NGC 4698

NGC 4698 est une galaxie spirale située dans la constellation de la Vierge à environ 46 millions d'années-lumière de la Voie lactée. NGC 4698 a été découvert par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1784.

NGC 4698

La galaxie spirale NGC 4698.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Vierge
Ascension droite (α) 12h 48m 22,9s [1]
Déclinaison (δ) 08° 29 15  [1]
Magnitude apparente (V) 10,6 [2]
11,5 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 13,10 mag/am2 [alpha 1]
Dimensions apparentes (V) 4,0 × 2,5 [2]
Décalage vers le rouge 0,003366 ± 0,000002 [1]
Angle de position 170° [2]

Localisation dans la constellation : Vierge

Astrométrie
Vitesse radiale 1 009 ± 1 km/s  [alpha 2]
Distance 14,1 ± 1,0 Mpc (46 millions d'a.l.) [alpha 3]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie spirale
Type de galaxie SA(s)ab [1] Sab? [3] Sab [2] Sab/R [4]
Dimensions 53 000 a.l. [alpha 4]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel [3]
Date  [3]
Désignation(s) PGC 43254
UGC 7970
MCG 2-33-24
CGCG 71-45
VCC 2070
IRAS 12458+0845 [2]
Liste des galaxies spirales

NGC 4698 a été utilisé par Gérard de Vaucouleurs comme une galaxie de type morphologique (R)SA(r)a dans son atlas des galaxies[5],[6].

La classe de luminosité de NGC 4698 est I-II et elle présente une large raie HI. C'est aussi une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés. De plus, c'est une galaxie active de type Seyfert 2[1].

Près d'une trentaine de mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 22,448 ± 6,769 Mpc (73,2 millions d'a.l.)[7], ce qui est à l'extérieur des distances calculées en employant la valeur du décalage[alpha 3].

Cette galaxie, comme plusieurs de l'amas de la Vierge, est relativement rapprochée du Groupe local et on obtient souvent une distance très différente en se basant sur le décalage. Cela est sans doute dû à la faible gravité exercée par le Groupe local ou par l'amas de la Vierge lui-même, certaines galaxies se dirigeant vers le centre de l'amas, qui contrebalance l'expansion de l'Univers et qui rend ainsi la loi de Hubble-Lemaître moins applicable. Selon ces deux mesures, NGC 4698 se dirige vers le centre de l'amas en direction de la Voie lactée. La distance de 22,448 Mpc est peut-être plus près de la réalité. À cette distance, la taille maximale de la galaxie est de 85 kal[alpha 4].

En raison de son mouvement dans le milieu intergalactique dans l'amas de la Vierge, NGC 4698 subit une pression dynamique qui la dépouille de ses gaz. Elle présente donc peu d'hydrogène neutre et un faible taux de formation d'étoile. Elle est donc qualifiée de galaxie anémique comme plusieurs galaxies spirales de l'amas de la Vierge[8].

Un disque entourant le noyau

On sait depuis au moins l'année 1999 que NGC 4698 renferme une structure allongée perpendiculairement au grand axe de son disque. Cette composante stellaire est caractérisée par un plateau central de vitesse nulle. Cet inédit découplage géométrique et cinématique suggère qu'un second événement important s'est produit dans la formation de cette galaxie[9].

Les propriétés géométriques et photométriques observées soutiennent un scénario dans lequel ce disque nucléaire est le résultat final de l'acquisition par son bulbe de gaz externe à la galaxie sur le plan perpendiculaire à l'axe le plus court de son disque. La formation d'étoiles qui a suivi s'est déroulée de façon homogène. Cette formation d'étoiles a pris fin il y a environ cinq milliards d'années[10].

Trou noir supermassif

Selon une étude publiée en 2009 et basée sur la vitesse interne de la galaxie mesurée par le télescope spatial Hubble, la masse du trou noir supermassif au centre de NGC 4698 serait comprise entre 43 millions et 89 millions de [11].

Groupe de M60 et l'amas de la Vierge

NGC 4698 apparait dans une liste de 227 galaxies d'un article publié par Abraham Mahtessian[12]. Cette liste comporte plus de 200 galaxies du New General Catalogue et une quinzaine de galaxies de l'Index Catalogue. On retrouve dans cette liste 11 galaxies du Catalogue de Messier, soit M49, M58, M60, M61, M84, M85, M87, M88, M91, M99 et M100.

Toutes les galaxies de la liste de Mahtessian ne constituent pas réellement un groupe de galaxies. Ce sont plutôt plusieurs groupes de galaxies qui font tous partie d'un amas galactique, l'amas de la Vierge. Pour éviter la confusion avec l'amas de la Vierge, on peut donner le nom de groupe de M60 à cet ensemble de galaxies, car c'est l'une des plus brillantes de la liste. L'amas de la Vierge est en effet beaucoup plus vaste et compterait environ 1300 galaxies, et possiblement plus de 2000[13], situées au cœur du superamas de la Vierge, dont fait partie le Groupe local[14],[15].

De nombreuses galaxies de la liste de Mahtessian se retrouvent dans onze groupes décrits dans un article d'A.M. Garcia [16], soit le groupe de NGC 4123 (7 galaxies), le groupe de NGC 4261 (13 galaxies), le groupe de NGC 4235 (29 galaxies), le groupe de M88 (13 galaxies, M88 = NGC 4501), le groupe de NGC 4461 (9 galaxies), le groupe de M61 (32 galaxies, M61 = NGC 4303), le groupe de NGC 4442 (13 galaxies), le groupe de M87 (96 galaxies, M87 = NGC 4486), le groupe de M49 (127 galaxies, M49 = NGC 4472), le groupe de NGC 4535 (14 galaxies) et le groupe de NGC 4753 (15 galaxies). Ces onze groupes font partie de l'amas de la Vierge et ils renferment 396 galaxies. Certaines galaxies de la liste de Mahtessian ne figurent cependant dans aucun des groupes de Garcia et vice versa.

Notes et références

Notes

  1. La brillance de surface (S) se calcule à partir de la magnitude apparente (m) et de la surface de la galaxie selon l'équation
  2. On obtient la vitesse radiale d'une objet céleste à l'aide de l'équation v = z×c, où z est le décalage Doppler (redshift ou bleushift) et c la vitesse de la lumière. L'incertitude relative de la vitesse Δv/v est égale à celle de z étant donné la grande précision de c.
  3. On obtient la distance qui nous sépare d'une galaxie à l'aide de la loi de Hubble-Lemaître : v = Hod, où Ho est la constante de Hubble (70±5 (km/s)/Mpc). L'incertitude relative Δd/d sur la distance est égale à la somme des incertitudes relatives de la vitesse et de Ho.
  4. On obtient le diamètre d'une galaxie par le produit de la distance qui nous en sépare et de l'angle, exprimé en radian, de sa plus grande dimension.

Références

  1.  (en) « NASA/IPAC Extragalactic Database », Resultats pour NGC 4698 (consulté le )
  2. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 4600 à 4699 »
  3. (en) « Site du professeur C. Seligman » (consulté le )
  4. (en) « NGC 4698 sur HyperLeda » (consulté le )
  5. Atlas des galaxies de Vaucouleurs sur le site du professeur Seligman, NGC 4698
  6. (en) « The Galaxy Morphology Website, NGC 4698 » (consulté le )
  7. « Your NED Search Results », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  8. Rebecca A. Koopmann et Jeffrey D. P. Kenney, « Hα Morphologies and Environmental Effects in Virgo Cluster Spiral Galaxies », The Astrophysical Journal, vol. 613, no 2, , p. 866-885 (DOI 10.1086/423191, Bibcode 2004ApJ...613..866K, lire en ligne [PDF])
  9. F. Bertola, E. M. Corsini, Juan Carlos Vega Beltrán, A. Pizzella, Marc Sarzi, Michele Cappellari et J.G.S.J. Funes, « The Bulge-Disk Orthogonal Decoupling in Galaxies: NGC 4698 », The Astrophysical Journal, vol. 519, no 2, , p. 12 pages (DOI 10.1086/312111, lire en ligne [PDF])
  10. E. M. Corsini, J. Méndez-Abreu, N. Pastorello, E. Dalla Bontà, L. Morelli, A. Beifiori, A. Pizzella et F. Bertola, « Polar bulges and polar nuclear discs: the case of NGC 4698 », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society: Letters, vol. 423, no 1, , L79-L83 (DOI 10.1111/j.1745-3933.2012.01261.x, Bibcode 2012MNRAS.423L..79C, lire en ligne [PDF])
  11. A. Beifiori, M. Sarzi, E.M. Corsini, E. Dalla Bontà, A. Pizzella, L. Coccato et F. Bertola, « UPPER LIMITS ON THE MASSES OF 105 SUPERMASSIVE BLACK HOLES FROM HUBBLE SPACE TELESCOPE/SPACE TELESCOPE IMAGING SPECTROGRAPH ARCHIVAL DATA », The Astrophysical Journal, vol. 692, no 1, , p. 856-868 (DOI 10.1088/0004-637X/692/1/856, lire en ligne [PDF])
  12. Abraham Mahtessian, « Groups of galaxies. III. Some empirical characteristics », Astrophysics, vol. 41 #3, , p. 308-321 (DOI 10.1007/BF03036100, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) « Cosmos, Virgo Cluster » (consulté le )
  14. (en) P. Fouque, E. Gourgoulhon, P. Chamaraux, G. Paturel, « Groups of galaxies within 80 Mpc. II - The catalogue of groups and group members », Astronomy and Astrophysics Supplement, vol. 93, , p. 211-233 (Bibcode 1992A&AS...93..211F, lire en ligne)
  15. (en) Tully, R.B., « The Local Supercluster », Astrophysical Journal, vol. 257, , p. 389-422 (DOI 10.1086/159999, Bibcode 1982ApJ...257..389T, lire en ligne)
  16. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1, , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’astronomie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.