Nelly Schreiber-Favre
Nelly Schreiber-Favre, née le à Genève et morte le dans cette même ville, est une avocate suisse qui devient la première avocate assermentée à Genève[1].
Biographie
Nelly Schreiber-Favre est la cadette des quatre enfants de Louis Auguste Favre-Brandit, marchand horloger, et de Mélanie Mathilde Guinand, tenancière d'une pension de famille. Elle décide d'entreprendre des études de droit à la suite de malheurs survenus dans sa famille[1]. Elle se marie en 1912 à Alfred Schreiber. Ce dernier, après avoir fait ses études de droit et de notariat à Zurich, vient pour six mois à Genève, mais il y reste ensuite toute sa vie[1].
Formation
Comme il n'était pas possible d'étudier le latin à l'École supérieure des jeunes filles, sa mère doit faire pour sa fille une demande d'admission spéciale à la faculté de droit de l'Université de Genève, où cette dernière réussit l'épreuve de latin en [1]. Une fois sa licence obtenue en , elle demande son admission au barreau, qui est refusée, car les femmes ne possédaient pas les droits civiques[2]. Cependant, grâce au soutien du professeur Alfred Martin, doyen de sa faculté, qui s'adresse au Grand Conseil, un amendement est voté le permettant l'accès des femmes à la profession d'avocate. Elle est assermentée en 1906[1].
Carrière professionnelle
Elle pratique le barreau de 1906 à 1931 et, lorsqu'elle plaide en Cour d'assises en 1907, la presse relève que c'est la première plaidoirie d'une avocate en Suisse romande. Sa clientèle est principalement féminine et la consulte pour des problèmes de droit de la famille et de succession. Nelly Schreiber-Favre s'engage pour la création d'un tribunal pour jeunes délinquants, qui étaient auparavant traités comme les adultes, ce qui permet à Genève de figurer parmi les premiers cantons à disposer d'une Chambre pénale de l'enfance[3] en 1913 [1].
Entre 1911 et 1940, elle donne des cours de droit à l'École ménagère professionnelle et à l'École de commerce de jeunes filles. Elle est aussi membre fondatrice de l'École sociale pour les femmes, créée en 1918, qui devient par la suite la Haute école de travail social[1].
Après avoir cofondé en 1924 l'Association suisse des femmes universitaires (ASFDU)[4] avec Mariette Schaetzel et Léonore Gourfein Welt, sur les conseils d'Émilie Gourd, elle en devient la première présidente[5]. Vice-présidente de la Fédération internationale des femmes diplômées des universités (1926-1932), elle représente celle-ci dans la Commission de coopération intellectuelle de la Société des Nations de 1939 à 1945. Au niveau suisse, elle œuvre dans la Commission pour les questions législatives et les assurances de l'Alliance de sociétés féminines suisses (1920-1948)[5].
Après un engagement de près de 50 ans pour l'obtention du suffrage féminin, elle assiste à l'obtention du droit de vote pour les Genevoises sur le plan cantonal[1].
Hommage et postérité
En 2019, l'association Escouade fait poser des plaques de rue temporaires à Genève en hommage aux femmes célèbres genevoises. La rue de la Rôtisserie est renommée temporairement « rue Nelly Schreiber-Favre », dans le cadre de l'initiative 100Elles[6],[7].
Notes et références
- Erica Deuber Ziegler et Natalia Tikhonov (sous la direction), Les Femmes dans la mémoire de Genève, du XVe au XXe siècle, Genève, Etat de Genève et Éditions Suzanne Hurter, , p 147-149
- « Association suisse des femmes diplômées des universités », (consulté le )
- « pages 123-126 » (consulté le )
- « Association suisse des femmes diplômées des universités - ASFDU / Accueil », sur www.akademikerinnen.ch (consulté le )
- Article Nelly Schreiber-Favre dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
- « Nelly Schreiber-Favre », sur 100 Elles* (consulté le )
- Sylvia Revello, « Les rues genevoises en voie de féminisation », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
- First women lawyers around the world (en)
Liens externes
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