Niccolò dell'Arca

Niccolò dell'Arca (né v. 1435-1440 - mort le ) à Bologne) était un sculpteur de la Renaissance italienne. Il est également connu sous les noms de Niccolò da Ragusa, Niccolò da Bari et Niccolò d'Antonio des Pouilles. Le patronyme dell'Arca fait référence à sa contribution au sépulcre de Saint Dominique de la basilique San Domenico.

Niccolò dell'Arca
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Italien[citation nécessaire]
Activité
Œuvres principales
Lamentation sur le Christ mort (d)
Sépulcre de saint Dominique

Biographie

Le lieu et l'année de la naissance de Niccolò dell'Arca ne sont pas certains. Il est probablement né dans l'actuelle région des Pouilles, à Bari, alors dans le royaume de Naples. Il a vécu une période de sa vie en Dalmatie. Il paraît fondé qu'il eût une période d'apprentissage avec l'architecte-sculpteur Georges le Dalmate[1], surnommé Giorgio da Sebenico, qui en Italie travailla à Venise et Ancône. Le manque d'information sur ses vingt premières années fait que les experts continuent aujourd'hui à s'interroger sur ses sources d'inspiration, d'autant que son style rassemble plusieurs orientations des arts du XVe siècle. Il a souvent été considéré de formation bourguignonne par la critique, qui se base sur un supposé séjour napolitain aux chantiers du Castel Nuovo, séjour qui aurait favorisé un contact avec Guillem Sagrera, et avec un français grâce auquel il aurait pu connaître les compagnons de Claus Sluter[2].

On retrouve pour la première fois sa trace à Bologne le , en tant que Maestro Niccolò de pulia, Magister figurarum de terra[3].

La lamentation sur le Christ mort

Lamentation sur le Christ mort de Niccolò dell'Arca

La Lamentation sur le Christ mort, son chef-d'œuvre, actuellement en l'église Santa Maria della Vita à Bologne, est composée de sept personnages grandeur nature, en terre cuite, avec des traces de polychromie. Ne sont connus ni sa date exacte de réalisation, entre 1463 et 1490, ni la disposition d'origine des personnages.

Au centre se tient le Christ mort, étendu, la tête inclinée sur un coussin, qui porte la signature du sculpteur. Les autres personnages sont disposés autour de lui :

  • Nicodème est agenouillé en habits Renaissance, il a en main les instruments de la déposition ;
  • Salomé, en pleurs, les mains crispées sur les cuisses, regarde la dépouille ;
  • Marie de Nazareth pleure, repliée sur elle-même, les mains jointes ;
  • saint Jean est dans une posture de douleur contenue, une main soutenant son menton ;
  • Marie de Magdala et Marie, mère de Jacques[4], se précipitent sur la scène avec des gestes hystériques qui font voler leurs vêtements.

L'intensité dramatique et la force d'expression des personnages sont sans égal dans la sculpture italienne de l'époque, tout au moins dans les œuvres qui nous sont parvenues. Cela ramène à la question des sources auxquelles Niccolò a pu puiser : probablement dans la sculpture bourguignonne et l'humanisme gothique[5], peut-être dans les nouveautés dramatiques des derniers Donatello. Il semble toutefois que le rapprochement le plus immédiat puisse se faire avec les peintures perdues du Ferrarais Ercole de Roberti.

L'œuvre n'eut pas d'influence significative sur les écoles d'Émilie-Romagne de l'époque. Cette force expressive s'épuisa dans les Lamentations ultérieures, toujours d'une facture plus fade et conventionnelle, comme celles réalisées par le Modénois Guido Mazzoni ou le Ferrarais Alfonso Lombardi[2].

Le sépulcre de saint Dominique

En 1469, fut confié à Niccolò l'autre travail également célèbre, le fameux pinacle en marbre du sarcophage de saint Dominique, qui est l'œuvre de Nicola Pisano et de ses assistants, en la basilique San Domenico à Bologne. C'est de cet ouvrage que, déjà de son vivant, lui vint le surnom dell'Arca[6].

Outre le nettoyage et la restauration du travail accompli deux siècles plus tôt par l'atelier de Nicola Pisano, Niccolò prit l'engagement de choisir personnellement le marbre à Carrare et d'exécuter l'ensemble de cette couverture ainsi que les 21 statues qui devaient la compléter. L'œuvre principales fut mise en place le . Au décès de Niccolò, les statues et la prédelle furent achevées avec le concours :

  • du jeune Michelangelo Buonarroti, pour la réalisation d'un ange porte candélabre, le personnage de Saint Procule et celui de Saint Pétrone (1494-1495),
  • d'Alfonso Lombardi, pour la prédelle (1532),
  • de Girolamo Cortellini, pour le personnage de saint Jean-Baptiste (1536 ou 1537)[7].

Pour sa part, Niccolò, outre les éléments de structure et ornementaux du registre supérieur, exécuta 16 des 20 personnages effectivement réalisés[8] : Dieu le Père, 2 enfants soutenant des guirlandes de fruits, 4 évangélistes (saint Matthieu, saint Luc, saint Marc, saint Jean), un Christ de pitié entre 2 anges, saint Vital, saint Agricola[9], saint Florian, saint Dominique, saint François, un autre ange porte candélabre[2].

Autres œuvres

  • Buste en terre cuite polychrome de Saint Dominique (1474), musée de la basilique San Domenico, Bologne.
  • Statue en marbre de saint Jean-Baptiste (date inconnue), Escurial, Madrid.
  • Haut-relief en terre cuite de la Madonna di Piazza (1478) sur la façade du Palazzo d'Accursio, Bologne.
  • Buste en terre cuite polychrome d'une religieuse (env. 1478-1480), Galleria Estense, Modène.
  • Aigle en terre cuite (1481), sur la façade de l'église San Giovanni in Monte, Bologne.
  • Deux reliefs en terre cuite : une Adoration des Mages et une Annonciation (1492), destinées à l'église Santa Maria Maddalena, Bologne. Œuvres aujourd'hui perdues.
  • Moyen-relief en terre cuite polychrome représentant une crèche (date inconnue), destiné à l'église Santo Spirito, Venise. Œuvre aujourd'hui perdue.

De par le style il lui est également attribué (ou à son entourage), sans que cela soit attesté :

  • un fragment d'une Vierge à l'enfant (probablement entre 1465 et 1470), pièce eapparue sur le marché des antiquités ;
  • une statue en terre cuite de saint Bernard (date inconnue), dont on ne dispose plus aujourd'hui que des photos ;
  • un buste en terre cuite de Saint Dominique (1493), identifiable avec celui de la Fondation Cavallini Sgarbi de Ro (Ferrare)[2].

Galerie

Sources

Liens externes

Notes et références

  1. Cesare Gnudi, Nouvelles recherches sur Niccolo dell'Arca, (1973).
  2. (it) Paolo Parmiggiani, Dizionario Biografico degli Italiani, Treccani, , NICCOLO dell' Arca, Volume 78
  3. (en) James H. Beck, « Niccolo dell'Arca : a reexamination », The Art Bulletin, vol 47, no 3, , p. 336
  4. Les Évangiles sont ambigus en ce qui concerne l'identification des trois Marie présentes à la mort du Christ.
  5. Roland Recht, Pour une histoire critique des styles, Collège de France (lire en ligne)
  6. Dans ce sens, arca en italien signifie sépulcre.
  7. (it) Angela Ghirardi, Cortellini, Girolamo, in Dizionario Biografico degli Italiani, Rome, Treccani, , Volume 29
  8. Un Christ ressuscité prévu à l'origine, ne fut jamais réalisé.
  9. « Saints Vital et Agricola - Nominis - Eglise catholique en France »
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