âge légal.
Le mandat de Pierre Gattaz se déroule, comme celui de son père, sous un gouvernement socialiste. Contre toute attente, les gouvernements successifs de François Hollande accordent de nombreuses faveurs au Medef : crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) de 20 milliards d'euros par an, Pacte de responsabilité d'un montant de 41 milliards d'euros (montant jamais allouée aux entreprises par aucun gouvernement y compris de droite), modernisation du Crédit d'impôt recherche, allégements de cotisations sociales, ou encore la très contestée Loi El Khomri[12]. Pourtant Pierre Gattaz campe dans une position « de combat » contre le gouvernement, réclamant encore de nouvelles diminutions des cotisations sociales et la fin de l'impôt sur la fortune et de la loi sur la pénibilité du travail[13], au risque de diviser au sein même du Medef[14] - au profit d'organisations concurrentes comme l'AFEP. Il est ainsi accusé par certains grands chefs d'entreprise français comme Christophe de Margerie d'écarter le Medef des objectifs de prospérité, d'innovation et de création d'emploi pour se focaliser sur la protection des intérêts personnels des patrons et investisseurs, notamment dans son combat contre l'ISF, qui selon l'ex-patron de Total a peu à voir avec le monde de l'entreprise[15],[16]. Sa promesse de création d'« 1 million d'emplois » en cinq ans en échange des différents gestes accordés par le gouvernement se solde par un échec complet, la propre entreprise de Pierre Gattaz (Radiall) ne créant pas le moindre emploi malgré plusieurs millions d'euros d'aides d’État[17], entièrement reversées aux actionnaires[18]. Le divorce entre la présidence Hollande et le Medef est donc consommé à l'approche de la campagne présidentielle 2017, pour laquelle le Medef se tourne résolument vers les candidats de droite[12].
En fin de mandat en 2018, Pierre Gattaz se dit dans les colonnes du Figaro « Très fier du travail accompli », et estime avoir « gagné le combat des idées », se réjouissant notamment de la création du CICE et de l'abandon de l'ISF. Cependant, une tribune du journal Le Monde dresse un bilan beaucoup moins glorieux : il n'aurait pas réussi à changer l'image d'un Medef « geignard et vindicatif », demandant d'une main toujours moins de dépenses publiques pour les populations, mais de l'autre toujours plus d'aides de l’État pour les entreprises, tout en ne contribuant à aucune création d'emploi significative. Par son absence de dialogue social avec les syndicats, il aura poussé « à son paroxysme l’égocentrisme d’un patronat réduit à un rôle de lobby ringard ». Jean-Claude Mailly (ancien secrétaire général de FO) voit en lui « le président du Medef le plus rétrograde et le plus réactionnaire qui soit », et l'ex-président de la République François Hollande relève dans son livre Les Leçons du pouvoir « des comportements similaires au Medef et à la CGT » : « Cette incapacité à reconnaître un progrès même quand il est réel et cette facilité à ne l’imaginer qu’au détriment de l’autre, comme s’il n’y avait pas de gain sans perte, comme si le jeu était forcément à somme nulle. »[19].
Mandat de Geoffroy Roux de Bézieux
né le 31 mai 1963, Geoffroy Roux de Bézieux est élu à la tête du Medef le avec 55,8 % des voix, contre Alexandre Saubot[20].
en 2019, il reforme la raison d’être de l'organisation «agir pour une croissance responsable»[21].
Le , le Medef annonce sa volonté de repousser à 64 ans l'âge légal de départ à la retraite (contre 62 en 2019) avant 2028[22],[23],[24].
En mars 2020, en pleine crise sanitaire du Coronavirus, dans une lettre signée par Geoffroy Roux de Bézieux, le Medef exhorte à poursuivre impérativement la production en France[25]. Une prise de position que le Medef justifie par le besoin de fournir aux soignants tous les outils pour endiguer l'épidemie de Covid-19[26]. Le Medef indique que pour réussir, tous les appareils productifs doivent être en marche en raison des interconnexions entre tous les secteurs[27]. Il demande également « un moratoire » sur la mise en place de mesures environnementales, notamment dans la lutte contre le gaspillage et le recyclage[28].
En février 2021, il propose un « agenda économique et social autonome » aux partenaires sociaux.[29]
Structure
Le Medef est une association loi de 1901[30]. Son organisation possède plusieurs niveaux :
- Medef national
- Medef international, avec plusieurs organisations par zones, intelligence économique, soutien des entreprises à l'exportation…
- Medef territorial : réseau de proximité composé de 155 Medef territoriaux (qui sont tous des associations loi de 1901 indépendantes) répartis dans les départements, régions, DOM-TOM, etc.
- Réseau métier : 85 fédérations professionnelles adhérentes.
- Medef Accélérateur d’Investissement (MAI) : plateforme en ligne créée par le Medef afin d'accélérer la croissance des PME, et leur permettre de trouver plus facilement des financements non bancaires[31]. Participent notamment des fonds comme Eiffel Investment Group, et des plateformes comme WeShareBonds.
Les instances nationales du Medef sont le conseil exécutif, le bureau, l'assemblée permanente, l'assemblée générale, le comité statutaire, le comité financier et le comité des mandats. En , le conseil exécutif comprenait 45 membres[n 2].
Le , à la suite de son élection, Pierre Gattaz nomme 10 personnalités qualifiées au conseil exécutif[n 3] :
Le directeur général est Michel Guilbaud[32][source insuffisante].
Au niveau européen, le Medef est membre de BusinessEurope (anciennement l'Union des industries de la communauté européenne (UNICE)). Sur le plan international, il est membre du conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Medef Paris
Le Medef Paris est l’organisation territoriale du Medef sur le territoire de la ville de Paris. Rassemblant 10 fédérations professionnelles et plus d’un millier de dirigeants d’entreprises de toutes tailles et secteurs confondus, le Medef Paris a pour principal objet de représenter et défendre les entreprises parisiennes sur le plan local et national. L’action du Medef Paris vise à développer l’attractivité économique de la Capitale et à encourager le développement d’activités responsables. Organisée sous la forme d’une association loi de 1901, le Medef Paris informe ses adhérents sur tous les aspects réglementaires régissant l’activité des entreprises. L’association oriente et accompagne les entreprises dans leurs échanges avec les organismes publics et les administrations au niveau local, régional (en lien avec le Medef Ile-de France) et national. Le Medef Paris organise des rencontres inter-entreprises. Le Medef Paris est dirigé par un Président élu pour trois ans au sein d’un Comité Exécutif comprenant jusqu’à 12 membres.
Mandat de Jean-Louis Schilansky (2010-2019)
En juin 2016, le Medef Paris pointe du doigt la piétonisation des quais de la rive droite parisienne [33],[34],[35]. Ce projet augmenterait considérablement les trajets pour les travailleurs quotidiens. Le Medef estime une perte d’environ un million d’heures perdues chaque année pour l’économie en cas de réalisation du projet. Le président du Medef Paris explique ainsi que « la crue de la Seine fut un test grandeur nature des difficultés à venir ».
En novembre 2018, le Medef Paris porte la crainte des patrons face à l’augmentation des taxes sur les bureaux avec le projet du Grand Paris Express (vaste projet d’extension du réseau de transport public parisien). Cette nouvelle salve de taxes serait en effet un “très mauvais signal envoyé aux investisseurs” et à l’attractivité de Paris [36].
En octobre 2019, à l’occasion de la campagne des élections municipales à Paris, le Medef Paris présente une candidature symbolique à la mairie de Paris afin d’inscrire l’économie et l’attractivité de Paris dans les débats [37],[36],[38]. Cette démarche a permis d’interpeller les candidats sur 3 mesures concrètes proposées par le Medef Paris, susceptibles de moderniser l’économie parisienne[réf. nécessaire] :
- le passage de tout Paris en ZTI “Zone touristique Internationale” permettant l’ouverture des commerces le dimanche.
- l’ouverture d’espaces de coworking privés sur le parc foncier de la ville.
- la création d’un comité de pilotage, composé de chefs d’entreprise et consultés sur toutes les décisions ayant un impact sur l’attractivité de Paris.
En décembre 2019, au milieu des grèves parisiennes, Le Medef Paris réclame le remboursement des versements transports pour les entreprises ainsi que des exonérations pour les commerçants ambulants [39],[40],[41],[42].
Mandat de Charles Znaty (depuis mars 2020)
En , pour accompagner le déconfinement général décrété dans le cadre de la pandémie de COVID-19, le Medef Paris sous la présidence de Charles Znaty[43] publie conjointement avec l'AFNOR, un guide proposé aux directions et aux salariés des entreprises pour les conseiller sur la reprise d’activité, aussi bien sur le plan économique que sanitaire [44],[45],[46]. Réalisé par un collège d’experts[Qui ?], ce document propose des bonnes pratiques pour la gestion des risques. Ce guide préconise aux chefs d’entreprises de capitaliser sur les retours d'expérience acquis pendant la crise sanitaire, incite à l'évolution des méthodes de travail, ou encore à reconsidérer les décisions d'investissements (décalages ou non) pour privilégier le maintien de l’emploi.
En octobre 2020, Le Medef Paris se montre réticent à la mise en place généralisée du télétravail pour toutes les entreprises confondues [47].
Présidents depuis 1998
Selon les statuts actuels du syndicat, le président est élu pour cinq ans; son mandat n'est pas renouvelable (selon statuts modifiés en 2014).
- Ernest-Antoine Seillière: président du CNPF du au . Il a été élu à la tête du CNPF avec 82% des voix. Sous sa présidence, le CNPF devient le Medef.
- Laurence Parisot: Alors présidente de l'institut privé IFOP, élue le à la majorité relative au premier tour avec 271 voix des 550 délégués du Medef (la majorité absolue se situant à 276 voix), contre 150 à Yvon Jacob, 85 à Hugues-Arnaud Mayer et 2 abstentions. Elle a été réélue le pour 3 ans avec 93,85% des voix[48].
- Pierre Gattaz: élu le au premier tour avec 95% des voix[49].
- Geoffroy Roux de Bézieux: élu le avec 284 voix soit 55,8% des suffrages face à Alexandre Saubot (224 voix).
Campagne 2013 pour la présidence
La dernière élection pour la présidence du Medef a eu lieu le afin de désigner le successeur de Laurence Parisot qui arrivait au terme du second mandat autorisé par les statuts.
En , Laurence Parisot se porte néanmoins candidate à un troisième mandat, bien que les statuts ne le permettent pas : elle demande pour cela la saisine du comité statutaire du syndicat patronal pour étudier une réforme visant à harmoniser la durée des mandats à la tête de l'organisation[50] ; elle souhaite ainsi établir deux mandats de cinq ans, ce qui prolongerait alors le sien jusqu’en 2015[51].
Pierre Gattaz s’y oppose et se déclare candidat à la succession ; d’autres « petits candidats », Geoffroy Roux de Bézieux, PDG de Virgin Mobile, et Patrick Bernasconi, président de la Fédération nationale des travaux publics, le sont également, mais seulement en cas de retrait de Laurence Parisot[52]. Frédéric Saint-Geours, président de la puissante fédération patronale de la Métallurgie, s'y oppose néanmoins et brigue lui-même la tête de l'organisation. Le Conseil exécutif du Medef apporte son soutien à Geoffroy Roux de Bézieux.
Se déclarent officiellement comme candidats :
- Hervé Lambel, le [53]. Il est chef d'entreprise et cofondateur des Créateurs d'emplois et de richesse de France (Cerf)[54]. Père de l'exonération de charges et de la défiscalisation des heures supplémentaires, il est considéré comme l'outsider de la compétition et détonne par ses positions réformistes. Très actif sur les questions de lutte contre les défaillances d'entreprises et de représentativité, notamment patronale[55], il préconise la refondation du dialogue social et l'inversion de la hiérarchie des normes, ainsi que la transformation du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE). Il propose également de transformer la contrainte de l'ISF en opportunité, une simplification majeure de la collecte de la TVA visant à agir positivement sur la trésorerie des entreprises[56], la mise en place de nouveaux indicateurs pour un meilleur pilotage de la politique économique et sociale, le renforcement de l'action de la médiation (crédit, interentreprises, sociale...) et continue de porter l'idée du droit à l'erreur pour une administration plutôt conseillère que répressive[57]... Plusieurs de ses propositions seront reprises, soit par la nouvelle équipe, soit par les gouvernements[58],[59].
- Jean-Claude Volot, industriel, le [60]. Le , il retire sa candidature pour favoriser celle de Pierre Gattaz[61].
- Thibault Lanxade, le , à l'occasion du Salon des entrepreneurs[62]. PDG d'Aqoba, il est président de Positive Entreprise et de l'Afepame.
- Geoffroy Roux de Bézieux, dirigeant de Omea Telecom (Virgin Mobile).
- Patrick Bernasconi, chef d'entreprise et président de la Fédération Nationale des Travaux Publics.
Le 2013, la proposition de Laurence Parisot est rejetée par 22 voix pour, 22 contre et 1 abstention[63].
Le 2013, à l'exception d'Hervé Lambel, tous les candidats retirent leur candidature et se rallient à Pierre Gattaz.
Positionnements
Le Medef revendique une absence de positionnement politique : « Le Medef est non partisan, il ne porte aucun jugement, aucune opinion sur les candidats, il ne donne aucune consigne de vote, ne labellise personne » avait résumé Ernest-Antoine Seillière en 2002[64]. Toutefois, certains de ses critiques soulignent que les propositions du Medef jouent un rôle de « réservoir d'idées »[65] pour les partis de la droite gouvernementale[66].
2002
Lors de la campagne présidentielle de 2002, Ernest-Antoine Seillière exprime son refus de « labelliser un candidat », tout en affirmant la volonté de l'organisation patronale de s'investir dans le débat public[67]. Cette présence se traduit notamment par l'organisation de 7 forums nationaux destinés à diffuser l'idée des chefs d'entreprise[67]. L'organisation prend cependant le contre-pied de mesures mises en œuvre par Lionel Jospin, notamment la mise en place des 35 heures et la loi de modernisation sociale[68].
À l'issue du premier tour, Ernest-Antoine Seillière prend parti contre Jean-Marie Le Pen, affirmant que « le programme présenté aux électeurs par le candidat du Front national dans le domaine économique et social provoquerait une régression économique profonde, une montée forte du chômage, une crise financière sans précédent, une poussée inflationniste, un appauvrissement de tous, des tensions sociales explosives »[69].
2007
En 2007, le Medef a pris position sur l'élection présidentielle, en tant que conseiller des électeurs[n 4].
Ce positionnement s'est effectué après une réflexion de 14 mois. D'un point de vue politique, le Medef déclare les « prélèvements obligatoires » français trop importants, l'endettement de l'État excessif, le temps nominal travaillé annuellement par salarié trop faible (estimé à 1 450 heures par le Medef, pour un salarié français)[70][source insuffisante].
Les entrepreneurs du Medef condamnent une fois de plus la loi des 35 heures, pour le Medef, « les salariés veulent gagner plus, et les chefs d’entreprise souhaitent pouvoir distribuer plus de salaire net à leurs salariés, pour créer de la croissance donc de l’emploi. D’où l’importance de baisser les cotisations sociales »[70][source insuffisante]. Cette position est finalement compatible avec la proposition d'une autre organisation patronale, le Cerf[71], et portée par Nicolas Sarkozy, d'exonération des cotisations et de défiscalisation des heures supplémentaires que Laurence Parisot critique pourtant en page 95 de son livre Besoin d'air[70][source insuffisante]. Le Medef dénonce notamment « Les excès de la fiscalité, (et) les excès du code du travail »[70][source insuffisante].
Laurence Parisot s'est opposée à Ségolène Royal (PS), notamment sur les 35 heures et les réductions fiscales dont bénéficient certaines entreprises en contrepartie de ce temps nominal de 35 heures, en particulier lors d'un débat dans l'émission télévisée France Europe Express[n 5].
Laurence Parisot a salué l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République française en . « Nous nous engageons à contribuer avec responsabilité et enthousiasme à l'écriture de la nouvelle page qui s'ouvre pour la France » a-t-elle écrit dans un télégramme de félicitations au nouvel élu[72].
2012
En , Laurence Parisot, coauteur du livre Un piège Bleu Marine, déclare que « le programme économique de Marine Le Pen, c'est la ruine de notre pays », prenant ouvertement pour cible Marine Le Pen[73],[74]. Ce à quoi Marine Le Pen a répondu « Avec des ennemis comme ça, on n'a pas besoin d'amis ! », considérant que l'opposition du grand patronat à son programme est un élément qui joue en sa faveur[75].
Au cours de la campagne, Laurence Parisot a loué le travail « extraordinaire » accompli par Nicolas Sarkozy durant son quinquennat, tout en se disant plus proche de François Hollande sur les questions sociales[76].
2017
L'université d'été du Medef 2016 s'ouvre sur un appel du pied particulièrement clair aux candidats à la primaire de la droite et du centre : François Fillon, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et Alain Juppé[12]. Malgré de nombreux gestes en faveur du Medef accordés par les gouvernements successifs de la présidence Hollande, l'année 2016 se termine par une opposition frontale du Medef contre le Parti socialiste, bien loin des tentatives de rapprochement observées en 2012 sous le gouvernement Ayrault[12].
2022
le 11 avril 2022, MEDEF apporte son soutien à la candidature d’Emmanuel Macron, qualifié la veille face à Marine Le Pen pour le second tour de l’élection présidentielle[77]
Accord du 11 janvier 2013
À l’hiver 2012-2013, sous la présidence de François Hollande, le Medef participe aux négociations avec les syndicats de salariés, qui aboutissent à un accord le , portant notamment sur la flexibilité du travail et la sécurisation de l'emploi.
Représentativité et rapports internes
Représentant au niveau national de l'ensemble des secteurs (industrie, commerce, services), le Medef est habilité à engager ses membres par la signature d'accords collectifs interprofessionnels[30].
Composée de fédérations représentant différents domaines d'activités[78], l'organisation patronale connaît des luttes d'influence entre ses différentes composantes[78]. L'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), première fédération au sein du Medef, y joue un rôle prépondérant[78].
À cet égard, l’arrivée de Laurence Parisot en 2005 provoque un changement important : « Candidate avec le soutien du secteur des services financiers, elle est la seule à avoir été élue sans l’appui des branches industrielles et avant tout de l’UIMM » note Cornelia Woll[79]. L'affaire de l'UIMM, aux ressorts complexes, traduit cette opposition de longue date entre organisations de service et groupes industriels au sein de l'organisation patronale[80].
La question de la représentativité patronale reste posée, tant en interne, comme l'illustre la décision fin 2009 de l'Association nationale des industries alimentaires de se désaffilier du Medef[81], qu'en externe, par la mise en cause directe par les représentants des syndicats de salariés (tel François Chérèque[82] en 2010) ou des mouvements spontanés comme les « Pigeons »[83].
L'évolution du mode d'élection, qui pourrait aller vers une désignation des conseillers prud'hommes, devrait, à l'échéance de 2015, reposer la question de la représentativité du Medef par rapport aux autres syndicats patronaux (Confédération des petites et moyennes entreprises (CGPME), Union professionnelle artisanale, Employeur de l'économie sociale, etc.). Un rapport présentant ces différentes hypothèses a été remis au gouvernement le par le directeur général du travail[84].
Ce syndicat patronal possède un poids significatif dans le débat social français[30], malgré une représentativité toute relative (moins de 8 % de syndiqués) selon plusieurs sources[85],[86].
Activité de lobbying
En France
Le Medef est inscrit comme représentant d'intérêts auprès de l'Assemblée nationale. Il déclare à ce titre en 2012 un budget global de 37 850 000 euros et indique que les coûts annuels liés aux activités directes de représentation d'intérêts auprès du Parlement se montent à 600 000 euros[87]. Le Medef de l'Est parisien est également inscrit comme représentant d'intérêt et déclare en 2013 que ses coûts de représentation auprès du Parlement sont compris entre 20 000 et 30 000 euros[88].
Pour l'année 2018, le Medef déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France pour un montant compris entre 1 000 000 et 1 250 000 euros[89].
En matière de fiscalité, le Medef produit des projets d’amendements qu'il fournit à des députés LR et Modem qui n'ont alors plus qu’à ajouter leurs noms en haut du formulaire[90].
En avril 2020, le député Matthieu Orphelin écrit à plusieurs organismes, dont le Medef[91], pour leur demander des comptes sur leurs « actions de lobbying pendant la crise du coronavirus », pointant des actions concertées avec le Comité des constructeurs français d'automobiles, l’Association française des entreprises privées (Afep), l’Association internationale du transport aérien (Iata) et visant à annuler ou retarder des normes environnementales[92].
Auprès des institutions de l'Union européenne
Le Medef est inscrit depuis 2009 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne. Il déclare en 2014 pour cette activité 5 collaborateurs à temps plein et des dépenses d'un montant compris entre 700 000 et 800 000 euros[93].
Bibliographie: Michel Offerlé, Les patrons des patrons, Histoire du Medef, Odile Jacob, 2013.
Notes
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Medef Paris » (voir la liste des auteurs).
- Selon Michel Offerlé, le Medef compterait entre 300 000 et 350 000 adhérents
- Laurence Parisot, Charles Beigbeder, Pierre Bellon, Patrick Bernasconi, Patrick Blain, Claude Blot, Jean Bonnie, François Bouriez, Jean-Jacques Blangy, Stéphan Brousse, Patrick Care, Marie-Christine Coisne-Roquette, Yann de Prince, Robert Durdilly, Jean-Loup Durousset, Vincent Durozey, Pierre Gattaz, Bernard Gaud, Alain Grangé-Cabane, Jean-Pierre Guillon, Dominique Hériard Dubreuil, Antoine Hollard, Olivier Homolle, Gilles Lafon, Anne Lauvergeon, Bruno Lucas, François Monboisse, Pierre Nanterme, Ariane Obolensky, Marie-Christine Oghly, René Pallincourt, Gilles Pélisson, Michel Pebereau, Jean-François Pilliard, Jean-Luc Placet, Didier Ridoret, Nicolas Rousselet, Geoffroy Roux de Bézieux, Frédéric Saint-Geours, Jean-Louis Schilansky, Béatrice Soucaret, Bernard Spitz, Daniel Thebault et Catherine Tissot-Colle
- Maxime Aiach, Marie-Claire Capobianco, Anne-Marie Couderc, Thibault Lanxade, Jean-Pierre Letartre, Christian Nibourel, Jean-François Pilliard, Florence Poivey, Claude Tendil, Jean-Claude Volot
- « Notre pratique quotidienne de chefs d’entreprise nous donne sur les décisions politiques un regard pertinent et juste : pour discerner ce qui est démagogique et ce qui ne l’est pas ; ce qui est vrai et ce qui est faux dans les propositions économiques que les candidats font aux Français. Nous sommes bien placés pour savoir quelles sont les mesures qui coûtent plus cher qu’elles ne rapporteront jamais, pour repérer les propositions qui procèdent d’une méconnaissance totale du terrain et qui relève d’une vue de l’esprit. » Sur le site du Medef.
- « Chaque fois que je vous vois, madame Parisot, vous parlez des 35 heures, il faut que vous sortiez de ce dogme ! Ce que je ressens après avoir rencontré les partenaires sociaux, c'est que les représentants de la CGT et de la CFDT sont bien plus en avance que vous, ils sont prêts à discuter de tout », diffusé sur France 3 le 17 mars 2007.
Références
- « Représentativité patronale : Medef et CPME au coude-à-coude », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Représentativité patronale : la CPME gagne du terrain sur le MEDEF - Les clés du social », sur www.clesdusocial.com (consulté le )
- « Qu’est-ce qu’un syndicat et comment s’organise-t-il ? », vie-publique.fr, 30 mai 2006.
- « Medef. Repères », Libération, 2 septembre 2010.
- Nicolas Lagrange, « De gros enjeux chez les patrons », Liaisons sociales, no 143, , p. 20-25
- « Le CNPF est devenu hier le Medef. A 52 ans, le patronat s'offre un lifting. Ernest-Antoine Seillière a présenté hier la nouvelle ligne de l'organisation: la même qu'avant. », Libération, (lire en ligne)
- Anne-Sophie Lechevallier, « Dans les coulisses de 20 universités d'été du Medef », Paris Match, semaine du 30 août au 5 septembre 2018, p. 30.
- « Mémoires du président Chirac », Le Monde diplomatique, (lire en ligne)
- « Une patronne pour les patrons », RFI, (lire en ligne)
- « Laurence Parisot réélue à la tête du Medef », Le Monde, (lire en ligne)
- Marc Landré, « Après huit ans de règne sans partage, Laurence Parisot laisse derrière elle un bilan mitigé, mais aura marqué l'histoire du Medef », in Le Figaro, jeudi 4 juillet 2013, p. 18.
- Patrick Roger, « Entre le Medef et la majorité, le désamour est consommé », sur LeMonde.fr, .
- Etienne Lefebvre, Claire Bauchart, Alain Ruello, « Pierre Gattaz : « On peut créer 2 millions d’emplois en France » », sur LesEchos.fr, .
- Sarah Belouezzane et Bertrand Bissuel, « Le Medef rongé par les divisions internes », sur LeMonde.fr, .
- Extrait du discours de Christophe de Margerie lors des Universités d'été du Medef de 2013, publié par L'Opinion, 2013.
- "ISF : Margerie renvoie Gattaz dans les cordes", Lepoint.fr, 30 août 2013.
- Thomas Lemahieu, « Comment Pierre Gattaz se sucre sur l’argent public », sur L'Humanité.
- « Aides aux entreprises : le grand bluff », Spécial Investigation, sur canalplus.fr, .
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- Deux mandats sont actuellement possibles, le premier de cinq ans, le second de trois.
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- Marc Landré, « La course à la succession de Parisot est lancée », in Le Figaro, mardi 15 janvier 2013, p. 20.
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- « L'intégralité du Rapport Perruchot », Le Point.
- « L'inconnu du Medef : Hervé Lambel dans Good Morning Business » sur BFM Business
- Site du Cerf
- « Ce que Macron compte faire », in Les Échos, le 23 mai 2017.
- Interview RMC BFM du Vice-président du Medef, à 3 min 30 et 28 min
- « Medef : un premier candidat à la succession de Parisot », Le Figaro, le 15 octobre 2012.
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- Medef | Le Medef 2007 : « Bougeons les lignes ».
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- Laure Equy, « Le lobbying du monde d'avant se porte bien au temps du Covid-19 », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Registre de transparence », sur europa.eu (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- Organisations patronales françaises
- Association française des entreprises privées
- Employeur de l'économie sociale
- CGPME, patronat des petites et moyennes entreprises françaises
- UIMM, patronat de la métallurgie française
- UMIH, patronat du secteur de l'hôtellerie, de la restauration, des cafés et des discothèques
- UNAPL, patronat des professions libérales
- UPA, patronat de l'artisanat français
Liens externes
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