Nelson Pereira dos Santos

Nelson Pereira dos Santos, né le à São Paulo et mort le à Rio de Janeiro[1], est un cinéaste brésilien considéré comme le père du Cinema Novo.

Nelson Pereira dos Santos
Nelson Pereira dos Santos en 1998
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activités
Enfant
Ney Santanna (en)
Autres informations
Membre de
Distinctions
Commandeur de l'ordre de Rio Branco
Ordre du Mérite culturel (en) ()
Œuvres principales
Portrait de Nelson Pereira dos Santos (2006).

Il est le premier cinéaste de son pays élu à l'Académie brésilienne des lettres.

Biographie

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Formé en droit, Nelson Pereira dos Santos travaille comme journaliste pour gagner sa vie, tournant des actualités. En 1950, il réalise son premier court métrage, Juventude, un documentaire tourné en 16 mm. Avec Rio, 40 Graus, réalisé en 1954, il donne naissance au mouvement qui va renouveler le cinéma brésilien, rompant avec les films académiques et commerciaux qui avaient cours jusque-là. Avec ce film influencé par le néo-réalisme italien, Pereira dos Santos bouleverse les principes habituels de production, employant des acteurs non professionnels et filmant en décors naturels. Dans Rio, zone Nord (1957) qui témoigne de la même influence, il décrit de façon surprenante l’exploitation des danseurs de samba des favelas.

Ses films suivants sont des œuvres de transition : Mandacura vermelho, dans lequel il joue, et Bouche d'or, d’après une pièce de Nelson Rodrigues, le dramaturge brésilien maudit. Cependant, en 1963, il déclare l’indépendance du cinéma brésilien avec Sécheresse (Vidas Secas) (1963), adapté d’un roman de Graciliano Ramos. Il inaugure ainsi sa phase de maturité et de réalisme critique, avec une cruauté farouche, presque documentaire, sur l’homme du sertao persécuté par l’aridité et la misère. Les images, obtenues en lumière naturelle, la caméra tenue à l’épaule et le traitement journalistique de la structure dramatique posent les prémices du Cinema Novo, mouvement formé par des jeunes gens, cousins de ceux de la Nouvelle Vague. Primé à Cannes, le film obtient un triomphe mondial.

Après la prise du pouvoir par les militaires, les cinéastes brésiliens doivent utiliser l’allégorie pour s’exprimer : Pereira dos Santos entame son cycle allégorique avec la chronique urbaine El Justicero, comédie légère et ironique sur la classe moyenne puis il enchaîne avec Soif d'amour, film ouvert et désordonné où il analyse le manque de perspectives d’un mouvement politique ; L'Aliéniste, métaphore sur les formes de domination sociale, d’après le conte de Machado de Assis ; Qu'il était bon mon petit Français, film historique pour lequel il retourne au style documentaire et oppose la fiction à la réalité.

La fiction scientifique Pas de violence entre nous met fin au cycle allégorique du cinéaste. Essayant de percer à jour l’homme brésilien, il poursuit ses recherches vers les thèmes religieux et politiques développés dans les centres urbains de domination culturelle. Appartiennent à ce cycle L'Amulette d'Ogum, La Boutique aux miracles et Bahia de tous les saints, les deux derniers adaptés de Jorge Amado, sur les conflits entre l’intelligentsia progressiste et la mystique du peuple.

Entre-temps, il réalise Mémoires de prison (Memórias do Cárcere), d'après l’œuvre cérébrale et autobiographique de Graciliano Ramos. Le film raconte comment une mutinerie des membres de l’Alliance Nationale Libératrice, en 1935, provoqua une vague de répression contre les supposés sympathisants communistes. Il a aussi enseigné le cinéma à l'Université de Brasilia et a dirigé la Coopérative Brésilienne de Cinéma[2].

Filmographie

Longs métrages

Courts métrages

  • 1949 : Juventude (documentaire)
  • 1980 : O Ladrão pour le long métrage collectif Insônia
  • 1982 : A Missa do Galo
  • 2000 : Casa-Grande e Senzala (mini-série documentaire)
  • 2003 : Meu Compadre, Zé Ketti (documentaire)

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Laurent Desbois, L´Odyssée du cinéma brésilien : de l´Atlantide à la Cité de Dieu, L´Harmattan, 2010
  • Laurent Desbois, La Renaissance du cinéma brésilien, L´Harmattan, 2010
  • (pt) Laurent Desbois, A Odisseia do cinema brasileiro, da Atlântida à Cidade de Deus, Companhia das Letras, 2016
  • Ariel de Bigault, « Nelson Pereira Dos Santos, 1928-2018 », Positif, no 688, Paris, Institut Lumière/Actes Sud, , p. 75, (ISSN 0048-4911)

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